Grigan hocha imperceptiblement la tête lorsque le prêtre de Sarenrae se représenta.

Puis s'adressant à ses compagnons qui émettaient le désir de procéder à un dernier interrogatoire de l'elfe, il annonça à leur intention une suggestion à laquelle il venait de penser :

" Cette elfe est complétement folle, et se complait dans la douleur !
Pourquoi ne pas la prendre à contrepied en lui promettant une éternité de compassion et de soins attentifs, cela pourrait la déstabiliser et l'amener à nous révéler des choses qu'elle nous cacherais même sous la torture.
Nôtre nouvel ami, en digne représentant de sa divinité tutélaire vouée au bien, sera peut-être l'outil qui fera plier sa volonté....
Et si malgré tout elle ne nous révèle rien, alors que le bourreau fasse son œuvre, au moins ses pauvres victimes seront vengées et leurs âmes pourront trouver le repos qu’elles méritent.

Après cela, je propose d'aller prendre un repos plus que mérité. "

La Maréchale hocha la tête aux dernières paroles d'Abbaër et indiqua simplement « Suivez-moi. » Visiblement, elle était plutôt contente de pouvoir quitter les cryptes obscures et relativement humides situées sous la Citadelle Volshyének, des cryptes qui devaient aussi servir de morgue et de sanctuaire pour les victimes des crimes sur lesquels la Garde enquêtait en temps normal. Contrairement à l'habitude, ces cryptes-morgue étaient lugubrement désertes en ces temps-ci… ironiquement, ce n'était pourtant pas les victimes qui manquaient.

Les aventuriers et le jeune prêtre suivirent la Maréchale jusqu'à l'extérieur puis ils contournèrent le bâtiment principal en passant par la grande cour et entrèrent par une autre porte secondaire. La Maréchale les mena le long d'un grand couloir bordé par de vastes salles remplies de lits — il s'agissait clairement des dortoirs de la Garde. Ceux qui se trouvaient près de l'entrée étaient visiblement occupés : on pouvait voir ici et là, au pied des lits faits au carré, des sacs et d'autres affaires personnelles pour les gardes qui logeaient sur place. Certains lits étaient même occupés par des gardes à qui on avait sans doute ordonné de rester à disposition à la Citadelle.

Mais plus ils s'avançaient dans le couloir et plus les aventuriers purent se rendre compte que les dortoirs étaient de plus en plus déserts. Finalement, la Maréchale pénétra dans une des salles les plus éloignées et traversa le dortoir pour pénétrer dans une salle plus petite située derrière celui-ci. Il s'agissait apparemment d'une salle de détente garnie de trois grandes tables où les gardes de repos devaient sans doute jouer aux dés ou aux cartes en temps normal.

Elle indiqua une autre porte située sur le côté de la salle de repos et dit « Derrière cette porte, vous trouverez de quoi vous débarbouiller si vous le désirez. Je vais vous envoyer un garde qui pourra s'occuper de tout ce dont vous aurez besoin. Prévenez-le quand vous voudrez interroger l'elfe, et celle-ci sera amenée ici. Je dois vous laisser pour aller m'occuper de diverses affaires urgentes : les pillages sont malheureusement de plus en plus nombreux et… comme la Garde ne peut pas faire grand chose contre le Voile, autant nous occuper de ce contre quoi nous pouvons quelque chose. N'oubliez pas de repasser par mon bureau quand vous aurez terminé, pour m'indiquer ce que vous aurez app… »

La Maréchale n'eut pas le temps de terminer son discours que des pas résonnèrent dans le dortoir voisin. « Allons bon, qu'est-ce donc encore ? » pesta la Maréchale tout en se retournant vers la porte d'entrée. C'est le sergent Grau Soldado qui apparut dans l'encadrement de la porte. Il était visiblement essoufflé mais, malgré tout, il se contrôla pour se mettre au garde à vous et saluer la Maréchale avant de gratifier les aventuriers qu'il connaissait d'un bref hochement de tête. Il déglutit puis tenta de reprendre son souffle avant de poursuivre. « Madame la Maréchale, j'apporte des nouvelles du quartier du Vieux Korvosa. » dit-il.

