Donc ils n'avaient jamais été ensemble, voilà une révélation qui venait remettre en cause toutes ses hypothèses. Si cela s'était avéré vrai, au moins aurait put on justifier l'attitude étrange que Annah démontrait vis à vis de Léarque. D'ailleurs la conversation semblait avoir pris un tour inattendu tandis que Xorkun avait proposé un plan de bataille, contesté une première fois par Annah puis par son confrère. Korrigan n'arrivait toujours pas bien à saisir ce qui pouvait bien les apparenter vue leurs apparences strictement différentes. Karen en tout cas, semblait prendre un malin plaisir à questionner la roublarde, et qui pour la première fois depuis la taverne semblait réellement déstabilisée.

Après s'être bien amusé avec elle, Griscendre lui fit signe du museau de descendre avant de retourner aux côtés de son maitre. La sorcière gratifia l'animal d'une dernière caresse avant de s'en retourner aux préoccupations actuelles. Xorkun avait fait un long discours inspiré avec lequel elle n'était pas forcement d'accord, et vue que personne semblait vouloir l'éclairer sur la vie sentimentale de Shalelu et que les concernés semblaient esquiver ses questions mieux vallait retourner sur du concret pour le moment.

Korrigan aurait été ravie de pouvoir continuer de chevaucher Griscendre dans les marais, mais cela semblait incommoder le rôdeur que son loup soit réduit au statut de monture. Dommage, la gobeline avait déployé des efforts importants préalablement pour quitter les marais sans tacher ses vêtements, et bien qu'elle risquait bien plus que se salir en revenant chez elle, elle aurait apprécié pouvoir écarter également ce risque superficiel. Peut être que Xorkun ou Léarque accepteraient de la prendre sur leurs épaules !

Tu peux dire ce que tu veux Xorkun. Elle n'a pas les qualités d'un chef. Shalelu ! Elle c'est un chef ! Et Annah n'a rien à voir avec elle !

Puis revenant sur la stratégie, elle déclama sur un ton sérieux qui tranchait avec sa nature enjôleuse habituelle.

Je pense que je devrais vous le dire maintenant mais ... il y a un troisième sentier caché pour se rendre dans les marais. Je ... je ne l'ai jamais emprunté mais je sais où il se trouve et il devrait nous mener directement chez les Lêches-crapauds si on le suit. Il se trouve un peu plus loin en longeant la route, je ne sais pas si il est le plus sûr mais en tout cas il sera le plus court, et je ne pense pas que les gobelins s'attendront à ce qu'on l'emprunte.

Visiblement toute cette discussion autour de la meilleure stratégie à adopter avait rappelé Korrigan leur proximité actuelle aux marais; et les douloureux souvenirs qui y étaient rattachés.

Modifié par un utilisateur dimanche 14 mai 2017 21:00:07(UTC)  | Raison: Non indiquée

Xorkun s'interrogea un instant sur la définition de faible de Léarque quant à "moins doué en combat" :

"En quoi me suis-je contredis ? Je ne remet pas en doute son intelligence, son utilité, son intégrité, sa volonté ou même son jugement... j'ai juste dit qu'elle n'avait pas la force ni l'endurance pour se battre en première ligne. D'où le mot "faible"."

Son ton, proche de l'agacement mais restant néanmoins presque trop sobre, s'adressa à Korrigan :

"Un sentier secret ? Mais pourquoi ne l'as-tu pas dis plus tôt ? Maintenant, cela remet en cause toutes les perspectives d'infiltration : Ce n'est plus d'un limier dont on a besoin mais d'un guide."

Il s'agenouilla à hauteur de Korrigan :

"Tu verras mieux d'en haut. Tu seras mes yeux, je serai ta monture, grimpe. Quant à toi, Karen tu peux garder le matériel de cartographie : Je devrai mobiliser toute ma concentration sur l'environnement et être prêt à réagir en cas d'imprévu."

