Véolia récupéra tout ce qu'il y avait dans le reliquaire et referma soigneusement la cache.
Il revint dans les appartements du vieux prêtre et remis la clé, là où elle l'avait pris, ce genre de cache était toujours utile.

Ne perdant pas sa mission principal de vue. Elle continua sa recherche de rituel permettant de ramener à la vie Keldrim.
Au début, elle avait aussi pensé à essayer un tel rituel sur le Père Olwyn mais malgré le poison, il était partis en paix en n'aurait pas souhaité être arraché à la béatitude.
Par contre, elle n'imaginait pas Keldrim se reposait. Elle ferrait de son mieux.

Elle fouilla chaque endroit où il y avait des livres.

Ferrèol avait écouté la cuisinière, il apprécia qu’elle se ressaisisse. Perdre une personne comme elle était toujours regrettable. Il était resté sans voix, analysant ce qu'elle venait de dire, et c’est Erik qui rompit le silence. Le jeune druide fit un signe de tête, approuvant le fait qu’il fallait remonter et ne pas attirer l’attention sur le temps qu’ils avaient pu passer dans les caves.

Puis quand ils se retrouvèrent un peu isolés, il s’adressa à ses compagnons. « Donc ce gamin passait du temps et quelques fois il partageait son repas avec le père Olwin, c’est très intéressant !! Je serais curieux d’aller faire un petit tour là où il vit !!
Eric, tu saurais repérer du poison ? Avec Véolia, à tous les quatre, s’il y a des substances qui peuvent empoissonner, on devrait être capable de les trouver ??

Enfin peut être que nous devrions aller poser quelques questions sur cet enfant à maitre Shorkan, voir dans quelle circonstance et à quel moment ils ont trouver ce gamin !! »

Fredrigo avait entendu la conversation entre Ylvian et Alcibiade.

« Pour sûr que cela nous plairait, capitaine, de vous savoir non loin prêts à intervenir, ce qui pourrait fortement contribuer à établir la paix future...

Allez Ylvian, Armine, dépêchez-vous, vous savez combien les autres sont incapables de bien faire les choses sans nous...
Ne les faisons pas languir ! »

Avant que Sulvya sans aille, il la retend. «  Ne part pas vexé, nous sommes fatigué et nous préférons être sur des informations en les recoupant, tu nous seras utile, j'en suis sur. »

Puis il partit dans la direction de la cuisinière, pour aller rejoindre le majordome. Un majordome, une cuisinière, la baronnie est tombé bien pas.

Au château :

Erik vit ses doigts glisser sur les vêtements de la jeune femme. Elle était aussi difficile à saisir qu'à apprivoiser, mais contre toute attente, pour une fois son discours prononcé d'une voix monocorde ne fut pas cinglant mais conciliants et réconfortants. Nadya marqua un temps d'arrêt puis repartit vers les chambres des invités, là où probablement elle avait les meilleures chances de retrouver Sulvya et Isaodra sans savoir que cette dernière avait abandonné le poste pour suivre Zaël à la chapelle. Ce fut Ferrèol qui pour une fois émit un jugement plutôt sévère et négatif sur la comparse d'Armine, alors qu'il y avait moins d'une heure, ce n'était pour lui qu'un nom dans l'histoire du passé du coureur des pavés de Bourg. Le jeune druide ne semblait pas porter dans son cœur les citadins et il bannissait Nadya sans aucune tolérance, lui qui était d'ordinaire conciliateur...

Pendant ce temps, Dame Fila guidait le duo vers les quartiers du majordome. Elle acheva sa visite guidée dans une pièce de la forteresse dépourvue de décorations et fioritures, mais encombrée de trophées de chasse et de guerre. Hures de sanglier, de cerf se faisaient face sur les murs, témoignant de chasses difficiles et victorieuses après un long et difficile combat, un renard entier empaillé semblait fureter au milieu d'objets classées au rang ds souvenirs mais qui ont certainement fait parties du passé aventureux du baron. Avec un peu d'attention, on pouvait remarquer un certain classement par origine sans doute, allant d'objets et armes anciennes et primitives à une armure complète hérissée de pointes et de lames affutées montée sur un porte armure et positionnée de façon menaçante en pointant une lance à lame dentelée.