« Eh bien, que s'y passe-t-il, sergent ? » demanda la Maréchale. « La situation ne peut guère s'y empirer… » ajouta-t-elle en soupirant. Elle se tourna vers les aventuriers et précisa à leur intention « C'est là que les émeutes ont été les plus sanglantes… le quartier le plus pauvre, un quartier dénué de temple également… Les habitants qui sont malades n'ont plus guère d'espoir. »

Grau reprit « Il ne s'agit pas vraiment de la population, Madame la Maréchale, mais plutôt des Vierges Grises. Par ordre royal secret issu ce matin-même et mis en application en ce début d'après-midi, tous les ponts de bois traversant le canal Sainte-Alika et reliant l'île d'Endrin au reste de Korvosa ont été détruits. Seul le Vieux Pont reste utilisable, mais le Vieux Korvosa a été déclaré sous état de quarantaine. »

La Maréchale reçut la nouvelle comme un coup de poing qui la laissa sans voix pendant un moment. Le Vieux Pont était tout un symbole et les aventuriers, comme chacun des Korvosiens, en avait déjà entendu parler. C'était le premier pont établi entre l'île d'Endrin (le quartier du Vieux Korvosa) et la continent, un des premiers symboles de la victoire des colons chélaxiens contre les Shoantis au moment où ils avaient pris la ville. C'était un pont de pierre qui symbolisait la fierté du Chéliax, un pont de pierre que les aventuriers avaient déjà utilisés plusieurs fois.

La Maréchale finit par reprendre « En mettant le Vieux Korvosa sous quarantaine, c'est comme… comme si on abandonnait tous les habitants à leurs sorts, comme si on les laissait mourir sans aucun espoir. C'est… c'est une terrible décision, qui pourrait avoir de très graves conséquences. Je comprends pourquoi la chose est restée secrète. Ceux qui tenteront de forcer le passage se feront massacrer, à coup sûr. » La Maréchale réfléchit quelques secondes puis se tourna vers Grau et lui dit « Sergent, prenez la tête de deux escouades et rendez-vous immédiatement au Vieux Pont pour le renforcer. Peut-être qu'avec une démonstration de force suffisante, personne ne tentera de forcer la quarantaine et on évitera le bain de sang… »

Grau Soldado salua à nouveau la Maréchale puis s'éclipsa pour suivre l'ordre qu'il venait de recevoir. La Maréchale de la Garde se retourna vers les aventuriers. « Il faut vraiment que j'y aille. Mais si vous avez des nouvelles… si possible, de bonnes nouvelles… n'hésitez pas à me contacter. » Puis elle se dirigea vers la porte où Grau s'était tenu quelques secondes plus tôt.

Un ordre royal ? La reine donc. Elle aurait voulu se débarrasser des habitants du quartier qu'elle n'aurait pas agit autrement.

Entendant le rapport du sergent, Arlandeth sentait la colère monter en lui. Il ne comprenait pas qu'on arrivait à une telle extrémité. Comment pouvait-on délibérément sacrifier une partie de son propre peuple. Il fallait être un fou complet ou tout au contraire être parfaitement conscient de ce qu'on faisait pour la bonne et simple raison qu'on voulait se débarrasser d'une certaine partie de cette population. Un génocide ciblé en quelque sorte.

« Et après ça sera qui ? Nous ? La garde ? Comme ça les vierges grises pourront agir à leur bon vouloir. Mais qu'est-ce qui se passe dans cette ville ? Au lieu de se serrer les coudes, on élimine les plus faibles ? Il faut que cela cesse. Cela n'a que trop durer. La reine devient folle, ou l'était déjà. Elle est allée trop loin là. Je ne peux pas laisser faire une telle chose. Où est cette elfe de malheur et que doit-on lui soutirer comme information ? Il nous faut agir vite. Si l'ordre a été donné de fermer tout un quartier je pense que cela ne sera pas le seul en ce sens. »

Modifié par un utilisateur mardi 3 janvier 2012 17:54:26(UTC)  | Raison: Non indiquée

Théobald ne ce fit pas attendre pour suivre la maréchal, un bon lavage de toute cette puanteur n'était pas du luxe. Si seulement c'était aussi facile de nettoyer sa ville !!! Mais le plaisir d'un petit moment de détente fut rapidement coupé par l'intervention de leur ami soldat !
L'inquisiteur reçut la nouvelle comme un coup de poignard, il recula d'un pas et s'assit sur la première chose qu'il trouva. « C'est un coup dur !!! Soit c'est comme vous dites une réserve, soit une diversion, pour occuper la garde !! Quoi qu'il en soit nos questions devrons être ciblées sur ce nouvel événement, si l'elfe sait quelques choses, il faut absolument qu'on l'apprenne !! »
L'inquisiteur réfléchit encore quelques secondes,«  Bon ne nous précipitons pas, laissons nous cogiter, et appelons cette folle en fin d'après midi !! »
Théobald alla commencer à se dévêtir de manière à se rafraichir et se nettoyer, son esprit se mettait à fonctionner à cent à l'heure !!

