Allister avait laissé Andreï ouvrir la discussion. Dans sa tenue étincelante aux armes de la baronnie, celui-ci semblait convaincu de ses dires. Et le barde pensait qu'il aurait eu du mal à faire mieux que lui.

Mais la réaction de la vieille femme montra que celle-ci ne s'était pas laissée impressionnée. Pire, elle semblait encore plus sûre de son fait. Et puisqu'il s'agissait d'un lieu saint, Allister chercha à voir si ces traces de sacralité étaient revenues. Selon ses souvenirs, il n'en avait trouvé aucun lorsqu'ils avaient éliminé la troupe du Seingenur-Cerf. Et s'il trouvait quelque chose, il réfléchissait à qui ses femmes étaient dévouées.

Dans le même temps, il prit à son tour la parole. Il lui semblait urgent de déminer une situation qui risquait de dégénérer d'un instant à l'autre. Peut-être que finalement, ces femmes n'étaient pas de mauvaises voisines. « Nous ne sommes pas venus en ennemis. Mais pour la sécurité de tous ceux qui sont ou seront amenés à cheminer par ici, nous devons nous assurer que les âmes des corps qui ont été enterrés alentours trouvent enfin le repos et le chemin de l'Ossuaire de Pharasma. Peut-être pourrions-nous agir de concert pour rendre les environs plus sûrs ? »



S'il trouve quelque chose, Allister utilise sa compétence Maître du savoir pour faire 20 en Connaissances (Religion) pour un total de 24

Modifié par un utilisateur samedi 4 mai 2013 12:17:33(UTC)  | Raison: Non indiquée

La femme croisa les bras et réfléchit quelques secondes avant de répondre à Allister. Finalement, elle dit « Nous n'avons pas besoin de votre aide. Ceux qui sont enterrés ici veillent sur nous et ne présentent aucun danger pour ceux qui ne nous veulent pas de mal. »

Interpellé par la remarque d'Erwanez quelques secondes plus tôt, Allister observa la scène plus attentivement et aperçut un symbole peint dans la cour intérieure du fortin, une sorte de cercle rouge — un œil — placé au centre la paume d'une main. Le Baron reconnut immédiatement le symbole de Gyronna. Visiblement, le clergé de cette dernière avait réinvesti les lieux et s'était réapproprié l'ancien monastère déchu.

« Non, on ne peut pas... » laissa échapper Erwanez aux propos d'Andreï. Puis, la prêtresse regarda Allister car bien que prête à parler aux sœurs de Gyronna à l'instant, elle ne souhaitait pas imposer son choix si aucun de ses compagnons, et encore moins le baron d'Aë, ne le voulait.

Bien que souvent en désaccord avec Andreï, cette fois-ci Erwanez ne put qu'acquiesçait aux propos du guerrier. Lorsqu'il eut fini de parler, elle continua, « Je suis d'accord. Les sœurs de Gyronna sont ou seront fatalement une menace pour notre communauté. Nous ne pouvons les laisser s'installer et s'organiser jusqu'à devenir un danger dont nous aurons toutes les peines à venir à bout. Je pense que nous n'avons pas d'autre choix que de leur demander de quitter les lieux... Mais j'ai bien peur que nous ayons rien d'autre à leur proposer sans risquer la vie des colons d'Aë et que même si nous avions un autre lieu à leur proposer, elles le refuseraient de toute manière. J'ai bien peur qu'une solution pacifique soit impossible avec elles, mais nous nous devons quand même d'essayer... ces lieux ont déjà vu assez de sang couler. »

Modifié par un utilisateur mardi 14 mai 2013 20:48:59(UTC)  | Raison: Non indiquée

Comme à son habitude, Allister avait laissé ses compagnons donner leur point de vue. Il avait presque toutes les cartes en main pour prendre une décision. Et celle qui s'imposait à lui ne lui plaisait pas... Mais, il le savait, il n'y aurait sûrement pas d'autre choix. Après une longue réflexion, il prit à son tour la parole.

« Mes amis, nous allons demander à cette congrégation de quitter les lieux... Leur présence est en effet trop dangereuse - tant physiquement que spirituellement - pour Aë. Et comme je suppose qu'elles n'accepterons pas de partir, nous devrons nous préparer à les combattre lorsque le moment sera venu. Je me résigne à cette extrémité même si je préfèrerai de loin que tout se déroule dans le calme. Et pour que nous puissions réussir dans cette entreprise, nous devrons connaître nos adversaires dans les moindres détails : leur nombre, leurs forces, leurs faiblesses et leurs habitudes... Plus nous en saurons, plus il nous sera facile de réagir... Evan, Lala, je compte principalement sur votre discrétion pour nous en dire un peu plus à leur sujet. En fonction de vos retours, nous pourrons mettre en place une stratégie qui nous permettra d'éliminer cette menace... qui, je vous le rappelle, ne reste que potentielle... »

Aelaendlara réfléchit quelques instants avant de répondre

« Est ce qu'il n'y a pas un risque qu'elles ne soupçonnent notre présence si l'une d'elle passe prés de la zone de silence lors de notre présence dans le fortin? »

Andreï était resté un peu retrait, il s'avança en regardant la demi-elfe : «  Erwanez a déjà été vu par ces femmes, mais toi non. Tu pourrais rentrer dans leur communauté. Comment avoir de meilleur information que de l'intérieur. Je sais c'est très dangereux, et je comprendrais que tu refuses.
Mais si tu acceptes nous pourrions mettre des vigies dans le coin et au moindre problème, ils nous informeraient. Et nous viendrons à ton secours, si besoin. Autrement quand tu auras assez d'info, cela nous permettrais de trouver une stratégie pour les combattre. Mais la première chose à faire te de leur envoyer un messager avec l'ordre à la responsable de venir à Pont-Epine pour parler au Baron. A leur réponse cela nous ferras déjà une idée, s'il faudra utiliser la force ou pas.  »

Comme la plupart des choses qui concernaient les sœurs de Gyronna — c'est ainsi qu'on appelait ces femmes rejetées par la société qui s'adonnaient à la vénération de la Guenaude en Colère —, les détails étaient plutôt mal connus. Toutefois, Erwanez raisonna que, comme ce culte avait plutôt l'habitude d'agir dans l'ombre et de détruire leurs ennemis en les montant les uns contre les autres, il y avait fort à parier que les cérémonies se déroulaient dans l'obscurité. C'était, tout du moins, une symbolique assez cohérente avec la doctrine de Gyronna.

La prêtresse se doutait également que les adoratrices de Gyronna infiltrées dans les villes devaient se rassembler plutôt la nuit, à l'abri des regards indiscrets, pour comploter, organiser leurs actions et vénérer leur déesse. Mais en allait-il de même pour celles qui ne cachaient pas leur religion, comme les sœurs installées dans l'ancien fortin ? Erwanez ne pouvait offrir à ses compagnons que des conjectures et des déductions basées sur ce qui lui semblait le plus probable.

Erwanez se doutait également que, dans un combat loyal et ouvert, les sœurs de Gyronna ne devaient pas présenter de grands dangers : leur force résidait dans les actions discrètes menées depuis les coulisses plutôt que dans les démonstrations guerrières. Selon elle, il serait relativement facile d'éliminer les occupantes du fortin par la force… mais une démonstration de force serait sans aucun doute suivie de répliques assassines du type de celles dans lequel le culte de Gyronna excellait.