es aventuriers montaient la colline d'Atorm en zigzaguant la carriole avait de plus en plus de mal à progresser sur l'étroit sentier et il fallait que Jean casse des branches par endroit pour dégager le passage. Certes la petite charrette avait été bien efficace pour soulager ses compagnons et lui même de leurs sacs ou de leurs armures trop lourdes mais en définitive si le guerrier comptait les fois où il avait du dégager une roue d'un trou ou pratiquer un débourbage, elle avait été plus encombrante qu'autre chose et les avait nettement ralenti pour le prix du confort. Comme le temps perdu ne se rattrapait plus, un sentiment d'inquiétude grandissant à mesure qu'ils se rapprochaient de leur objectif, pouvait laisser penser qu'ils étaient peut-être arrivés trop tard pour sauver Habil et ses compagnons de voyage.

A mesure qu'ils montaient une brume basse qui n'avait pas réussi à se disperser à cause des arbres les entoura peu à peu. Elle n'était toutefois pas assez épaisse pour que la vision soit gênée devant eux lorsque la vue était dégagée. Ce n'était pas le cas de part et d'autres du sentier, ce qui avait pour cause de rajouter un plus à l'atmosphère inquiétante du lieu. Bientôt ils arrivèrent dans une petite clairière où enfin ils purent apercevoir les vestiges du temple et comprendre ce qu'avait voulu réaliser leurs ancêtres. L'édifice religieux dédié à Aroden aurait du se dresser à la fois en haut de la colline mais aussi à l'intérieur et si le village d'Atorm était né, il aurait pris naissance sous le temple de part et d'autre du sentier et tout autour de la colline, le lieu fortifié aurait été l'endroit idéal pour résister à d'éventuels attaques shoanti. Malheureusement le sort en avait décidé autrement...

Un mur de deux mètres scindait cette petite clairière, quatre braseros avaient été allumés pour faire face à la brume sorties de la végétation autour on voyait bien que l'endroit avait été abandonné et les constructions non abouties. Sans doute que cet endroit aurait du avoir un toit soutenu par des colonnes dont seulement deux avaient été dressées et aussi une fontaine en son centre au lieu de cela on y trouvait une fosse trop grande, contenant une eau qu'on devinait glacée. En face se trouvait l'entrée du temple oublié : une lourde porte renforcée par des armatures de métal, des chaînes et un cadenas avaient été forcés et un battant gisait maintenant au sol. Mais cela ne datait pas d'hier.

Sur la droite du groupe, sur un grand piédestal où aurait du trôner une colossale statue d'Aroden, se trouvait une tente en peau et un feu de camps... Les aventuriers n'en avait pas terminé avec les visions d'horreur car on y distinguait nettement des flaques de sang à peine coagulées et même un morceau de chair sanguinolente... C'est Mérisiel qui parla la première : « Je crois bien qu´on arrive un peu tard ! »

Une petite carte des lieux.

Modifié par un utilisateur dimanche 17 mars 2013 16:58:20(UTC)  | Raison: Non indiquée

Un nœud se forma dans la gorge du prêtre et le juron qu'il voulut murmurer resta coincé dans le fond de sa gorge. Il s'avança en direction du promontoire où la tente était installé, tentant de voir s'il y avait peut-être des survivants, examinant les traces pour repérer d'éventuels fuyards, et observant le sang pour voir depuis quand il avait été versé.

Il pensa au père d'Habil, qu'ils avaient croisé la veille au matin, et le nœud chuta de sa gorge vers son estomac. La tristesse que le bon vieil homme ressentirait en apprenant la mort de son fil l'accabla et il se prit à murmurer avec ferveur : Sarenraé, fais qu´il y ait des survivants à ce carnage.

Le colosse fut ébranlé par la vision à la fois apocalyptique et d'horreur. Choqué, il ouvrait la bouche puis la refermait comme s'il voulait prononcer quelques mots mais aucun son ne sortait. L'instant d'avant il était confiant. Mais son enthousiasme venait d'être mouché et il prenait une douche froide. Ses yeux exorbités furetaient partout à la recherche de quelque chose de reconnaissable ou tout simplement d'un signe qui pouvait lui dire si son copain d'enfance était parmi les victimes ou pas.

Il s'avança au milieu des ruines et au prix de maints efforts un son aussi fort qu'un murmure sortit de sa bouche : « Habil ? »

« Je ne veux pas être méchant, mais l´endroit me parait malsain et j´ai pas l´impression qu´il y ait beaucoup de survivant. Et comme le dit Ursion, je ne suis pas sur que nous ayons la capacité de battre le monstre qui a fait cela...

D´ailleurs cela me rappelle l´histoire d´un monstre horrible qui vivait dans des marais et qui terrorisait un village de pécheur. » Antal avait sortit sa rapière.