Les aventuriers qui avaient été explorer le manoir des Carrowyn se rendirent compte avec plaisir que les commodités des gardes étaient plus que satisfaisantes. Il s'agissait d'une salle plutôt étroite mais allongée avec de nombreuses petites tables placées contre les deux murs les plus longs, chacune garnie d'une vasque de pierre. Au bout de la salle, on apercevait une pompe à main et une cruche permettant de prélever de l'eau et de remplir les vasques. Une armoire en bois abritait également une pile de tissus épais permettant de s'essuyer après les ablutions.

Ce petit passage par la case toilettage fit un plus grand bien à chacun d'eux, ainsi qu'à Arlandeth, qui constata — sans doute plus que les six autres — ô combien leur odeur corporelle et leur apparence étaient plus agréables après ce rituel purificateur qu'avant.

Mais si quelques litres d'eau avaient suffi à débarbouiller le physique des aventuriers, il n'en allait sans doute pas ainsi pour leur esprit. Bien sûr, les horreurs putrescentes qu'ils avaient croisées chez les Carrowyn resteraient encore, telle des images cauchemardesques, gravées dans leur mémoire pour un bon bout de temps. Mais il y avait aussi la récente nouvelle annoncée par le sergent Soldado, qui obscurcissait presque l'échec de leur mission (car ils n'avaient pas retrouvé le musicien, ni vivant ni mort).

Ce qui s'était passé à la demeure des Carrowyn n'était-il qu'une sorte de répétition générale pour ce que d'aucuns comptaient faire dans le Vieux Korvosa ? S'agissait-il d'une tentative de transformation de toute la population du Vieux Korvosa en zombis comme certains le pensaient ? Si c'était bien là le but ultime, alors celui-ci devait être nourri par un désir aveugle de destruction pure et simple, car il était peu probable que qui que ce soit ne puisse contrôler un si grand nombre de morts-vivants à la fois. Naturellement, peu probable ne signifiait pas impossible… car tous les habitants de Golarion avaient déjà entendu parler du terrible Tyran qui Murmure, un ancien seigneur sombre qui s'était réincarné en liche et avait rassemblé une horde d'orques et de morts-vivants pour tenter de conquérir le monde.

Mais, s'il ne s'agissait pas de cela, de quoi pouvait-il s'agir alors ? D'un certain côté, la décision de fermer les liens entre le Vieux Korvosa et le reste de Korvosa relevait d'une certaine logique. Une logique froide et calculatrice selon laquelle les habitants du Vieux Korvosa, plus pauvres, en moins bonne santé, avec de terribles conditions d'hygiène et quasiment aucun support religieux n'avaient à peu près aucune chance de sortir vivants du Voile Sanglant. Selon cette même logique glaciale et cruelle, ne valait-il pas mieux sacrifier cette partie de la population pour que les guérisseurs puissent se concentrer sur le reste de la ville, les marchands, les mieux nantis, les personnes d'importance ? N'était-ce pas là simplement la décision désespérée d'une reine mise au pied du mur, qui avait fait un choix des plus drastiques pour tenter d'assurer la survie de Korvosa ?

D'un autre côté, certains des aventuriers avaient déjà pu visiter le Vieux Korvosa récemment, et avaient pu se rendre compte que, là-bas, la Garde n'avait plus vraiment le contrôle du district. C'était plutôt les bandes urbaines, les gangs de "petits puissants" qui avaient pris les choses en main. Et quid de la famille noble des Arkona, la dernière grande lignée à être restée dans le Vieux Korvosa plutôt que de déménager vers les quartiers plus riches ? Comment ces gens qui, d'habitude, prenaient la défense du petit peuple du Vieux Korvosa face à un gouvernement qui n'était pas toujours tendre avec eux allaient-ils réagir ? La question était d'autant plus difficile à résoudre que les Arkona n'étaient pas forcément tout brancs non plus : les aventuriers qui s'étaient rendus au Bout de l'Anguille avaient pu se rendre compte que la famille était liée à un trafic de drogue. D'autre part, le nom des Arkona était également apparu sur l'acte de vente du bâtiment qui avait été récemment rebaptisé l'Hospice de la Sainte Dame, le quartier général des médecins de la Reine. Coïncidence ou pas ?

