id-du-Faucon... S'il y avait quelques chose de pourri dans ce monde c'était bien cette petite bourgade. Elle ressemblait à une petite ville itinérante comme savent si bien les construire les varisiens. Un amas de planches, de tourbe, de tentures huilées, de cordages et de bric-à-brac exposé à ciel ouvert. Une ville sale, industrielle, où l'on trimait chaque jour pour quelques pincettes dans les scieries, les charbonneries ou le long des docks. Les bûcherons avaient rangé leurs haches et quitté leurs camps pour venir encore grossir les rangs de la communauté violente et alcoolisée de Nid-du-Faucon. Les rues n'étaient pas pavées mais recouvertes par endroit de sciures et de cendres qui disparaissaient au fil des heures dans des ornières boueuses. Car c'était l'hiver...

Un hiver bien ordinaire en somme, une température pas encore assez froide pour qu'il gèle mais suffisamment pour qu'il neige tous les jours ou presque. Les congères grossissaient le long des baraques de fortunes et des quelques rares bâtiments plus solide que comptait la ville. La ville semblait plongée dans une léthargie, une sorte d'hibernation où l'on se terrait chez soi, essayant de ne pas ouvrir la porte pour garder la chaleur. Malgré cela chaque semaine on dénombrait quelques morts qu'ils soient écrasés par l'effondrement de leur habitation de fortune sous le poids d'une neige trop pesante, asphyxiés dans leur sommeil par la fumée d'un brasero et même brûlés vifs en voulant dormir trop prêt d'un feu. A ceux là il fallait encore rajouter ceux qui se laissaient mourir de froid et de désespoir après avoir trop bu et ceux qu'on retrouvait mystérieusement assassinés dans une sombre ruelle ou encore ceux que la maladie emportait car il ne pouvait se payer que de faux remèdes.

Il y avait bien quelque chose de pourri ici et il gangrenait tout et tout le monde de la simple planche à l'artisan maladif. Du bûcheron mauvais comme la teigne à ce Consortium qui dirigeait tout et tout le monde donnant du travail aux uns et laissant crever de faim d'autres. Les dieux même semblaient détourner leur regard de cette ville et de cette misère, en tout cas les Bons ceux qui pouvaient avoir pitié des âmes perdues. Les cieux étaient le témoignage de cette absence, toujours gris ou laiteux tel une chape, une prison spirituelle. Et quand il ne neigeait pas il pleuvait une drache à vous glacer les os. Un temps à ne pas mettre un chien dehors...

Dolgrin était au chaud, il savait que cela ne durerait pas et comptait bien en profiter comme à son habitude il avait à lui seul près d'un tonnelet de la stout locale. La meilleure bière du Canard assis, une mousse épaisse et une noirceur de charbon ça ne valait pas ce que l'on faisait dans les Cinq Rois ou chez les Houblondor mais on ne pouvait rêver mieux pour un nain en exil loin de son foyer. Cela faisait trois jour qu'il était là, peut-être même plus mais il ne s'en rappelait plus... Il n'était pas un prêtre exemplaire et rien dans son apparence ou dans son attitude ne pouvait le faire paraître différent de ces soûlards de bûcherons. Il avait perdu aux dés quasi tout ce qui faisait son apanage et ne pouvait plus se défendre qu'avec ses poings lorsqu'on lui cherchait querelle. Jusqu'à présent Trudd guidait encore son chemin mais peut-être Cayden lui aurait accordé plus de chance...

