Retirant son épée dégoulinant du sang de l'ogrelin, Jean se retourna vers la croisée du couloir. Il était coincé derrière le gong aussi il fallait qu'il se contorsionne de nouveau pour passer de l'autre côté et se porter au secours de ses compagnons - C´est pas grave pour le gros Jean... mais tu pers rien pour attendre sale monstre !.. Et surtout tu fais pas d´mal à sa sainteté messire Ursion !..

Renouvelant l'exploit de rentrer son ventre tout en pressant sur les plaques de son armure, le colosse se glissa de l'autre côté du gong. Peut-être qu'il aurait pu rentrer dedans pour le faire tomber et charger le monstre, mais son père lui avait appris à respecter les gens et les objets et ça ne sa faisait pas de casser ce qui ne nous appartenait pas. Puis à grands pas il se dirigea vers l'ogrelin tenant au clair son arme de rédemption - « HÉ TOI !.. OUAI TOI !.. TU LES TOUCHES PAS !.. ET TU FAIS PLUS MAL A PERSONNE !.. SINON J´TE TUE COMME TON FRÈRE !.. »

Je vais en L14 si je peux (en passant par Q16(x2)-P16-O16-N15-M15-L14), sinon en L15. Ce n´est toujours pas de l´intimidation vu que le gros jean ne sait pas ce que c´est. C´est juste pour attirer son attention sur lui pour éviter qu´il frappe quelqu´un d´autre.

Les pieds de l'ogrelin se retrouvèrent sous l'action conjuguée des pouvoirs profanes et divins de Deivon et d'Ursion dans deux cônes de feu d'où leur adversaire ne pourrait pas se soustraire. Les flammes grimpèrent rapidement le long de ses jambes jusqu'aux genoux sans qu'il ne puisse faire grand chose d'autre que des gesticulations paniquées pour leur échapper. Le temple oublié d'Aroden se retrouva illuminé sur toute sa longueur dévoilant une nouvelle intersection un peu plus loin dont la largeur était nettement plus grande que celle des premières alcôves. Devant le passage d'où sortait la lumière verte diffuse était dissimulé par des toiles d'araignées qui empêchaient de discerner ce qui se trouvait au delà d'un petit escalier qui descendait. Les aventuriers remarquèrent également par endroit sur les murs des vestiges de stuc humides. Les flammes s'évanouirent aussi vite qu'elles étaient apparues mais le mal était fait pour l'ogrelin, le feu avait brûlé son froc et la peau en dessous, créant des blessures assez sérieuses.

Jean quitta le coin et en partant remarqua juste derrière le gong quelque chose qui lui avait échappé dans le feu de l'action, on y avait caché quelque chose d'assez volumineux sous une couverture brune neuve. Il nota cela et partit se placer pour attirer l'attention de l'ogrelin vérolé et de ses grands coups de hache.

Antal se déplaça pour cerner leur adversaire qui désespérait de pouvoir s'en sortir vivant maintenant et qui distribuait des coups de hache tout autour de lui non pas pour attaquer mais plutôt en guise de défense pour ne pas qu'on l'approche malheureusement pour lui le petit barde avide de vengeance évita un coup maladroit et se glissa sous la garde de l'ogrelin pour le blesser à la hanche. Ce n'était pas le dos mais c'était déjà mieux que rien. Comme à l'accoutumée Jean qui se savait résistant préférait prendre les coups plutôt que de laisser ses partenaires les prendre au risque de succomber mais le roublard qu'il avait en face de lui n'était pas dupe. Les aventuriers avaient tué la seule famille qui lui restait et l'ogrelin n'avait pas envie de partir seul dans la tombe. Antal qu'il savait empoisonné de sa flèche faisait une cible de choix et c'était lui qu'il emmènerait en enfer. Dans son empressement il manqua complètement le halfelin qui n'était pas simple à attraper et du coup fit un pas de côté pour tenter de se dégager de la tenaille que formait ses adversaires autour de lui.

Mérisiel n'hésita pas celui là avait fait assez de mal comme cela il fallait qu'il meure d'autant que les deux flèches enduites de poison qui lui restait était une menace à prendre en compte s'il lui venait l'idée de vouloir piquer l'un d'entre eux. Elle se déplaça à son tour d'un pas et ragaillardie par la canalisation d'énergie fit goûter de sa rapière à la misérable créature qui avec ce nouveau coup s'effondra dans un râle, le combat était terminé...