Il avait passé un bon moment à se décrasser, à frotter sa peau puis ensuite son manteau de cuir et son couvre chef, à le regarder de l’extérieur on aurait pu croire que la crasse ou autre était vraiment incrustée profondément. Mais en fin de compte Théobald Ithier, Inquisiteur de Iomédéa et défenseur de la citée de Korvosa, réfléchissait et se creusait les neurones pour trouver et imaginer la suite de leurs actions. Il avait fait le vide dans son cerveau enlevant toutes les informations autres que celles qui concernaient leur affaire !!

Dans la salle c’était le silence absolu tout le monde devait être concentré puisque personne ne parlait, c’est le prêtre qui rompit le silence, réveillant presque l’inquisiteur, celui-ci dirigea ses yeux puis sa tête dans sa direction. « Non tu ne nous déranges pas, ta question est normale ! Nous étions parti pour ce manoir pour retrouver un musicien disparut, c’est sa sœur qui nous y a envoyé !
Alors que les nobles de ce manoir vaquaient à leur fête, celui ci à été attaqué par une personne, qui pendant la fête à dispersé une forme de voile sanglant très virulent, ce qui a de suite contaminé toute l’assemblée. Ils sont pratiquement tous morts, sauf peut êtres une ou deux personnes, impossible de le dire vraiment, mais ces morts on été relevé par magie nécromancienne, et cette personne à l’origine de ce massacre, et bien sûr immunisé, se dit l’amante d’un certain Roth, celui qui à notre avis à relever ces morts. Bref, quand on a capturé cette elfe, elle c’est révélé très hystérique, ne craignant pas la menace, ni la douleur et étant complètement aveugle d’amour de ce Roth !! De plus elle était habillée d’une tenue d’arlequin !!!
Cette elfe, malgré de nombreuses questions, nous a strictement rien appris, et c’est elle que nous voulons réinterroger après l’avoir montré que son chéri ne viendrait pas la délivrer. Enfermé dans un cachot histoire de lui montré un peu la réalité, on pense que maintenant elle serait peut être un peu plus docile !!??

D’ailleurs que pensez-vous d’une petite mise en scène, de manière à lui faire croire à une libération de son Roth ?? Avec le masque de médecin et son armure qu’on peu changer, on pourrait vraiment se faire passer pour des alliés. On se met de mèche avec les gardes, pour faire croire à une attaque dans les couloirs, on l’amène autre part et on lui dit qu’on vient de la part de Roth, mais et qu’il nous a dit qu'elle saurait ou il se trouvait! On peut après lui poser d’autres questions?

Cette mise en scène avec l’aide de la baguette devrait lui délier la langue ?? »

Théobald avait commencé à répondre au prêtre, mais de lui même Arlandeth avait rectifié. « Oui c'est pour cela que le masque des médecins et l'armure qui peut changer de forme et d'allure va nous être utile !! Parce que une tête inconnue risque aussi de la rendre méfiante !! Maintenant en prévenant les gardes et en la libérant dans un couloir avec que deux issues possibles, et surtout sans ses artifices, je pense pas qu'elle soit très dangereuse !! »

Théobald, regarda ses autres compagnons, il attendait leur réaction pour proposer à la garde son plan !

« Hum cela peut-être intéressant si nous n'avions pas la magie pour nous aider mais avec la baguette de charme personne est-ce que tous ces artifices et cette mise en scène est nécessaire ? Je n'ai rien contre le plan qui me semble très bon mais peut-être serait-il préférable de garder cette carte dans notre jeu au cas où l'enchantement n'aurait aucun effet sur elle...

Je m'explique ! Il y a des chances que cela ne marche pas. Elle a non seulement l'esprit perturbé mais c'est aussi une elfe et je sais que comme les nains ceux qui ont du sang elfique ont la capacité de mieux résister aux sorts de contraintes. Il y a donc des chances que nous échouions même si l'opération peut être renouvelée autant de fois que la baguette nous le permettra. En cas d'échec, qu'est ce qui nous reste à part notre intime conviction que tout se passe dans les sous sols de l'hospice et pas à deux ou trois endroits différents ?! L'elfe peut à coup sur nous mener à Rolth et une ruse bien ficelée comme celle là nous permettrai d'y arriver si nous calculons notre coup.

