id-du-Faucon... S'il y avait quelques chose de pourri dans ce monde c'était bien cette petite bourgade. Elle ressemblait à une petite ville itinérante comme savent si bien les construire les varisiens. Un amas de planches, de tourbe, de tentures huilées, de cordages et de bric-à-brac exposé à ciel ouvert. Une ville sale, industrielle, où l'on trimait chaque jour pour quelques pincettes dans les scieries, les charbonneries ou le long des docks. Les bûcherons avaient rangé leurs haches et quitté leurs camps pour venir encore grossir les rangs de la communauté violente et alcoolisée de Nid-du-Faucon. Les rues n'étaient pas pavées mais recouvertes par endroit de sciures et de cendres qui disparaissaient au fil des heures dans des ornières boueuses. Car c'était l'hiver...

Un hiver bien ordinaire en somme, une température pas encore assez froide pour qu'il gèle mais suffisamment pour qu'il neige tous les jours ou presque. Les congères grossissaient le long des baraques de fortunes et des quelques rares bâtiments plus solide que comptait la ville. Tout semblait plongé dans une léthargie, une sorte d'hibernation où l'on se terrait chez soi, essayant de ne pas ouvrir la porte pour garder la chaleur. Malgré cela chaque semaine on dénombrait quelques morts qu'ils soient écrasés par l'effondrement de leur habitation de fortune sous le poids d'une neige trop pesante, asphyxiés dans leur sommeil par la fumée d'un brasero et même brûlés vifs en voulant dormir trop prêt d'un feu. A ceux là il fallait encore rajouter ceux qui se laissaient mourir de froid et de désespoir après avoir trop bu et ceux qu'on retrouvait mystérieusement assassinés dans une sombre ruelle ou encore ceux que la maladie emportait car il ne pouvait se payer que de faux remèdes.

Il y avait bien quelque chose de pourri ici et il gangrenait tout et tout le monde de la simple planche à l'artisan maladif. Du bûcheron mauvais comme la teigne à ce Consortium qui dirigeait tout et tout le monde donnant du travail aux uns et laissant crever de faim d'autres. Les dieux même semblaient détourner leur regard de cette ville et de cette misère, en tout cas les Bons ceux qui pouvaient avoir pitié des âmes perdues. Les cieux étaient le témoignage de cette absence, toujours gris ou laiteux tel une chape, une prison spirituelle. Et quand il ne neigeait pas il pleuvait une drache à vous glacer les os. Un temps à ne pas mettre un chien dehors...

Igmar était au chaud, il savait que cela ne durerait pas et comptait bien en profiter, il était le premier des cinq. Cela faisait trois jour qu'ils étaient là, peut-être même plus mais il ne s'en rappelait plus... Le nain n'avait pas un sous en poche ou presque en tout cas pas assez pour se payer une bière. Le logement était la priorité et il fallait qu'il amène suffisamment de sa part pour payer l'entrepôt où lui et son groupe avait élu domicile en attendant de se refaire. En effet, ils avaient tout perdu, il ne lui restait que son calepin où il notait toutes ses inventions alchimiques certainement son bien le plus précieux. Quelle bonne idée il avait eu de le fourrer dans son froc pour le protéger de l'humidité. Ce qu'il contenait pourrait les sortir de ce mauvais pas. Dès qu'il aurait de quoi s'acheter quelques composantes pour fabriquer des allumes-feux. Il pourrait les vendre sur le marché du Perchoir là où habitait les plus fortunés. Ce n'était qu'une question de temps...

Étrangement, il n'y avait que des nains ce soir dans la plus grande auberge de la ville, un repère où habituellement on trouvait des chasseurs, des bûcherons et des aventuriers. On s'y tenait encore assez bien depuis quelque temps, pas comme dans les autres bouges itinérants de la ville où l'on servait des tors-boyaux frelatés. Igmar remarqua Branak à une tablée de nains, il n'était pas le premier en fait.

En effet, le barde était déjà là depuis plusieurs heures, il avait décidé de venir en avance au rendez-vous, de réserver une table et en attendant faire ce qu'il n'aimait pas le plus loin s'en fallait : le spectacle. C'était lui qui rapportait le plus d'argent et nourrissait clairement tout ceux qui l'accompagnaient. Aujourd'hui il avait la chance d'avoir un public tout acquis à sa cause et n'était pas obligé de s'exhiber plus qu'il n'en fallait ou encore de ridiculiser celui qui les avait sauvé d'une mort certaine et amené ici en montrant la plus grosse grenouille apprivoisé d'Andoran... Branak faisait démarrer des chants qui étaient repris ici et là et si pour beaucoup on préférait le saluer, le remercier en lui payant une bière. Il arrivait qu'il réussisse à convaincre certaines personnes de mettre la main à la poche et de laisser quelques pincettes.

