La jeune Varisienne hocha la tête quand Théoabald lui demanda de décrire son frère et ne se fit pas prier pour répondre. « Oui, naturellement… il est de taille moyenne avec un visage assez allongé. Il a de grands yeux bruns foncés et des cheveux de même couleurs, avec une mèche qui tombe devant son visage. Il ne porte ni la barbe ni de moustache… Ah, et il a deux petits anneaux dorés à l'oreille gauche… un souvenir de famille. Il a un an de plus que moi, c'est-à-dire 27 ans. »


« Non, jamais il n'est resté ainsi plusieurs jours sans me donner des nouvelles ! » répondit-elle ensuite. « Cela fait… » — elle réfléchit un instant — « cinq ans maintenant qu'il fait vraiment partie de l'orchestre. Avant, il s'était déjà produit à l'Amphithéâtre mais c'était occasionnel. Il est vraiment très doué à l'ocarina… et oui, c'est sans aucun doute pour cela qu'on l'invite assez souvent à se produire, lors de fêtes privées le plus souvent. »

« Ca doit être la première fois qu'il se rend chez les Carowyn, oui, je crois… » Elle se tut et réfléchit quelques instants avant de revenir sur celle qu'elle venait de dire. « Ah non… il y est déjà allé une fois je pense, lors d'une réception en plein air, il y a deux ou trois ans je crois. Personnellement, je ne connais pas bien les Carowyn. Enfin, juste de réputation. Je ne sais pas ce qu'il en est de Ruan mais… je crois que les Carowyn ne sont pas vraiment du genre à se mêler facilement avec des individus en-dessous de leur statut social… ». Elle ajouta ensuite « Et encore moins quand il s'agit de Varisiens. »

Les questions et les insistances de l'inquisiteur semblaient commencer à la mettre assez mal à l'aise. Toutefois, Théobald, lui, ne perçut aucun mensonge intentionnel dans ce qu'elle disait. « Oui, bien sûr. Quand je dis que dame Carowyn s'est montrée très convaincante, je parle d'argent. » Elle secoua la tête négativement « Non, elle n'était certainement pas la maîtresse de Ruan. D'abord, comme je l'ai dit, je doute qu'elle se mêle à des gens qui lui sont inférieurs. Et puis… Ruan me l'aurait dit si c'était le cas. »

« Je ne sais pas s'il y avait d'autres musiciens… tout ce que je sais, c'est que mon frère devait se produire en solo. Et non, Ruan n'était pas déguisé. Seuls les invités devaient venir déguisés je pense. Dame Carowyn a parlé de la crème de la crème mais… je pense que c'était surtout un autre argument pour convaincre Ruan d'accepter. Enfin, je crois… pensez-vous vraiment que les grands nobles accepteraient de participer à un bal masqué en cette période ? » Elle haussa les épaules et répondit elle-même à sa question. « Je ne connais pas bien les nobles mais j'imagine que seuls ceux d'un certain type, par exemple ceux qui se complaisent vraiment dans l'oisiveté, accepteraient une telle invitation, ne pensez-vous pas ? C'est aussi pour cela que j'ai précisé que Ruan avait hésité… il ne savait pas si c'était vraiment une bonne chose que de participer à cette mascarade. »

Quand Théobald lui demanda pourquoi elle avait insisté sur le fait que ni elle ni son frère n'étaient des voleurs ou des profiteurs, elle le regarda avec de grands yeux étonnés, comme si la réponse était évidente. « Personne n'a jamais eu l'occasion de porter la moindre accusation contre mon frère ou moi, non… mais cela n'empêche pas les gens de voir que nous sommes des Varisiens. Et nous sommes à Korvosa, une ville où, pour beaucoup de gens, si vous n'êtes pas un Chélaxien de pure souche, vous êtes soit un mécréant, soit un barbare ignorant et illettré. » Elle jeta un coup d'œil en direction de Kar'Uz… au cours des quelques mois passés à Korvosa, le Shoanti avait déjà eu plusieurs fois l'occasion de faire l'expérience de ce dont la Varisienne parlait.



