Abbaër arriva dans le quartier des varisiens en arrivant devant la petite maison, il vit dans un petit près carré que les équidés que les aventuriers avaient laissés à la famille de Grau étaient toujours là ! Kar'Uz n'était donc pas parti. Après avoir frappé à la porte le nain appris que les deux shoantis n'avaient pas su se décider à partir et qu'ils devaient traîner dans le coin et certainement là où ceux de son clan établissaient leur campement de tentes. Abbaër ne traîna pas à échanger des politesses et se remit de suite en route regardant juste si Grau était là et promettant de revenir dans très peu de temps.

Il n'y avait plus grand monde à trouver chez les shoantis et donc en deux temps trois mouvements il aurait reformé le groupe. En espérant qu'Arlandeth n'ait pas changé d'avis pour dormir au temple et que Théobald n'ait pas fait de folie en essayant de récupérer le corps de Marcus Endrin. Tous le monde serait chez Lamm ce soir pour écouter Zellara. Il espérait qu'être dans le lieu où elle avait trouvé la mort la rapprocherait encore plus du monde des vivants et que sa parole ne serait pas lointaine comme il l'avait entendu dans son esprit un peu plus tôt.

Il arriva enfin en vu des barbares du nord. Dans le genre discret, il se posait là eux !!! Au milieu de nulle part, il ne manquait plus qu'un feu pour qu'à une lieue à la ronde on sache qu'il y avait deux glands de shoantis prêts à se faire dépouiller de tous leurs biens par les bandes de va-nu-pieds peu scrupuleux qui n'étaient pas encore mort du voile sanglant. « Messieurs j'ai des nouvelles !!! » Dit-il heureux de débarquer alors qu'on ne l'attendait pas. « Zellara à des révélations à nous faire, le signe que nous attendions va venir de l'au-delà ! Ce soir tirage de carte pour tout le monde, la diseuse de bonne aventure reprend du service et ça se fera à la poissonnerie !  »

Kar'Uz accueillit Abbaër devant sa tente et le feu de camp. Il pensa que si leur séjour devait se prolonger ici, il faudrait probablement investir une tente plus grande qui pouvait contenir un feu, une tente familiale afin de ne pas avoir à sortir pour le feu. Il regarda le nain à peau dorée. D'une voix lointaine et atone, comme s'il parlait avec un certain détachement et sans intérêt ni conviction, comme la Mort qui doit accomplir son devoir sans passion ni compassion - « Je m'attendais à un présage, mais pas venant de Zellara... Voyons ce que le fantôme de la diseuse de bonne aventure a à nous révéler.

Ça tombe bien que tu sois venu, Abbaër Oeildoré. Il faudrait que nous assurions à Grau et la Maréchale que notre soutient est toujours là et que nous allons suivre les dernières recommandations de Kressida, à savoir se faire oublier quelques temps. Mais pendant ce temps, ils seront nos yeux et nos oreilles et il va falloir déterminer un moyen de communiquer avec eux en toute discrétion afin de connaître le meilleur moment pour agir contre la reine... Ou contre cette entité, le dragon maléfique qui tire les ficelles. »

Les uns et les autres arrivèrent à peu près au même moment dans la rue Lancet, là où se trouvait la maison qui avait appartenu à Zellara. Quand Abbaër ouvrit la porte, une bouffée d'un parfum familier s'échappa de l'intérieur, un doux et léger parfum de lila. Le nain avait fait part à ses compagnons des paroles que la Varisienne avait prononcé, faisant entendre sa voix directement dans la tête du nain comme à son habitude. Aussi prirent-ils tous place autour de la petite table, comme certains autres l'avaient fait plusieurs mois plus tôt, avant d'aller investir la poissonnerie où se tapissait un certain Lamm.

Puis Abbaër sortit le jeu de Harrow, les cartes divinatoires que certains Varisiens utilisaient pour prédire la bonne (et la mauvaise) fortune, le plus souvent aux pigeons qui se laissaient tromper par leur soi-disant pouvoir de prédiction. Il les posa sur la table, au centre.