Du coup Ankelsvinn pouvait se réfugier dans le lourd manteau du nain qu'il avait laissé sur sa chaise. Se laissant aller à rêvasser ou à faire la sieste. Le grippli sortait discrètement un œil de temps à autre plus à la recherche d'une quelconque nourriture à choper avec sa langue qui de là où il était pouvait aisément atteindre le sol et attraper un cafard. Qu'elle idée il avait eu de les amener jusqu'ici ? Les sauver était une chose... il était assez discret et malin pour le faire mais entrée dans la ville avec eux avait été complètement stupide car maintenant c'est lui qui se retrouvait prisonnier beaucoup trop loin de la forêt et des cavernes humides de la montagne. Mais il était un aventurier et tout comme les nains ses rêves étaient emplis de trésor oubliés et avait toujours apprécié les races plus civilisées que la sienne et avait côtoyé pendant longtemps dans la forêt de Sombrelune une sorcière humaine du nom d'Ulizmila qui lui avait appris la langue commune.

Dovvet se releva en sursaut du lit, il n'arrivait pas à chasser les images d'horreurs même s'il avait retrouvé ses esprits après qu'on lui ait fait ingurgiter de multiples potions aux goûts de plus en plus horribles. Il ne se souvenait de rien mais se voyait fuir dans des tunnels obscurs se sachant pourchasser par des ennemis qui prenaient l'apparence d'ombres malfaisantes, d'autres nains à ses côtés tombaient les uns après les autres leurs os se brisaient et la vie quittait leur corps emportée par un mal invisible. Tout était confus et sans doute loin de la réalité. Il se souvenait avoir couru, marché et même rampé puis errer pendant des jours, des semaines, peut-être même plusieurs mois buvant dans des flaques et mangeant des champignons plus ou moins comestibles. Il ne se souvenait plus de sa vie passé, de ce qui lui était arrivé, ni même de comment il était parvenu à Nid-du-Faucon. Il y avait un grand vide en lui, une mélancolie qui parfois pouvait faire place à une colère que seul la douceur de Bolka pouvait apaiser. D'ailleurs depuis qu'il était réveillé il avait beaucoup prié, c'était le seul moyen qu'il avait trouvé pour ne pas perdre pied. Au fond de lui il savait qu'il était déjà mort...

Le prêtre sortit du cagibi. Les sueurs froides n'étaient plus et dans ce couloir les bruits et les odeurs provenant du dessous le ramenèrent à la réalité. Il avait soigné plusieurs personnes et avait de l'argent. Puis ce mal étrange c'était emparé de lui. Il n'était plus lui-même, il se revoyait entrer dans l'auberge hagard et donner tout ce qu'il venait de gagner à un aubergiste édenté pour prendre une chambre. Il était épuisé, il fallait qu'il dorme. Les cauchemars atroces étaient d'un réalisme sans pareil. Il s'avança vers l'escalier pour descendre vers la salle commune.

Astrid et Grimvat entrèrent prestement dans l'auberge quelques minutes après Imgar, à la recherche de chaleur... mais pas seulement. Ils répondaient à l'invitation qu'on retrouvait placardée un peu partout en ville, un appel à tous les nains de Nid-du-Faucon et d'ailleurs... Ils venaient d'ailleurs et ce n'était pas tous les jours qu'on assistait à un rassemblement de ceux qui avaient décidé de vivre avec les humains. Les deux compères ne faisaient pas partie de ceux là quoique la jeune naine ait déjà beaucoup vagabondé sur les terres humaines du Druma, mais après un voyage de plusieurs semaines pour admirer et explorer différentes failles dans la montagne, et la mésaventure qui avait failli leur coûter la vie, ce retour à la civilisation était plutôt bien senti... Enfin ils avaient vite déchanté l'un comme l'autre. Jamais il n'avaient vu une ville aussi horrible que celle où les avait emmené le grippli. Malheureusement ils n'avaient pas eu le choix cette communauté humaine était la plus proche et il n'était pas question de s'éterniser, juste histoire de se refaire un peu d'argent et le plein de vivres nécessaire avant de repartir pour le printemps. Avec de la chance il ferait quelques bonnes rencontres ce soir et pourraient anticiper leur départ, Grimvat ne serait pas obligé de louer sa force contre une misère en déchargeant les péniches et autres embarcations des docks.