Tandis qu'Erik et Ferrèol parcouraient la salle du regard, Dame Fila frappa à une porte vers le fond. Un homme apparut sur le seuil et après une courte conversation avec l'individu tout en les montrant du doigt, elle se retira prestement vers les cuisines - « Monsieur Shorkan arrive » - dit-elle au passage sans demander son reste. L'homme en question approcha. Au fur et à mesure qu'il s'avançait, les yeux de Ferrèol et d'Erik remontèrent pour croiser le regard de celui qui devait mesurer plus de 6 pieds. La cinquantaine athlétique, entièrement chauve, les sourcils rasés, laissant un crâne nu, la peau tannée par l'exposition au soleil, le majordome portait une tenue assez simple mais impeccable, comme chacun des objets de la salle où ils se tenaient. Son regard passa du jeune prêtre de Néthys à l'adepte de la foi verte, un regard difficile à soutenir, il faisait passer une intensité dans ce regard bleu-gris empli de sévérité qui semblait traverser les êtres et y lire comme dans un livre ouvert.

Pourtant, ce fut d'une voix calme, une voix de baryton qui tonnait et faisait écho dans la salle des trophées, comme si une tempête s’apprêtait à éclater - « Bonjour mes seigneurs, je suis Greshym Shorkan, que puis-je pour vous ? »




A Khelgür :

La capitaine Alcibiade Hazeldine salua Ylvian comme un soldat salue un autre soldat dont il respecte la valeur au combat - « Nous nous reverrons j'en suis certain. » - Puis les rapaces qui l'accompagnaient suivirent leur capitaine pour disparaître rapidement dans la forêt, un domaine qu'ils semblaient bien mieux maîtriser que le cadet des Mercant et ceux qui l'accompagnaient. Le trio se retrouva donc au village, sous l'étroite surveillance des jumeaux qui gardaient leur distance mais n'avaient pas dévêtu leurs armures et restaient armés comme la veille. Ils surveillaient dans un premier temps la dizaine de villageoises qui étaient restées pour aider à la défense de Khelgür. Elles faisaient disparaître les stigmates du combat de la veille, entassant es cadavres hors du village pour les faire disparaître dans un bûcher funéraire, rangeant le mobilier qui avait été déployé pour entraver la progression de leurs adversaires, bref il y avait tout autant de travail que la veille lorsqu'il s'était agit d'organiser la défense, sauf que cette fois, ce n'étaient pas les rapaces, le capitaine et Ylvian qui menaient la danse, mais les jumeaux avec leur façon très diplomatique de s'adresser aux gens. La vue du groupe donna un peu de répit aux femmes, les garçons bouchers n'osaient faire montre de violence devant Ylvian, mais surtout L'Pêchou qui semblait leur provoquer une peur indicible au point d'éviter de le regarder.

Le temps de récupérer toutes leurs affaires chez le dit fils du pêcheur dont la cabane servait depuis quelques temps d'abri à Sulvya et Isadora et voilà Armine, Ylvian et le Sieur Frédrigo embarquant dans la canote de pêche au milieu d'objets en tout genre et de ballots, le butin amassé lors de leurs précédents périples. Il ne fallut pas longtemps à Luke pour lancer l'embarcation à vive allure sur l'Elëban, ils suivaient le cours rapide et cahoteux de la rivière, aidés par un vent favorable que la voile tendue capturait et tractait par la même le bateau en lui faisant prendre une gîte qui mettait le pont presque au niveau de l'eau. Parfois lors de cahots capricieux de la rivière, une gerbe d'eau finissait de rincer les jeunes héros dont seul Frédrigo avait fait l'effort de se décrasser après une traversée de marais difficile. En peu de temps, ils furent trempées de la tête aux pieds, à croire que le fils du pêcheur devenu voltigeur à courir sur la rambarde simplement tenu par un bout tendu depuis le haut de la mâture tendis qu'il manœuvrait à la fois la voilure et le gouvernail, le faisait exprès. Quoi qu'il en soit, le bateau filait à toute vitesse et les trois passagers rentraient la tête dans leurs épaules pour se protéger au maximum pour éviter la saucée suivante, entendant le rire moqueur de L'Pêchou à chaque fois qu'ils en prenaient une.