Xorkun se tourna ensuite vers Annah, attendant sa réaction : Partir ? Rester ? Quel chemin prendre ? Il n'attendait qu'un seul mot pour partir.

Moi, je suis prêt... PLEEEEEEASE, cela fait trois jours qu'on stagne.

« Va caguer polygone, si je devais avoir un conseiller ce serait la boule de poile ! » - Dit Annah en pointant du bras le loup de Léarque. - « Huh... il a peut être qu'une caboche de cabot mais même lui a compris que ce que tu présentes comme marque d'estime a au contraire des relents de défi.

Et puis d'ailleurs c'est quoi cette manie de vouloir coller de la hiérarchie de partout ? C'est bien le travers le plus horripilant qui m'a été donné rencontrer, et je viens d'une ville où toutes les grandes dames sont persuadés d'être chics avec leur zombie-à-tout-faire alors crois moi j'ai tout vu. Si tu veux vraiment avoir un chef j'ai une bonne nouvelle pour toi : Dame nature t'as entiché d'une tête comme toutes ses ouailles. » - Tout en se tapotant la tempe elle ajouta. - « Ton chef c'est là dedans qu'il se trouve !

En l'absence d'officier c'est le soldat le plus haut gradé qui commande le reste des troupe, n'est ce pas ? Bon ben voilà actuellement tu es à la fois le soldat le plus gradé de ton unité et ce qui reste de ta troupe. Tu as donc le devoir de te diriger toi-même. C'est d'une logique implacable, c'est presque mathématiques. Ça devrait te plaire polygone.

Mais si tu veux réellement avoir mon avis je suis pour nous déplacer en file indienne derrière Korrigan. C'est une question praticité, au moins à marcher dans les pas d'un guide on sera sûr de ne pas s'enfoncer dans un sol trop meuble. Pour le chemin je n'ai pas de préférence mais si Korrigan fait le guide alors autant emprunter son passage »

Annah ignora totalement la question de Léarque en croisant les doigts pour qu'il n'ait plus d'autres occasions de la lui poser. Après tout, la troupe paraissait pressée de se mettre en route et il n'était pas exclu qu'elle passe entre les gouttes.

Elle n'eut même pas besoin de demander que Xorkun semblait avoir lu dans ses pensées. Relevant sa robe, Korrigan se hissa sur les épaules du hobgobelin, devenant d'un coup plus grande qu'elle ne l'avait jamais été. Certes Xorkun n'était pas le plus grand, et la vue devait être encore plus impressionnante depuis Léarque mais c'était déjà impressionnant pour elle.

A la surprise peut être de tous, Annah elle même vint contester la position de chef dans laquelle le moine souhaitait la mettre. Néanmoins ce fut un détail un peu plus insignifiant qui vint attirer l’attention de la sorcière. Pour la première fois, Annah l'avait désigné par son prénom. Pas pas un terme dérogatoire comme elle le faisait jusque là. Korrigan ignorait ce que cela pouvait bien signifier, était elle remontée par défaut dans l'estime de la tieffeline tandis que les autres chutaient pour se voir gratifier l’appellation par son prénom ?

Dans tous les cas, Korrigan vint acquiescer avec le reste du groupe sur le fait de prendre le sentier secret qu'elle avait mentionné. Mieux valait il en finir le plus vite possible avec les gobelins. Elle se sentirait en sécurité seulement une fois la menace des lêches-crapauds écartée.

Je préférerai que tu marches devant moi Léarque. J'ai peur d'être pris pour cible trop facilement en cas d'attaque sinon ... D'ailleurs, il y a une autre chose que j'aimerai que vous sachiez ... J'aimerai vous présenter un ami qui pourra nous être utile ... C'est grâce à lui que j'ai put m'enfuir des marais !

Comme pour répondre à la formulation de la sorcière, un corbeau vint descendre du ciel, tel un rapace plongeant sur sa proie avant de se réceptionner sur le haut de la tête de la gobeline.

