Fredrigo se réveilla, et frotta ses yeux encore encollés.

« Le soleil est déjà levé ?

Ah, c'est toi, bonjour Nadya !
Ouh la, je ne suis pas encore bien réveillé, vas-y doucement. »

Il s'asseoit alors.

« Là, sur le coup, je ne sais pas vraiment qui a intérêt à se balader dans ta tête !

Alors réfléchissons posément : soit, c'est ta petite voix intérieure qui te guide dans ta découverte de ton lien organique avec les fluides magiques qui nous entourent, soit c'est Zaël qui veut t'aider, voire le mage noir qui cherche à t'influencer, ou peut-être le Masque qui passe par toi pour en savoir plus sur nous.

Si tu veux bloquer cette voix, il va falloir que tu fasses et refasses et encore, jusqu'à épuisement, les exercices dont je t'avais parlés !
Il faut que tu te concentres sur les fluides qui t'irriguent, puis que tu apprennes à refermer ton esprit en te concentrant sur toi-même, fermée d'esprit à tout ce qui t'entoure, tout en étant capable d'être vigilante.

Je ne sais pas si je me fais bien comprendre !?

Ce qui est sûr, c'est que tant que tu ne connaîtras pas l'étendue de tes pouvoirs magiques, cet exercice ne sera pas aisé, et tu le réussiras probablement sans l'avoir vraiment tenté, comme dans cette pièce de théâtre à succès de Magnimar dans laquelle on se moque d'un chevalier infernal chelaxien un peu bêta qui fait de la prose sans le savoir...

Apprends à te connaître davantage, et tu trouveras les clés à même d'ouvrir certaines portes de ton esprit qui te semblent closes...

Bon, du coup, on en est où, au fait, de tous les travaux, et de la longue journée qui s'annonce ? »

Nadya s'inquiétait, ce qui était normal. Trop de choses paranormales surgissaient autour d'elle et même dans sa tête ces derniers temps, elle qui n'aspirait à un pas grand chose de tranquillité, comme toujours. Elle se contentait de peu depuis sa plus tendre enfance, la survie dans les rues ne lui avait pas appris l’opulence, mais de quoi ce contenter de petits riens et de trouver la paix. C'est ce qu'elle avait fait jusqu'à maintenant, jusqu'à ces derniers temps où le Masque raffermissait son emprise tyrannique de jour en jour sur la ville. C'était devenu de plus en plus difficile d'être en dilettante, mais pas impossible. Et puis Armine était revenu. Comme d'habitude, cette tête de fouine, le furet comme ils l'appelaient jadis, avait mis les 4 pieds dans le plat et la voilà qui fuyait sa ville derrière lui, la mort aux trousses. Aujourd'hui elle était revenue avec lui et ses étranges compagnons. Elle connaissait la chanson qui parlait d'eux, la geste des enfants. Mais elle, elle n'était pas une de ces héroïnes et à présent, même la vie précaire et difficile commençait à lui manquer. Tout était devenu si compliqué ! La magie, les démons, le Mal, les voix, cet esprit dans sa tête, était-elle devenue folle ? Était-ce ce que le chagrin de la perte de son plus cher ami d'enfance avait provoqué ou était-ce ce que le Masque en avait fait ? Vers qui se tourner, à qui faire confiance, qui pouvait l'aider ? Jadis elle avait toujours la réponse à ce genre de question : on n'est jamais mieux servi que par soi-même, il ne faut compter que sur soi. Elle était libre, elle était une artiste des rues et sa danse pouvait la porter aussi loin que son imagination était sans limites. Toutes ces personnes, bien pensantes, douées en magie ou quoi que ce soit d'autre, ne l'obligeaient-ils pas à penser d'une certaine façon ? Ne lui restreignaient-ils pas son champ de vision ? C'était peut-être ça qui l'empêchait d'atteindre son but et de réussir. Autrefois elle se posait moins de questions et moins de vague à l'âme.

