Peu importe ce qu'elle disait, aucun membre du groupe vint lui faire la promesse attendue. Laissant entrevoir une éventualité qui déplaisait fortement à Korrigan. Peut être que constater directement l’œuvre du monstre serait suffisant pour qu'ils viennent à reconsidérer leur plan suicidaire. L'idée de seulement le recroiser faisait frémir au plus haut point la sorcière. Elle doutait fortement qu'ils puissent faire quoi que ce soit contre elle si l'impensable venait à survenir.

Dardant du regard, les alentours marécageux des étangs, Korrigan vint à trouver une plante dont Karen pourrait faire usage. Elle même n'était pas plus indisposée que ça par l'odeur des cadavres, mais si la tengu souhaitait couvrir son odorat, il n'y avait rien de mieux que les marais pouvaient offrir, tant que l'on arrivait à supporter les senteurs boueuses.

Tenez Karen, on appelle ça une "Boueuse", ça sent relativement fort mais ça camoufle un tant soit peu les autres odeurs. Il m'arrivait de l'utiliser en cuisine pour masquer le mauvais gout ... Mais je pense que vous arriverez à avoir le même résultat en l'appliquant directement sur votre ne ... bec.

Sur ce, la sorcière semblait prête à partir pour le village. A reculons certes, mais prête tout de même. l restait à espérer que la bête ne rodait pas dans le coin, et qu'elle n'avait plus de place pour une dernière petite collation.

Karen prit la plante de Korrigan en la remerciant. L'odeur de la charogne ne gênait pas la corvidée. Elle plaça le végétal et le rangea dans une petite bourse de cuir suffisamment grande pour pouvoir la contenir toute entière. Après quoi, elle accrocha la bourse à sa ceinture.

« Une seconde.... » dit l'inquisitrice à la suite de Léarque. « Sans vouloir vous commander... »

Même si la chose est déjà un peu grillée.

« Vous êtes certains de vouloir passer par la route... à découvert... sans savoir si il y a une embuscade dans ce village apparemment sans vie à vue de corbeau ? Pourquoi ne pas plutôt y aller par les fourrées discrètement ? »

« Annah a raison, si on devait être les proies, on aurait déjà sauté dessus. Je veux bien aller au village discrètement, mais on doit soit passer par le porte soit escalader les balustrades. Ce dernier point n'est pas le fort de Griscendre, je misais donc sur la porte. De ce fait, se cacher dans les fourrés pour ensuite passer par l'entrée principale du village avait peu d'intérêts à mes yeux. Après je suis prêt à écouter toutes alternatives. »

Le ton de Léarque était posé, il établissait juste à haute voix le raisonnement qu'il avait eu. Encore une fois cela lui fit bizarre de parler pour exprimer ce plan. Il était beaucoup plus habitué à la communication corporelle.

C'était les sens en alerte, que Korrigan avait procédé jusqu'au village. Korcari ne leur avait point menti, et la scène qui s'offrit à eux ne vint que confirmer le rapport du corbeau. La scène macabre ne perturbait pas plus que cela la gobeline, comparé au danger que représentait la créature des marais. Les lèches-crapauds n'avaient que été source d'ennui toutes ces années passées ici; une nuisance qui avait sut évoluer avec le temps jusqu'à en devenir mortelle.

La sorcière ne pouvait que espérer que leur mort ait été brutale et douloureuse, l'inverse étant inacceptable. Au final, rien ne la liait vraiment à cette sinistre parenté; toute sa vie et pour le mieux avait été elle épargnée de cette culture brutale. Aujourd'hui encore, elle restait une étrangère à sa propre race. Cette différence, Korrigan l'avait toujours cultivé, contrairement à Xorkun elle ne tirait aucune fierté de ce qu'elle était, et malheureusement le monde extérieur n'avait eut de cesse jusque là de le lui rappeler. Ces compagnons avaient surement traversé des situations discriminantes similaires ... Mais existait il au moins un endroit où les gobelins n'étaient pas considérés comme une nuisance ? Au final, elle ne serait jamais la bienvenue nulle part ... Elle avait une vie dans les marais; une vie qui avait été balayé par la folie des lèches-crapauds ...

Ces pensées vinrent alimenté un sentiment que trop souvent la sorcière refoulait : La colère. Une colère profonde, entretenue par une frustration acide. Ce faisant elle procéda vers le premier cadavre près de l'entrée ... Se saisit du Tranchechien accroché à la ceinture du garde. Et procéda sans ménagement à accomplir la besogne pour laquelle ils seraient récompensés. L'acte ne lui procurait aucune joie mais au moins le défoulait-elle ... Tranchant dans la chair, Korrigan extirpa le premier trophée de cette chasse offerte, le contempla un temps, puis le rangea dans un discret baluchon en toile. Beaucoup d'oreilles restaient à être collectées et plus vite cette besogne serait fini, plus vite ils seraient parti.

S'en retournant vers la porte, elle pointa du doigt successivement le tas de cadavre puis la tour de garde, avant de déclarer sur un ton monotone qui tranchait avec l'innocence qu'elle avait affiché jusque là.

Ne perdons pas de temps ... Je m'occupe de la pile de cadavre ... Vous pouvez aller interroger le garde sur sa tour pour voir ce qui s'est passé ... Puis tuez le ... Il ne mérite surement pas de vivre de toute façon.