Le calvaire dura bien 3H, mais pour les autres cela parut durer au moins deux fois plus longtemps. Le bruit du vent, du bois qui craque, de la voile qui claque, des cordages qui se tendent, les sensations physiques, les cahots, les changements de gîte, les gerbes d'eau cinglantes, Luke ne semblait rien leur épargner, comme s'il exerçait une petite vengeance personnelle. Il leur fallut un petit moment pour réaliser qu'il sortaient enfin de leur cauchemar. Ce fut le pêcheur qui les réveilla en sursaut - « Ohé sur l' bateau ! Va falloir débarquer maintenant, z'êtes arrivés à bon port ! » - En fin de compte, ils avait gagné une rivière encore pus tumultueuse que l'Elëban, la Grande Rivière de Velashu, puis remonté son cours pour contourner la haute colline où trônait la forteresse du baron, puis ils s'étaient engouffrés dans une petite anse dont l'accès était dissimulé par un grand saule pleureur pour finir par accoster sur une berge beaucoup plus calme dominée par une végétation danse et luxuriante dominée par de grands arbres impressionnants. Comme on se sentait tout petit au milieu de tout ça ! L'Pêchou avait déjà amarré la barcasse, voile rentrée et il déchargeait les ballots et les différentes pièces d'équipement faisant parti du butin. D'un pas hésitant, les tripes encore remuées par la descente de la rivière, le groupe débarqua sur la berge...

Modifié par un utilisateur samedi 1 octobre 2011 16:35:09(UTC)  | Raison: Non indiquée

Véolia fut dérangé dans ses recherches par Zaël et Isadora. Elle l'avait l'impression d'approcher du but. Un rituel pourrait leur donner plus de chance de ramener Keldrim.

Elle répondit du mieux qu'elle put à Zaël. Il n'avait contre lui, mais elle était trop concentré pour être polie.


«  Oui, oui bien sûr Z...  » dit elle avec un geste de main.

Elle s’arrêta brusquement et figea sur le magicien. Elle était en train de réaliser.

Zaël était devenue le maître de la Tour Blanche à la mort de son mentor.
Allait elle prendre la place du Père Olwyn.

Leurs mentors respectif avaient déjà réalisé un rituel ensemble pour sauver la Baronnie.

Elle se rendit compte qu'elle dévisageait son ami.

« Excuse moi Zaël, je me suis perdu dans mes pensées. Il n'y a pas de soucis pour utiliser la table du Père Olwyn, mais est ce que tu pourrais juste me dire si tu en sais plus sur les rituels en général. Comme celui qu'on réalisé nos mentors pour casser la protection de Morgedron ? »

Une fois la réponse donnée, elle se focalisa sur le poison. Elle s'adressa plus à Isadora qui était là depuis quelques jours.

« Que savez vous sur le poison ? Comment a t il était introduit ? Ce genre de chose. »

Au Château :

Monsieur Greshym Shorkan resta impassible lorsque Ferrèol commença à parler, comme s’il n’entendait pas ou ne comprenait pas le sens des paroles du jeune druide. Son visage inexpressif restait figé et seuls ses yeux allaient tantôt à l’un tantôt à l’autre, comme s’il dévisageait chacun de ses interlocuteurs ou semblait lire quelque chose en eux rien qu’en les fixant dans les yeux. Lorsque Ferrèol cessa de parler, un lourd silence s’installa pendant un bon moment au point qu’on pouvait se demander si le majordome attendait qu’à son tour Erik prenne la parole ou alors il ne comprenait rien à la requête du jeune cueilleur de baies et ne semblait pas savoir qu’il fallait répondre, à moins qu’il n’attende tout simplement une autorisation spéciale pour ouvrir la bouche.

