Une partie des gardes alla se placer autour d'un des convois pendant que les prêtres qui accompagnaient le chariot dégageaient la bâche qui recouvrait la précieuse cargaison et se préparaient à effectuer la distribution. Grau monta sur le bord du chariot et prit la parole, plaçant ses mains autour de sa bouche pour faire porter le son de sa voix.

« Citoyens de Korvosa, prenez place devant le convoi en formant deux files… et, surtout, restez calmes. Nous avons suffisamment de cure pour tout le monde. » lança-t-il avant de redescendre au niveau de la rue en maugréant à voix basse « Au moins, pour tout le monde dans ce quartier… ».

Puis les Korvosiens prirent place devant le convoi et la distribution commença…

Pendant ce temps-là, un des chariots s'engagea dans la rue qui menait vers l'ouest, en direction de la Pyramide qu'on voyait en arrière-plan des immeubles et sur laquelle trônait Château-Korvosa. Un autre chariot se préparait à partir vers l'est et le district de la Rive Sud. Les deux derniers, quant à eux, s'avancèrent vers un autre chemin menant vers le sud-ouest.

Grau s'avança vers les aventuriers et leur demanda « Vous comptez continuer à suivre l'un des convois ? Vous avez déjà choisi lequel ? »

Arlandeth regarda la foule se rassembler. Elle était relativement disciplinée et il jugea qu'il n'y aurait pas de problème avec elle concernant la distribution. Cependant, il remarqua que le sergent Grau les questionnait avec une certaine arrière pensée qu'il voulait clarifier.

« Pas encore, sergent. Malgré tout, il me semble que quelque chose vous préoccupe. Depuis tout à l'heure vous semblez soucieux, seriez vous au courant de quelque chose qu'on ignore ? Les convois seraient-ils menacés ? Un pressentiment peut-être ? »

Il regarda le sergent droit dans les yeux cherchant à percer son humeur tout en essayant de le mettre en confiance.

Depuis le départ de la pêcherie, l’inquisiteur n’avait pas décroché un mot. Peut-être trop concentré, ou alors le repas du soir qui ne passait pas très bien.
Quoi qu’il en soit il se retrouva sur la place avec un début de distribution de l'antidote qui commençait. Alors que d’autres chariots allaient continuer leur chemin, la question se posait des quels suivre.

Mais personne ne semblait se décider, surtout que ce serait que pur hasard d’aller vers celui qui aurait un souci !! Il fallait donc se décider voir se diviser comme le suggérait le chaman!

« Très bien, je vais filer vers l’ouest, je ne sais pas quel code nous pouvons établir pour qu’on puisse se venir en aide, y a-t-il un de vous qui aurait une corne, ou à moins qu’on ne convienne d’un cris ?? »

Grau se retourna vers Kar'Uz et rétorqua « Oui, c'est plutôt facile à dire… mais rien ne nous dit combien de temps ceux qui n'ont pas encore reçu de cure devront attendre, et combien de morts il y aura entre temps. Et, comme par hasard, ce sont les pauvres et les étrangers de la Pointe Nord et les Varisiens du Camp des voleurs qui passent en second lieu. »

Puis il s'interrompit et prit un air relativement surpris, comme s'il était étonné par ses propres paroles ou peut-être comme s'il venait de se rendre compte qu'il parlait d'une sorte de racisme korvosien avec l'interlocuteur qui était sans doute le membre du groupe qui connaissait ce racisme mieux qui tous les autres.

« C'est juste que… » commença-t-il avant de soupirer. « Vous avez raison, Kar'Uz… la Maréchale a sans aucun doute dû faire un choix et, peut-être que c'était le plus logique. » conclut-il avant de hocher la tête en signe d'assentiment. Visiblement, le ton et la prestance du chamane shoanti avaient fait mouche.

« Bon… » reprit-il. « J'ai une escouade qui va escorter le chariot qui part vers la Pyramide. Il reste deux autres convois : l'un vers la Rive Est et l'autre le théâtre ; dix gardes accompagneront chacun d'eux. Je pense qu'il vaut mieux qu'on se répartisse entre les deux convois ? Puis, si vous voulez, en fin de journée, on se retrouve près de la Pyramide pour écouter le discours royal ? Enfin... si on parvient à être suffisamment près pour entendre. »

Les deux convois quittèrent le Marché d'Or, l'un vers l'est et l'autre vers l'ouest. Comme auparavant, les gardes se placèrent tout autour des chariots et, le long du trajet, d'autres petits groupes de gardes vinrent rejoindre l'escorte. Contrairement à ce que certains des aventuriers craignaient, aucune attaque ne survint ni pendant le trajet ni pendant la distribution.