Une haine insipide transpirait très clairement dans chacun des propos prononcés par la gobeline. Être ici ravivait visiblement des blessures pas encore cicatrisées chez Korrigan. Une chose était en tout cas évidente dans son discours, elle ne tolérerai pas qu'un lèche-crapaud soit épargné ...

Je prends des libertés narratives en partant du fait que le garde soit équipé d'un tranchechien afin de rajouter de la fluidité au rp (c'est une arme pourrie de toute façon)

Modifié par un utilisateur mardi 23 mai 2017 21:39:50(UTC)  | Raison: Non indiquée

« J'serais un gobelin seul survivant d'une rapt je me posterais pas en faction comme ça. Je parie qu'il est pas seul et que le chef du village respire encore quelque part pour qu'il continue à faire le mariole comme ça en haut de sa tour.

Je suis d'accord avec le cambion, soit prudente piège-à-ours. »

Annah se figeât tout en observant l'échelle qui menait à la tour d'observation comme si une horrible pensée lui était venue. Elle murmura un juron incompréhensible à propos d'un "excrément sacré" ou quelque chose comme cela tout en plissant le front.

« Pourquoi a-t-il fallu qu'ils foutent une échelle de lilliputien. On est jolis si elle craque en pleine ascension et puis j'aime pas trop l'idée de pas avoir d'arme en main une fois arrivé en haut. »

La tieffeline regarda à gauche et à droite ses camarades l'air inquiète. Ensuite, elle se mordilla les lèvres jusqu'au sang et se contorsionna pour insérer sa main droite à l'intérieur de son pantalon comme pour y repêcher quelque chose enroulé le long de sa jambe. Sa main réapparu quelques secondes plus tard avec une queue de rat qui à y regarder de plus prêt était attachée dans le prolongement de la colonne de la tieffeline. Elle déboucla sa ceinture qui dissimulait un trou circulaire à l'arrière de son pantalon et y logea sa queue avant de réajuster ses vêtements comme il faut.

« ...et avant qu'un de vos cerveaux malades de biges me pose la question : c'est pour me gratter le dos. Dah ! »

Tout en s’approchant de Karen - déjà rendue au pied de la tour de garde - Annah saisit un de ses katars au bout de sa queue et pris l'autre entre ses dents afin d'avoir les mains libres pour gravir l'échelle.

Annah était bien plus agile et dextre que Karen. Si Karen était toute désignée pour interroger le gobelin, c'était la tieffiline qui était mieux adaptée pour la capture. Karen rangea très modestement ses armes. Elle aurait bien lancé une oraison d'assistance divine pour aider Annah. Hélas l'oraison disposait d'une composante verbale qui aurait tôt fait de les faire repérer.

En tenant l'échelle en bas, Karen esperait que l'échelle fasse moins de bruit et soit plus stable.

Elle fit un signe gentil à Annah afin de lui indiquer qu'elle lui laissait la priorité.

Modifié par un utilisateur samedi 27 mai 2017 20:33:37(UTC)  | Raison: Non indiquée

Certaines choses s'éclaircirent en voyant Annah sortir son appendice de son pantalon. Son langage, son attitude et sa méfiance avaient donc une raison. Léarque comprit alors pourquoi elle avait rejeté les propos de Karen avec violence.
Certains sont effectivement rejetés à cause de cela...

Tous les membres de ce groupe, malgré leur différence aussi bien physiques que psychologiques, avaient un point commun : ils n'étaient pas dans la norme. Cependant une norme est toujours subjective, les habitants de Pointesable les trouvaient peut-être différents, mais pour le groupe d'aventuriers c'étaient les gens ordinaires qui sortaient de leur norme.

Le chasseur fut rassuré par le comportement de Korrigan. Même si elle semblait ne plus être la même personne quand elle découpa l'oreille du garde, elle restait tout de même prudente. Une fois le gobelin en poste maîtrisait, ils purent avancer vers la pile de cadavre pour continuer ce spectacle macabre. Léarque avait peu d'intérêt à défigurer ces morts, mais il voulait comprendre ce changement de comportement chez la gobeline. Il l'aida donc à déplacer les corps, gardant un chakram au bout de la queue. Il s'adressa à celle qui l'accompagnait avec une voix douce, à la fois pour ne pas attirer l'attention et pour ne pas froisser Korrigan :
« Qu'est-ce que cette tribu t'a fait pour que tu les haïsses autant ? »

La question aurait pu être tournée de façon plus indirecte, les mots mieux choisis ou le moment plus propice. Léarque le savait très bien, mais son manque de contact social ne lui permit pas de jauger tous ces paramètres de façon idéale. Son envie de comprendre la situation fut plus grande que sa patience.

Griscendre ne comprit sûrement pas pourquoi son compagnon déplaçait des cadavres qui ne pouvait pas être mangé. S'ils ne pouvaient pas servir de nourriture autant les laisser pourrir. Il se tint tout de même proche de lui, car il savait que ce dernier était vulnérable sans sa grande griffe.

Léarque et son loup suivent Korrigan près de la pile de cadavre et le chasseur en forme une nouvelle avec ceux à qui il manque une oreille. La lance est donc rangée pour avoir les deux mains de libres.

Modifié par un utilisateur mardi 30 mai 2017 13:53:28(UTC)  | Raison: Non indiquée