Frédrigo fut tiré de son sommeil. La nuit n'étant pas terminée, il mit un petit moment à remettre tout en place, ses idées, la réalité, réajuster ses vêtements, puis une fois restauré, il rejoignit les frère Mercant qui montaient la garde. Encore une fois, Erik avait un air mauvais et réprobateur, tandis que son frère paraissait déconcerté, peut-être ébranlé par les derniers propos acides de son aîné. Ce dernier avait souvent raison, mais sa façon de le dire était directe et souvent blessante. Erik n'y allait jamais par 4 chemins et il ne ménageait personne, ce qui donnait parfois la sensation qu'il était d'une grande méchanceté et d'une diplomatie brutale. Mais le temps avait montré que le prêtre était souvent dans le vrai et plutôt que de ménager ses compagnons, il les secouait pour prendre les bonnes décisions. Encore une fois, Erik avait dû reprocher quelque chose à son frère et il lui avait dit comme s'il parlait à un chien.

Mais plutôt que de se démonter, Ylvian poussa un profond soupir afin d'évacuer tout stress et se tourna vers Frédrigo - « Oui Fréd. Il faudrait que tu dises à Zaël que la compagnie des rapaces part cette nuit pour rejoindre Keldrim aux Monts Rouges. Il faudrait que Zaël aille à la rencontre du capitaine Alcibiade pour le guider vers Keldrim. Sinon ils vont se chercher un moment ! » - IL posa sa main sur l'épaule de l'ensorceleur, comme pour le rassurer ou se rassurer lui même. Il se dégageait une grande force du cadet et il prenait son rôle de guide et protecteur pour le groupe, à cœur. Encore assez maladroit, jeune et inexpérimenté, il reconnaissait ses erreurs et apprenait à ne pas les reproduire. Il avait murit ces derniers jours, il avait pris des décisions et de lourdes responsabilités, mais il n'avait pas encore la carrure d'un grand chef et Erik venait probablement de le remettre à sa place. Mais loin d'être ébranlé, Ylvian poursuivait sa profession de Foi. Il reprit sa garde - « je te fais confiance mon ami » - dit-il avec un large sourire à Frédrigo avant de le laisser sur place.

Près de l'autel, Véolia et Nadya avaient fini par trouver le sommeil. La première était baignée d'une légère lueur dorée, comme si elle était bénie par les rayons de l'ange solaire. La seconde avait un sommeil un peu agité, ses rêves devaient la tourmenter et pourtant elle était dans le monde de sa déesse, Desna la déesse de la nuit, des rêves, des voyages. L'artiste des rues devait danser dans un autre monde, ondulant son corps sur une musique rythmée par des instruments varisiens, les tambourins à grelots, les cithares, les mains qui battaient le rythme...

Modifié par un utilisateur mardi 1 janvier 2013 16:02:35(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le moine s'était bien reposé dans le silence relatif de l'église. Ce qu'il avait le plus aimé était que l'endroit était sec et ce petit plus appréciable, constituait un trésor inestimable pour Denmel qui détestait être trempé tout en étant encore habillé. Il se leva après un bref temps de repos et fit son petit tour d'inspection. Il cherchait les endroits d'où pourraient venir des futurs assaillants. Il en profita également pour remettre un peu en ordre les accès internes à l'église. Il voulait surtout dégager les obstacles pour pouvoir se déplacer à l'intérieur du bâtiment le plus rapidement et le plus librement possible. Ceci fait, il alla voir ceux qui étaient restés avec lui.

« J'ai bien fait le tour du bâtiment et j'ai remarqué que s'il y a beaucoup de pièges pour bloquer les accès, il n'y en a pas pour signaler la présence d'intrus. De plus, le toit de l'église pourrait nous servir de poste d'observation et il faudrait pouvoir s'y rendre facilement. Peut-être avec une corde ? Qu'en dites vous ? »

Modifié par un utilisateur vendredi 9 novembre 2012 15:08:47(UTC)  | Raison: Non indiquée

