Andreï resta avec les deux femmes, il se demandait comment un groupe de femme pouvait être aussi dangereuse, il n'avait pas vu d'arme, peut-être que c'était des magiciennes puissante. Dans tout les cas, il allait observer avec intérêt le fortin, car s'il devait attaquer, la connaissance de leur ennemi serait primordial.

« Il ne serait pas intéressant d'intercepter les femmes qui viennent au fortin, pour les convaincre de ne pas parler à ces femmes?  »

Allister était revenu à Pont-Epine avec la ferme intention de mettre hors-la-loi les servantes de Gyronna et ainsi d'assumer légalement une intervention qu'il savait risqué. Mais une fois arrivé, il n'était plus très sûr de la manière dont cela pourrait être mis en place. Jusqu'à présent, le baron n'avait rien de particulier à reprocher aux prêtresses de Gyronna et aucun problème n'avait semblé se faire jour ni dans la capitale, ni dans les campagnes alentours. Le jeune homme avait toujours la volonté d'agir contre celles qui risquaient de s'opposer aux désirs d'Erastil en mettant en danger de respectables familles. Mais il ne savait pas par quel bout commencer. Et la petite enquête d'Evan n'avait pas apporté beaucoup d'eau à leur moulin.

S'ils ne trouvaient pas rapidement un angle d'attaque, les Soeurs de Gyronna pourraient invoquer leur bon droit sans que personne n'y trouve rien à redire. Et les éliminer purement et simplement reviendrait, aux yeux de leurs adeptes - et même de ceux qui ne les suivaient pas - à un abus de pouvoir, mettant le doute dans les esprits sur les capacité du gouvernement à prendre de bonnes décisions.

C'est alors qu'Evan eut l'idée de mettre à contribution la jeune halfeline qu'il côtoyait. L'idée en tant que telle n'était pas forcément mauvaise, mais le baron espérait que son espion ne mettrait pas en danger la vie de son amie de coeur... « J'espère que tu sais ce que tu fais et que ton amie est bien consciente des dangers qu'elle va affronter dans cette entreprise. Je ne souhaite pas que tu mettes ton histoire en péril pour des femmes qui n'en valent pas la peine... »

Alors qu'Évan et Allister discutaient de la possibilité de mettre en scène une dispute suite à laquelle la jeune fiancée du halfling pourrait tenter de prendre contact avec les Gyronniennes, Gaëlan, quant à lui, rejoignit plutôt son bureau et se plongea dans les règles et les lois en vigueur dans la région. Il n'y avait encore aucun système légal en place à Pont-Épine et tout restait à faire… mais sans doute tout cela serait-il beaucoup plus facile non seulement à mettre en place mais aussi à faire accepter si le corpus de lois se basait sur les coutumes des Royaumes fluviaux.

C'est donc tout naturellement que le demi-orque s'intéressa aux lois générales des Royaumes fluviaux qu'on surnommait généralement les "Libertés fluviales", tout en gardant en tête son objectif principal : pouvoir débarrasser le royaume du culte de Gyronna.

Ses premières recherches le menèrent à un obstacle plutôt qu'à une solution. Une des lois fluviales s'énonçait "Libre de parler, libre de vivre" et signifiait que tout le monde était libre de parler et de vivre de la manière dont il l'entendait. C'était là une loi tout naturellement née du fait que les Royaumes fluviaux servaient de refuge à de nombreux exilés, hors-la-loi et esclaves en quête de liberté. Ainsi, les gens avaient pour habitude de parler librement, de dire ce qu'ils pensaient et de vivre de la manière dont ils voulaient.

Le bémol était naturellement que, si chacun était libre de dire le fond de sa pensée, cela ne prémunissait personne contre les conséquences de ces dires. Bien sûr, vous aviez le droit de critiquer les dirigeants en place ou n'importe quelle autre figure d'autorité… mais ces derniers avaient également le pouvoir de répondre, verbalement ou de manière plus expéditive.

Selon Gaëlan, il était donc difficile d'interdire purement et simplement le culte de Gyronna : il fallait le faire de manière plus indirecte… C'est alors que le demi-orque porta son attention vers deux autres libertés fluviales : celle qui indiquait "Ceux qui ne tiennent pas parole meurent", révélant toute l'importance accordée à la parole donnée, et celle qui disait "Les routes sont ouvertes, les rivières sont ouvertes" et préconisait une liberté de voyager totale.

Réunissant toutes ces lois en une, le demi-orque réalisa une construction juridique qui lui sembla tenir la route… La liberté de voyager était garantie, mais pas forcément la liberté de s'établir. Ainsi, le gouvernement pouvait imposer à tous ceux qui voulaient s'établir en Äé de prêter un serment qui ferait d'eux des citoyens de l'Äé. Chacun aurait le choix de prêter ou non ce serment mais seuls ceux qui choisiraient de le faire pourraient rester en Äé ; les autres devraient utiliser la liberté de voyage et quitter le territoire.