Dans le bureau de la Maréchale de la Garde de Korvosa, Kressida Croft et Marcus Endrin avaient tous les deux écouté attentivement le rapport de Grigan. De temps en temps, l'un ou l'autre avait ouvert la bouche comme pour poser une question, puis s'était ravisé et avait patienté jusqu'à la fin du récit.

« C'est en effet de bien sombres nouvelles que vous nous rapportez là, » répondit la Maréchale qui, visiblement, allait avoir besoin d'un peu de temps pour digérer tout cela. Le Commandant Endrin, lui, semblait beaucoup plus inquiet. « Cette ville est en train de sombrer, Kressida. Il y a quelque chose de pourri dans Korvosa et nous sommes poings et mains liés à cause de ces satanées Vierges grises et docteurs de la Reine à qui le Trône Écarlate a donné les pleins pouvoirs ! » pesta-t-il. « Il faut réagir, vite et avec force ! » indiqua-t-il.

Mais la Maréchale semblait d'un autre avis. « Nous n'avons plus les troupes nécessaires pour réagir vite et fort comme tu le suggères, Marcus. D'abord, l'épidémie nous a touchés très sévèrement : directement d'abord, parce que de nombreux gardes sont tombés malades — et j'imagine qu'il en va de même au sein de la Zibeline ? — et indirectement, parce que mes hommes sont épuisés. Entre les émeutes, les pillages, la protection des dignitaires et des temples et les services aux docteurs et aux Vierges grises, ils ne savent plus où donner de la tête ! »

Le Commandant répliqua « Mais quel autre choix avons-nous ? Qui d'autre peut s'opposer au pouvoir en place et faire vraiment changer les choses ? Tu connais la loi korvosienne aussi bien que moi, Kressinda : une seule personne peut démettre la royauté… et cette personne est le Sénéchal Néolandus Kalépopolis de Château-Korvosa… un des individus les plus puissants de Korvosa, qui a pourtant disparu depuis la mort du roi Éodred ! Quel autre choix avons-nous ? »

La Maréchale répondit « Nous pouvons utiliser le système mis en place ! Après tout, il a été constitué justement pour que personne, pas même le Trône Écarlate, ne puisse prendre le contrôle total. Il faut procéder dans l'ordre. D'abord, la cérémonie du Serment de la Zibeline, pour confirmer ton poste. Ensuite, comme le Sénéchal est manquant, il faudra en nommer un nouveau, et tu sais que c'est la Maréchale de la Garde qui en est responsable. Je ne compte pas déroger à la coutume : comme d'habitude, le nouveau Sénéchal sera le Commandant de la Zibeline, c'est-à-dire toi. À partir de là, si les circonstances l'exigent, tu pourras agir contre qui tu voudras. »

« Avons-nous seulement le temps pour toutes ces cérémonies et actes officiels ? Korvosa ne sera-t-elle pas détruite avant que tout cela ne se produise ? » demanda le Commandant. La Maréchale soupira et répondit « Et si nous organisons une rébellion, une guerre civile, ou un schisme armé, Korvosa sera détruite… par nos mains. Les affrontements feront de nombreux morts parmi la population, sans compter que cela risquera d'annihiler la confiance des citoyens en le système. Non, ce n'est vraiment pas une option. »

« De plus, » ajouta la Maréchale, « il reste certains points à éclaircir. » Elle se tourna vers Grigan et expliqua « Les accusation que vous faites sont plutôt graves. Même si le passé m'a montré que vous êtes dignes de confiance, je ne peux agir que sur base de preuves solides. » Elle baissa le regard vers la feuille de papier qui se trouvait devant elle, où elle avait griffonné quelques notes pendant le rapport de Grigan, et lui posa plusieurs questions.