Tandis qu'Ylvian et Sélim se mettaient au travail, Denmel fit un tour solitaire de l'église. Après tout, ces histoires de concentration, de magie et tout ce qui allait avec ne le concernaient pas, quant à Ferrèol et Véolia, ils ne s'étaient toujours pas décidés à se parler après leur altercation, à priori. Le fils Tangletorn observa avec attention les alentours, chaque coin de rue sombre, chaque pas de porte, chaque toit de maison, chaque amas de tonneaux, caisses, déchets, étals ou autres, chaque pouce de terrain pouvant dissimuler quelqu'un et il en remarqua plusieurs. Il devait y avoir près d'une demi douzaines de vigiles comme ils s'appelaient entre eux. Des mendiants pas si endormis que ça, des traînes ruisseaux qui se blottissaient sous un porche pour s'abriter du vent et de la pluie, mais qui avaient le sommeil agité, une ombre sur un toit, une autre ici. Oui, l'église était entourée de guetteurs. Ils ne pourraient pas en sortir sans être vu, ils étaient pistés, surveillés. La nuit risquait d'être longue...

Une fois que la prêtresse eu finie ses prières, elle se dirigea vers Sélim qui venait d'arriver.

« Sélim, Ylvian, que puis je faire pour vous aider ?
Je veux participer à la remise en état de ma chapelle. »

Elle ignorait toujours Ferrèol et regrettait même qu'il ne soit pas partit retrouvé Keldrim.

Véolia s'assit à coté du forestier.

« Merci pour tout ce que vous faites.
Sarenraé prône la seconde chance, et je sais que vous n'accomplissiez que les ordres que l'on vous donnez.
Je suis ravi, que vous vous soyez rebellé contre des ordres immoraux et je suis ravi de me battre à vos cotés.

Après tout, tout le monde à droit à une seconde chance. » finit elle de dire en regardant rapidement en direction du druide.

Fredrigo toujours assis, regarde Denmel, Selim et Ylvian travailler à l'édification de renforts des structures, et à la pose de pièges et de moyens d'alerte.

« Bon c'est encore la nuit, et moi, j'ai besoin de sommeil pour récupérer de la fatigue que l'utilisation de magie génère...

Alors si vous n'avez pas besoin de moi, je me recouche !
N'hésitez pas à me réveiller si nécessaire.

Et tant qu'à faire, répartissez-vous mes trois sifflets : c'est un moyen très rapide de donner l'alerte ! »

Puis, s'enveloppant de nouveau dans sa couverture, il retombe dans un sommeil agité de quelques grognements.

Véolia entendit des bribes de la conversion entre Ylvian et Ferrèol.
Son sarcasme l'énervait mais il avait raison, il serait peut être plus utile sur le front avec Keldrim, mais le Masque n'était pas qu'un simple bandit.

Elle se tourna finalement vers Sélim.

« Je peux aussi faire un tour de garde. Venez me réveillez quand il le faudra.
Mais avant que j'aille dormir, je vois que vous êtes encore un peu blessé.
Venez avec moi près de Ferrèol, lui aussi aura besoin d'un peu d'aide. »

Une fois que tout les blessés et que tout ceux qui voulait d'un peu chaleur de Sarenraé était à porté, elle saisie son écu et récita une courte prière à se déesse.

Une fois fait, elle se dirigea vers le dôme comme l'avait conseiller le guerrier et se coucha pour dormir.

Ylvian lui avait tourné le dos en allant finir d’aider le forestier à peine rentré. Ferrèol les regarda un moment puis estimant qu’ils étaient suffisamment pour préparer le terrain, préféra aller vers les pauvres gens qui s’étaient réfugiés dans l’église avant leur confrontation !!
Malheureusement ils avaient dû voir de terrible chose et vu qu’il était coincé ici, autant qu’il utilise son temps à tenter de les réconforter et de les rassurer !!! Il se dirigea vers eux. Certain ne dormaient pas encore, et étaient plus que les yeux grand ouvert se demandant se que ce groupe d’étranger tentait de faire !!