Étrangement, il n'y avait que des nains ce soir dans la plus grande auberge de la ville, un repère où habituellement on trouvait des chasseurs, des bûcherons et des aventuriers. On s'y tenait encore assez bien depuis quelque temps, pas comme dans les autres bouges itinérants de la ville où l'on servait des tors-boyaux frelatés. Herk'Lachner était là aussi pour vendre des peaux de bêtes qu'il avait tanné plus tôt dans l'année, il n'aimait pas se rendre chez les hommes et les peaux n'étaient qu'un prétexte. Il y avait amené un autre nain, un nain complètement hagard, sorti de nulle part qui errait dans la forêt de Sombrelune sans doute depuis plusieurs jours, méfiant il avait attendu qu'il s'effondre avant de s'approcher puis avait décidé de le soigner, les herbes et la magie druidique ne suffirent pas, les soins dont il avait besoin allaient au-delà de ses compétences. Après beaucoup d'hésitation Herk avait décidé d'amener le nain au cheveux d'or jusqu'à la plus proche communauté qu'il connaissait le traînant dans la neige sur un brancard de fortune. Et il en était là aujourd'hui, au milieu de tout ceux de son peuple qu'il cherchait depuis si longtemps à fuir. Seul la curiosité l'avait poussé à rester, il avait confié le nain à une herboriste à la peau tannée du nom de Laurell après avoir remarqué l'écriteau de sa boutique, elle avait écouté le nain baragouiner puis était partie chercher une vieille naine et son fils. C'était hier...

Heimdall tournait en rond dans un petit réduit où se trouvait de lourds manteaux comme celui qu'il portait, il n'arrivait pas à chasser les images d'horreurs même s'il avait retrouvé ses esprits après qu'on lui ait fait ingurgiter de multiples potions aux goûts de plus en plus horribles. Il ne se souvenait de rien mais se voyait fuir dans des tunnels obscurs se sachant pourchasser par des ennemis qui prenaient l'apparence d'ombres malfaisantes, d'autres nains à ses côtés tombaient les uns après les autres leurs os se brisaient et la vie quittait leur corps emportée par un mal invisible. Tout était confus et sans doute loin de la réalité. Il se souvenait avoir couru, marché et même rampé puis errer pendant des jours, des semaines, peut-être même plusieurs mois buvant dans des flaques et mangeant des champignons plus ou moins comestibles. Il ne se souvenait plus de sa vie passé, de ce qui lui était arrivé, ni même de comment il était arrivé à Nid-du-Faucon. Il y avait un grand vide en lui, une mélancolie qui parfois pouvait faire place à une colère que seul la lumière de Sarenraé pouvait apaiser. D'ailleurs depuis qu'il était réveillé il avait beaucoup prié, c'était le seul moyen qu'il avait trouvé pour ne pas perdre pied.


Uraïm et Tarkan entrèrent prestement dans l'auberge à la recherche de chaleur... mais pas seulement. Ils répondaient à l'invitation qu'on retrouvait placardée un peu partout en ville, un appel à tous les nains de Nid-du-Faucon et d'ailleurs... Ils venaient d'ailleurs et ce n'était pas tous les jours qu'on assistait à une rassemblement de ceux qui avaient décidé de vivre avec les humains. Les deux compères ne faisaient pas partie de ceux là mais après un voyage de plusieurs semaines pour admirer et explorer différentes failles dans la montagne, il avait été temps pour eux de faire une pose hivernale bien sentie, histoire de se refaire un peu d'argent et le plein de vivres nécessaire avant de repartir pour le printemps. En attendant, ils trouveraient bien à s'occuper et le mage pourraient monnayer ses sorts pour remplir leurs bourses sous le couvert de son compagnon qui lui servirait pour l'occasion de garde du corps. Ils étaient arrivés il n'y a même pas une heure et avaient pressé le pas parvenant de justesse dans la petite bourgade avant qu'elle ne ferme ses hautes portes. Une fois entrée, le videur nain qui faisait le planton à l'entrée en soufflant dans ses mains pour les réchauffer les suivi et referma la porte, qui jusqu'à présent, était restée ouverte.

L'auberge du Canard assis était bondée et assez peu éclairée mais cela suffisait pour faire un sérieux contraste avec le dehors maintenant que la nuit était tombée. S'il y avait encore quelques humains, ils étaient étouffés dans la masse de nains qui grouillaient de partout. Il y en avait au moins une cinquantaine ce qui était déjà beaucoup trop pour un endroit comme celui-ci. On y voyait quasiment plus les tables. L'odeur de l'herbe à pipe prenait à la gorge ceux qui n'avaient pas l'habitude d'en fumée et l'odeur du cochon de laie qui tournait sur une broche était complètement masquée. C'était plus ici une ambiance de taverne et les nains qui fumaient et qui buvaient une bière d'hiver amère au possible y était pour beaucoup dans cet état de fait. Les deux compères descendirent le petit escalier qui menait à la salle commune et s'enfoncèrent dans cette marée naine...