Une main féminine, fine et gracieuse apparut lentement à quelques centimètres au-dessus des cartes colorées puis, la main s'étendit pour devenir un avant-bras, puis un bras et un épaule, puis un torse, et enfin d'une personne entière.

Lentement, la Varisienne, qui ne semblait pas vraiment être présente, ni réellement prêter attention à ceux qui se trouvaient autour de la table, se mit à les mélanger en les faisant glisser sur la table. Au bout de quelques secondes, elle fit glisser une carte vers chacun des membres présents. Puis, enfin, elle prit la parole.

Elle s'adressa tout d'abord à Abbaër en lui faisant un geste pour l'inviter à retourner la carte qu'elle avait fait glisser devant lui. Celle-ci représentait un criquet occupé à jouer aux cartes, assis à côté d'une énorme pèche juteuse. « Le criquet… celui qui poursuit une quête, un objectif… celui qui fait preuve de rapidité, tant physiquement que mentalement. Deux atouts qui se révéleront utiles pour faire face aux dangers, aux tromperies et aux mensonges auxquelles vous aurez à faire face. »

La Varisienne fantomatique invita ensuite Fergus à retourner la carte. Celle-ci représentait un voyageur centaure affublé d'un bardas incroyable constitué de bibelots et de colifichets divers. « Le voyageur… celui qui perçoit la vraie valeur des choses… celui qui accorde de l'importance à ce que les autres dénigrent. Une clairvoyance qui sera sans aucun doute utile. »

Arlandeth fut le suivant ; sa carte représentait une halfling légèrement ventripotente qui tenait un nouveau né dans une main. « La sage-femme… la personne qui conduit à la création, même si elle ne crée par elle-même… la clef qui amène une nouvelle vie, un nouvel espoir peut-être. Et n'est-ce pas là le plus grand besoin de Korvosa actuellement ? »



Vint ensuite le tour de Théobald, dont la carte montrait un forgeron occupé à battre l'enclume alors qu'autour de lui, plusieurs petites créatures de feu lui venaient en aide en versant du métal en fusion ou en réchauffant l'objet qu'il était en train de fabriquer. « La forge… la conjonction de plusieurs forces dans un même but… la diversité mise au service d'une cause commune, créatrice ou destructrice. Peut-être faut-il y voir l'image de celui dont la tâche sera de garder les autres unis et concentrés sur un but commun ? »

Kar'Uz fut le suivant à retourner sa carte. Contrairement aux autres, celle-ci représentait deux personnages. À première vue, ils étaient bien différents - l'un avait les cheveux noirs et était habillé de rouge et de vert alors que l'autre avait les cheveux blancs et était habillé de vert et de rouge. Cependant, en y regardant de plus près, on pouvait voir que leurs visages étaient identiques… et que l'un d'eux tenait une arme dans son dos. « Les jumeaux… la dualité… une image qui convient à un individu à cheval entre deux décisions, entre deux réalités, entre deux peuples. Celui qui servira de pont et amènera l'union ou causera la dissension. »

Puis ce fut à Peau de Pierre de se prêter au rituel. Le Shoanti, qui avait pris place à côté de Kar'Uz, révéla une carte représentant un sphinx au milieu du désert. « Le désert, » prononça Zellara, « la carte de celui qui se retrouve dans un environnement étranger, voire peut-être hostile, mais aussi de celui qui pourra guider ses compagnons à travers les embûches et les aider à traverser une période difficile. Un voyageur qui, au cours de sa traversée du désert, pourra peut-être compter sur la sagesse du conseiller sphinx… »

Zellara resta silencieuse pendant quelques longues secondes puis, d'un mouvement de main, elle ramena toutes les cartes vers elle avant de les mélanger à nouveau. « Maintenant, la véritable lecture… J'aurai besoin de neuf cartes… trois pour le passé, trois pour le présent et trois pour le futur… »

Modifié par un utilisateur mardi 13 août 2013 18:38:30(UTC)  | Raison: Non indiquée

