« Cela me semble résumer la situation, » répondit Aergnaeroka à l'elfe, « Puisque vous dites maitriser le scalde, pourriez vous essayer de savoir qui est cette Mamie Nann dont cette jeune humaine parle? Si c'est quelqu'un de l'orphelinat dont elle provienne, j'ai peur que de les raccompagner iceslieux ne sera pas une bonne idée... »

« L'entrée de la tour est à deux pas. Les y conduire ne nous fera pas grand détour. » Elle regarda tour à tour les autres. « Les laisser dans la tour ne me parait pas bonne idée. J'ai peur des raisons de leurs présence ici. Trolls et dragons ont des notions terribles en ce qui concerne une nourriture acceptable. Même Xoran ici a meilleur gout... »

L'osirien s'avança à son tour près des enfants, puisque c'est eux qui les empêchaient de poursuivre leur mission sereinement, dorénavant. Il comprenait le scalde et suivit la conversation.

Il en profita pour basculer en vision magique. Une parole gutturale sortit du plus profond de sa gorge, alors que sa main passait rapidement devant ses yeux. Ces derniers adoptèrent soudainement une couleur d'un blanc laiteux. Ils analysèrent les auras éventuelles présentes autour des enfants.

On n'était jamais trop prudent.

Détection de la magie sur la zone des enfants.

« Je crois que la décision à été prise pour nous, je veux dire par le Cavalier Noir, » dit Aergnaeroka une fois l'agitation retombée, « Maintenant que nous sommes dans la même équipe, je crois qu'il est temps de faire les présentations. »

« Je suis Aergnaeroka Merinal, d'Or Vert, du clan Merinal du Kyonin et ma compagne de chasse est Caralossë. » Elle fit une pause avant de continuer avec une teinte d'amusement. « Si vous avez fait vos études au Kyonin et suivit quelque classe en draconologie, vous avez probablement eu un Merinal comme professeur? »

L'inquisiteur était satisfait de son examen des pauvres gamins. Ses yeux marrons réapparurent. Il commençait à calmer les enfants en levant les bras, lorsque la lumière baissa soudainement. La voix dans son dos lui fit remonter un frisson de saisissement dans le dos. Ses bras se figèrent, alors que sa tête se retournait précipitamment. Il ne fit qu'entrapercevoir l'ombre qui se glissait par tous les pores de l'elfe.

Les paroles étaient explicites, mais il avait déjà compris la situation. Il regrettait d'avoir manqué le phénomène magique dans sa globalité. Mais être le témoin de seulement un petit bout d'événement magique aussi exceptionnel lui fit oublier totalement les enfants. Il remercia silencieusement sa Patronne.

Il sourit au mage. « Bienvenue parmi nous, Lhem'my. Te voilà enchaîné à notre cause, en effet. » Son sourire disparut. « Jusqu'à ce que mort s'en suive. »

« Il y a aussi un portail grand froid, en Varisie ? » Il leva les mains en l'air. « Non ! Attendez ! On en parlera plus tard. Il y a plus urgent. J'espère que vous honorez Néthys, au moins, et tous ceux qui la représentent ici-bas ? »

Il se tourna vers les enfants, sans attendre de réponse. « Alors, les petits morveux ! Il est temps d'en finir avec vous ! » Il eut un bref sourire sadique, mais reprit vite contenance. Cette mission devait porter un poil sur les nerfs. « Si on vous libère, vous saurez rentrer chez vous, ou ce qui vous sert de chez vous, tout seuls comme des grands ? Vous avez bien envie de rentrer, n'est-ce pas ? »

Bien sûr, il s'était adressé à eux en scalde.

Modifié par un utilisateur mardi 5 juin 2018 21:16:03(UTC)  | Raison: Non indiquée

« A la bonne heure, » fit Xoran avec un hochement de tête lorsque l'elfe accepta de venir avec eux, « je n'aurais pas aimé te ligoter juste après t'avoir libéré. Même si tu sembles d'être libéré tout seul, » ajouta-t-il avec un regard inquisiteur. Sans doute un secret de magicien, se dit-il en son for intérieur.

A ce moment, une ombre envahit la prison et ses dépendances, et un phénomène se produisit dont Xoran fut le spectateur pour la première fois : le transfert de l'esprit du Cavalier Noir d'un corps à un autre, d'une morte à un vivant. Ainsi l'entité choisissait-elle ceux qui serviraient sa maîtresse, les utilisant et les sacrifiant à sa cause, avant de changer d'hôte. Bien que cette cause soit juste, ils n'étaient pas du tout investis d'un esprit bienveillant et protecteur. Au contraire, ils étaient ses esclaves. Un sentiment de profonde amertume saisit le shoanti lorsqu'il vit l'ombre entourer le magicien et s'incorporer à lui. Malgré sa méfiance envers le nouveau venu, il ne pouvait s'empêcher d'éprouver de l'empathie pour lui et pour le sombre destin qu'il venait d'embrasser bien malgré lui. Il était désormais des leurs.