Une fois entrée, le videur nain qui faisait le planton à l'entrée en soufflant dans ses mains pour les réchauffer les suivi et referma la porte derrière le guerrier, qui jusqu'à présent, était restée ouverte. L'auberge du Canard assis était bondée et assez peu éclairée mais cela suffisait pour faire un sérieux contraste avec le dehors maintenant que la nuit était tombée. S'il y avait encore quelques humains, ils étaient étouffés dans la masse de nains qui grouillaient de partout. Il y en avait au moins une cinquantaine ce qui était déjà beaucoup trop pour un endroit comme celui-ci. On y voyait quasiment plus les tables. L'odeur de l'herbe à pipe prenait à la gorge ceux qui n'avaient pas l'habitude d'en fumée et l'odeur du cochon de laie qui tournait sur une broche était complètement masquée. C'était plus ici une ambiance de taverne et les nains qui fumaient et qui buvaient une bière d'hiver amère au possible y était pour beaucoup dans cet état de fait. Astrid descendit le petit escalier qui menait à la salle commune pour s'enfoncer dans cette marée naine et rejoindre Branak et Imgar à une table à l'opposé de l'endroit où ils se trouvaient. Grim resta un instant en hauteur à scruter la foule. Dovvet avait disparu depuis trois jours déjà et ses recherches en ville n'avaient rien donné. Si le nain à la peau si pâle qu'il en paraissait maladif était assez étrange pour ne pas rendre des comptes sur ce qu'il faisait à tout bout de champs, s'il avait décidé de quitter le groupe il en aurait informé au moins l'un d'entre eux... Il espérait le trouver à cette réunion de nains ou en tout cas quelqu'un qui aurait pu le croiser.

Modifié par un utilisateur vendredi 7 mars 2014 08:44:28(UTC)  | Raison: Non indiquée

Branak revivait quelque peu. Après avoir eu froid et faim, vécu la honte d'avoir perdu son épée préférée cela faisait du bien d'être dans une auberge à chanter avec d'autres nains. Car il y en avait des nains! C'était d'ailleurs étrange même si on était proche de leurs ancien royaume. Près de lui le sauveur de la petite troupe Ankelsvinn restait caché. Cela lui fendait le cœur mais c'était plus prudent ici : Nid de Faucon est une ville pourrie de l’intérieur...

Le scalde commençait à recevoir des piécettes mais il en fallait plus que ça pour nourrir le groupe et les rééquiper! Car ils ne voulaient pas s'installer ici pour couper du bois! Le but était de retrouver leur terre! Et avec un public aussi rempli du peuple robuste c'était une aubaine qui ne se reproduirait pas de sitôt! Il décida de chanter sa ballade préférée qui parlait des Cinq royaumes du temps de leurs splendeurs. Un chant qui parlait du fête géante, de bière savoureuse et de la générosité du roi. Il espérait vraiment que cela allait marcher... Il se leva mis un pied sur la table et leva ses mains pour demander le silence à son assemblée, puis il entama son chant y mettant toute son énergie...

• Jet de représentation : 1d20+6 donne [14] + 6 = 20

Modifié par un modérateur mercredi 19 février 2014 15:49:02(UTC)  | Raison: Non indiquée

Assis seul à sa table, Igmar semblait fort contrarié de la tournure des événements qui était de devoir trouver charité près des humains. L'alchimiste aurait pu faire gagner de l'argent sonnant et trébuchant à ses amis sil avait encore les réactifs nécessaire à la fabrication de produit. Griffonnant sur son calepin ses idées pour tenter de gagner de l'argent avec rien, le nain bougonnait encore pus qu'à son habitude ce qui n'était pas pour l'aider pour avoir de la compagnie à sa tablée.

Relevant le nez de ses notes, il regardait Branak chanter pour une audience digne de ce nom. Le Skalde devait retrouver de la fierté car ses dernières représentations bien que ramenant de l'argent, reçurent aussi leurs lots de brimades de la part des humains ce qui avait eu pour effet d'énerver Igmar qui trouvait son compagnon courageux de se rabaisser à faire le saltimbanque pour aider leur groupe.