Enfin de sa voix monocorde mais tonnante, il répondit calmement, son parler était plutôt bon pour un simple majordome, malgré son accent étranger, ses origines shoanties y étaient sûrement pour quelque chose – « Oui… Je me rappelle parfaitement de cette bande de gosses venus du hameau frontalier… Khelgür c’est bien ça. Vous avez accompli un exploit et sauvé la baronnie, c’était il y a 8 ans. Il semblerait que Desna vous ait de nouveau réunis pour sauver le baron et son fief. Mais cette fois le Mal est plus malin et il s’immisce par le moindre interstice pour changer le cœur des hommes et en faire son agent. » – Tandis qu’il parlait comme s’il récitait une prophétie, ses yeux se voilèrent et prirent une tinte laiteuse, cela ne dura qu’un très court instant mais ne pouvait passer inaperçu.

Puis il secoua la tête, comme s’il sursautait soudain à une vision cauchemardesque, ses yeux reprirent leur coloration originelle – « Le petit Joach a été trouvé il y a un peu plus d’un cycle, c’était pendant l’automne à l’ouverture de la chasse au gibier d’eau. Le baron et maître Bruxton, le grand veneur et maître des écuries, galopaient derrière les chiens lorsqu’ils ont flairé quelque chose. Arcs bandés, ils ont suivi les chiens qui avaient débusqué un bien étrange gibier. Joach était recroquevillé sous un taillis, il était transi de froid, faible et affamé. Mais à l’approche des chiens qui restaient à l’arrêt, il a tenté de fuir, mais c’était vain, il était bien trop faible. Alors il s’est défendu avec les ongles et les dents, comme une bête sauvage. Ce fut maître Bruxton qui réussit à le calmer. Le maître des écuries sait y faire avec les animaux, c’est lui qui mate les étalons et les chevaux, dresse les chiens et le faucon, c’est un homme patient et inflexible.

Lorsqu’ils l’ont ramené de la chasse, ils l’ont donné aux bons soins du père Olwyn qui l’a nettoyé et soigné. Il a fallut que Bruxton soit là, le petit ne faisait confiance qu’à lui, comme un animal qui vient de reconnaître le chef de la meute. Depuis ce temps, le maître des écuries tente d’éduquer le petit. Il a l’air de connaître les animaux, d’après ce que j’ai compris, il arrive à communiquer avec eux, avec une gestuelle subtile, des expressions du corps et du visage, des grognements, comme un langage primitif très ancien qu’utilisaient les hommes il y a des milliers de cycles. Dans les clans des Plateaux de Storval, certains chamanes utilisent une forme de langage un peu plus évoluée, j’ai réussi à me faire comprendre du petit Joach avec les gestes les plus simples. Quand le maître des écuries est parti à la guerre avec le baron, le père Olwyn l’a pris son aile, comme lorsqu’il recueille des orphelins égarés, la petite Véolia était une de ces filles qu’il a ramené de Magnimar. Son calme, son air paternel et protecteur, sa gentillesse et son infinie patience lui ont permis d’approcher Joach, l’amadouant avec une assiette bien garnie et partageant son repas avec lui, parfois dans la cours, assis à même le sol ou sur le banc de pierre près du puits. Même si le petit ne comprenait rien du discours du chapelain, père Olwyn racontait sans cesse des histoires fantastiques, glissant un peu de théologie au passage. Je crois que le garçon était plus hypnotisé par la voix apaisante que par les mots, il se sentait en sécurité…