Le travail d'équipe des aventuriers avait porté ses fruits, le monstre était tombé sous leurs coups conjugués. « Bravo Méri ! Bravo tout le monde, on les a eus ! Je suis d´accord avec Ursion, on devrait vite continuer au cas où il y aurait des survivants captifs quelque part... »

Deivon alla ramasser la pierre lumineuse, avec sa torche éternelle dans une main et la pierre dans l'autre il éclairait le groupe et l'allée souterraine. Il pointa la torche vers le fond du couloir. « Je crois qu´il y a un escalier là bas... »

L'ensorceleur était courageux, mais pas téméraire, il savait qu'il n'était ni robuste, ni discret, ni armuré. Il attendit donc que le robuste Jean ou la discrète Mérisiel passe devant avant de continuer...

Jean était content que le combat ne s'éternise pas. Le sang cesserait enfin de couler et plus personne n'allait mourir. Mais lorsque le prêtre s'affala le long du mur, il ne put s'empêcher de se précipiter vers lui - « Oh votre seigneurie... Vous être trop faible... Jean il va vous aider... Deivon... Y´a quelque chose derrière le gros gong là-bas... C´est sous une couverture et c´est gros. Y´a peut-être quelqu´un... il faut aller voir... »

Reprenant son souffle, il se pencha vers le prêtre : « Il faut pas vous mettre dans des états pareils messire... Jean il voit bien que le poison vous a fait beaucoup de mal... HÉ !.. LE POISON !.. ANTAL IL EST EMPOISONNÉ !.. IL FAUT FAIRE QUELQUE CHOSE ! »

Assis là dans ce sombre couloir. Il sentait ses membres se raidir. Sa langue devenait pâteuse et sa vue se troublait.

Il murmura : « cela me rappelle une histoire d´un type qui avait été piqué par une araignée au poison mortel. Ses compagnons trouvèrent l´antidote, mais il arrivèrent quelques secondes trop tard. »

Une quinte de toux arrêta le barde.

« Ah ? Derrière le gong ? D´accord je vais voir... Méri tu pourrais peut-être venir avec moi, à 4 yeux on sera sûrement plus vigilants... » Sans attendre l'elfe, ni sa réponse, Deivon reparti au fond du couloir. Il déposa la pierre lumineuse et la torche éternelle sur l'armature du gong, de manière à ce que la zone soit mieux éclairée. Il n'avait visiblement pas réalisé qu'en agissant ainsi il plongeait les autres compagnons dans l'obscurité.

Il entrepris de tout fouiller méticuleusement derrière le gong, y compris le cadavre d'Ingls. Mais l'ensorceleur n'avait aucune méthode et il était plutôt du genre tête en l'air, il fouillait plusieurs fois au même endroit et oubliait d'autres endroits.

Test de perception pour fouiller (1D20-1) => [4] - 1 = 3

Un fier exemple de paladin. Accroupi au milieu des débris de rochers , les cheveux et le visage maculés de poussière et moites de sueur tout comme ses vêtements qui il y a peu étaient encore verts, Erec ne pouvait s'empêcher de se sentir un peu honteux. Là ou tant d'autres auraient vaillamment combattu la menace des ogrelins le jeune écuyer s'était replié vers l'intérieur lorsque les autres étaient tombés sous les coups des monstres

Dans un accès de lucidité il avait senti qu'il ne serait pas de taille a lutter contre trois d'entre eux. En tombant maintenant il aurait failli à la quête pour laquelle il s'était porté volontaire pour le temple d'Iomédaé. Mais les bruits de combat s'étaient arrêtés tout à coup. Erec fut saisi par l'idée que d'autres pire encore, aient eu le dessus sur les ogrelins qu'il avait vu, ou plutôt entendu déchiqueter leurs prisonniers il y a trop peu de temps...

On aurait dit des voix humaines pourtant, et il n'entendait plus les voix terrifiantes des ogres qu'il avait senti s'approcher de sa cachette avec un nœud dans l'estomac indigne de son rang. Des renforts dans le meilleur des cas mais encore faudrait-il que Habil revienne pour que sa première quête se termine bien. Le jeune homme avança prudemment en direction des voix, une main contre la paroi en guise de guide et l'autre serrant le pommeau de sa dague au cas ou.

Il se passait quelque chose dans la passage principal et tout naturellement, le colosse se plaça en avant afin de protéger le groupe. Il avait encore son épée qu'il tenait fermement à deux mains, prêt à en découdre avec ces monstres horribles et pustuleux - c´est pas de leur faute s´ils sont pas beau... mais ils sont méchants et ça c´est de leur faute ! - Dans le passage latéral, Deivon et Mérisel étaient à l'abri derrière le gong, Ursion qui s'occupait du barde halfelin était quant à lui plus exposé, mais Jean était là et il faudrait lui passer sur le corps si quelqu'un voulait s'attaquer au prêtre.