Nargen resta en haut des escaliers pour le moment. Il finirait son travail en filtrant ceux qui se présenteraient et en les renvoyant s'ils n'étaient pas des représentants du peuple robuste. Le videur ne travaillait pas pour pour les organisateurs de cet événements – certains en ville auraient même dit les troubles-fêtes – mais bien pour l'aubergiste même s'il était redevable au fils de la vielle Dorna qui était le bras droit du prévôt. Il tenait ce poste depuis près d'un mois et attendait le bon moment pour pouvoir le quitter, maintenant ce serait sans doute une fois les beaux jours revenus mais comme il avait tout perdu, il faudrait tout ce temps pour accumuler assez d'argent pour pouvoir s'acheter une arme digne de ce nom. En effet, Nargen avait fait l'énorme bêtise de se battre dans cette ville, chose assez commune en soit, mais il avait surtout fait l'erreur de sortir ses armes dans cette rixe et de faire couler le sang plutôt que de se servir de ses poings. Bref, il avait fait plusieurs jours de cachots pour avoir sérieusement blessé quelqu'un et ses armes et le reste de son équipement lui avaient été pris et bien sûr pas rendus. Soit-disant elles avaient été dérobées avec tout un stock, le nain avait protesté mais voyant qu'on était prêt à le remettre au trou, il avait renoncé. Le guerrier était donc coincé ici à travailler pour un homme bon c'était certain qui regardait le nain à la musculature impressionnante comme une aubaine pour son établissement car si les autorités ne rechignaient pas à venir au Canard assis, il devait payer des pots-de-vin pour cela, et le temps qu'ils arrivent, il y avait souvent de la casse ! La présence du nain était dissuasive, surtout pour ceux qui savaient qu'il avait déjà visité les geôles de la ville.

Modifié par un utilisateur mercredi 26 février 2014 09:38:46(UTC)  | Raison: Non indiquée

Uraïm remercia d'un signe de tête le videur qui venait de refermer la porte derrière eux. Il était soulagé de trouver un abri pour la nuit par ce temps glacial. En effet, il avait du abandonner tout son équipement au fond d'une crevasse sous peine de finir ses jours, emporté par le poids de son attirail, dans ces profondeurs insondables. Cela faisait maintenant plusieurs semaines qu'ils avaient quittés Heaume avec Tarkan, partis pour retrouver des vestiges de leur civilisation florissante. Leur recherche n'avait pas été bien fructueuse pour l'instant, mais ils gardaient le moral. Cette petite pause était nécessaire pour se refaire un peu d'argent et s'équiper décemment.

Il était étonné de voir cette auberge remplie de nains, que faisaient-ils donc tous ici ? Il se tourna vers Tarkan : « Je vais voir si je peux nous trouver une place à une table ! »

Le roublard se fraya un chemin dans l'assistance.L'auberge était bondée.Les places à tables quasi inexistantes. Il entendit ce nain martelant sa table et cherchant compagnie, il était seul à sa table.
Uraïm s'approcha.

« Je peux m'installer avec toi ? j'ai un autre compagnon avec moi. Je suis Uraïm ! fils de Darrak ! de la cité de Heaume ! Ce serait pour moi un plaisir de t'offrir une choppe et de te tenir compagnie. »

Modifié par un modérateur jeudi 6 février 2014 06:50:53(UTC)  | Raison: Non indiquée

Heimdall ouvrit la porte du réduit et s’avança dans un couloir pour arriver au sein de cette étrange communauté, tout cela lui semblait flou, irréel. Ses yeux demeuraient vitreux des derniers jours passés : Pris dans les affres de l'hiver, il avait bien faillit y rester. Son vieux corps était encore douloureux, les cataplasmes exécrables qu'on lui avait fait absorber ne lui avaient point permit de récupérer la plénitude de ses moyens. Heureusement, d'aussi loin qu'il s'en souvienne il avait toujours pu compter sur une puissante force de constitution et de résistance.