Mais Igmar s'inquiétait aussi pour Dovvet qui avait été le plus touché par leur échec dans cette expédition. L'alchimiste avait fait quelques potions médiocres pour aider la santé de son ami mais cela n'avait pas eut les effets escomptés. De plus, cela faisait trois jours qu'il n'avait pas revu le prêtre et il s'inquiétait mais Grimvat lui avait assuré que tout irait bien et que Dovvet avait juste besoin d'être seul

Igmar remarqua Astrid et Dovvet justement, et d'un signe de la main les invita à le rejoindre à sa table.

Modifié par un modérateur mardi 18 février 2014 13:16:57(UTC)  | Raison: Non indiquée

Finalement tout le monde était arrivé, même Dovvet... Grimvat sourit à cette perspective. Il en fallait plus qu'une fièvre même virulente pour venir à bout d'un nain ! Il serra les mains de ses amis, une poigne ferme et volontaire. Il voulait donner de la force et du courage à chacun afin de continuer, même dans les pires conditions qu'étaient les leurs. Il ne fallait pas perdre espoir, c'était le fléau qui avait frappé le fier peuple nain et même s'il n'avait pas vécu les 60 premiers cycles parmi eux, il avait suffisamment côtoyé les Jumeaux pendant les 30 suivantes pour savoir que le désespoir gagnait facilement et que l'ombre du sombre forgeron planait telle une épée de Damoclès sur leur tête. Grim avait embrassé la forge aussi, mais celle de Torag et il frapperait sur l'enclume aussi longtemps qu'il le faudrait pour que les échos ne cessent de résonner dans la tête de tous les nains, même si cela devait prendre toute une vie de nain.

« Ah ! Dovvet ! Te voilà enfin ! » - l'enthousiasme y était, quelque peu forcé pour masquer sa grande inquiétude quant à l'état de santé du prêtre - « Et bien puisque nous sommes tous là, acclamons l'ami Branak à la fin de sa chanson. Quelques vivats et applaudissements ramèneront un peu de chaleur et d'espoir et qui sait peut-être même une bonne tournée de bière bien moussantes et fraîche ! » - Cette fois l'enthousiasme y était. Sa bonne humeur allait-elle gagner les cœurs de ses compagnons et rendre le fardeau moins lourd ?

Il posa la main sur l'épaule de Dovvet et trouva une chaise pour que le prêtre puisse s'asseoir - « Alors mon ami. Tu es le plus érudit en matière de soins, j'espère que tu as trouvé quelle fièvre te pourrit la vie. Il faut lui donner un nom, une forme et alors même à coups de bâtons s'il le faut, on va l’abattre ! Si je dois te porter pour continuer la route, pas de soucis, tu ne resteras pas ici à laisser refroidir et s'éteindre la flamme de ta forge. Ça pas question, je ne le permettrai pas ! Alors dis nous quoi au juste qu'on sache contre quoi nous devons lutter, tous ensembles bien-sûr ! »

« Merci Grimvat... » Dit le prêtre en s'asseyant plus pour faire plaisir à son compagnon qui lui avait déniché un objet de convoitise étant donné le grand nombre de personne qui fréquentait l'établissement. « Décidément c'est bien rempli ! Quel jour on est ? J'ai raté le début d'une grande fête pour les nains ? Je ne sais pas trop ce qui m'est arrivé j'ai eu juste le temps d'arriver ici de prendre une chambre pour me mettre à l'abri avant de sombrer dans l'inconscience. C'est une des plus grosse crise que j'ai pu faire... J'ai l'impression qu'une éternité c'est écoulé depuis que je vous ai quitté. D'habitude se sont des cauchemars, des souvenirs d'une autre vie m'ont déjà dit les prêtres de Magrim mais j'ai l'impression que cette ancienne vie ne veut pas être oublié et revient me hanter de temps à autres. C'est un mal récurent dont je ne peux me soustraire mais généralement une fois passé, il faut un bon bout de temps avant qu'il ne se rappelle à mon souvenir. Je vois cela comme un signe du destin quelque chose va bientôt se passer pour le peuple vigoureux et j'ai bon espoir de penser que j'aurai un rôle à jouer et avec de la chance quelques un d'entre vous en serons !!!