Les gardes durent intervenir deux ou trois fois pour éviter des bousculades trop importantes mais leur présence en masse, ainsi que la présence des aventuriers, suffirent à faire régner un certain ordre.

La distribution prit trois bonnes heures… mais il ne fallut pas attendre la fin de celle-ci pour en voir les effets. Certaines personnes, rassurées par l'existence d'une cure, s'étaient déjà remises à sortir dans les rues ; quelques marchands des plus entreprenants s'étaient même postés à proximité des lieux de distribution pour vendre leurs produits à la criée.

Korvosa reprenait-elle vie, enfin débarrassée du Voile Sanglant ?

Arlandeth écouta attentivement la conversation entre le sergent et le prêtre. La demande du sergent était selon lui tout à fait légitime. Après tout, tôt ou tard tout le monde serait soigné. Que cela soit un peu plus tôt ou un peu plus tard importait peu en somme. Il s'approcha et intervint en faveur du sergent.

« L'archi-banquier interdirait de soigner quelqu'un ? Vous êtes vraiment sûr de ce que vous avancez ? J'ose espérer qu'il n'existe pas une liste noire concernant la distribution de l'antidote. Il a été conçu pour tous les habitants de la ville. Je me demande quel effet cela aurait sur la foi des adeptes d'Abadar, si on apprenait qu'il existe une classe de privilégiés concernant le traitement. De plus, je vois qu'il reste des doses non utilisées pour ce quartier. Elles sont donc sensées avoir été utilisées n'est ce pas ? »

Théobald n'était pas resté tranquille de toute la matinée, et maintenant que la distribution était quasiment terminée, il allait enfin se relâcher quand il entendit la requête du sergent.

Il laissa également Arlandeth répondre, mais voyant que les prêtres étaient encore hésitant, il se rapprocha.
« Ou la question de savoir s'il importe plus de faire du bénéfice à court terme en revendant le peu de surplus d'antidote à un bon prix, ou si on les distribue gratuitement en imaginant que les personnes que cela aura sauvé, rempliront le temps de leur longue vie, les caisses de l'archi-banquier??

Et vu le nombre d'antidote distribué ce matin gratuitement, je pense que votre Archi-banquier à fait son choix!!! Vous ne pensez pas??

A moins que vous même, » il désigna les prêtres de son doigt, « ne vouliez les garder pour vous, dans ce cas, ma théorie ne ce justifie plus!!! »

Modifié par un utilisateur mardi 2 juillet 2013 13:28:51(UTC)  | Raison: Non indiquée

Grau partit donc en direction du camp des voleurs pour amener les potions à sa nièce et à sa mère pendant que les aventuriers prenaient le chemin de la rue Lancet, le petit appartement où Zellara et son fils avaient vécu. Les sentiments du groupe étaient partagés : tantôt rassurés par le fait que la distribution s'était bien déroulée, tantôt intrigués par les présages dont le chamane-corbeau avait fait part au matin, tantôt curieux de savoir comment la Reine allait bien pouvoir présenter la chose lors de son discours…

Ils eurent à peine le temps de se rafraîchir et de se reposer quelques minutes que Grau frappait à la porte : le sergent avait visiblement fait vite pour ne pas les faire attendre trop longtemps. Ensemble, le groupe prit la direction de la Pyramide. Peau-de-Pierre avait déjà entendu parler de cet immense symbole de la présence de Shoantis sur ces terres. La Pyramide, qui avait été considérée comme un lieu sacré par son peuple et défendue pendant de nombreuses années contre les envahisseurs chélaxiens avait finalement servi de stèle au château que les Chélaxiens avaient fait construire sur place.

Contrairement à ce qu'ils avaient pu apercevoir la veille et les jours avant, les rues de Korvosa n'étaient plus aussi désertes. Ils avaient déjà pu le constater un peu plus tôt : la distribution avait fait son effet, non seulement au niveau physique, mais aussi au niveau moral. La plupart des gens qu'ils croisaient se dirigeaient eux aussi dans la direction de la Pyramide pour assister au discours de la Reine, sans doute dans l'espoir d'être rassurés quant à l'avenir de leur ville et à leur propre avenir.

