Évan fit part avec enthousiasme de ses découvertes à ses compagnons. Cependant, il attendit d’être redescendu auprès d’eux pour parler doucement, de peur d’être espionné.

« D’après ce que j’ai observé, notre homme a été victime d’un piège. J’ai l’impression qu’il était en train de le fabriquer et que l’arroseur a été arrosé. Le piège n’était pas fini, enfin… rien ne l’a déclenché mécaniquement. Les cordes ont été sectionnées par des petites dents. »

Il passa la main dans ses cheveux ébouriffés, comme s’il cherchait une solution.

« Je vois mal un rongeur s’en prendre à un homme par hasard ou sciemment… D’un autre côté… je ne vois pas qui pourrait avoir des petites dents pointues et une intelligence assez développée pour saboter cette installation.  »

« J’ai la désagréable impression que nous risquons de trouver le pendentif du seigneur-cerf au cou de ce malheureux. »

Il regarda tout autour de lui, tout à coup méfiant.

« Et je crains que notre saboteur soit toujours là à nous observer ! »

Les deux cousins observèrent les traces de morsures qu'Evan avait repérées. Aelaendlara ne remarqua rien de spécial, mais Allister se rendit compte que les traces de dents étaient très régulières et que la corde avait été rongée de manière précise. Il y avait une certaine intelligence derrière tout ça, c'était certain. Il ne pouvait pas s'agir d'un animal normal.

Bien sûr, cela laissait plusieurs possibilités : une créature intelligente dotée d'une dentition puissante ou même un animal rehaussé par le contrôle qu'un individu plus intelligent avait sur lui (comme un druide ou un rôdeur, par exemple). C'était, a priori, impossible de trancher.

Aelaendlara étendit son champ de recherche aux alentours du cordage et scruta le sol à la recherche de traces ... et elle parvint, de justesse, à trouver des petites traces minuscules. C'était des traces de minuscules pattes griffues laissées par une créature à trois paires de pattes qui semblait s'être trouvée sur place quasiment une semaine plus tôt. Bien sûr, rien ne permettait de lier ces traces de pattes étranges avec ce qui s'était produit ici.

La dernière phrase d’Allister résonnait dans le crâne de La Gerboise. En effet, si le cadavre était celui d’un brigand, cela voudrait peut-être dire que les explorateurs avaient un allié potentiel puisqu’il s’en prenait à leur ennemi. Bien sûr, il ne songea pas que cet allié potentiel pourrait souhaiter qu’on le laisse tranquille dans ces bois, ne tolérant pas plus des missionnaires de Restov que des malandrins à la solde du Seigneur-Cerf.

En attendant, il bondit sans bruit dans les pas du jeune noble. Il ne serait d’aucune utilité pour soulever des poids, mais il voulait être là lorsque l’identité de l’homme serait révélée.

Il prit également des précautions en chemin, n’ayant pas oublié qu’ils étaient peut-être observés…

Modifié par un utilisateur vendredi 14 mai 2010 15:27:20(UTC)  | Raison: Non indiquée

C'est Andréï qui, le premier, coupa court aux tergiversations de ses compagnons et suggéra qu'on dégage les rondins pour dégager le cadavre qui se trouvait en-dessous. L'épéiste restovien alla poser son équipement un peu à l'écart puis se mit à hisser et à déplacer les troncs d'arbres un par un avec l'aide de ses compagnons. Au bout d'un petit quart d'heure, tous les arbres avaient été placés sur le côté et le cadavre était dégagé.

D'après l'état du corps, il était là depuis une bonne semaine. La peau, qui avait changé de couleur, et les nombreuses contusions occasionnées par les rondins rendaient l'identification relativement difficile mais, selon l'avis de tous, le physique de l'individu qu'ils venaient de dégager correspondait en tout point à la description qui leur avait été donnée de Breeg Orlivanch.

À moins qu'on ne leur eusse menti ou que le trappeur possédât un frère jumeau, c'était bien lui qui se trouvait à leurs pieds, celui qui avait placé des pièges sans les indiquer et causé de nombreuses blessures rapportées au temple où officiait Erwanez, celui à qui Évan devait remettre une des lettres envoyées par Constance Devine, celui qui avait mal utilisé les pièges construits par l'halfling, celui-là aussi qui avait placé les mâchoires d'acier qui avaient blessé Évan et Gaëlan quelques jours plus tôt, et celui-là aussi qui avait laissé Miles, nu comme un ver, affamé et assoiffé, traverser seul la forêt en direction du comptoir d'Oleg.

Il était difficile de savoir s'il fallait être triste ou content de la situation ...

Dès la réalisation de la mort de Breeg Orlivanch, Évan ouvrit rapidement une des deux enveloppes que Constance Devine lui avait confiées : après tout, l'homme était mort, il ne pouvait plus rien en faire !

La lettre disait ...

"Monsieur Breeg Orlivanch, plusieurs habitants du sud du Restov, chasseurs et trappeurs, se sont plaints des pièges que vous avez placés au nord des Narlmarches sans les signaler visiblement. Sachez que, comme ces pièges portent notre marque de fabrique, c’est notre réputation que vous mettez en péril chaque fois que vous ne faites pas preuve de plus de prudence.

Aussi me permets-je de vous demander de signaler de manière visible les emplacements que vous garnissez de pièges. De simples petits fanions colorés attachés aux branches permettraient d’éviter les accidents les plus graves.

Nous restons prêts à commercer avec vous si vous changez vos habitudes. Sans cela, nous ne pourrons malheureusement plus vous procurer de pièges à ours.

Signé — Constance Devine"

Erwanez ne savait pas quoi penser de cette découverte. Avaient-ils un allié potentiel dans cette forêt ? Les ennuis et les dangers avaient-ils juste changés de personne ? En tout cas, elle était rassurée par l'attitude de Constance Devine et elle en parlera au temple.

« Eh bien ... on dirait les mystères des Terres Dérobées sont nombreux et complexes. Cependant, Allister a raison nous devons lui donner une sépulture avant de continuer. Même s'il a mal agit durant sa vie, il mérite cela. Maintenant, son jugement ne dépend plus du monde des hommes et de leur justice. »

Modifié par un utilisateur vendredi 14 mai 2010 22:10:43(UTC)  | Raison: Non indiquée

Gaëlan se mis à incanter.


«  Astranam Zom Baradu'r  »

J'incante un Détection de la magie et je quadrille la zone.