Je vous présente mon ami Korcari, je pense qu'il nous sera utile pour détecter discrètement les éventuels gobelins que l'on pourrait croiser.

L'animal jugea un temps l'assemblée. On aurait put tout à fait penser l'oiseau normal, si celui ci n'en était pas venu à parler.

Kto je to krásne stvorenie?

Ona? To je Karen

Le corbeau sembla un moment considérer la réponse avant de s'adresser directement à la tengu.

Milujem ťa Karen!

Hein ? Nemôžete povedať, také veci prvýkrát! Naučte sa už viem!

Korkari considéra la réaction de la gobeline un temps avant de reprendre.

Koľko máte rokov?

Nežiadame dáma v jej veku!

V ktorom roku ste sa narodil?

Korkari ! Je suis désolée Karen ! Il est un peu désobligeant et indiscret ! Mais il sait passer inaperçu dans le besoin.

La conversation est en gobelin.

Dans ce genre de cas, avant chaque situation, je fais donc un jet de Perception automatique pour chacun, sur la base de "faire 10". Voici donc vos jets "permanents" :
Annah : 14
Karen : 18
Korrigan : 13
Xorkun : 16
Léarque : 16
Griscendre (spécial) : 15


Une fois mis d’accord sur le chemin à suivre, à avoir débattu sur d'autres sujets et après avoir salué les marchands, vous avez continuez plus loin sur le chemin, menés par Korrigan.
Le sentier secret était caché sous d’épais buissons. Difficile de le remarquer pour quelqu’un qui ne connaitrait pas le coin.
Une fois arrivés au bout de ce sentier pour le moins épineux, le marais s’étalait devant vous, oppressant et rempli d’humidité. Le soleil passait entre quelques arbres, dans une lueur verdâtre et désagréable.

Nouvelle image d'ambiance

Une volée d’oiseaux s’envola lorsqu’Annah écrasa une branche d’arbre.
De nombreux insectes tournent autour de vous, dans un bourdonnement infernal.
Le sentier est à nouveau un large chemin, mais un chemin rempli de mares, de vase, de lianes et de racines qui rendent la progression difficile et peu discrète.
Régulièrement, le sol était submergé sous quelques pouces d’eau.
L’impressionnante humidité et la chaleur rendent l’atmosphère très pénible à supporter, et à cela s’ajoutent les différents craquements et grincements autour de vous, ainsi que la faune locale, comme un serpent qui a failli vous faire trébucher.
Plusieurs ruissellements d’eau se font entendre autour de vous, ceux d’une rivière probablement.

Plus tard, environ trois heures après avoir rencontré les marchands, le chemin débouchait sur un grand pont couvert de mousse, passant au-dessus d’une rivière particulièrement violente.

Il y a un tronc d’arbre abattu sur le côté, à environ deux mètres du pont, qui permettrait également de traverser pour quelqu’un d’agile.
Il n'a pas l'air glissant, et fait un mètre de diamètre environ.
Cependant, la rivière en dessous est violente, et il n’est pas dur d’imaginer qu’une chute serait fort déplaisante.
Elle fait dans les six mètres de large, pour un peu moins d'un mètre de profondeur.

Perception de Karen :

- Traverser par le pont
- Traverser par le tronc d'arbre
- Traverser par l'eau
- Chercher un autre pont/moyen

Comme l'avait souhaitée la gobeline, Léarque marchait en tête des aventuriers, du moins en tête des bipèdes. Griscendre comme à son habitude rôdait quelques mètres devant son compagnon. Sa souplesse et son odorat étaient des atouts incontestables pour explorer une nature inconnue. Buissons épineux, sols spongieux, insectes et nuisibles en tout genre rendaient leur avancée lente et difficile. Afin d'éviter les affaissements imprévisibles de la vase qui leur servaient de sol, Léarque marchait ce qu'il restait des empreintes laissées par son loup. Par endroit, s'il doutait de la profondeur de l'eau stagnante, il essayer de sonder le sol et de trouver de la terre meuble à l'aide de l'extrémité non coupante de sa lance.