Les uns après les autres, les aventuriers choisirent une carte au fil des demandes de la Varisienne fantomatique. Quand elle eût fini, elle plaça les neuf cartes choisies devant elle, formant un carré de 3 lignes et 3 colonnes. D'un geste souple du poignet, elle désigna les trois colonnes l'une après l'autre et indiqua « Voyons ce que les cartes nous disent du passé et de son influence, du présent et de ses dangers, et du futur et de ses possibilités. »



Elle s'intéressa tout d'abord aux trois cartes de la première colonne, scrutant le Carnaval, le Maître des clefs et la Licorne pendant un instant, comme si les dessins gravés sur les rectangles de carton lui murmuraient mentalement. « La Licorne est la carte la plus prépondérante dans cette lecture. D'ordinaire, la licorne est un allié bienveillant qui offre assistance, réconfort et biens divers, tout comme celle de la carte propose une poire… mais ici, elle apparaît vers le bas, du côté sombre, du côté négatif, ce qui inverse complètement son message. Un cadeau empoisonné, une trahison, un allié ou un faux ami qui promet quelque chose et accomplit tout le contraire. Quelqu'un a été trahi, quelqu'un qui espérait pouvoir trouver le réconfort et la protection, et cette trahison influencera fortement votre futur proche. »

« Mais, en même temps, la Licorne est accompagnée du Maître des Clefs, celui qui ouvre des portes, qui permet d'accéder à ce qui était caché, et du Carnaval, la carte des illusions néfastes, des faux rêves et des faux-semblants. Une mascarade magique qui explique peut-être la trahison, ou qui a été mise en place pour la couvrir… mais c'est en perçant le voile des illusions et en faisant face aux conséquences de cette trahison que vous pourrez accéder à ce qui était jusque là impossible à atteindre. »

La Varisienne se tut pendant quelques secondes avant de s'intéresser à la seconde colonne, celle qu'elle avait présentée comme "le présent et ses dangers."

Elle commença pour "toucher" du bout du doigt la carte représentant la Forge, celle qu'elle avait placée devant Théobald à peine quelques minutes plus tôt. « La Forge se présente comme une influence positive sur le présent. La conjonction des forces, l'union des volontés… vous avez des alliés sur lesquels vous pouvez compter, et il sera bon de collaborer avec eux. Surtout qu'en face de la Forge se présentent deux influences des plus inquiétantes… »

En y regardant de plus près, c'était bel et bien vrai que les deux cartes situées sur la Forge n'avaient rien pour rassurer : la première montrait une sorte de créature morte-vivante qui semblait folle à lier, occupée à hurler tout en brandissant une épée sombre ; la seconde, elle, montrait un individu qui semblait comme frappé douloureusement par une sorte de foudre divine - une image de l'inspiration ?

« Les deux autres cartes liées au présent sont dominées par un thème commun : la folie. La folie meurtrière qui touche les tueurs en série, ceux qui ressentent en eux un vide si terrible qu'ils sont poussés à tenter de noyer leur démence dans le sang. Et la folie qui touche ceux qui en savent trop, ceux qui ont découvert des connaissances dangereuses. Quelqu'un, un sage ou un génie, a acquis des connaissances dangereuses, ce qui l'a mis dans une situation grave… »

D'un geste de la main, Zellara fit glisser côte à côte les cartes représentant la Licorne qui trahit et le visionnaire en danger… la Varisienne n'émit cependant pas à haute voix l'hypothèse qu'elle semblait suggérer, à savoir que le "visionnaire" aurait peut-être été trahi par certains qui se présentaient comme des alliés ?

Finalement, la diseuse de bonne aventure se mit à interpréter la troisième colonne, celle du futur. On y retrouvait deux des cartes qui avaient été retournées auparavant : le Désert de Peau-de-Pierre, que Zellara avait décrit comme la traversée d'un passage difficile, et les Jumeaux de Kar'Uz, la carte de la dualité, du pont qui unit ou de la dispute qui sépare.