A son tour Denmel vint rejoindre les sentinelles du moment. Les frères Mercants, chacun ne pouvant être plus distant l’un de l’autre, faisaient des rondes entre la petite porte donnant sur le dispensaire et la grande porte d’entrée. Ils ne se parlaient pas, seuls leurs pas résonnaient dans le silence religieux de l’édifice pourtant désacralisé. Cependant, comme l’avait remarqué le fils Tangletorn, l’endroit était à l’abri du vent et de la pluie, sauf au niveau de l’autel juste en dessous du dôme brisé. Les miséreux avaient fini par se réinstaller mais cette fois au fond du dispensaire, laissant les allées latérales libres. Les veuves étaient retournées chez elle et le groupe avait trouvé un coin abrité pour installer leur campement de nuit autour d’un feu alimenté par le bois en abondance, grâce aux bancs brisés, tables et autres mobiliers saccagés et réduits en débris pour justement servir de matière première pour ceux qui avaient tenté, sans succès, de mettre le feu à l’église. A sa proposition, seul Ylvian répondit – « Je ne crois pas que ce soit une bonne idée. Sélim à condamné cet accès avec le grand filet aux grelots et par ailleurs, mettre une sentinelle la haut c’est employer une personne de plus pour les tours de garde, sans compter qu’il faut grimper et rester sur un toit glissant sous la pluie, les vents et le froid. Ca n’a rien d’agréable pour qui que ce soit, au moins dans les camps fortifiés, ce genre de sentinelle peut se mettre à l’abri dans des tours de guet, ce qui n’est pas le cas ici. Mais merci pour ton aide, toute idée est la bienvenue. »

De son côté, Frédrigo parvenait à rentrer en contact avec Zaël. Il sentit sa présence et finit par voir la mine fatiguée du demi-elfe. Il avait les traits tirés et ne devait pas avoir dormi depuis un bon moment, sans doute à veiller au grain ou à plonger inlassablement dans les livres de la bibliothèque à la recherche d’informations. Zaël ne lâchait rien tant qu’il n’aboutissait pas, il persévérait. Toutefois, il écouta avec attention la requête du beau parleur et accéda à sa demande – Pas de problème, Frédrigo, ça sera fait. Comment s’en sort Nadya ?




Sélim se présenta à son tour à la capitaine, juste après la présentation et l’exposé de Ferrèol. Sans attendre de réponse, il traversa la salle pour gagner les remparts. Il poussa un cri strident à l’aide de l’ocarina, comme un avertissement d’un aigle avant de fondre sur sa proie, puis 2 hululements de chouette. Quelques minutes plus tard, il vit une ombre se détacher de ce qu’il avait pris pour un taillis ou un buisson, mais qui devait être d’origine non naturelle. Le capitaine avait certainement placé des sentinelles près des remparts pour être prêt au cas où. Un rapace s’approcha du rempart et se plaqua le long de la paroi, répondant un court son grave avec l’ocarina, il était prêt à écouter le message et le colporter au capitaine.

L'homme en bas du rempart écouta attentivement le message de Sélim. Lorsque ce dernier souffla dan sl'ocarina, le rapace tapa légèrement du talon - « oui mon lieutenant ! » - Puis aussitôt il s'éloigna rapidement de la ville vers les collines. Sa grande cape lui permettait d'être encore plus discret, une ombre parmi les ombres, Sélim le suivit un court instant du regard, il avait le même équipement et son allure ne laissait aucun doute, c'était un des leurs. Lorsqu'il ne put plus suivre le messager, le soldat-forestier rejoignit Ferrèol et la capitaine, satisfait que sa mission soit terminée et avec succès. Cette fois la situation ne pouvait que s'améliorer du côté des Monts Rouges, la compagnie des rapaces, une petite cinquantaine de soldats, allait être une force non négligeable pour protéger la frontière et empêcher les incursions humanoïdes. Sans compter que ce genre d'activité était la spécialité de nombreux soldats de l'Arbenfield !

La capitaine regardait le braséro les yeux dans le vide. Elle semblait réfléchir et sursauta presque lorsque Sélim entra dans la pièce - « Ha vous voilà... Je me demandais comment vous pourriez rejoindre l'église sans problèmes. Vous savez sans doute que le Guet ne fait plus Loi ni le poids dans cette ville. J'ai avec moi des femmes et des vieillards qui pour ceux qui ne sont pas trop fatigués par le poids des années, sont très peu aguerris, même s'ils sont tous volontaires et animés des meilleures intentions. Par ailleurs, la nuit est le domaine des agents du Masque et de ses voyous. La ville est donc très dangereuse durant ces périodes là et j'ai établi le fait que le Guet ne devait pas s'exposer la nuit, un genre de couvre-feu si vous voulez, mais pas seulement pour les citoyens de Bourg, pour le Guet aussi. J'ai honte de cette situation, mais je ne peux pas exposer ces femmes et ces vieux soldats ! » - Sélim sentit encore une fois la rage contenue, la colère et la frustration, comme la première fois lorsqu'il était arrivé avec Ylvian et qu'elle exposait les faits. Elle soupira et regarda de nouveau le braséro avec un air abattue et résignée - « Si vous ne voulez pas rentrer cette nuit, nous pouvons vous héberger et dès l'aube, vous partirez avec la première patrouille, je ne peux pas faire mieux... Malheureusement... »

Le jeune druide avait donné quelques renseignements sur Keldrim, Scratus et les monts rouge de manière à ce que Sélim puisse argumenter et être aussi précis que possible dans ses recommandations et dans ses ordres.