Ici, tout lui semblait étrange. Cette ville d'avilissement, s'y était-il déjà rendu, peut-être, il ne savait plus. Tous ces nains attablés, pourquoi ? Un songe fugace se remémora en lui : D'autres temps, d'autres ambiances passés en compagnies d'autres nains, même si ces derniers lui semblaient plus spartiates, moins festifs, moins avinés et moins joviaux que l’attroupement présentement réunie.

Heimdall en plein songe éveillé avançait au hasard. D'autres nains le poussaient, le bousculaient, avant de se rendre compte de son grand âge et de se détourner de lui gênés. Nombres des nains présents en ce lieu de débauche paraissaient être en quête d'aventures, certains bien équipés juraient vis à vis du prêtre en haillons à la tunique sale et percée. Que faisait-il là lui "l'oublié", le "damné" ?? le fou ???

Il crut se souvenir d'un nain, aussi étrange que sauvage, l'ayant mené quelques jours plus tôt en cette ville de décadence. Instinctivement il le chercha du regard, mais sa vue était encore embrouillée. Perdu en cet environnement bruyant et enfumé, sans qu'il ne sut pourquoi, une phrase attira son attention « A ta santé Trudd !!! N ' y a-t-il personne pour venir s'attabler ici, j'ai horreur de boire seul !!! ». Trudd.... Un prêtre ? … Oui, il songea qu'il avait toujours apprécié la compagnie de ces mortels dévoués. Aussi, bien qu'il n'eut aucun souvenir de n'avoir jamais consommé d’alcool, la voix puissante ayant prononcé ces mots lui parut la voie à suivre en cet instant. Progressant maladroitement dans la foule, il finit par parvenir à la tablée... et trébucha. Heimdall ne vit point la jambe mis en travers de sa route (intentionnelle ?) et s’étala sur la table renversant la choppe du prêtre.

Modifié par un modérateur jeudi 6 février 2014 06:49:16(UTC)  | Raison: Non indiquée

Herkl'achner renifla bruyamment. Il s'essuya sur la manche de ses vêtements d'un gris sale. Moche mais qui protégeaient efficacement. De toute façon, il se foutait complètement de l'image que les autres nains pouvaient avoir de lui. Il était là pour vendre ses peaux, passer une nuit et partir au plus vite. En fait non. Il n'osait se l'avouer, mais il attendait la guérison du nain qu'il avait sauvé. pas pour le bien de ce derniers, mais parce que celui-ci semblait venir des profondeurs, d'un endroit où Herk'lachner n'avait jamais mis les pieds. Et pour le druide, qui ne pensait qu'à une seule chose, descendre au plus proche du cœur de la Terre, l'expérience du miraculé était précieuse. Vu son état, il se doutait des dangers qui peuplaient ces lieux. Il ruminait dans sa barbe, sale, mais n'arrivait pas à trouver une solution. S'enfoncer seul signifiait une mort probable. Avec d'autres nains, une compagnie désagréable. Et de toute façon, aucun nain ne partageait sa vision. Il s'accrochait à cette idée que celui qu'il avait ramené pouvait lui expliquer quel chemin il avait parcouru, quel itinéraire était moins risqué. Herk'lachner était prêt à supporter quelques jours ceux qu'on appelait ses congénères pour cela. Lorsque un des nains beugla un toast à son dieu, créatures qui portaient les défauts des nains à leur paroxysme, le druide grommela que cela ne serait pas facile.

