Walhmina sourit devant la confusion de la halfline face à Nestor. Elles étaient peut être plus proche qu'il n'y paraissait au premier abord. Elle essaya d'aborder la situation avec naturel.
« Oh, pas grand chose, vraiment! On va essayer de te trouver de nouveaux vêtements, ceux là ont l'air d'avoir un peu souffert. Sinon, accompagne moi, et observe. Ca te donnera de quoi écrire tes chroniques, et si jamais tu repères quelque chose de dangereux ou une menace, préviens nous! Commençons doucement, et on verra où ça nous mènes? Pour l'instant, trouvons aussi de quoi manger! »

« Walhmina, vous laisserez aussi votre apprentie nous chanter quelque chose, n'est-ce pas ? Et jouer aussi ! Le violoncelle halfelin, c'est un son de violon humain, mais jouer avec une dextérité d'halfelin, ça sera virevoltant ! » Il exécuta un petit pas de danse léger, le visage en transe.

L'aveu de Karselyne ne tira aucune réaction du semi-homme. À croire qu'il avait vu bien pire. Ce qu'il confirma sobrement, du reste. « J'ai eu un maître qui était mort et vivant à la fois. Mais je vous en prie, laissez donc mes affaires. Je suis le Majordome : je m'occupe moi-même de mes affaires. »

Les cinq purent s'occuper à diverses occupations, discuter avec l'ogre, qui passait son temps à pêcher, vier, et manger, ou entre eux, les quatre membres de l'équipage n'étant pas d'une grande conversation, ils semblaient comme drogués, vaquant à leurs taches sans entrain ni lassitude. Au moins étaient ils moins lourdauds que la plupart de leurs confrères.
La pièce qui avait jusqu'à alors été "la chambre de Tiadora" se transforma en chambre d'infortune pour l'un des deux arrivants, l'autre pouvant soit l'y rejoindre, soit loger sur le pont, soit dans les cales à présent que de la place y avait été faite, comme en témoignaient les chaînes à présent vide du cadeau envolé d'Eudonius pour le Cardinal. Deux nuits et une journée passèrent, le temps pour chacun de se préparer comme il pouvait, et pour Karselyne de finir les confections demandées par Nestor. La côte était proche, très proche, dans quelques minutes, ils seraient à Farholde. La ville était entourée d'une sorte de lac, ces îles aux contours irréguliers y trônaient fièrement, sur la rive gauche, de nombreuses habitations se dessinaient, regroupées en différents paquets nichés sur des collines tandis qu'à droite on pouvait apercevoir les quais et le port attenant, où ils se rendaient. Sur l'autre rive, une forteresse semblait devenir une ruine, dans un manque d'entretien qui confinait à l'abandon. De l'autre côté du lac, un grand point faisait se rejoindre les rives de Farholde avec la forêt de Caer Bryr. Ce pont n'avait pas l'air très emprunté.

Tiadora apparut sur le bateau, affublée d'une robe blanche qui n'avait rien à envier à celle d'une mariée, ou d'une noble de haut rang.

«  Me revoici avec votre rançon, il y a six milles pièces d'or, je me suis permise de faire cinq bourses de cent vingt pièces de platine chacune. » dit elle en les sortant de nulle part.
«  Je vous ai eu une audience avec le Baron Vandermir ce soir, essayez de vous vêtir convenablement, vous avez la journée pour ça. Oh, à votre place, j'en profiterai pour changer d'apparence dès maintenant, et ça vaut aussi pour le gros benêt à l'autre bout du rafiot. Je vous accompagnerai. »

Baron Vandermir

Nestor se frappa le front. Il n'avait pas l'habitude de recevoir des cadeaux. Enfin, des objets certes à moitié prix, mais des cadeaux à mille cinq cents pièces, tout de même ! Il avait hâte de revêtir sa nouvelle cape noire à double rabat. Une idée de déguisement germait déjà dans son cerveau, fertile dans ce domaine, il est vrai.

Il contempla Walhmina d'un œil de professionnel du déguisement. Dégoûté. La magie opérait à merveille, c'était vraiment trop facile...

« Il nous faut inventer une couverture, je suppose. Et vous avez déjà les vôtres, a priori. Il faudrait que l'on accorde nos violoncelles. Une elfe noire ? » Il haussa un sourcil interrogateur.