Les rampes d'accès à la Pyramide étaient noires de monde, de sorte que le groupe dut se contenter de rester au niveau des rues qui menaient vers celles-ci, à une petite centaine de mètres de l'estrade qui avait été mise en place pour accueillir la Reine et les hauts dignitaires de la ville. Sur cette estrade, plusieurs places étaient déjà occupées. Grau pointa du doigt « Regardez, la Maréchale est déjà là, ainsi que le commandant Endrin de la Zibeline. »

Les aventuriers purent reconnaître la Maréchale, qu'ils avaient rencontrée la veille, ainsi que l'homme avec lequel elle avait eu une conversation des plus agitées. C'était les deux seules personnes à porter un uniforme mais, à côté d'eux se trouvaient plusieurs individus en habits de nobles. « Les représentants des familles nobles de Korvosa, ainsi que les hauts-arbitres. » précisa Grau. À Korvosa, les hauts-arbitres étaient les juges supérieurs, chargés de l'application des lois. « Vous voyez ces deux sièges vides, celui près du commandant Endrin et celui chez les nobles ? Sans doute des places laissées pour le Sénéchal, qui a disparu, et pour la famille Arkona. Mais, comme le premier est disparu et que les seconds sont coincés dans le Vieux Korvosa en quarantine… Ceci dit, je ne m'inquiéterais pas trop pour les Arkonas ; je suis certain que, même s'ils sont coincés là-bas, ils vivent bien mieux que la plupart des habitants de l'île d'Endrin ! » nota Grau.

Après quelques dizaines de minutes d'attente, deux coups de gong se firent entendre, ce qui fit taire la plupart des langues et tourner toutes les têtes vers l'estrade. Une porte située à l'arrière de l'estrade s'ouvrit et la Reine Iléosa apparut. Elle portait une longue robe verte et jaune rehaussée de nombreuses décorations et une couronne. Elle s'avança de quelques pas, suivie de près par deux individus. Le premier de ces individus était un mage obèse portant une robe aux couleurs de l'Acadamae, la célèbre école de magie de Korvosa, et le second était une femme portant l'armure des Vierges Grises. Malgré la distance, Grau ne manqua pas de la reconnaître… « Sabina Merrin ».

La Reine s'arrêta et prit quelques secondes pour observer la foule, puis elle se retourna vers le magicien et lui fit un signe. Ce dernier inclina la tête en un signe de respect puis il s'avança aux côtés de la Reine et se mit à incanter. Après quelques secondes, il tendit la main et claqua des doigts. Le claquement de doigts se fit entendre partout autour de la Pyramide, le son répercuté par magie vers les oreilles de toute l'assemblée. Satisfait, il se tourna vers la Reine et inclina à nouveau la tête avant de regagner sa place derrière la souveraine.

C'est alors qu'Iléosa s'avança d'un pas et commença son discours, sa voix forte et claire portée par le sort du magicien. « Citoyens et citoyennes de Korvosa, c'est votre Reine qui vous parle. Aujourd'hui est un jour de réjouissance et de changement pour Korvosa. Le terrible phage de Vorel, ce fléau qui a touché notre bonne ville et a coûté la vie à bon nombre de ses citoyens, a été vaincu ! »

« Cette victoire n'a pas été sans coût, cependant. Le bon docteur Devaulus, venu tout spécialement de notre patrie pour nous venir en aide, l'a payée de sa vie. Mais grâce à son sacrifice, et aux efforts de ceux qui ont juré de protéger notre ville, nous en sommes sortis vainqueurs et plus forts encore ! »

« Les épreuves que nous avons subies ces derniers jours ont prouvé la valeur de certains défenseurs mais elles ont également affaibli les rangs de certains des corps qui défendent Korvosa. Il nous faut en tirer des leçons et prendre les décisions qui s'imposent en gardant le bien-être de notre ville comme objectif principal. »

Profitant de quelques secondes de silence pour laisser ses paroles faire leur effet, la Reine se retourne vers le magicien et lui fait signe de faire un en avant. « Aussi, pour nous assurer un futur des plus prospère, plusieurs changements sont nécessaires. Tout d'abord, mon conseiller Togomor, mage renommé de l'Acadamae, a accepté de prendre en charge les responsabilités attachées au poste de Sénéchal de Château-Korvosa. »