Bon pas la peine de nous appesantir plus longtemps comment m'avez vous retrouvé et que font tous ces nains ici ! On a les moyens de se payer une tournée ?! Je vous avoue que mes poches sont vides j'ai tout laissé au tenancier, lorsque je suis arrivé dans la précipitation. Branak a un sacré succès j'ai reconnu sa voix de suite et me suis laissé guider jusqu'ici. Je crois qu'il est dans le fond plus par là... On peut peut-être laisser cette table et aller le rejoindre là-bas ?! Je prends la chaise bien sûr ! » Le nain commençait à reprendre une certaine vergue sa barbe courte pour un nain et finement taillée était un gage de coquetterie que l'on ne voyait que chez les adorateurs de Bolka qui étaient des nains séduisants.

Imgar se leva pour rejoindre le reste de la troupe, remettant mon carnet dans son froc. Au moins il était au chaud ici et personne ne viendrait me le prendre à moins qu'ils aient envie de goûter à une salade de phalange. Arrivant à la hauteur de Dovvet, le nain lui faisait une claque amicale dans le dos tout en écoutant se qu'il disait.

« Dovvet mon ami, heureux de te revoir en forme. Écoute mon ami, ne broie pas du noir tu es de retour parmi nous ce qui est l'essentiel, on reparlera de tout cela quand nous aurons tous gagnés assez pour que nous puissions te faire des élixir assez puissant et que tu dorme d'un sommeil sans rêve.

Pour le moment rejoignons Branak et notre petit ami, pour une fois que le premier à un tel succès et que le second n'a pas à jouer ce soir, profitons en surtout avec autant de membres de notre race. D'ailleurs Grimvat, sais tu se qui amène autant de nains à la taverne ce soir ? »

Modifié par un modérateur vendredi 21 février 2014 06:48:45(UTC)  | Raison: Non indiquée

Grimvat était content d'avoir retrouvé tout le monde. Il rassura les uns et les autres, même la jeune Astrid qui avait l'air si contrite de ne pouvoir apporter un grand soutien à la communauté - « Ne t'inquiètes pas, on va y arriver, en se serrant les coudes et tu ne seras en aucun cas exclue. Si nous devons perdurer dans le temps, passer tout l'hiver dans ce trou, tu pourras toujours te servir pourquoi pas de ton compagnon pour quelques tours de charmeuse de serpent, mais je préfèrerai ne pas en arriver là. Tant que nous pouvons survivre sans faire appel à ce genre de démonstration, continuons ainsi. »

Puis il se tourna vers Igmar qui avait l'air très enthousiaste - « Je ne sais pas au juste, je rentre juste des quais. J'ai entendu parler d'un message de rassemblement, il doit y avoir quelque chose à ce sujet de placardé dans tout le village, mais je n'ai pas eu le temps de m'y attarder. J'espère que quelqu'un ne va pas fermer la porte à double tour et mettre le feu à l'auberge, sinon c'est la fin des nains de Nid de Faucon ! » - Plaisanta-t-il, puis regardant Branak commencer à enquêter il reprit d'une voix de conspirateur amusé - « J'ai comme l'idée que fort de sa nouvelle renommée, l'ami Branak va nous avoir rapidement la réponse. »

Il y avait des choses que Grim aimait faire : le travail bien fait et accompli. Le dur labeur de la journée était quelque chose qu'il entreprenait avec le plus de sérieux possible, toute tâche quelle qu'elle soit devait être bien faite car tout travail bâclé devait être refait et comme il le disait toujours, lorsqu'il frappait le métal incandescent sur sa forge, un travail bâclé c'était gaspiller de la matière première, du temps, de l'énergie, c'était déshonorer et blasphémer les dieux, en particulier Torag le maître des artisans et des forges, et surtout il fallait tout recommencer. Alors autant bien faire la première fois et s'acharner avec le plus grand sérieux possible à faire de son mieux et si ce n'était pas encore parfait alors il fallait recommencer encore et encore. le moment de détente du soir répondait à la même logique. C'était un moment où toute la pression de la dure journée de labeur devait être évacuée et donc un temps de jovialité et de festivité. Un temps pour oublier qu'ils étaient dans un trou paumé dans des conditions déplorables. Il saisit la chope fraîchement servie et la leva pour trinquer avec ses compagnons, un large sourire fendant sa barbe fournie - « Hou-Ha ! Gloire à Torag ! Et vive maître Branak qui nous a abreuvé de sa voix si tonnante de mélodie ! »