Karselyne n'avait que peu profité du soleil, huit heures par jour dans la cale à travailler les énergies magiques y était certainement pour quelque chose. Prenant un peu l'air au pont, elle masquait son anxiété, à nouveau, il était trop tard pour reculer. Ça fait longtemps qu'il est trop tard pour reculer ma belle. pensait-elle pour s'en convaincre. Tiadora apparut à côté d'eux, et Karselyne détestait cette impolitesse, qu'elle se gardait bien de lui faire remarquer.
«  Hop, voilà pour l'apparence. C'est une bonne nouvelle pour le baron, autant vite régler ce détail qui peut se révéler aussi bien une aide précieuse qu'un épineux problème. Je pense que l'on peut s'acheter quelques vêtements nobles si certains en ont besoin, pour ma part j'ai ce qu'il faut, je vais aller me changer. La magie permet de changer notre apparence mais le moindre contact risque de faire voler en éclat le subterfuge pour celui qui s'y confronte. Autant ne pas prendre de risque, surtout avec cette aide appréciée » dit-elle en attrapant la bourse, qu'elle rangea dans sa propre sacoche dimensionnelle.
«  Nestor soulève un point important, il nous faut des noms, et des fonctions. »

Modifié par un utilisateur jeudi 18 mai 2017 13:28:29(UTC)  | Raison: Non indiquée

«  Je pense qu'on doit tout faire pour qu'on ne remonte pas notre trace, mais comme notre barde aura son apparence, on peut très bien imaginer qu'elle ait payée Kareen pour l'escorter, et que vous ayez quitté Balentyne bien avant les problèmes. Je serai étonné que quelqu'un envoie un enquêteur sur place, chez l'ennemi, pour vérifier cela. Quant à nous, peut-être Aerel pourrait-il jouer l'ancien marchand, et nous ses aides, je peux aussi bien faire l'apprentie marchande que la fille, la fille de joie, ou n'importe quoi d'autre. »

"Kareen" hocha la tête, pensive.
« Effectivement. Dans tous les cas, je doute que cela me tombe dessus sans crier gare. Il sera toujours temps de changer d'apparence et de couverture si je me rends compte que le signalement de Kareen commence à être connu. Mais tant que nous y sommes, nous devrions nous assurer que nos couvertures sont cohérentes. Je suis Kareen Narwal, mercenaire vudrani et spécialiste des missions de reconnaissance. Accessoirement, je louais jusqu'à récemment mes services de garde du corps à Lady Starkister. Je peux être votre garde, "Erodel". Ou celui de Liwelyn. »

Karselyne s'amusait des pitreries de Nestor.
«  Kareen peut avoir repris du service pour Erodel après le départ des époux Sizemir/Starkister. Lywelin en aurait profité pour faire la route sous bonne escorte à moindre frais. Et moi Mery, je serai la bonne assistante du vieux commerçant; l'assistant dans ces négoces et ventes, ou pour d'autres choses, comme le n'enfant. »

Arrivant sur les docks, ils prirent le temps de se déguiser convenablement, et de mettre au point leur alibi, leurs personnages, avant de poser un pied sur les docks. La journée était ensoleillée sans être étouffante, comme pour fêter leur arrivée. Là, le dock était en ébullition, la pêche semblait avoir été bonne les derniers jours et chacun travaillait d'arrache-pied pour charger les caisses, saler les poissons, et organiser les envois et stockages.

Ils se dirigèrent à la suite de Tiadora vers le quartier du manoir, passant dans les abondantes ruelles du quartier Estell, pour se rendre à Vert Calliver, le riche quartier qui se trouvait en son centre, surplombant Estelle, les docks, et le reste des alentours. Le quartier, qui regroupait la plupart des riches de la ville, n'avait qu'un point de passage, gardé.

En approchant du poste de garde en cette fin d'après-midi, la confirmation d'un quartier des plus riches était confirmée : malgré sa taille conséquente, ce quartier ne semblait avoir que six maisons, ou plutôt, six manoirs.

Quatre gardes regardaient les arrivants d'un œil suspicieux, et l'un d'eux les interpella.

« Bonjour à vous, avant d'aller plus loin, avez vous un laisser passer? Qui venez vous voir? »

Mery contemplait la ville de Farholde qu'elle ne connaissait que de nom. L'activité commerciale était forte, c'était parfait pour eux. Elle observait en marchant aussi bien son environnement que ses deux nouveaux compères, qui devaient comme elle être bien plus à l'aise en ville que dans la ruralité.
Elle allait s'avancer vers les gardes quant elle se souvint que cette fois-ci ça n'était pas elle le verbe du groupe. Tiadora n'avait pas l'air de bouger, ce qui voulait sûrement dire qu'ils devaient se débrouiller, lui faire preuve de débrouillardise avant qu'elle ne les lâche vraiment. Elle se contenta de sourire tout en faisant révérence.