« Je note tout d'abord que ce que vous rapportez semble assez bien coller avec la situation : un complot pourrait expliquer pourquoi un navire a été coulé sans provocation ; cette histoire de pièces d'argent contaminées peut expliquer pourquoi les rivages les plus pauvres ont été les plus fortement touchés. » Elle fit une grimace et ajouta « Et la présence de traîtres au sein de la Garde peut expliquer comment l'ordre de tirer sur le navire a été donné aux catapultes et aux trébuchets de la cité. »

« Cependant, » continua-t-elle, « vous dites avoir la preuve que le navire a été affrété à Magnimar par le docteur Devaulus, le chef des médecins de la Reine. Quelle est cette preuve ? Est-ce Magnimar est impliquée dans cette attaque contre Korvosa ? Sinon, pourquoi prendre un navire si loin, alors qu'il y a des ports plus proches ? »

« Vous dites avoir trouvé le corps d'un dévot d'Urgathoa déguisé en médecin dans le navire. Sans doute celui-ci a-t-il été sacrifié : il fallait bien que quelqu'un conduise le navire sur le fleuve Jeggare. Qu'est-ce qui vous permet de déduire que tous les médecins de la reine font partie du complot ? »

« J'ai noté le nom du capitaine qui vous a attaqué… » — elle consulta ses notes — « le capitaine Krueger. C'est un nom qui ne m'est pas inconnu, mais je ne connais pas l'individu personnellement. Je vais me renseigner à son sujet. Où se trouve son corps ? Êtes-vous certain qu'il s'agissait bien d'un capitaine de la Garde ? »

« Vous avez parlé d'un billet qui évoquerait plusieurs factions alliées contre Korvosa… le clergé d'Urgathoa dirigé par une dame Andaisin, un vampire ustalavien et le nécromant Rolth. Tout d'abord, pour répondre à votre question, non, le nom d'Andaisin ne me rappelle rien… » La Maréchale consulta le Commandant Endrint du regard et celui-ci secoua la tête négativement pour indiquer que lui non plus ne connaissait pas ce nom. « Ce… vampire ustlavien serait venu en navire depuis Magnimar ? Quel est son rôle dans cette histoire ? »

« Quant à Rolth, oui… ce nom ne nous est pas inconnu. C'est en effet celui qui a causé indirectement la mort du petit-fils de Mille-Os, le représentant des Shoantis. Enfin… avant que ces derniers ne désertent Korvosa pour peut-être se préparer à la guerre… mais c'est une autre histoire. Il ne serait en effet pas étonnant que ce salopard se soit allié avec des individus prêts à faire courir une épidémie sur Korvosa. Après tout, je suppose que, dans sa branche, il est toujours pratique d'avoir un grand nombre de cadavres à disposition. Sans compter que, s'il y a réellement un vampire ustalavien impliqué dans cette histoire, je suppose que, pour un nécromancien, rencontrer un vampire est une chance à ne pas manquer. »

La Maréchale soupira une fois de plus puis se tourna vers Grigan, attendant qu'il réponde à ses nombreuses questions.

Grigan s'était attendu à ce que ses hôtes lui posent un certains nombres de questions sur des points de détails dont il n'avait pu faire état dans son rapport sous peine d'y passer la journée complète.
Aussi s'évertua-t-il à y répondre le plus précisément possible au fur et à mesure que la Maréchale les posait :

" Non Madame, malheureusement la preuve de l'affrètement du navire par le Docteur Davaulus n'existe plus. Mon Abbaër n'a eu que le temps de pouvoir lire cette information sur le livre de bord du navire avant que l'eau du Jeggare ne dissolve l'encre et réduise le livre à une pâte de papier inexploitable.
Quand à la provenance, Magnimar, c'est très certainement que c'est là-bas qu'a été conçu le Voile Sanglant. Mais de là à supposer que la cité en est responsable, je n'oserai pas. Plus sûrement, l'une des factions visant à faire tomber notre bonne Korvosa est-elle basée dans cette ville.
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D'après les documents et objets que nous avons pu voir et exploiter, ainsi que des déclarations du cadavre que nous avons fait interroger, le fait que le chef des Médecins ainsi qu'un certains nombre de ses subordonnés soient des disciples de la Déesse des Maladies ne fait aucun doute. Maintenant dire que tous les médecins de la Reine en sont, je ne sais pas.
S'il y avait moyen d'apprendre si tous les médecins présents à Korvosa sont arrivés en même temps, ou s'il y a eu plusieurs contingents différents, ce serait un moyen de le confirmer.
A ce sujet, nous espérons avoir d'autres preuves prochainement, car il est dans nos intentions de nous introduire dans ce soit disant hospice pour en chercher contre Davaulus ainsi que des indices sur un éventuellement traitement.
.........................................................................................
Oui Maréchale, je peux vous certifier que cet homme faisait malheureusement partie de la Garde. C'est le sergent Soldado qui nous accompagnait dans notre entreprise qui l'a formellement reconnu et identifié. Les propos qu'ils ont échangés juste avant que le combat ne s'engage ne laisse aucun doute à ce sujet.
Le sergent est partit raccompagner le prêtre d'Abadar à son temple, après l'interrogatoire. Il pourra vous le confirmer lui-même à son retour.
Quand à son corps et celui de ses alliés, nous ne pouvions pas les laisser sur les lieux, nous avons du nous en débarrasser en les jetant dans le fleuve.
...............................................................................................................
La présence de ce vampire Ustalavien ne fait aucun doute, mais nous ignorons encore ce qu'il vient faire dans cette histoire. Nous avons cru comprendre que c'est ce Rolth qui s'occuperait actuellement de lui.
Mes compagnons essayent de savoir où pourrait se cacher cet individu. Si nous le découvrons, nous trouverons sûrement ce vampire en même et j'espère des indications sur sa présence à Korvosa."