Le reste des voyageurs le suivaient, avec en premier Korrigan montée sur Xorkun. Le Tieffelin doutait de l'efficacité de cette méthode comportant plus de risques que d'avantages à ses yeux. Parfois il sentait qu'il devait donner des indications aux autres. Cela lui parut étrange car il ne parlait ni à Griscendre ni à Shalelu lors de leur explorations.
« Faites attention la profondeur de l'eau peut être trompeuse. Essayez de suivre mes pas si la terre y est encore meuble. »

Ils arrivèrent finalement à une rivière. Le chemin semblait poursuivre plus loin mais un dilemme se posait à eux : arbre ou pont. Ce dernier avait très mal vieilli dans ce marais humide. Léarque n'en fut pas surpris puisqu'il avait déjà rencontré plusieurs constructions abandonnées par l'homme. Dans ce cas, la nature reprend rapidement son territoire. Il était nécessaire de s'assurer que le moyen qu'ils emprunteraient pour traverser résisterait à leur poids. Le jeune homme s'approcha du pont et frappa les premières lattes de bois le constituant avec l'extrémité non létale de sa lance pour connaître sa fragilité.
S'il ne résiste pas à cela, il ne résistera pas non plus à mon poids.
Il fit de même avec le tronc d'arbre pour éprouver sa stabilité.
S'il se met à rouler une fois que je serais au milieu, je me retrouverais dans l'eau avec une souche sur la tête.

« Ce tronc à l'air praticable et si il a été abattu juste à côté du pont c'est certainement qu'il y a une raison. Je pourrais traverser sur le tronc et accrocher ma corde de l'autre côté. » - Annah s'approcha de Korrigan pour demander conseil. - « Ne le prend pas mal mais je te ne vois pas cabrioler par dessus la rivière, c'est toi qui connaît la marais. Ils passent par où les lèches-crapauds ? »

Annah, fronça les sourcils en écoutant Korrigan. Elle ne semblait pas totalement satisfaite par la réponse de sa camarade.

« Les gobelins "doivent passer par le pont", ça veut dire quoi cette formule de pisse-froid. On doit comprendre quoi ? Jish... en fait t'en sait que dalle, c'est ça ? Ça où alors tu viens de dire que les gobelins vivent en pleine dystopie légalistique comme l'autre polygone là... » - Annah fit un mouvement rapide de la mâchoire en direction de Xorkun. - « Non, les lèches-crapauds sont trop demeurés pour s'empoisonner la vie avec des obligations morales du style. Sauf peut-être toi, t'es définitivement plus dégelasse que dégénérée. »

C'était probablement les mots les plus proches d'un compliment qu'Annah avait bavé depuis des années. Elle fit les cent pas en s'arrachant les cheveux et annonça.

« Yerk, si t'en sais rien, on ne peut se fier qu'à ce qu'on voit.

Bon, c'est décidé si personne me retiens je vais jouer les équilibristes sur le tronc. Fait ce que tu veux piège-à-ours, mais te fracasse pas le coccyx dans la flotte tant que je suis sur l'arbre ; je pourrais pas te rattraper. »

Ça va à tout le monde, Je fais les jets ?

« Effectivement le pont m'inspire très peu confiance, tu es sûre de vouloir passer par là Korrigan ? »

Voyant Annah se rapprochait du tronc, Léarque remarqua toute l'agilité dans sa démarche. Il pensa alors qu'elle était bien mieux placée que lui pour traverser ce tronc. Si elle était effectivement une tieffeline tout comme lui, il serait malheureux qu'elle tombe.
« Veux-tu que l'on accroche une corde de ce côté pour te ramener en cas de chute ? Ce que je ne te souhaite pas bien sûr. »

Annah passa par le tronc sans encombre, laissant même oublier que l'on puisse glisser et tomber dans le torrent.
Oui, belle réussite en effet