Puis il était resté silencieux, plutôt mal à l’aise devant les soldats et la capitaine, il n’avait pas l’habitude de ce genre de hiérarchie, lui la seule qu’on lui avait appris et qu’il avait découvert était celle qu’on pouvait trouver dans une meute. Et comme il ne faisait pas partie de la meute de la capitaine de la garde, il préféra rester en retrait jusqu’au retour du lieutenant.

Puis il écouta la capitaine « Non madame, nous devons retourner à l’église, par contre il y a peut-être une autre issue que celle principale ??? »

Et répondit à son compagnon à voix très basse. « Sélim, je n’ai pas de moyen de diversion pour passer inaperçu, par contre, même si les constructions, on prit le dessus par rapport à la nature, celle-ci reste à tout jamais encrée et il me suffirait, d’un claquement de doigt pour la faire réapparaitre ce qui pourra en dissuader quelques-uns, ensuite les caprices de la météo pourrait également faire apparaitre une nappe de brouillard, et ça sans compter que Sarenraé veille encore sur nous, et pourrait en repousser quelques un avec une belle sphère de feu vivante !!!

Dans tous les cas, il ne faudra pas chercher l’affrontement, mais juste profiter de ce que je pourrais les ralentir pour fuir et rentrer à l’église !! »

Modifié par un utilisateur lundi 12 novembre 2012 13:33:15(UTC)  | Raison: Non indiquée

Il s’était rapproché du forestier pour continuer à parler à voix basse. « Ok je te suis, par l’entrée principale, je peux demander à l’humidité de la nuit de former une brume, puis nous demanderons à la capitaine si elle peut envoyer deux gardes pas trop harnachés, dans cette brume de manière à faire croire que nous voulons sortir en nous camouflant dans ce nuage, lorsque cette brume se dissipera, on devrait être loin !!

Puis pour le trajet je te suis !!! Et je me doutais que l'péchou devait trainer dans les parages !!!!

Allez allons-y, j’aime pas trop laisser les autres tous seuls !!! »

La capitaine était restée perplexe pendant l’es échanges entre Ferrèol et Sélim. Ils élaboraient leur tactique pour rentrer coute que coute à l'Église malgré les recommandations de la capitaine du Guet. Cette dernière haussa un sourcil en une posture interrogative. Plusieurs fois son regard se porta vers le vieux soldat qui restait discret dans son coin. Aussi livide et immobile qu’un zombi, il ne perdait pas une miette de la scène. Il fit un signe de la tête, un léger signe, à peine perceptible, suffisamment éloquent pour l’observateur habitué, une infime inclinaison de la tête vers le bas avant de reprendre sa position initiale.

La capitaine Myrian Séverin se redressa et éclaircit sa gorge tout en portant son poing sur sa bouche pour éviter de contaminer des ses miasmes l’entourage ou alors pour atténuer le son de sa voix tout en évitant toute lecture sur les lèvres possibles – « ahem… le chemin de ronde… Voila quelques temps que nous ne l’utilisons plus de nuit. Le Masque a placé ses agents un peu partout aux portes et tours de guet afin de surveiller à la fois la ville et l’extérieur. Il serait incongru de voir une ronde de deux soldats cette nuit. Toutefois… Ce sont des coureurs et autres miséreux qui occupent ces postes là. La plupart du temps ils se blottissent dans les recoins sombres mais surtout à l’abri du vent ou des intempéries. Ils profitent de la nuit pour dormir, mais d’un sommeil léger. En ayant l’air de miséreux, vous pourriez emprunter le chemin de ronde, tout en étant le plus discret possible. Leur attention ne se porte pas là et si jamais vous vous faites remarquer, vous aurez l’air des leurs ou de mendiants cherchant un refuge. Ca peux passer et au pire si vous deviez être agressé, vous ne pourriez pas avoir des adversaires venant de partout, le chemin n’est pas large. Vous avez parlé d’eau aussi. Au besoin, si vous vous sentez de nager et d’affronter l’eau glaciale dans la nuit, sans compter le courant, vous pourriez tenter votre chance dans le fossé. La ville a entamé il y a quelques mois, datant d’avant la guerre, la construction d’un fossé autour de Bourg. L’eau de la rivière l’alimente pour faire comme une sorte de douve. Jusqu’à maintenant, le fossé atteint le mur ouest de la Porte Nord. Vous pourriez vous immerger là et nager jusqu’au canal qui sépare la ville des Taudis, utiliser celui-ci pour ressortir n’importe où dans la ville ou alors rejoindre le marais qui borde le rempart ouest de Bourg jusqu’aux quais du petit bac. Là… Personne ne pensera que vous empruntiez un tel passage, c’est le plus sûr niveau discrétion, mais le canal comme le fossé sont remplis de déchets, sans oublier les rats et puis il faut pouvoir résister au froid, l’eau en cette période vous glace le sang assez vite, surtout la nuit. Je vous aiderai au mieux quelle que soit votre choix. Rester, tenter le chemin de ronde, le fossé ou retraverser la ville par les ruelles, nous ferons ce que nous pourrons pour ne pas attirer l’attention sur vous. »