Grigan attendit au cas ou le commandant le commandant aurait également des questions à poser ou si ces réponses à la Maréchale avaient été suffisamment précise.

Les réponses de la cantatrice, n'avaient rien révèlé d'autre que son état de détresse quant à la disparition de son frère. Les personnes dans son genre devaient être nombreuses depuis quelques semaines, et pourquoi s'intéresser à elle plus qu'à une autre personne, mais soit la disparition à l'origine n'était pas commune et là effectivement elle ressemblait plus à un enlèvement qu'à un malade qu'on avait dirigé vers l'hôpital. Et Abbaër avait donné sa parole d'une aide, donc oui ils allaient chercher!!

Thèobald se permit une ultime question avant de prendre congé de la femme en détresse. « Juste une dernière question madame, votre frère n'avait aucun symptôme du voile sanglant avant de se rendre à son concert privé!?

Je vous remercie pour vos réponses et à bientôt! »

Puis il rejoignit à son tour Kar'Uz, qui s'était éclipsé avant l'interrogatoire. « Je croix que cette femme est sincère, tu as raison Abbaër, passons par cette demeure avant de rentrer chez Zellara, mais je te préviens de suite, vous n'êtes pas en état d'investiguer quoi que ce soit, donc prudence et discrétion et pas de coup solitaire, n'est ce pas Abbaër!!?? »

Il avait renfoncé son couvre chef, remonté son col de manteau puis tout en armant l'arbalète qu'il cachait sous son manteau, il s'apprêtait à suivre le nain en longeant les murs.

L'interrogatoire terminé, Kar'Uz attendit patiemment que les autres le rejoigne dehors. Il avait rabattu de nouveau sa capuche sur la tête, ne laissant ainsi pas apparaître sa nature shaonti, hormis si on s'inquiétait de son habit traditionnel, mais en l’occurrence, sa tête chauve et blanchie étaient plus révélateurs. Lorsque tout le monde fut prêt, il emboita le pas au nain chauve dans un silence mortuaire, simplement trahis par le bruit de ses pas et le cliquetis de ses armes qui battaient ses flancs.

En chemin, il fit part de ses pensées au duo korvosien qui l'accompagnaient, l'humain et le nain, deux origines différentes et pourtant ils partageaient les mêmes maux concernant ce Lamn, quelle étrangeté... Ses pensées dérivèrent sur les dernières paroles de la varisienne, lorsqu'elle l'avait regardé, oui il était shoanti et comme elle, il avait subit la forte xénophobie des korvosiens, pourtant tous n'étaient pas comme ça, la preuve, Grigàn, pourtant bien encré sur ses convictions, avait fait l'effort de l'accepter dans leur groupe et ils avaient fini par partager le verre de la paix, la hache de guerre était pour le moment enterrée, mais deux individus ne faisaient pas une généralité.