Le jeune druide se passa la main dans les cheveux histoire de ne pas trop les effrayer !
« Bonsoir, je m’appelle Ferréol, disciple de feu Saxifrag, je ne sais pas si vous vous rappeler de lui, mais peut être que pour les plus anciens ce nom leur dira quelque chose. Je suis un fervent défenseur de la nature prêchant les vielles coutumes de la foi verte, mais je suis également béni par les faveurs de la dame de l’aube !!  »

Il pointa le pouce vers ses compagnons qui était au travail, « ne vous inquiétez pas, on est juste entrain de sécuriser quelques issues de manière à tenter de passer une nuit calme et reposante. Mais nous allons également faire quelques tours de garde. Donc dormez sur vos deux oreilles, et essayer de rêver à un future bien meilleur qui est en train de se mettre en place.
Nous venons de repousser une deuxième attaque du masque, et vous pouvez me croire même s’il s’organise pour venir nous détruire, nous avons suffisamment de ressources pour lui tenir tête dans un premier temps, puis d’aller l’attaquer dans un deuxième !! Je sais vous allez me dire que personne ne sais où il se terre !! Mais dans ce cas nous lui ferons face tout en vous protégeant dans un lieu sain comme celui-ci !!
Mais je vous assure que ce conflit ne durera pas et que d’ici deux jours, le masque tombera et même ses lieutenants le laisseront. Pour le moment il est fort, parce que tout le monde le craint et que jusqu’à présent personne ne s’y est opposé de façon ordonné. Nous nous avons lutté contre bien plus fort, et je peux vous dire qu’il va tomber !!! Je peux même vous proposer de faire le tour de la citée avec sa tête !!!

En attendant ce défilé, reposez-vous car par la suite il faudra des personnes comme vous, qui croyez en une divinité, de manière à propager la nouvelle, de manière à rassurer tout le monde, de manière à reconstruire sur de bonne base, dans la paie, l’égalité et le partage !!
J’espère également que vous reconstruirez sans prendre plus à la nature, ou enfin en pensant à elle et en replantant au sein de celle-ci suffisamment de verdure pour qu’elle vous protège également, et croyez-moi elle vous le rendra si vous la chérissez !! »

Il chercha des yeux un récipient, enleva tout ce qui était impure, puis d’un geste de la main, comme s’il voulait faire monter quelque chose, il prononça « Que l’eau naturelle et purifiée remplisse cette chose.  »Puis il l'a tendit à ceux qui l’avait écouté, « tenez buvez et rafraichissez-vous. Si l’on à ce qu’il faut demain je vous ferais à manger !!! »

Incantation, création d’eau, jusqu’à 32litres.

Modifié par un utilisateur lundi 12 novembre 2012 13:35:08(UTC)  | Raison: Non indiquée

Il avait laissé le paladin planté là, pendant qu’il avait été s’occuper des réfugier, mais le paladin au bout d’un moment revint vers lui et c’est avec surprise qu’il se retourna regardant son compagnon d’enfance.

« Oui tout à fait, j’aime se plan. Et en plus ça nous permettra de régler ce conflit ici! Bon pour Véolia, on verra demain, pour le moment elle est parti dormir !!!

Autrement, c’est moi qui accompagnerais le lieutenant à la porte, il vaut mieux que ce soit deux personnes discrètes qui s’enfonce dans la nuit! Et qui mieux que moi, peut leur situer Keldrim ou les monts Rouges???
Ne t’inquiète pas pour moi, j’aurais toute la journée de demain pour me reposer !! En attendant finissons de préparer, je vais aller faire le tour de tout le monde pour mettre en place notre garde de la nuit !!

Ylvian tu commenceras avec ton frère, avec Selim on fera le suivant en revenant de la porte Nord.  »

Ferrèol laissa les deux combattants pour aller prévenir le nouvel arrivant ainsi que la citadine. Il lui tendit la main, « On ne s’est pas présenté, je suis Ferrèol, et j’ai l’extrême grande difficulté de prendre la place de feu Saxifrag! Oui, j‘étais son élève, druide et fervent défenseur de la foi verte !!
Il faudra avec la dame que vous fassiez le troisième tour de garde, c’est moi qui vous réveillerais, ensuite à la fin de votre tour vous réveillerez Frédrigo et Véolia qui ont déjà commencé leur nuit !! »

Modifié par un utilisateur lundi 12 novembre 2012 13:35:32(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ferrèol avait souri, « oui tellement discret que personne dans la rue ne m'a vu me vider de mon sang !!!!  »
Puis il lui tapa sur l’épaule, « tu as raison allons y maintenant !!! »