Lorsqu'il vit Heimdall s'affaler, il se leva pour lui porter assistance. Hors de question qu'on malmène son passeport pour les Profondeurs. Il se pencha vers le paladin et lui demanda, d'une voix caverneuse, qui semblait écorchait la gorge de celui qui ne prononçait peu de mots, « Ca va ? »

Modifié par un modérateur jeudi 6 février 2014 16:16:10(UTC)  | Raison: Non indiquée

Cela faisait quelque temps que Nargen se trouvait ici à travailler en tant que videur mais c'était la première fois qu'il y avait autant de nain présent et cela ne lui déplaisait pas, bien au contraire. Il commençait à en souper des humains sauf peut-être de l'aubergiste qu'il aimait bien. Il pensait malgré tout qu'il n'était pas fait pour cette vie, mais pour être sur les routes à combattre les ennemis de son peuple et tenté de lui rendre sa gloire passée. Le pire dans l'histoire, c'est qu'à cause d'une erreur il avait perdu tout son équipement. Il espérait vite partir d'ici avec un équipement.

Nargen surveillait la salle et se rendit compte qu'il y avait décidément beaucoup de nains présents ce soir. Il pensa qu'avec autant de nains et d'alcool, il y aurait peut-être de la casse et serait obligé d'agir. Tandis qu'il pensait au fait que tout ces nains rassemblés en un seul endroit finiraient bien par se battre, il espérait que ça viendrait le plus tard possible, voir pas du tout.

Juste à cette pensée, un vieux nain tombait à une table où d'autre nains étaient présents et avait renversé une bière. Il savait que ce nain n'était pas tombé tout seul, mais qu'on l'avait aidé. Il se dit que son peuple autrefois grand et fier était tombé bien bas et il avait parfois honte de certains de ses compatriotes. Il fut néanmoins soulagé et rassuré quand les nains présents à la table où le doyen s'était avachi ne le prenait pas mal, mais au contraire, l'aidait. Il eut un regain d'espoir pour son peuple car il savait que certains avait gardé en eux cette force et cette fierté de nains et en particulier le respect envers les anciens.

Il se dit qu'il devait agir maintenant afin d’asseoir son autorité en ces lieux afin d'éviter toute future dérive. Il s'approcha donc du lieu où le vieux nain était tombé et dit tout haut et fort avec autorité : « Qui a fait tomber ce doyen ? Qu'il se dénonce maintenant et assume ses actes sans se cacher derrière le cul d'un orque. Je ne tolérerai aucune dérive ni aucun grabuge et encore moins le manque de respect envers les anciens, vous êtes la honte de notre peuple. Si ça venait à se reproduire, je me ferais un plaisir d'accompagner personnellement le responsable hors de la ville. Et celui-ci, n'aura pas intérêt à y revenir tant que je m'y trouverai. »

Modifié par un modérateur vendredi 7 février 2014 07:34:51(UTC)  | Raison: Non indiquée

La chute n’émut pas Heimdall. A peine la comprit-il lui-même que déjà un attroupement de nains s'enquéraient de sa situation. « Ca va ? » entendit-il. Cette voix roque... Il reconnu la cicatrice traversant le visage hirsute. Oui, il l'avait déjà vu, sûrement étais-ce là ce nain l'ayant mené en ces lieux de débauche.

« ...Ne pas manquer de respect à un ancien. » avait prononcé un autre vigoureux nain qui de toute évidence lui semblait être un puissant guerrier. Pourquoi ? Un ancien ?? De toute évidence, de lui il était question.

Le prêtre quand a lui ne semblait point être satisfait.... Qu'avait-il fait... Ah oui, renverser ce breuvage de perdition que ses congénères nommés alcool, bière ou hydromel. Qu'elle était donc ce prêtre pour lui proposer un tel verre ? Pourquoi faire... Il ne semblait pourtant point vraiment en colère.

Un autre l'invitait à rejoindre cette« Humble tablée », tandis que, celui qui semblait être son ami, l'invitait à prendre sa place. Il ne sut pourquoi, mais en cet instant une pensée fusa en lui : Tout espoir n'est donc peut-être point perdu.

Se relevant, le vieux nain s'approcha de la table. Son visage était encore absent mais non dénué d'une certaine grâce, de celle perçant au travers les cernes de l'âge : Une prestance laissant percevoir un visage qui, sûrement fut autrefois plein de force et de noblesse.