« Elle a dit que la maison était close, volets fermés dès le lendemain. Il est à craindre le pire pour ce Ruan, je pressens que c'est la mort qui nous attend là-bas. La famille Carowyn n'a pas pu partir aussi vite et abandonner leur demeure. Ils avaient peut-être des invités un peu trop prestigieux, un Ustalavien aux dents longues ou une dame Andaisin font un bon couple de riches distingués qui pourraient s'inviter à ce genre de soirée... Si jamais le manoir est fermé et que personne ne répond à nos appels, je préconise de revenir avec tout le monde, qui sait ce qu'on va trouver là-bas, quelques bras armés et l'alchimie de Fergus seront les bienvenus. »

Modifié par un utilisateur dimanche 7 août 2011 21:42:31(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Bon il faut faire le tour de ce bâtiment quitte à pénétrer dans le jardin, le but est de trouver une fenêtre où nous n'avons pas de volets si tout est éteint je devrais quand même voir s'il y a quelque chose à l'intérieur... ou quelqu'un qui est resté. Nous sommes peut-être en train de nous fourvoyer mais j'ai le sentiment comme toi Kar'Uz qu'un drame est arrivé le pourquoi reste encore un mystère car je vois mal les grandes familles de Korvosa se pavaner au son d'un ocarina. ll n'y a donc que les classes les moins illustres de la noblesse. Peut-être est-ce là un moyen de récupérer les biens et l'or de ces personnes pour renflouer ou lever des fonds... Dans quel but alors ? C'est une autre histoire ! »

« Essayons nous de frapper au heurtoir avant de regarder ailleurs ? Dans tous les cas comme tu l'as dit je ne me sens pas d'y aller sans un expert du combat si jamais le vampire est sur place... Si nous trouvons quelque chose de suspect nous reviendrons demain matin, il sera mieux d'affronter un créature de la nuit en plein jour en ouvrant les volets de chaque pièce. » Le nain attendit la confirmation des autres avant d'aller frapper à la grand porte de la maison, pour lui il valait mieux espionner avant de s'annoncer. En se dissimulant derrière le buisson du bâtiment des serviteurs, il pourrait s'aider du mur pour passer au dessus de la haie. Forcer un volet était toujours possible s'ils n'en trouvaient pas un d'ouvert où utiliser sa vrille pour faire un trou dedans et glisser un œil ferait également l'affaire.

• Test d'escalade : 1d20+7 donne [1] + 7 = 8
• Test de perception : 1d20+9 donne [20] + 9 = 29
• Test de désamorçage : 1d20+11 donne [20] + 11 = 31

Modifié par un utilisateur mardi 9 août 2011 09:38:25(UTC)  | Raison: Non indiquée

Kar'Uz poussa un soupir - « De toutes façons rien ne pourra t'empêcher d'aller jeter un coup d'oeil, alors dépêche-toi et rentrons avant qu'il ne fasse complètement nuit. Je surveille l'autre façade depuis le coin, comme ça je reste en vue de Théobald. Allez grouille, tu n'as pas plus de 10 minutes. Je crains que désormais, cette demeure ne soit le refuge de cet ustalavien, ce serait fort approprié. Nous y reviendrons demain à l'aube avec les autres. »

Le shoanti se plaça à l'angle de la rue, dans un renfoncement afin de disparaître dans les ombres, bien qu'il ne soit pas des plus efficaces en matière de discrétion. A tout hasard, il arma sa fronde et se prépara à s'en servir.

Abbaër sortit un crochet avec la nuit qui tombait il n'y avait plus vraiment de monde mais avec ses deux complices qui surveillaient les rues adjacentes le nain n'avait pas de crainte et avec les bottes de grands pas il savait qu'il pourrait fuir rapidement à la même vitesse que les autres. C'était donc partit, le roublard voulait éviter la rue principale et donc les deux grandes portes sur la façade de la villa. Il préférait agir sur le côté où il lui semblait y avoir deux fenêtres très larges qui devaient donner dans un long couloir et s'il y avait des gens dans la bâtisse elle passerait forcément par ici et le nain pourrait les repérer.