Le jeune druide réajusta sa cape qui ressemblait étrangement à la cape du rapace, et pour cause !! Il s’était délester des habits qu’il avait revêtu quelques heures auparavant, histoire de se retrouver juste en pagne avec comme seule protection la cape et ses bracelets !! Il laissa également son équipement et pris seulement une javeline qu’il avait ramené de l’antre Gobeline. « Bon je crois que vaut mieux être léger !!! »
Puis il se fondit dans l’obscurité, longeant le plus possible les murs ou l’ombre était la plus profonde, regardant à gauche et à droite avant de traverser, non pas pour éviter une charrette mais plus pour voir s’ils entraient dans une zone surveillée. Nadia lui avait montré où et comment les vigiles ou couteaux ou il ne savait plus comment elle les appelait, pouvait se planquer.
A partir de maintenant il fallait que les deux forestiers se comprennent, devinent et anticipent les gestes de l’autre, car il ne pouvait se parler et encore moins se faire des signes !!

Le druide plongea dans le noir !!

Modifié par un utilisateur lundi 12 novembre 2012 13:36:02(UTC)  | Raison: Non indiquée

Tandis que les frères Mercant Gardaient l’église et ses pensionnaires, Ferrèol et Sélim firent une sortie la plus discrète possible. L’un comme l’autre ne vit aucune réaction tandis qu’ils se plaquaient contre les parois extérieures de l’édifice et se glissaient tels des ombres parmi les ombres. Retenant leur souffle, ils observèrent u moment les vigiles qui surveillaient la place et les accès à l’église, puis ils choisirent une traversée à découvert la plus rapide possible tandis que le ciel s’assombrissait encore davantage, s’il était possible qu’un ciel nocturne voilé par les épais nuages pluvieux pouvait être plus sombre. Profitant de la noirceur, les deux forestiers se jetèrent dans la première venelle la plus proche puis restèrent immobiles un moment pour voir si la traversée de la place de l’église avait attiré l’attention des guetteurs. Sélim remarqua les ombres qui allaient de toit en toit, la traversée n’était pas passée inaperçue.

Avisant aussitôt son jeune compagnon des forêts, le duo s’engagea dans les ruelles sans perdre de temps. Il était trop tard pour engager un combat, en pleine rue et dans un environnement qui ne leur était pas familier. Par ailleurs, la journée avait été bien longue et un combat de plus ne serait sans doute pas le bienvenu. Leur mission était simple : gagner la Porte Nord puis rentrer en contact avec les rapaces. Le duo accéléra le pas pour finir par courir afin de sortir au plus vite des Taudis, amalgame de maisons entassées les unes sur les autres, aux ruelles sombres et étroites le tout dans un fouillis incomparable, favorisant les poursuivants qui utilisaient les tuiles avec une certaine aisance. Ils dénombrèrent plus d’une dizaine d’ombres qui se glissaient sur les toits, ceux-là n’avaient pas l’air de ressembler aux cagoulés ou aux brutes qu’ils avaient combattus. Les vigiles les avaient sans doute repérés et sur un signe, un geste, ces ombres qui faisaient corps avec les toits s’étaient détachées et avaient commencé leur poursuite silencieuse. Ferrèol et Sélim ne faisaient que les apercevoir lorsqu’ils sautaient de toits en toits, d’abord deux ou trois, puis quatre et maintenant une dizaine.

Dans un ultime effort, ils traversèrent le canal qui séparait les Taudis des quartiers de la ville. Là les maisons formaient des blocs avec des rues plus larges, la course de toits en toits allait être moins facile car les traversées des grands axes nécessiteraient pour les chasseurs de descendre des toits. Mais sur les grands axes, le duo avait aussi moins de chances d’être discrets et de les semer. Le choix était difficile, le soldat opta pour le gain de temps. Ils s’engouffrèrent dans la rue principale qui remontait vers la Grande Porte Nord. Les ombres se laissèrent tomber des toits le long de gouttières ou par des sauts acrobatiques sur des appuis de fenêtre, ces monte-en-l’air ne déméritaient pas leur surnom, de vrais chats. Poussant un léger soupir, Sélim se demanda un très bref instant si son choix avait été le meilleur. Ils avaient gagné un peu de distance, mais maintenant ils n’avaient aucune chance de passer inaperçus, la réussite de leur mission reposaient désormais soit sur leur faculté à courir plus vite ou soit sur leur endurance pour tenir la cadence le plus longtemps possible. Ils coururent le plus vite possible, les remparts approchaient mais il y avait encore un sujet de tracas. Combien de temps mettraient le Guet à leur ouvrir la porte ? En espérant que les gardes de cette nuit ne soient pas des vendus au Masque, ils devraient peut-être tenir un front le temps de trouver l’abri de la barbacane. Le combat ne faisait pas peur à Sélim, s’il n’y avait pas d’autre alternative bien-sûr.