4 de nos jeunes héros étaient toujours éveillés. Frédrigo, Denmel et les deux frères Mercant. Soudain des légers sifflements troublèrent le silence sépulcral de l’église. Tour à tour, Ylvian puis quelques instant après, le temps d’un battement de cils, Erik et enfin presque instantanément après Denmel, chacun prirent une fléchette à hauteur de la nuque ou du coup. Les projectiles très effilés lancés avec précision s’enfoncèrent très profondément dans les chairs générant une vive douleur instantanée suivie d’une sensation de nausée qui semblait se propager tout autour. Ylvian et Denmel se tenaient à hauteur de la coupole, parlant de corde et de possibilité de grimper pour faire un poste de guet depuis les toits. Frédrigo était non loin d’eux tandis qu’Erik était plutôt du côté de la grande porte, soit à l’opposé de son frère. Les deux Mercant de concert portèrent la main à leur cou en poussant un petit jappement de douleur, se sentant l’un comme l’autre vaciller et voyant leurs sens commencer à leur jouer des tours. Leur vision se troublait, tout commençait à tournoyer autour, la bouche devenait rapidement pâteuse, c’était une certitude, les aiguillons étaient empoisonnés et le venin se répandait rapidement dans leur sang…

Denmel JdS Poison DD14 à faire pour éviter les effets de l'ajonc à feuilles bleues

Si les joueurs s’ennuient, ils peuvent reprendre les rôles d'Ylvian et Erik (comme lors du combat initial dans l'église, arrangez-vous entre vous si vous voulez )

Modifié par un utilisateur mercredi 14 novembre 2012 22:48:16(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ferrèol avait écouté la capitaine parler, et il avait entendu ce qu’il voulait entendre, une autre issue et le fait qu’elle pouvait ordonner qu’on fasse diversion. « Parfait ça!! », il regardait la capitaine, et également le forestier attendant aussi un soutien de sa part !!

« On va le tenter par le chemin de ronde, ensuite quand on sera suffisamment loin et que personne ne nous aura surpris on repiquera vers l’église !!

Bon je vais aller demander la mère nature de nous protéger d’une nappe brumeuse. Madame la capitaine une fois cette brume monté, pourriez-vous ouvrir les portes et que deux de vos soldats fasses du bruit durant plusieurs minutes, pendant ce temps nous prendrons et progresserons au maximum sur le chemin de ronde. Et puis Sarenraé fera le reste !!!
 »

Donc si on est Ok, je lance Brume de dissimulation à 5m de la porte principale

Véolia se réveilla sans mal. Après tout, elle s'attendait bien à se faire attaquer dans la nuit, c'est pour ça qu'elle voulait se reposer le plus tôt possible.

Elle saisi son cimeterre et observa les frères Mercant. Elle n'avait toujours rien contre le poison et ne savait pas où était les assaillants.

Totalement par hasard, elle lança un sort de lumière vers l'ouverture du toit où pouvait passer les bandits et observa si ça bouger là haut.

Oui le Masque n’allait visiblement pas laisser tranquille les perturbateurs. Cette fois il avait opté pour une approche plus subtile. Plutôt que d’envoyer massivement des vauriens, brutes et faces d’égouts, il avait envoyé quelques agents qui restaient pour le moment à distance et cachés. Ils utilisaient par ailleurs des armes à distance, fléchette ou dard empoisonné, lancés à la main ou par lanceur de projectile comme une arbalète de poing ou une sarbacane, l’utilisation de tels objets nécessitait un entraînement spécifique, ce qui confortait chacun dans l’idée que cette fois le combat n’allait pas être simple.