En tout cas, il semble évident maintenant que même si elle nous donne tout ce que nous voulons savoir, nous ne pourrons pas compter sur l'appui de la garde dans les heures et peut-être même les jours à venir. Le plan de nos ennemis contrecarre le notre sans le vouloir et je vous avoue franchement que j'ai du mal à voir comment nous allons pouvoir éliminer les disciples d'Urgathoa, du nécromancien, les assassins de la mante rouge et même les Vierges grises qui se mettront en travers de notre chemin... Sans doute en évitant tout se beau monde et en nous attaquant au têtes pensantes et en priant les dieux de la chance !

Pour en revenir au questionnement je pense qu'elles devraient être posées par le plus charismatique d'entre nous tout simplement et ce devra être celui qui use de la baguette, celui qui en impose le plus, qu'il soit nain ou humain peu importe la magie fera le reste. Dans ce cas précis je ne pense pas pouvoir faire l'affaire même si comme les autres je pourrai toujours souffler les questions. Pour le bluff nous verrons plus tard et je répondrai présent. Je ne vous connais pas encore prêtre et je sais que Kar'Uz en ait capable. Pour ma part je le laisserai faire et ne vous conseillerai trop de parler à voix basse et dns l'oreille d'un autre pour ne pas que l'elfe puisse reconnaitre votre voix par la suite... Si vous êtes d'accord je m'en vais prévenir le garde qu'il peut nous amener l'elfe. » Finit par dire Abbaër en reposant le linge avec lequel il s'essuyait près d'une vasque.

Modifié par un utilisateur samedi 7 janvier 2012 15:30:38(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Je ne suis pas pour la libérer dans l’hypothétique opportunité qu'elle fasse suffisamment confiance pour nous guider quelque part. Elle est barge, mais elle ne révèlera rien spontanément et puis c'est une vraie anguille. Elle nous filerait très facilement entre les doigts et je préfèrerai la tuer plutôt que de laisser une servante de la Déesse Pâle, comme ils l'appellent parfois, s'enfuir. C'est une ennemie de la Dame des Tombes et elle ne mérite qu'un seul châtiment : le Jugement à l'Ossuaire et une lente et douloureuse agonie.

Quant à la questionner, je pense que maître Grigàn serait mieux placé dans ce domaine. Elle ne l'a pas beaucoup vu, c'est un bel homme, le charme peut agir. Et puis parmi nous, c'est celui qui ne l'a pas menacée de mort ou des pires exactions, moi je n'ai qu'une seule envie, l'éventrer et répandre ses tripes sur elle pour qu'elle étouffe dessous dans d'atroces souffrances ! De toutes façon, le choix importe peu, ce qu'il est important de déterminer c'est quelles questions lui poser et quel moyen de pression on peut avoir sur elle. Le fait qu'elle jalouse Dame Andaisin peut-être utile. Si on lui propose de lui régler son compte, elle pourrait alors garder son Rolth pour elle seule. Il suffit juste qu'elle nous dise où trouver sa rivale pour qui le fameux Rolth ne vient pas la chercher. Ce sera déjà là un bon point de départ. »

Le shoanti considéra la réponse d'Abbaër sous d'autres angles possibles. C'est vrai qu'il était un personnage charismatique et imposant, de plus il savait se servir de la baguette, ça lui donnait les meilleures chances de réussir à persuader la folle dingue. Mais il y avait aussi une clause non négligeable - « Le fait de lui promettre la mort et de lui avoir été ostensiblement hostile augmente considérablement ses chances de résister au charme. Grigàn n'a rien fait de tout celà. Du combat contre elle, il n'est arrivé qu'à la fin et par après il ne l'a ni menacée ni torturée. Il a donc de meilleures chances s'en faire une amie, car il ne s'agit de rien d'autre. La baguette ne la rendra pas amoureuse de Grigàn, elle va simplement le considérer comme son meilleur ami, lui faire confiance et quand il va lui expliquer que la Dame Andaisin est entrain de lui piquer son Rolth, la jalousie fera le reste, elle débitera tout ce qu'elle sait pour empêcher ça.

Maintenant si je suis le meilleur candidat pour faire ça, il va falloir que je me change et peut-être même que je change d'apparence, sinon elle va me reconnaître et elle aura déjà un sentiment d'hostilité pour résister à la baguette. Je peux me faire passer pour une sorte d'avocat qui viendrait défendre ses droit contre la justice de Korvosa et par après si elle coopère, le jugement sera plus favorable. A moins qu'une personne charismatique parmi nous peux jouer ce genre de rôle et aussi se servir de la baguette. Mon seul problème étant d'apparaître différent que ce que je suis : un sorcier shoanti. Pour ma haine envers elle, je peux mettre un mouchoir dessus quelques instants... Juste avant de l’étriper ! »