Il s'approcha de l'elfe et posa sa large main sur sa frêle épaule. « Quant à moi, je t'ai déjà dit comment je m'appelais. Je suis un serviteur de Celui-Qui-Montre-Le-Chemin. L'esprit du Cavalier Noir t'a investi. Te voilà des nôtres à présent, mais tu verras que c'est plus une malédiction qu'une chance. Jairess n'est pas la première d'entre nous à mourir. J'ai peur que ce soit ce qui nous attend tous, » dit-il d'une voix grave et sombre en se pencha vers lui.

Lorsque l'osirien s'adressa aux enfants pour leur proposer de "rentrer chez eux", Xoran tourna la tête vers lui avec un agacement aussi familier que non dissimulé. « N'as-tu pas écouté ? Ces gosses viennent de l'orphelinat, et cette "Mamie Nann" les a vendus aux trolls... Ou au dragon. L'orphelinat n'est pas un endroit sûr pour eux. L'idéal serait que les Hérauts les prennent en charge, mais nous n'avons pas le temps pour cela maintenant. Ouvrons leurs cages et qu'ils attendent ici notre retour. Et si nous ne revenons pas, qu'ils s'enfuient où ils veulent, nous ne pourrons plus les aider de toute façon. Le temps presse. Il faut continuer. »

Repartant vers Seraph sur lequel il se jucha, Ortog suggéra une version légèrement différente. « Nous pouvons laisser les cages ouvertes et vides. Les enfants n'auraient qu'à se cacher dans l'armurerie d'à coté. Ainsi, un garde de passage ne cherchera peut être pas des gosses qu'il estimera s'être enfuis au plus vite !

Si nous n'avons plus rien à faire ici, je suggère en effet de poursuivre. Xoran, tu es prêt ? »

Le paladin se plaça face aux deux portes, laissa un espace pour que son ami puisse se porter en tête.


Marcher dans la neige.

Akin leva les yeux au plafond, tout en regardant ses compagnons, avant de s’agenouiller devant le jeune garçon qui lui avait répondu.

« Qui pourrait penser que j’évoque un orphelinat, quand je parle de “chez soi”, si ce n’est une grosse brute épaisse et ses compagnons trop pressés de se débarrasser de vous, je te le demande, mon petit ? Toi, au moins, tu as compris ce que je voulais dire. Ne dit-on pas que la vérité sort de la bouche des enfants ? Ces derniers ont bien plus de ressources et de jugeote qu'une équipe de fiers aventuriers. Si vous retournez à l'orphelinat, méfiez-vous, tout de même... »

Ce n’était pas la première fois que Xoran le prenait pour un idiot, sans que les autres ne désapprouvent, voire même surenchérissent. Était-ce son origine lointaine qui causait ses difficultés à se faire comprendre de ses gens du Nord ? En même temps, comment pouvaient-ils croire qu’il suggérait de les renvoyer dans l’orphelinat ?! Il avait été le seul à leur demander leur avis, croyant en leurs capacités à se prendre en charge, au moins le temps de trouver un abri dans cette ville qu’ils devaient très bien connaître. Ce que le petit avait confirmé. Mais comme tous les adultes avec une arme à la ceinture, ils étaient devenus arrogants, décidant ce qui était mieux pour l’autre, enfant ou pas, d’ailleurs, sans écouter. Le visage translucide de sa mère se superposa à son environnement immédiat, son regard de géante contemplant la scène avec condescendance.

Il secoua la tête pour chasser cette vision et se redressa. « Bonne chance, les jeunes. Sachez que le monde est vaste. Il peut être bien plus accueillant ailleurs. Au moins pour son climat. »

Peut-être retrouvera-t-il un jour l’un de ses mômes sur la route, à l’avenir. Enfin, s’ils parvenaient à réussir à échapper à leur esclavage en sauvant le monde… Il hocha la tête pour poursuivre.

« Trouvons l’escalier de ce beffroi. »

« Θα χρειαστούμε ... » dit Aergnaeroka en suivant Xoran, « Θυμηθείτε να αγγίξετε δύο λέξεις σε αυτή τη γιαγιά Nann αν το διασχίσουμε ... »

« Nous avons pas mal usé de nos feux grégeois, » remarqua l'elfe, « Il sera prudent de nous en souvenir... »

« Caralossë, tu restes derrière moi! »


draconique :

Nous en aurons besoin... Rappelez-vous de toucher deux mots à cette grand-mère Nann si nous la croisons...

Akin se frappa le front.

« Par la queue du grand scorpion ! On cherche un escalier ! Ouvrez plutôt la porte toute simple, en face de la porte d'entrée du beffroi ! Vous croyez trouver quoi, derrière une double-porte ?! »

Modifié par un utilisateur lundi 11 juin 2018 00:15:30(UTC)  | Raison: Non indiquée