« Bonjour, je... je ... Je suis Heimdall... oui, c'est cela : Heimdall, tel fut mon prénom. » Pantois, il regarda les choppes encore présentes sur la table, mais n'en éprouva que dégoût. Et aussi, spontanément que s'il venait de s'éveiller, il scruta la compagnie réunie. Le reste de la salle n'avait dés lors plus aucune importance, un décor tout juste au mieux. Et, en toute simplicité, interrogea : « Pourquoi sommes-nous ici ? »

Il ne savait ni pourquoi il était là, ni vraiment comment il y était parvenu, mais cet instant lui paru dés lors crucial : Un nœud du destin.

Modifié par un modérateur samedi 8 février 2014 03:21:20(UTC)  | Raison: Non indiquée

Tarkan s’intéressait tantôt à la conversation tantôt aux autres visages de cette foule. Visiblement il ne connaissait personne que ce soit de vue ou de réputation. Il ne remarqua rien de particulier dans les visages fatigués des nains qui visiblement étaient pour la plupart des manouvriers qui travaillaient soit dans l’artisanat soit plus probablement en exploitant leur force brute et leur constitution solide comme bûcherons ou draveurs. Une flopée de nains désœuvrés enclins à la boisson et à la bagarre comme le supposait bien Nargen qui avait fait taire tout le monde après son intervention...

Il n'y avait plus de chaises ou de tabourets de libres à la table du prêtre de Trudd et ceux qui s'étaient approchés pour répondre à son appel durent rester debout, la seule qui restait furent offerte gracieusement par Uraïm au vielle homme qui semblait toujours un peu perdu mais en tout cas certainement plus en forme que lorsque Herk l'avait ramassé dans la neige. Une serveuse pas très grande mais qui surpassait les nains tout de même d'une bonne tête passa pour prendre les commandes mais comprenant que cette dernière venait Dolgrin elle demanda à voir la couleur de l'argent car elle savait très bien que comme pour beaucoup de nains ici, il était difficile de joindre les deux bouts et c'était avec ses dernières pièces que le rejeton des Houblondor avait payé son tonnelet maintenant vide... La serveuse se ravisa et partie pour prendre une autre commande, il n'y avait pas à s'offusquer de cet affront car la jeune fille à la poitrine oppulente et aux fortes hanches demanda encore à être payé à l'avance, ce qui se comprenait avec tout ce monde, on pouvait vite être roulé dans la farine.

Bref si des nains dépensaient les quelques pincettes difficilement gagnées dans la journée en travaillant, d'autres restaient là comme des ronds-de-flan à attendre ce qui allait bien pouvoir se passer espérant qu'on leur paierait des bières pour l'occasion et discutaient de ce qui allait se passer et qu'elle annonce la vielle Dorna allait bien pouvoir leur donner. Car effectivement c'était le nom qu'on murmurait ici et là parmi les nains mais sans savoir le pourquoi du comment de ce rassemblement mais la curiosité de chacun allait être comblé. Alors qu'un chant à boire allait commencé dans le fond opposé au petit groupe qui s'était formé autour de Dolgrin, ce dernier fut cuit dans l'oeuf avec l'arrivée d'une vielle matriarche naine, de son fils et de quelques autres qui débouchèrent d'une porte sur une estrade faisant reculer une dizaine de nains qui s'y étaient installés. Une voix de stentor se fit entendre, Nargen reconnut le fils de Dorna qui lui avait trouvé la place au Canard assis, le nain en arme et armure au couleurs sombres de la ville demanda le silence et elle fut répercutée ici et là par d'autres nains jusqu'à ce que tout le monde soit à la l'écoute. Il y avait également un nain horrible le visage brûlé et les yeux crevés étaient les vestiges d'anciennes souffrances.

La naine d'un âge plus que vénérable était solide et quasi pas voûtée, elle aurait pu être le pendant féminin de Heimdall. Elle leva une main en guise de remerciement pour l'auditoire et appuya ce geste d'une parole assurée. « Merci à tous... oui merci à tous d'être venu Nains du Val de Sombrelune... Aujourd'hui est un grand jour pour notre peuple après des années d'errance et de souffrance les nains de Tar Khardurrm qui avaient fui le régime du régicide et du dieu sombre vont enfin pouvoir regagner leur patrie dans un avenir proche.