« Par Bolka ?! Quelle nouvelle ! Mais j'en suis c'est sûr ! Pourquoi hésitez vous... c'est fait pour nous tout ça ? Vous ne vouliez pas de l'aventure et sortir de ce trou ? Voilà qu'on nous offre l'occasion de partir. Certes il nous faudra un nouvel équipement et certainement le quémander et prouver que nous le valons. Mais ça vaut le coup non ? Bolka me pousse à dire oui et à le clamer haut et fort pour tous les nains perdus et ceux des Cinq rois ! Allons !!! »

Dovvet se redressa de toute sa stature essayant de se grandir pour se faire voir de son aïeule sur l'estrade : « Pour l'unité et pour les vigoureux d'ici et d'ailleurs Dovvet Briseterre sera de la partie et par Bolka nous repeuplerons Jernashall et les versants du creuset de Torag ! »

« Qui sera avec moi ?! » Lança le prêtre à la cantonade pour à son tour motiver les nains qui se trouvaient de son côté et surtout ses compagnons de route. Il était capable de partir pour cette expédition avec d'autres mais même si l'épisode des géants avait montré leur faiblesse, il était attaché à chacun d'entre eux et pas prêt à les quitter et regarda chacun d'entre eux avec insistance.

Modifié par un utilisateur dimanche 23 février 2014 15:36:40(UTC)  | Raison: Non indiquée

Lorsque la doyenne des nains du Val fit son annonce le cœur de Branak se glaça. Enfin ? On lui donnait l'occasion d'explorer l'Ombreterre et de retrouver Jarneshall ! Cela laissa le temps à ses compagnons de parler et leur enthousiasme faisait plaisir à voir. Le scalde se leva lui aussi et prit la parole : « Il ne sera pas écrit ou rapporté que Branak Morinson a eu peur et ne s'est pas proposé pour explorer l'ancien Royaume des nains ! Je serais là quand mes compagnons exploreront l'Ombreterre et je reviendrais avec eux pour conter leurs exploits qui traverseront les siècles ! »

Il prit son bâton dans sa main et frappa le sol de l'auberge pour appuyer ses dires.

« Et au cas où quelqu'un tenterai de m'en éloigner, qu'il vienne me défier sur l'histoire des nains, les histoires et les légendes du peuple de Torag ! Et je ne partirais pas sans mes fidèles amis qui ont affronté sans peur milles dangers avec moi. » Il embrassa la foule du regard et défia quiconque oserait le contredire.

Modifié par un modérateur mardi 25 février 2014 14:56:22(UTC)  | Raison: Non indiquée

Beaucoup de nains répondirent d'une seule voix au discours galvaniseur de la vieille Dorna et c'était près d'une vingtaine qui levaient le bras pour répondre à son appel alors que l'autre moitié si elle ne se sentait pas une âme aventureuse pour rallier les nains des montagnes des Cinq rois, voir téméraire en décidant de chercher un chemin vers l'Ombreterre, restait enthousiaste et jubilait de cette bonne nouvelle. Le reste, une petite dizaine, restaient stoïques ou grommelaient ne croyant pas à ces fadaises ou étant trop blasés ou plongés dans un présent tellement incertain qu'envisager un avenir meilleur était impossible. Astrid était-elle de ceux là ? Non il y avait autre chose. En tout cas, elle n'avait pas ouvert la bouche depuis l'annonce de Dorna...

C'était aussi le cas de Ankelsvinn mais lui était pensif. Il essayait de puiser dans ses souvenirs et de les rassembler pour comprendre de quoi parlait la doyenne des nains de la région du Val de Sombrelune.

« Très bien les amis !!! » Reprit Dorna pour calmer la foule. « Que ceux qui se sentent prêt à affronter l'hiver se rendent dès demain matin à ma Forge. Il y a là-bas de quoi équiper plus de nains qu'il n'en faut pour accomplir notre destin ! Je n'en dirais pas plus, préparez vous au grand départ, notre heure et proche ! »

Les joyeux nains d'un autre coin de l'Auberge reprirent en cœur la chanson chantée plus tôt par Branak. Très vite accompagnés d'un barde et sa bombarde. Le trio de nains annonciateur de la bonne nouvelle repartit comme il était venu par une porte derrière l'estrade. Laissant tous les autres fêter l'événement ou rêver à un avenir plus radieux. Pour Dovvet, Imgar, Grimvat et les autres il était clair qu'une route vers l'aventure se dessinait devant eux et si la plupart étaient enthousiastes on pouvait aussi se poser des questions car c'était là le genre d'aventure d'où on ne pouvait pas revenir.

Modifié par un utilisateur mercredi 26 février 2014 12:14:15(UTC)  | Raison: Non indiquée