Elle commença par s'intéresser à la carte tout en bas, celle qui représentait un individu ficelé suspendu au-dessus d'une bassine remplie de cire fondue. « Vous allez vous retrouver isolés, piégés, emprisonnés, enfermés… tout comme l'individu scellé dans un sarcophage de cire. À l'écart de tous ceux qui pourront vous apporter de l'aide. Mais ce passage difficile, cette traversée du désert, vous pourrez vous en sortir… La différence entre l'emprisonnement et la sortie du désert semble résider dans vos choix… dans la manière dont vous gérerez le fossé entre des cultures différentes. Il y a fort à parier que l'union entre ces cultures soient la clef d'un avenir plus agréable… »

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La présence d'une diseuse de bonne aventure à la fois varisienne et fantôme donnait une sorte de sérénité à la scène étrange qui se déroulait dans la petite chaumière de la rue Lancet. Une fois encore, les paroles de Zellara s'étaient révélées cryptiques, même si certains passages avaient sans doute suscité l'imagination des plus prolifiques parmi les aventuriers. Mais, en plus d'une occasion, l'un des indices sibyllins offerts par la Varisienne s'était révélé utile juste au bon moment, gratifiant l'un ou l'autre d'une inspiration soudaine ou d'un regain de confiance des plus heureux.

Peut-être serait-ce encore le cas cette fois-ci… C'était, du moins, ce qu'il fallait espérer, alors que le corps de la Varisienne se faisait de plus en plus translucide, disparaissant bientôt pour ne laisser derrière elle qu'une chaise vide et un jeu de tarot en désordre sur la table.

VOLUME 3 - Utilisation possible des points de Harrow (4 points chacun)

• (1 point) relancer un test de Compétence basé sur l'Intelligence.
• (1 point) pouvoir faire un test dans une Compétence inconnue, avec un bonus de +5
• (1 point) au moment du lancement d'un sort arcane/profane, ajouter +2 au DD du JdS, ajouter +4 au test de résistance de la magie pour résister au sort et ajouter +2 au jet d'attaque du sort (si applicable).

Abbaër regarda le shoanti en souriant de toutes ses dents mais il n'était pas enjoué pour autant pou lui répondre et ainsi dévoiler le noms de toutes les personnes susceptibles de les aider... Toutefois le sauvage en savait déjà beaucoup et il y avait fort à parier que Kar'Uz dirait à son nouveau compagnon tout ce que ce dernier désirerait savoir, de plus Zellara avait stipulé que le salut viendrait de l'union des différentes ethnies donc il devait pouvoir faire confiance en cet homme et aller contre ce sentiment de méfiance qui lui laisser penser que Peau-de-pierre était pour guider le shaman et préparer un retour en force de leur peuple lorsqu'il le jugerait bon.

Sans quitter son sourire il poursuivit une fois que Zellara eut disparu et qu'il put reprendre le jeu de cartes : « Eh bien comme tu le sais déjà notre principale allié devrait être la maréchale même si elle avance avec trop de prudence à mon goût ce qui se passe au sommet du pouvoir ne lui plait guère et si elle fait le choix de servir le peuple plus que la couronne du trône écarlate, il y a aussi Grau un sergent de la garde que nous avons sorti de la fange alors qu'il noyait son désespoir dans l'alcool. Je suis certain qu'il aura un rôle important dans l'avenir de la ville à un moment ou à un autre. Le nain n'en dit pas plus sur les liens qui unissait le soldat à Sabina Merrin la première des vierges grises et nouvelle générale des forces armées de Korvosa.

Il y a aussi Vencarlo Orsinni, le maître d'armes le plus réputé de la ville qui tenait une école martiale dans la partie nord de la ville. Il a des relations mais au dernière nouvelle son école d'escrime était fermée depuis le temps des premiers troubles. Ishani est un prêtre du temple d'Abadar tu m'as peut-être entendu en parler ? Nous avons aussi quelques lien avec les pharasmites et les sarenraëliens par l'entremise de Kar'Uz et d'Arlandeth mais rien de très concret à part le fait qu'ils savent que nous œuvrons pour le bien. Nous avons rencontré également une certaine Eries qui dans les égouts de la ville dispose d'une petite bande de roublards efficaces mais il n'est pas dit qu'elle pourra nous accorder encore son aide si nous lui en faisons la demande. Voilà tu sais tout. »