Oui mes amis les signes sont avec nous et les oracles ont parlé, le volcan est sur le point de s'éteindre à jamais et les trésors de Jernashall seront à nouveau au clan qui les ont laissé ! A cela s'ajoute que plusieurs sources concordantes d'érudits m'ont confirmé qu'il existe une route commerciale passant par l'Ombreterre qui permettrait de rejoindre l'ancienne capitale. Aujourd'hui j'ai besoin de nains pour trouver cette voie ainsi que le chemin vers la cité des nains et demain c'est tous ensemble que nous pourrons nous y rendre. Faites passer le mot autour de vous, que la rumeur devienne nouvelle. Bientôt il y aura des nains à Jarneshall ! J'ai besoin aujourd'hui de messagers pour que cette nouvelle soit diffusée à travers les montagnes des Cinq rois et d'autres tout aussi téméraires pour affronter les dangers de l'Ombreterre ! Qui sera au rendez vous ! Peuple nain !?! »

Modifié par un utilisateur vendredi 7 février 2014 19:17:55(UTC)  | Raison: Non indiquée

En entendant ces paroles qu'il avait si longtemps attendues, Uraïm se posta fièrement à la droite de son compagnon, et d'une voie forte s'adressa à la naine.

« J'en suis aussi! Gagnons du terrain compagnons! »

Modifié par un utilisateur vendredi 7 février 2014 20:21:25(UTC)  | Raison: Non indiquée

Nargen n'en croyait pas ses oreilles, son rêve allait enfin se réaliser et même s'il mourrait au cours de ce voyage, il mourrait en combattant comme il eut toujours souhaité.

Il en oublia même l'incident précédent, et se porta aussitôt volontaire pour l'expédition.
« Vous pouvez également compter sur moi pour cette expédition. Quelques soit les dangers et les ennemis qui nous attendent, ils me trouveront sur leurs routes prêt à les balayer. La gloire et la grandeur de notre peuple sont sur le point d'être restaurer. »

Beaucoup de nains répondirent d'une seule voix au discours galvaniseur de la vieille Dorna et c'était prêt d'une vingtaine qui levaient le bras pour répondre à son appel alors que l'autre moitié si elle ne se sentait pas une âme aventureuse pour rallier les nains des montagnes des Cinq rois voir téméraire en décidant de chercher un chemin vers l'Ombreterre, restait enthousiaste et jubilait de cette bonne nouvelle. Le reste une petite dizaine restaient stoïques ou grommelaient ne croyant pas à ces fadaises ou étant trop blasés ou plongés dans un présent tellement incertain qu'envisager un avenir meilleur était impossible. Celui qui avait sauvé le vieux nain était-il de ceux là ? Non il y avait autre chose. En tout cas, il n'avait pas ouvert la bouche depuis l'annonce de Dorna...

C'était aussi le cas de Heimdall mais lui était pensif. Il essayait de puiser dans ses souvenirs et de les rassembler pour comprendre de quoi parlait la doyenne des nains de la région du Val de Sombrelune.

« Très bien les amis !!! » Reprit Dorna pour calmer la foule. « Que ceux qui se sentent prêt à affronter l'hiver se rendent dès demain matin à l'Armurerie. Il y a là-bas de quoi équiper plus de nains qu'il n'en faut pour accomplir notre destin ! Je n'en dirais pas plus, préparez vous au grand départ notre heure et proche ! »

Les joyeux nains du fond de l'Auberge reprirent en cœur leur chanson. Très vite accompagnés d'un barde et sa bombarde. Quelques autres qui n'étaient pas de leur groupe les avaient rejoint. A priori ceux là c'étaient aussi proposés pour descendre dans les profondeurs de la terre. Le trio de nains annonciateur de la bonne nouvelle repartit comme il était venu par une porte derrière l'estrade. Laissant tous les autres fêter l'événement ou rêver à un avenir plus radieux.