Se retournant de l'autre côté, elle fait signe à Sabina Merrin de s'avancer à son tour. Le bruit de l'armure métallique de la combattante se fait, lui aussi, entendre dans tous les recoins autour de la Pyramide, amplifié par le sort de Togomor. « Et en récompense des efforts des Vierges Grises qui ont permis de nous débarrasser du fléau, j'accorde à Sabina Merrin le titre de Général de Korvosa, responsable en chef de toutes les forces de défenses de la ville. »

« Ces modifications en appellent d'autres. » continue la Reine, se retournant maintenant vers l'endroit où sont assis la Maréchale Croft et le Commandant Endrin. Même s'il est difficile d'en juger avec certitude à cause de la distance, la première semble calme, mais sans doute n'est-ce qu'une apparence. Le second, quant à lui, semble avoir toutes les peines du monde à se contenir et à rester assis.

« La Garde de Korvosa, ayant prouvé sa bravoure au cours de cette crise, mais ayant également vu ses rangs fortement diminués, continuera d'exister comme un corps placé sous l'autorité des Vierges Grises. Quant à la Compagnie de la Zibeline, réduite quasiment à néant par le phage de Vorel, elle sera dissoute. Les quelques membres restants seront intégrés dans la Garde, qui reste sous le commandement de la Maréchale Kressida Croft. Le Commandant Endrin est donc démis de ses fonctions dès à présent. »

Alors qu'un murmure d'exclamations de surprise se répand dans la foule, la Reine poursuit en demandant au Commandant de lui remettre son badge, mais ses paroles — malgré le sort de Togomor — sont quasiment noyées dans le brouhaha.

Avec toutes les peines du monde, c'est un Commandant Endrin extrêmement nerveux, tremblant, et rouge qui se lève. Il doit s'y reprendre à trois fois pour décrocher le badge qui orne sa poitrine. Mais, au lieu de le tendre à la Reine, il le lui lance en plein visage, la touchant à la joue. Et, instantanément, le silence se fait à nouveau dans la foule. Sur l'estrade, tout comme dans l'assemblée, tout le monde semble trop choqué pour réagir. C'est comme une seconde de paralysie qui semble durer éternellement…

Puis le silence est brisé par la voix du Commandant Endrin qui lance « Votre reigne de honte prend fin dès maintenant ! Par ce geste, je rend à Korvosa la liberté qu'elle mérite ! ». En un clin d'œil, le Commandant Endrin se saisit de son arbalète, la met à niveau, et vise le visage de la Reine.

Les aventuriers sont trop loin pour percevoir le mouvement du doigt du Commandant qui enfonce la gâchette… mais le bruit du ressort d'arbalète qui se relâche et propulse le carreau droit vers l'œil de la Reine, lui, se fait entendre comme en écho partout à travers l'assemblée silencieuse.

La suite demain ?

Abbaër ne voyait pas grand chose et même rien du tout, il avait bien tenté de se percher quelque part mais s'il avait voulu mieux voir il aurait du s'éloigner du groupe. Au milieu des gens de grande taille il ne pouvait qu'écouter et reconnu le claquement caractéristique d'une arbalète dont l'écho s'était répercuté sur les murs des plus hautes bâtisses. Tout le monde semblait retenir son souffle même si des exclamations de surprise commençaient à se faire entendre ici et là. De leur côté Uktar avait rompu le silence mais restait interloqué. Le nain avait bien sûr compris que le commandant de la zibeline avait tiré sur la reine. Il vit ensuite l'inquisiteur se concentrer comme il l'avait souvent fait pour percer à jour les mensonges de leurs ennemis. A cette distance il y avait peu de chance d'arriver à quelque chose à moins que ses pouvoirs ne dépassaient largement l'estimation du roublard mais Abbaër comprit qu'il voulait vérifier si cela n'était pas une mise en scène...