Abbaër réfléchit à tout ce qui avait dit par la diseuse de bonne aventure, faire le tri là-dedans était compliqué mais le nain se sentait de manière générale plus rassuré. Les quelques mots des cartes personnelles tirées pour chacun d'entre eux l'avait rassuré sur ses propres capacités, et le fait qu'elle précise que même si le groupe se faisait attraper ils auraient une chance de s'en sortir, ne lui imposait plus le dilemme de savoir s'il devait rester ou quitter la ville dès le lendemain. Un peu plus serein il fit part aux autres de ses hypothèses : « Pour moi je vois en la licorne renversée la représentation d'Iléosa, celle qui derrière un masque de beauté trahit, le cadeau empoisonné a peut-être un rapport avec la mort du roi qu'elle aurait tué ce qui lui a ouvert les portes du pouvoir et toutes ses intrigues qui ont eu lieu par la suite pour le consolider. Néanmoins Zellara a dit un allié qui promet quelque chose et qui offre tout le contraire ce qui pourrait vouloir dire que c'est la jeune reine qui a été bernée... De dangereuses connaissances qui amènent à la folie... J'en reviens au dragon que Kar'Uz voit dans ses rêves, il pourrait être ce faux allié ?! Il faudrait faire des recherches sur les dragons qui pourraient encore sévir dans la région. Il aurait offert une partie de son pouvoir à la reine qui l'aurait corrompu. A part entrer en contact avec la maréchale pour réaffirmer notre soutien, nous n'avons rien d'autre à faire pour le moment de toute manière... »

Modifié par un utilisateur samedi 17 août 2013 08:42:34(UTC)  | Raison: Non indiquée

Arlandeth n'était pas un maître dans l'art divinatoire mais il avait ses propres interprétations quant aux cartes tirées. Il se garda par contre de les partager car la véritable explication pour chacune des prédictions se révèlera en temps voulu. Cependant, l'histoire de la forge l'intéressa au plus haut point.

« Un instant. Si je comprends tout ce qui a été dit, il me semble que nous pourrions gagner d'autres alliés à terme. D'autres alliés que nous ne connaissons pas ou pas entièrement. Il me semble que préserver nos alliés actuels devrait être une priorité. Il est trop tôt ou trop tard pour agir au grand jour pour l'heure. Mais je suis un porteur de lumière et tant que brillera la lumière nous avons le devoir de protéger la ville et surtout ses habitants. Je vais aller voir la maréchale qui vient avec moi ? »

Kar’Uz était resté plongé dans ses réflexions depuis que le fantôme de Zellara avait tourné la carte des Jumeaux devant lui. Il pouvait être celui qui amènera la dissension comme il l’avait fait quelques heures plus tôt après l’annonce de la reine ou l’élément qui unissait deux peuples, comme il l’avait fait depuis qu’il était arrivé à Korvosa et d’autant plus maintenant que Peau de Pierre était là. Il devait donc mesurer chacune de ses décisions, pensées et paroles et ne plus laisser le sang chaud gonfler ses veines et se laisser dominer par la rage, la colère et le feu des anciens guerriers shoantis morts en défendant la pyramide sacrée.

Du coup il avait écouté avec peu d’attention les prédictions sur le passé, le présent et le futur, les mots devenant aussi énigmatiques que les cauchemars que le Corbeau lui envoyait et Abbaër, mieux que personne, savait trouver son chemin au milieu de cet imbroglio mais son résumé n’annonçait rien de joyeux. Ils n’avaient déjà pas beaucoup d’allié et voilà que l’un d’eux allait les trahir, de gré ou de force ? Kar’Uz savait que la Maréchale était indéfectible dans sa loyauté envers le trône et ce malgré les troubles et les évidences quant à l’implication de la reine dans tous ces méfaits. La démonstration d’aujourd’hui allait-elle lui faire changer d’avis ou sa loyauté allait-elle l’obliger à les dénoncer ? Il fallait espérer qu’elle reste du côté du peuple et… du leur. Elle avait perdu beaucoup dans cette histoire, réduite au rang d’un simple capitaine de la garde aux ordres de ces putains de la reine, nom qu’Abbaër donnait aux Vierges Grises et en principe elle leur devait désormais loyauté et obéissance…