Aujourd’hui, il n’a plus personne pour le protéger, il se sent comme un animal en danger, il grogne, il tourne en rond, el est effrayé et perdu. Personne ne peut faire quoi que ce soit pour lui. Dame Fila a essayé de lui parler, j’ai essayé de lui parler, mais nous n’avons pas les dons du chapelain ni celui du maître des écuries. Voilà 2 lunes qu’il reste cloitré dans son gîte. Si on ne fait rien, il va tout simplement se laisser mourir, mais on ne peut pas forcer la trappe et l’obliger à manger ne serait-ce que pour qu’il survive. Peut-être faut-il tout simplement laisser la poterne ouverte pour qu’il retourne à la vie sauvage et qu’il survive par ses propres moyens. Mais je ne l’en crois plus capable, la main de l’homme l’a changé. Aujourd'hui... Ce n’est plus une bête ! »

A l’Eglise :

Zaël marqua un temps d’arrêt, se remémorant cette fameuse nuit où Taërim le Magicien Blanc l’avait éprouvé tandis qu’ils devaient détruire les Phylums du sorcier – « maître Taërim était un expert en runes et cercles. Avec le père Olwyn, ils ont créé une couronne autour de l’autel, y plaçant tour à tour glyphes de garde divines et runes de protection profanes, l’ensemble devant former une barrière infranchissable pour emprisonner le démon qui était lié aux Phylums. Puis Tarek et père Olwyn ont fait appel à leur magie divine, je crois que c’est ce que tu appelles une canalisation, les deux ensemble devant produire une sorte de consécration puissante de façon à sanctifier les Phylums et ainsi en chasser le Mal dont ils étaient imprégnés. Pendant ce temps, maître Taërim puisait dans ma propre énergie afin de rendre plus puissant le cercle de protection. Lorsque les prêtres ont réussi à extraire tout le Mal des Phylums, celui-ci a pris la forme d’un démon qui a tenté de nous détruire par tous les moyens. Prêtres et Magiciens devaient alors maintenir le cercle de protection afin que ni ses attaques physiques, ni sa magie, ne puisse nous atteindre, alors il a tenté d’attaquer notre psychisme, susurrant une perversion et tenta de changer nos cœur et de nous retourner contre nos maîtres, ce fut le plus difficile à combattre, la force mentale du démon était extraordinaire, mais ensemble nous sommes parvenus à rester purs et finalement, maître Taërim et père Olwyn sont parvenus à le renvoyer vers les plans abyssaux, a cet instant, les Phylums se sont brisés et la magie du sorcier en fut grandement affaiblie. »

Zaël marqua un temps d’arrêt pour réfléchir encore si jamais il se rappelait d’autres choses. Puis comme le lui avait appris son maître, il tira les enseignements que cette expérience lui avait procurée - « De mon point de vue, c’est l’union de nos forces qui ont permis de réaliser un tel exploit, c’est le principe des rituels, unir les pouvoirs pour en créer un beaucoup plus fort, inaccessible pour un individu seul. Si tu comptes employer un rituel pour ramener Keldrim à la vie, alors fais-le sur l’autel consacré à ta déesse avec d’autres personnes ayant la même foi et un quelconque pouvoir divin. Ensembles, vous serez plus forts et aurez plus de chances que votre appel soit entendu. Sur ce coup là, je ne peux t’être d’aucune utilité, seul Ferrèol peut t’aider. »

Isadora quant à elle resta en retrait pendant tout le monologue du demi-elfe. Puis à son tour elle s’avança et parla – « Je suis herboriste et guérisseuse, je connais le poison de Troll, je sais quels dommages ils peuvent provoquer sur les blessures et comment aider ceux qui ont été contaminés à vaincre l’empoisonnement s’ils viennent me voir à temps et si j’ai ce qu’il faut. Ici, c’est un peu différent, à priori je dirais que le père Olwyn a été empoisonné sur du long terme en avalant de faibles doses de poison mélangées à la nourriture probablement, en si petite quantité que s’en était indécelable. Le poison l’a affaibli et a fragilisé sa résistance. Le moindre rhume a eu raison de lui, son corps n’était plus capable de se défendre. S’il m’avait alerté à temps, j’aurais pu préparer une tisane, mais je suis arrivée il y a deux jours seulement et il était déjà trop tard, ne connaissant pas le vieil homme, j’ai été abusé par son grand âge et je me disais qu’il arrivait en fin de vie tout simplement. Je peux juste dire qu’utiliser le poison ainsi nécessite une grande maîtrise et connaissance, ce n’est pas à la portée de n’importe qui. »