Modifié par un utilisateur dimanche 17 mars 2013 16:59:59(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ursion prit quelques respirations profondes - tant pour s'imprégner de l'horreur de la situation que pour faire passer l'envie de vomir qui l'avait saisi aux tripes. Il trouva enfin le courage de demander à Tharin. « Tu as vu un symbole de Pharasma dans la tente, ou quelque chose qui pourrait nous permettre d´identifier Habil ? » Il jeta ensuite un coup d'œil aux alentours pour voir s'il apercevait des traces de pas similaires à celles qu'ils avaient repérées plus tôt, ou toute autre trace qui pourrait permettre d'identifier les agresseurs et éventuellement de suivre les rescapés. Il se concentra tout particulièrement sur l'espace entre le camp et l'entrée du temple (Perception +3).

La situation était désespérante, et certainement dégoutante, à un point tel qu'il était sans doute impossible de ne pas ressentir une intense envie de fuir cet endroit et de retourner vers Pointesable... mais il fallait faire taire cette envie et se concentrer sur la tâche de trouver d'éventuels survivants.

« Le ... » Ursion hésita et chercha non seulement ses mots mais aussi la manière la plus claire de donner une réponse. La question de Jean était pertinente, mais difficile, extrêmement difficile. Surtout qu'en ce moment, ni lui ni Jean n'avait vraiment l'esprit à se lancer dans des discussions philosophiques complexes. « Sarenrae permet tout ... elle permet que l´on agisse bien, ou que l´on agisse mal. Elle est là, chaque matin, pour inaugurer un jour nouveau et luire dans le ciel, mais elle n´oblige et n´interdit pas. Elle est à nos côtés, mais au final, les décisions nous appartiennent. C´est pour cela qu´il faut savoir choisir le juste combat, le bon combat. »

Le prêtre désigna de la main le carnage, sans trop regarder de ce côté et il dit « Ce qui est parvenu à venir à bout de tous ces gens n´aurait sans doute aucun mal à faire de même avec nous. Il faut rester prudent et ne pas se lancer dans un combat dont on ne ressortirait pas vainqueur : une mort inutile ... ne sert à rien. » Ursion se retourna pour s'adresser à tout le groupe et proposer « Je suggère que nous cherchions des traces d´éventuels survivants pendant quelques heures. Si nous n´en trouvons aucune, je pense que nous ferions mieux d´aller chercher de l´aide et d´aller rapporter ce que nous avons trouvé. »

Modifié par un utilisateur dimanche 17 mars 2013 16:56:00(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ursion, qui s'était rapproché de l'entrée du temple à la recherche de traces tout en faisant part de ses réflexions, se tourna dans la direction des pas et consulta du regard ses compagnons pour s'assurer qu'ils les avaient eux aussi entendus. Il se racla la gorge pour se donner un peu de confiance et poser sa voix avant de tenter un : « Qui va la ? Montrez vous ! » Qui sonna bien moins assuré que ce qu'il aurait voulu. Intérieurement, il pria : "Sarenraé, fais que ce soit un ou des survivants."

Réagissant avec un léger temps de retard, le colosse se repositionna entre la source de bruit et le groupe afin de les protéger. Il saisit sa lance par la hampe et la leva prêt à la lancer vers une menace qui surgirait de là-bas puis s'immobilisa.

Il espérait dans son fort intérieur que c'était un survivant du massacre. Mais les différentes traces et la façon dont les corps avaient été équarris faisait penser à la présence non pas d'un monstre sauvage et sanguinaire mais plutôt d'êtres pensants probablement humanoïdes de grande taille et robustes aux rites barbares et cannibales. C'était peut-être l'un d'eux qui allait surgir subitement pour les dévorer.

Il raffermit sa voix : « HABIL c´est toi ?.. C´est Jean... Jean Tanrien... on est venu te sauver... »

Deivon était presque tétanisé, mais il ne voulait pas le montrer. Il restait caché, dos à la colonne sud, près à attaquer si un ennemi franchissait la ligne tracée par les deux braseros les plus au sud. Bien sur il restait à l'écoute de la réaction de ses compagnons pour savoir si c'était effectivement un ennemi ou pas.

Jet d´attaque (1D20+3) => [16] + 3 = 19
Jet de dégâts arbalète légère (1D8) => [4] = 4

Ursion se déplaça pour placer la fosse entre lui et le monstre (vers E7) puis il tendit un bras dans la direction du piédestal de la statue manquante, de la tente et du carnage et demanda « C´est toi qui les as tués ? ». Il fallait certes se débarrasser de ce machin-truc Graul, mais il fallait également avoir des réponses !

Si l'ogrillon continuait le combat plutôt que de s'expliquer, il incanterait un sort pour attirer sur ses compagnons et lui les faveurs de Sarenraé. (Bénédiction préparée)