« Si je vais voir la Maréchale, ça ne sera que pour enfoncer le clou et lui montrer où ce que sa loyauté l’a menée. En même temps, si elle avait réagi, elle serait au même stade que le commandant de la zibeline… La démonstration de la reine a peut-être écœuré le peuple, je pense qu’elle s’en contrefout et qu’elle réprimera toute manifestation par les Chevaliers Infernaux ou les Vierges Grises. Vierges Grises qui ont décidément pris beaucoup d’influence pour juste une garde rapproche de la reine… Il faudrait peut-être plus s’intéresser à cette capitaine des Vierges Grises et revoir Orsini à ce sujet. Je vais plutôt aller de ce côté-là. Peau de Pierre, tu es libre d'aller où bon te semble, si tu veux aller voir la Maréchale, aucun soucis. »

Alors que l'inquisiteur allait sortir en compagnes d'Arlandeth, pour tenter d'aller voir la maréchale, c'est Grau qui fit son entrée. Théobald se recula pour le laisser rentrer, puis l'écouta.

Il lui tapa sur l'épaule, « t’inquiètes on est toujours là!! On allait aller rendre une petite visite à la maréchale, tu sais comment elle va??

Et par hasard aurais tu vu ce qu'ils ont fait du corps du commandant??  » L'inquisiteur soupira très fort. « Triste affaire!! »

À la question de l'état de la Maréchale, le sergent répondit « Eh bien... comme on peut s'y attendre. Elle et le commandant Endrin étaient plutôt proches ; cela faisait longtemps qu'ils se connaissaient et… tout naturellement, elle prend assez mal les événements d'aujourd'hui. »

Il ajouta « C'est une femme loyale avant tout, loyale à ses promesses et à ses croyances. Je pense même qu'à un moment, elle a failli entrer dans le chapitre des paladins d'Abadar… Alors, voir la Reine qu'elle sert tuer un de ses plus proches amis, en self-défense qui plus est… »

Grau secoua la tête négativement. « Non, je n'ai aucune idée de l'endroit où le corps du Commandant a été amené… je suppose que les Vierges grises l'ont emmenés ? Quant à rencontrer la Maréchale… je pense que c'est encore un peu trop tôt ; il faut lui laisser le temps de souffler. Mais je peux essayer d'arranger une entrevue pour demain soir, si vous voulez. Un endroit neutre, à l'extérieur de la Citadelle, sera sans doute préférable. »

« Ça va peut être te sembler bizarre, mais si tu arrives à avoir l'information de l'endroit ou ils ont emmener le corps du commandant, je suis preneur!!

Il y a autre chose qui m’intéresse dans ce que tu viens de dire, ce sont les compagnons de la compagnie du sable, ceux qui ce retrouvent orphelin??? Il nous faudrait réussir à les fidéliser à notre engagement!!
Il n'y a un, en qui tu peux avoir confiance? Un que tu pourrais nous présenter et peut être en faire un intermédiaire, un recruteur des ces pauvres orphelins!
Je pense qu'il y avait beaucoup de soldats de belles trempes et qui ne demanderaient aujourd'hui que de renforcer notre groupe, former un petit bataillon près au cas ou!!

De même qu'est devenu la caserne Endrin, leurs bâtiments, tous les hippogriffes??

Mon père faisait parti de la garde, et souvent il me parlait de l'entente et l'entre-aide avec la compagnie. Je ne peux pas croire que les plus anciens gardes ou gardes fils d'anciens gardes, ceux qui ont encore foi en la justice de Korvosa, n'aident pas les anciens soldats de la compagnie.

Mes amis, si je me laisse aller par mon enthousiasme, je dirais que nous avons une armer secrète à lever!!! »