• Test de discrétion : 1d20+9 donne [20] + 9 = 29

Modifié par un utilisateur mercredi 10 août 2011 09:39:10(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le nain replaça le volet dans sa position d'origine stupéfait face au comportement plus qu'étrange des gens qui se trouvaient là. Il semblait que la fête continuait et si le nain se rappelait bien les paroles de la sœur du musicien, les réjouissances avaient été initialement prévues il y a deux ou trois jours ! Cela signifiait donc que les gens à l'intérieur portaient leurs costumes depuis tout ce temps. Il y avait effectivement quelque chose de louche dans tout cela. Perplexe Abbaër sans retourna vers ses compagnons en leur faisant signe qu'ils pouvaient maintenant se regrouper qu'il avait vu se qu'il devait voir...

« Bon c'est plutôt curieux dedans ! On dirait que la fête se poursuit, j'ai vu trois ou quatre personne avec leurs déguisements en train de boire dans une obscurité quasi complète. Il ne m'a pas semblé qu'ils soient nains en tout cas pour l'un d'entre eux qui était debout c'est certain ! Se sont donc des créatures de la nuit, je dirai des vampires ou des personnes récemment transformées qui sont encore hébétés de ce qui leur arrive puisqu'il n'ont pas pris la peine de retirer leurs masques.

Je ne pense pas qu'il soit utile de frapper à la porte surtout avec la nuit qui tombe, on risque de se retrouver face aux créatures qui sont dedans et il y en a peut-être plus. Par contre s'il y a encore des survivants attendre le lendemain risque de conduire à leur mort ce qui nous pose un dilemme. »

Modifié par un utilisateur mercredi 10 août 2011 09:38:58(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le shoanti était tendu comme la corde d'un arc bandé. Il fallait dire que ce genre de planque n'était pas dans ses habitudes, surtout dans un quartier fréquenté par des patrouilles de milices privées dont les lois variaient en fonction de la fortune de leurs maîtres. Ce fut donc avec un grand soulagement qu'il vit Abbaër revenir après avoir juste jeté un coup d’œil, ce qui compte tenu de ce qu'il connaissait du nain chauve était relativement exceptionnel, mais après tout, il ne le connaissait que depuis quelque semaines, il fallait bien se rendre à l'évidence qu'il était loin d'avoir cerné le personnage.

Le rapport que fit Abbaër sur ce qu'il avait vu était plutôt inquiétant. S'il disait vrai, ce qui était fortement possible, ayant perdu ses sbires, le vampire ustalavien reconstituait son cheptel de sous-fiffres avant de se révéler au grand jour ou plutôt en grande nuit. Il faudrait faire une longue et fastidieuse enquête de voisinage pour voir s'il n'y avait pas eu de disparitions étranges depuis 2-3 jours, les vampiriens en devenir et le maître vampire lui même avaient besoin de sang frais. Mais ils n'avaient pas le temps à ce genre d'investigation, ni même à monter la garde ici.

« Je crois qu'il n'est pas nécessaire de monter la garde, voilà 2-3 jours que ça s'est passé, ça ne changera pas grand chose d'observer leurs allées et venues, sans compter que c'est s'exposer durant la nuit, c'est à dire là où ils sont le plus fort, si jamais les suppositions d'Abbaër s'avèrent vraies. Demain il fera jour comme on dit et nous nous serons reposés, il sera temps de revenir et de jeter un œil un peu plus avant. De plus, monter la garde risquerait de les alerter et on aura plus de problèmes. Rentrons, prévenons les autres et préparons nous pour cette escapade. »

Modifié par un utilisateur jeudi 11 août 2011 16:10:50(UTC)  | Raison: Non indiquée

L'étrange trio (selon les normes korvosiennes) repartit donc en direction de l'entrée du district de la Rive sud — il n'y avait qu'une seule voie pour entrer ou sortir de ce quartier (c'était également le cas du quartier "voisin", le Quartier gris). Les gardes privés les reconnurent et les laissèrent passer. Ils traversèrent ensuite le sud de Korvosa en direction de la demeure de Zellara.

Une bon quart d'heure plus tard, ils se trouvaient Fergus, Horiadoc et Grigan qui étaient attablés au rez-de-chaussée de la petite demeure de la rue Lancet, autour d'un morceau de fromage et d'un pain cuit la veille.