Les ennemis du peuple étaient capables de tout et le nain avait toujours pensé que cette reine vénale qui semblait sotte au possible lorsqu'elle était arrivé à Korvosa pour épouser Eodred devait être manipulée et ne pouvait pas seule avoir fomenté tout cela. Ses alliés n'avaient peut-être plus besoin d'elle maintenant et n'avait pas offert la protection nécessaire pour la protéger lors d'un tel évènement. Peut-être même avaient-ils exploité la colère de Marcus Endrin pour le pousser à agir ! Il se débarrassait du même coup de l'inutile Iléosa et du commandant de la compagnie du sable qui paierai son acte sacrificiel de sa tête. Tout cela justifierait par la même occasion les dernières mesures prises car on ne pouvait pas aller contre les dernières volontés d'une reine défunte.

Abbaër essaya de se redresser sur la pointe des pieds pour tenter de percevoir quelque chose mais c'était maintenant chose vaine avec les gens qui de surcroit devaient commencer à s'agiter devant lui. Il ne verrait pas plus se fameux Togomor, les puissants mages de Academae étaient restés bien discrets et même trop discrets pour le nain depuis la mort du roi et c'était là, la première apparition officielle et peut-être donc le vrai visage de leur ennemi... Ne pouvant voir la scène principale, il regarda sur les toits des bâtiments, il espérait voir Black Jack comme à la dernière intervention de la reine pour ajouter à cette scène une dernière carte à jouer !

• Test de perception : 1d20+11 donne [9] + 11 = 20

Encore sous le choc des évènements, Arlandeth eut un frisson qui lui parcourra le dos quand il vit avec horreur le commandant mourir sous ses yeux. La mort du commandant était une chose horrible en soit, mais ce fut plus la manière spectaculaire et morbide de cette mort qui le choqua. Cela et le fait que la reine aurait du mourir aussi. Il retourna la scène plus d'une dizaine de fois dans sa tête sans vraiment comprendre comment elle avait pu s'en sortir. Il était certain d'avoir vu le carreau s'enfoncer dans son crâne et d'un geste anodin le retirer comme si de rien n'était. Une seule question lui venait en tête systématiquement : comment avait-elle fait ?

« La guerre est déclarée on dirait bien. Pour le moment nous sommes les moins forts. Mais il n'est pas difficile de comprendre que la reine est d'une puissance insoupçonnée. D'une seule main elle l'a tué. Et comme si cela ne suffisait pas, elle a un allié tout aussi puissant. Je crains le pire pour Korvosa, des temps sombres et maudits vont s'abattre sur nous. Pour la première fois, le soleil disparait au profit de l'ombre et cela n'est pas de bonne augure. J'ai du mal à le dire mais, je crois que nous avons perdu la ville. Mais ce n'est qu'une bataille, la guerre ne fait que commencer. »

Il regarda tour à tour ses compagnons pour observer dans quel état ils se trouvaient. Car peut-être que certains allaient avoir besoin d'un peu plus de réconfort que d'autres.

« Quel idiot!! »
Les mots lui avaient échappé, mais c'était plus fort que lui! Il avait apprécié le commandant par sa détermination, mais celui ci venait de prouver qu'il n'aurait pas eu les bonnes idées pour tenir un front dans l'ombre. Et du coup Théobald redirigea son regard vers la maréchal, peut être avait elle raison, mais comment, maintenant pourrait elle continuer sa lutte pour le peuple de Korvosa??

L'inquisiteur le regard dur, tenta de ne laisser paraitre aucune émotion, même si la stupidité du commandant et la haine qui se renforçait vis à vis de la reine, le faisait bouillir intérieurement. Il se tourna vers ses compagnons qui, à son gout parlait trop!!
« Chut! Taisez vous!! »

Puis tourna les talons, « j'ai plus rien à faire ici, je rentre!! »

L'inquisiteur ne regarda pas si ses compagnons le suivaient ou pas, il prit la direction de la pêcherie.
Il ne savait pas encore quoi pensée, était ce la reine qui était derrière tout cela, est ce qu'elle n'était qu'un pantin qu'on utilisait pour son charisme?? Si ce n'était pas elle, qui pouvait reste suffisamment dans l'ombre et tirer les ficelles sans que personne n'ai des soupçons??
Il ne savait pas ce qu'il allait faire, mais une chose était sur, s'il avait pu avoir des remords par rapport à la justice qu'il avait rendu par lui même, à ce moment il n'en n'avait plus aucun et se félicitait même d'avoir exécuté les sentences, cela faisait d'autant moins de potentiel ennemis!!!