La place jouxtant la grande porte approchait. Les poursuivants gagnaient du terrain car ils étaient plus rapides et plus agiles, tantôt Sélim avait été en retard, tantôt Ferrèol, l’un comme l’autre accusaient le coup de cette trop longue journée et le poids des armes, de l’armure, des équipements se faisait que lourdement ressentir, sans compter les blessures et la fatigue. Ils déboulèrent sur la place tels des boulets de canon et coururent jusqu’à la porte de la barbacane. Ils s’attendaient à devoir tambouriner et s’expliquer aux sentinelles, mais tandis qu’ils approchaient, la poterne s’ouvrit lentement jusqu’à être complètement accessible au moment où ils y arrivèrent. Piège ou salut ? Pas le temps de se poser la question, ils retinrent de nouveau leur souffle en se jettant dans la pénombre, peut-être dans la gueule du loup. Un clac sonore retentit à peine le seuil franchit. On s’agitait derrière eux et le battant fut refermé et renforcé par une barre. Dans la lueur d’une torche des éclats métalliques se reflétaient en même temps que les cliquetis caractéristiques des lourdes plaques d’armures se choquaient et que les ceinturons d’armes bougeaient. Des mains fermes mirent fin à leur course folle et le temps que leurs yeux s’habituent et que leurs esprits recadrent l’environnement, Ferrèol et Sélim se virent escortés par une demi douzaine de soldats du guet, des femmes plus ou moins âgées pour la plupart et un vieux sergent sans doute de l’arrière garde, trop affaibli par les ans pour aller combattre au front. C’est lui qui parlait – « M'dame la capitaine vous attend ! Il était moins une pas vrai ? J’sais pas c’que vous avez fait mais c’est pas du vaurien qu’ils vous ont envoyés là ! Des couteaux et pas moins d’une douzaine. Vous avez dû sacrément l’mettre en rogne, l’Masque là ! Enfin soyez sans craintes. Ici ils viendront pas, mais j’vous plains si vous devez r’ssortir ! Voilà c’est là ! »

Le vieux sergent écarta un rideau en haut d’une volée de marches d’un escalier étroit en colimaçon. Il donnait sur la pièce qu’utilisait la capitaine pour diriger sa compagnie. La jeune femme était entrain de se réchauffer près d’un braséro. Sélim l’avait déjà vue en début d’après-midi lorsqu’il était arrivé avec Ylvian. Il avait déjà vu aussi le vieux conseiller, sa maigreur et sa pâleur le faisait ressembler à un zombi, mais il portait toujours l’armure et les armes, ce qui lui donnait une fierté que le soldat savait respecter. La capitaine Myiam Séverin se tourna vers le duo. Elle les invita à venir se réchauffer et se sécher près du braséro –«  Bonsoir… Un jeune pêcheur m’a dit il y a à peine une heure que nous aurions de la visite. J’ai mis le Guet en éveil et voilà que vous débarquez avec la mort aux trousses. Que se passe-t-il ? Quelle est cette agitation ? L’on m’a colporté un violent combat près de l’église des Taudis. J’espère que votre mission ne consiste pas en un combat de rue rangé contre les hommes du Masque ? Beaucoup ne sont que de simples villageois ayant été tentés par le brigandage de rue plutôt que la misère, ce ne sont pas tous des vauriens, même s’ils ne peuvent pas être fiers de ce qu’ils ont fait. Mais ils ne méritent pas tous la mort, ceux qui les manipulent si, tout comme leur chef, le Masque. » – Myriam les regardait, elle avait l’air plus que fatiguée, les longues heures à veiller et craindre pour le Guet et les villageois, son impuissance à pouvoir trouver une parade à cette tyrannie, sa tâche était difficile et la pression terrible. Combien de temps allait-elle encore tenir debout ?