Dès les premiers instants, les réactions ne se firent pas attendre. Frédrigo réveilla les dormeuses parmi lesquelles Véolia qui dès qu’elle fut levée psalmodia un court rituel afin de faire la lumière sur toute cette affaire. Un halo lumineux se propagea autour d’elle jusqu’à 6m à la ronde et grâce à cet éclairage, elle tenta de repérer quelque chose au niveau du trou béant de la coupole. Le filet semblait toujours en place, mais elle était incapable de voir au-delà, comme si une chape ténébreuse limitait l’éclat de sa lumière, à moins que ce soit l’effet de contre jour, elle se trouvait dans le halo lumineux aussi tout ce qui se trouvait au-delà de la limite du globe de lumière était dans les ténèbres. Mais quelque chose en elle lui disait que quelque chose de surnaturel confinait sa lumière et que ses ennemis devaient probablement se servir de cette zone de ténèbres pour rester invisibles à leurs yeux.

Denmel chercha aussi du regard quelqu’un de dissimulé, mais à part le fait que l’orientation des projectiles semblait indiquer que l’attaque provenait d’en haut, par le trou de la coupole et qu’il lui était impossible de dire s’il y avait un ou deux adversaires à ce niveau là, il n’était guère avancé. Par ailleurs, Eric aussi avait été touché, sans doute par un autre adversaire qui était caché sous le porche du parvis de l’église et qui profitait que le battant gauche soit ouvert pour tirer sur l’aîné des Mercant qui passait à ce moment là. Mais là encore le ou les adversaires restaient invisibles…



Cette fois ils étaient d’accord sur la marche à suivre. La capitaine leur donna quelques vieilles hardes à passer sur leurs vêtements afin de ressembler à des miséreux. Puis Ferrèol se positionna au-dessus de la grande porte et invoqua les énergies de la nature. Rapidement, un épais brouillard s’éleva depuis le sol devant la grande porte, tandis que des bruits semblaient dire qu’on ouvrait la poterne et que des personnes tentaient une sortie dans la brume.

Mais ce n’était pas le duo de forestiers qui se trouvait en bas, mais deux soldats du Guet qui marchaient afin de faire croire que les deux hommes s’en allaient de la ville. Pendant ce temps de courte diversion, deux miséreux se glissaient sur le chemin de ronde et s’éloignaient le plus rapidement possible de la grande porte. Ils n’auraient pas beaucoup de temps, mais la petite diversion donnerait un peu de fil à retordre aux couteaux qui devaient guetter l’instant où ils sortiraient. Le temps de se rendre compte de leur erreur, Ferrèol et Sélim seraient déjà hors de portée et il leur faudra un petit moment pour les retrouver, même avec leur réseau de vigilance.

Une fois suffisamment éloignés de la grande porte, le duo se mit presque à courir sur le chemin de ronde dans les espaces découverts, ne ralentissant qu’à l’approche des tours de guet là où il y aurait probablement des vigiles endormis, des coureurs comme Ridan et Eldas. Mais le duo savait que ces gens là ne dormaient que d’un œil aussi la prudence était de mise. A l’approche de la première tour, les deux faux miséreux adoptèrent une allure prudente, comme s’ils cherchaient un recoin, un refuge. Quelques instants plus tard, un juron poussé dans le noir les avertit que la place était déjà occupée – « Hey ! ‘fan d’putain ! barrez-vous ! Pouilleux ! » – Ils poursuivirent leur chemin, leur subterfuge avait fonctionné.

Plus loin, ils finirent par atteindre les Taudis. Là les maisons s’entassaient les unes sur les autres, jusqu’à se blottir le long des remparts. Ils pouvaient désormais quitter le chemin de ronde et se laisser redescendre sur les toits. Par après ils pouvaient emprunter ce que Nadya appelait la route des voleurs, c'est-à-dire courir de toits en toits jusqu’à la place de l’église ou alors redescendre carrément dans les ruelles et venelles et discrètement regagner leur refuge. Ils optèrent pour la seconde solution, Ferrèol avait déjà expérimenté la route des toits et il savait que leurs ennemis utilisaient ce passage beaucoup plus facilement. Par ailleurs, il était pour eux moins discret qu’au cœur des ruelles, cachés par les baraquements des Taudis. Tandis qu’ils descendaient, ils entendirent plusieurs coups de sifflet, un sifflet long et bruyant comme ceux des charretiers ou des paysans lorsqu’ils hèlent leur troupeau. L’un de ces coups de sifflet venait d’être lancé non loin, probablement de la dernière tour de guet qu’ils avaient passée. La chasse était lancée, la diversion par la brume était terminée…