À partir de là, il était tout à fait concevable d'inclure dans le serment en question une renonciation à la vénération de Gyronna, voire même à tout contact avec les serviteurs de la déesse. Pour compléter le système légal, il fallait encore prévoir des punitions pour ceux qui rompraient le serment, et sans doute faudrait-il en concevoir soigneusement les paroles… mais Gaëlan détenait sans doute là une parfaite astuce pour aboutir à ses fins : un système à la fois irréprochable d'un point de vue légal et solide grâce au poids des Libertés fluviales et à l'importance accordée aux serments.

Les recherches de Gaëlan et les réflexions d'Évan et d'Allister leur avait pris la majeure partie du reste de la journée. C'est avec de nombreuses questions et incertitudes qu'ils allèrent se coucher dans les douillets lits de la Grande Maison de Pont-Épine.

Au même moment, ceux qui étaient restés près du fortin se relayaient pour assurer une surveillance même pendant la nuit.

D'un côté comme de l'autre, la nuit se déroula sans problème…

Au petit matin, Aelaendlara, Erwanez et Andréï partagèrent un bol de thé fort pour se départir de la lassitude de la nuit. Puis l'un d'entre eux repartit vers le poste d'observation pour examiner les allers et les venues au fortin.

À l'aube, il y avait fort à parier que personne ne rendrait visite aux "sœurs de Gyronna". Par contre, les observateurs remarquèrent un volatile noir qui se dirigeait en ligne droite vers le fortin… ce n'était pas le seul oiseau des environs mais la plupart d'entre eux évitaient la colline sur laquelle se dressait le fortin, comme s'ils ressentaient ce lieu comme hanté (ou peut-être était-ce tout simplement l'odeur persistante de l'ours-hibou qui les maintenait à l'écart).

Hors, l'oiseau en question, lui, avait foncé directement sur le fortin. Une petite demi-heure plus tard, il s'était envolé à nouveau et était reparti vers le nord.

« Il y a peut être mieux à faire » dit Aelaendlara en se tournant vers Neige. Puis elle commanda en montrant le point dans le ciel « Oiseau! Suivre! »


Puis elle attendit pour voir la réaction de Neige.

Modifié par un utilisateur jeudi 13 juin 2013 14:15:39(UTC)  | Raison: Non indiquée

Neige était parti comme une flèche au commandement, mais visiblement l'oiseau semblait plus rapide et elle serait sans doute de retour dans quelques instant.

Aelaendlara essaya cependant de se repérer pour essayer de determiner la direction qu'avait prise le volatile.

Après avoir rassuré Neige sur ce qu'elle ne lui en voulait pas de ne pas avoir accompli sa mission, Aelaendlara fit part de ses conclusion à ses compagnons « Nous pouvons maintenant être certain que le culte est implanté à Pont-Épine et donc que sa destruction dans le fortin ne suffira pas à le chasser d'Aë. »

« Il est même probable que cela entraine des tentatives du culte à l'encontre du gouvernement. Il serait sage d'en prévenir mon cousin pour qu'il sache quels dangers les guètes et qu'il y a communication du fortin vers la capitale. »

Ce soir-là, Évan en avait eu assez de faire des ronds de jambes et des allusions alambiquées pour obtenir des informations sur un culte qui se déployait si bien dans les ténèbres.

Il alla chercher Suri, son père lui refusa d'abord d'entrer dans sa chaumière, mais La Gerboise sut se montrer persuasif et responsable. Il prétexta sa dernière absence pour avoir le droit de saluer sa moitié. Lorsque cette dernière arriva, il ne savait pas s'il devait tout avouer ... des étincelles crépitèrent sur sa tignasse hirsute, et il s'excusa du grésillement, honteux.

La jeune halfeline s'approcha pour le serrer dans ses bras sous l’œil inquisiteur de son père.
A ce moment là, il lui souffla quelques mots
« le pont... tout à l'heure... »

Puis voyant qu'il ne pourrait décemment plus rester, il prit congé poliment, et s'en alla, anxieux dans la nuit.

Il parcourut une bonne distance dans les rues vides et s'éloigna du centre du bourg. Il arriva près d'un petit pont sur lequel, il avait l'habitude de s'asseoir avec Suri.

Grimpant sur le parapet, il finit par s'asseoir, balançant ses jambes dans le vide, soupirant en regardant le ciel étoilé, puis la direction du Fortin du Seigneur-Cerf.

Ils reçurent des nouvelles de Pont-Epine, où Gaelan avait du bon travail juridique. Ils étaient temps pour eux de reprendre possession du fortin.
Andreï laissa Erwanez et Aelaendlara sur place et chevaucha vers la ville.
Une fois sur place, il fit son rapport au baron sur le fait que les filles de Gyronna communiqué avec des personnes en ville, à l'aide d'un corbeau.
Qu'il était temps de mettre fin à cette menace.
Il sélectionna cinq à six hommes qu'il avait apprit à connaître, pendant l'hiver lui expliqua qu'ils allaient récupérer un fortin vers le grand lac au sud de Pont-Epine.
Il demanda à Miles de se renseigner pour savoir si des femmes avaient posé des problèmes dans la communauté.
Demanda à Evan et Galean s'il voulait venir avec lui, le Baron semblait trop occupé.
Et la petite troupe partit le lendemain matin.