L'état d'Antal était alarmant. Ursion travaillait d'arrache pied pour le maintenir en vie, mais la pâleur croissante et la crispation sur son visage n'augurait rien de bon et le bon Jean priait à voix basse - « Sarenraé, il y a eu déjà trop de morts... c´est pas bien quand les gens gentils ils meurent... Et même si Antal et ben il raconte que des histoires affreuses que j´aime pas... et ben il est gentil... alors le laisse pas mourir... le gentil Tharin n´a pas eu cette chance... le rocher lui a tout écrabouillé la tête... mais Antal il vit encore et si il se voit mourir c´est encore plus terrible... J´ai lu dans le livre de la bibliothèque que tu es la déesse de la guérison... je te supplie de sauver Antal... »

Mais ce qui approchait dans le couloir ne ressemblait en rien à un vilain monstre tout pustuleux, mais à un pauvre bougre qui s'avançait timidement la dague en main. Ursion avait levé la tête un instant pour évaluer la menace, puis avait repris son travail, le complétant par une prière dans la langue des prêtres. Soit il considérait que Jean suffisait pour contrer la menace, soit s'en n'était pas une. Indécis, le colosse resta sur ses gardes. De sa voix lente le faisant souvent passer pour un attardé, il cria à l'inconnu - « HÉ TOI !.. OUAI TOI !.. T´AS PLUS RIEN A CRAINDRE DES GROS VILAINS MONSTRES !.. JE SUIS JEAN... JEAN TANRIEN... TU CONNAIS HABIL ?.. Y´A D´AUTRES SURVIVANTS ? »

Erec était un peu sous le choc des questions des deux hommes. Au moins cela prouvait que les voix entendues n'étaient pas celles d'ogrelins. Le jeune paladin lâcha la poignée de sa dague et souleva le médaillon en argent en forme d'épée qui pendait a son cou, chose qui devrait rassurer le groupe sur ses intentions, même si le grand homme qui avait parlé en premier lui avait déjà tendu la main en quelque sorte. Avant de répondre il avança encore quelques pas et se présenta.

« Je m´appelle Erec. Je suis un écuyer au service d´Iomedaé à Magnimar. Il y a quelques jours on est parti explorer le temple, moi et les autres, sous les ordres de Habil Costis. Autrefois c´était un temple du Pére Aroden. Vous connaissez aussi Habil ? » Laissant la question en suspens, Erec continua.

« Nous avons exploré le premier niveau et trouvé les saints objets. Mais je ne sais pas ce qu´il y a dans le coffre. Habil et les autres m´envoyaient chercher des vivres dehors, comme j´étais le seul a pouvoir en trouver. Il nous a dit de l´attendre mais... je suis le seul qui reste. » Erec fit un geste en direction de la sortie, là où il avait vu pour la dernière fois ceux qui partageaient depuis quelques semaines son quotidien mais il n'insista pas, c'était trop dur.

« Je me suis caché dans les gravats jusqu´à maintenant comme je ne pouvais pas combattre tout seul... mais au moins vous n´êtes pas des ogrelins ! » La dernière phrase lui avait presque échappé. Après l'angoisse des dernières heures, le jeune homme était heureux de rencontrer même des inconnus plutôt que des monstres.

D'après ce qu'avait dit le jeune homme, il ne représentait pas une menace contre le groupe. Au contraire, il avait vu l'horreur dans ce passage et il avait l'air épuisé et effrayé. Ursion finit d'apaiser ses craintes en lui parlant calmement et lui proposant même de l'eau. Le colosse abaissa son épée jusqu'à faire toucher la pointe au sol et afficha son large sourire qui lui fendait le visage en deux tout en plissant des yeux.

« Oh oui, viens sans crainte... nous on est des gens gentils... Et on protège les gens comme toi que les gros monstres ils attaquent... Ah tu connais Habil ? Moi aussi... c´est un copain d´enfance... tu sais où il est, hein ? » Devant le flot volubile des paroles qui sortait de la bouche de ce jeune Erec, Jean n'avait saisit que un mot sur deux voire sur trois. Il avait compris qu'il était avec le groupe de son ami et qu'il était une sorte de serviteur qui leur apportait de la nourriture.

« Alors tu es sorti chercher à manger et les ogrelins ils t´ont attaqué... T´as bien fait de te cacher... sinon tu serais mort... Maintenant, tu peux rester derrière moi, comme ça le bon gros jean il te protègera aussi... Dites, votre seigneurie... euh j´voulais dire messire Ursion... maintenant que les gros monstres ils sont morts... il n´y a plus de danger hein ? Parce que il va falloir enterrer le gentil Tharin... Et puis pendant ce temps, Erec il m´emmènera voir Habil... Rhooo ça fait longtemps que je l´ai pas vu... la dernière fois c´était à Magnimar ! Dis, il cherche quoi Habil ici ? »