Ylvian et Compagnie :

Le groupe débarqua dans une forêt bien différente de celle qui jouxtait Khelgür. Sans vraiment comprendre pourquoi L’Pêchou les avait amenés là, ils observaient la végétation impressionnante qui les entourait. De grands arbres étendaient leurs ramures, haut vers le ciel et se mêlaient dans un treillis verdoyant qui ne laissait filtrer aucune lumière. Les taillis recouvraient de grandes surfaces et obligeaient à les contourner. Certes la forêt qui s’étendait à l’Est de Khelgür avait hérité du nom de Ténébreuses, mais celle-ci était bien plus oppressante, sans vraiment savoir pourquoi. Dans un silence religieux alors que les estomacs se remettaient doucement du ballotage de la descente de la rivière, Luke guida le groupe jusqu’à une falaise qu’Armine et Ylvian reconnurent aussitôt. Pour Frédrigo, tout était nouveau pour lui.

Sous ses yeux ébahis, L’Pêchou écarta un ultime taillis pour révéler une petite grotte où il s’engouffra aussitôt. S’en suivirent une série de tunnels naturels qui laissèrent place à des corridors, escaliers et au final, trappes d’oubliettes, car c’était bien de cela qu’il s’agissait, les oubliettes du château du Baron. Luke les guida à travers ce dédale sans coup férir, Armine ne put s’empêcher de se rappeler ce qu’avait dit Keanou, son maître. C’était lui qui avait révélé l’existence de ces passages, il disait que tous les châteaux possédaient des issues de secours dérobées, les connaître était fort pratique, mais dangereux. Certains nobles capturaient des créatures ou des brigands de la pire espèce et les enfermaient dedans. Malheur à ceux qui tombaient dessus, sans compter les pièges. Finalement, après presque 2 heures de labyrinthe tridimensionnel, le groupe émergea près des geôles pour finalement rejoindre la grande salle du conseil, là où le baron devisait des stratégies et où les conseillers donnaient leur avis. Plus tôt dans la matinée, un autre groupe était arrivé dans cette même salle, actuellement, il n’y avait que deux gardes dont un partit chercher Erik et Ferrèol afin de les avertir de la présence du reste du groupe.

En arrivant dans la pièce, Ylvian adressa un salut martial aux deux gardes avant que l'un d'eux ne parte quérir Ferrèol et Erik. Cela lui semblait faire une éternité qu'il avait quitté Bourg et n'avait revu ser Guillaume et le Baron, et savoir la ville au mains d'un cartel lui rendait ce retour amer.

« J'avoue qu'un bon repas chaud et une toilette ne seraient pas du luxe... » dit-il avec le sourire à ses compères. « Mais je dois dire aussi que je suis impatient d'apprendre ce que les autres ont pu découvrir depuis qu'ils sont arrivés. Peut-être devrions nous attendre de les retrouver avant de penser à nous pomponner. »

Erik était droit, tenant son bâton des deux mains, comme s'il prenait appui sur le bout de bois. Il avait laissé s'installer un silence pesant, il aimait ces moments de gène où personnes ne savaient sur quels pieds danser, cela ne lui posait aucun problème, il restait stoïque, analysant le visage du vieux.

« Que fais tu de tes journées Majordome, maintenant qu'il n'y a plus que des vieux gardes et des gueux entre ces murs? Qui sers-tu, alors qu'il n'y a plus personne à servir? »

La voix avait été comme un murmure glacé.

Fredrigo haussa les épaules aux propos du paladin.

«  Il y a tout de même un fossé entre "se pomponner" et "se décrasser"...

Le second me suffit, je n'aime pas courtiser les damoiselles lorsque mon esprit est préoccupé !
Tu dois savoir cela, toi qui a souvent l'esprit préoccupé par ton église et ses préceptes !? »

Et il lance alors un sourire narquois à son compagnon.