Kar'Uz avait émis l'idée d'envoyer les pirogues funéraires du côté de la mer, ce qui sembla un peu rassurer le peintre. Au moins, de ce côté-là, l'envoi des vaisseaux enflammés serait vu plus comme une cérémonie privée qu'une sorte de provocation à l'égard des Vierges grises et de la Reine. Lorsque Salvator Scream indiqua qu'il était sans doute plus sage d'éviter de défier la volonté de la souveraine, l'image de la Reine empoignant à mains nues le carreau d'arbalète envoyé par le commandant Endrin puis plongeant celui-ci dans l'œil de ce dernier revint dans l'esprit des aventuriers présents…

Le chamane se pencha sur les divers objets ramenés depuis le quartier général de l'Empereur. Il commença par examiner la cape de ce dernier, remarquant rapidement que la majeure partie de celle-ci n'était pas magique mais que l'enchantement était concentré au niveau de la capuche, et plus précisément de la doublure de cette dernière, qui formait une sorte de bandeau qu'on pouvait détacher de la cape et ajuster autour du front. (ou comment transformer la cape de Charisme +2 de l'édition 3.5 en le bandeau de Charisme +2 de Pathfinder) Il peut facilement identifier l'enchantement en question, vu qu'il était similaire à celui que portait sa coiffe : celui-ci rehaussait par magie le charisme de l'utilisateur.

Alors que le sceptre que Swastel avait brandi conservait tout son mystère, le chamane parvint sans trop de peine à percer les secrets de la baguette de bois sombre. Celle-ci renfermait un certain nombre de charges d'un sort visant à ralentir la cible. (baguette de lenteur, 13 charges)

Pendant ce temps-là, Abbaër profita des divers sorts lancés par ses compagnons pour se mettre un peu à l'écart et examiner à nouveau le coffre récupérer chez Vencarlo Orisini. Le coffre en question provenait de la chambre du maître-bretteur et sa serrure avait jusque là résisté aux tentatives du nain. Fort de son expérience et aidé par les sortilèges utilisés par ses compères, Abbaër espérait bien cette fois-ci en venir à bout. Il lui fallut plusieurs longues minutes de concentration mais, au bout du compte, ses efforts furent récompensés par un cliquetis métallique tout aussi discret que satisfaisant.

Avec une lenteur toute calculée, il souleva lentement le couvercle de la boîte métallique, révélant un unique objet déposé à 'intérieur : un simple sac en tissu brunâtre d'apparence très commune. Le sac était posé, à plat, sur le fond de la boîte et, à première vue, il semblait vide. Mais pourquoi tant de précautions pour un sac vide… Abbaër souleva l'objet puis y glissa la main à la recherche d'une éventuelle gemme ou d'un anneau ou d'un autre objet de petite taille qui aurait pu passer inaperçu.

Sa main toucha tout d'abord quelque chose de lisse et huileux, comme un morceau d'armure de cuir, puis un bout de tissu et enfin une forme solide, métallique, ressemblant à la poignée d'une arme. Le sac en question était, à ne pas en douter, un de ces sacs magiques capables de renfermer bien plus d'objets que sa forme ou sa taille ne l'aurait laissé penser. Discrètement, à l'abri des regards indiscrets, il sortit un à un plusieurs objets du sac magique. Tout d'abord, une cape noire dont le tissage était si fin qu'il avait dû nécessiter une touche de magie et/ou de l'art elfique. Vinrent ensuite plusieurs masques noirs et une dizaine de dagues de haute qualité, parfaitement équilibrées, dont le pommeau était gravé d'une lettre B stylisée. Mais ce n'était pas tout ce que le sac contenait : le nain en sortit ensuite les diverses pièces constituant une armure de cuir noire, elle aussi de très grande qualité, ainsi qu'une paire de bottes assorties et une paire de gants de même texture et de même couleur. En tâtant ces derniers, il constata rapidement que deux des doigts du gant droit contenaient des bouts de bois permettant de simuler la présence de véritables doigts. Le sac magique contenait encore deux autres objets : une amulette garnie d'une opale d'un noir profond et une rapière à la vue de laquelle le nain ne put s'empêcher d'émettre un léger sifflement admiratif. Il avait beau être un roublard, il n'en restait pas moins un nain… et ce n'était pas tous les jours qu'il avait l'occasion d'avoir entre les mains une arme faite en mithril…

Salvator Scream secoua lentement la tête en soupirant lorsqu'Amin s'approcha de lui et lui posa une question au sujet de la disparition de Vencarlo Orisini. « Comme je l'ai dit plus tôt, quand j'ai vu que Néolandus ne revenait pas, j'ai été chercher de l'aide auprès de maître Orsini. Je ne le connaissais pas très bien mais… sur l'île, il se dit que c'est un homme droit, de confiance. Je lui ai expliqué tout ce qui s'était passé et… » L'air embêté, Salvator poursuivit en indiquant « il a exprimé très clairement à quel point ma suggestion d'envoyer Néolandus chez les Arkonas était stupide. »

Faisant une légère grimace, il ajouta « Il avait sans aucun doute raison… vu que Néolandus n'est pas revenu... ma suggestion était stupide... mais je ne m'attendais pas à ce qu'il hausse le ton à ce point-là. Il a dit à quel point la maison Arkona était impliquée dans diverses affaires louches et dans divers trafics et manipulations politiques mais… comment aurais-je pu le savoir ? »

Salvator poussa un second soupir avant de conclure. « Et... si maître Orisini a disparu… j'ai bien peur qu'il soit parti à la recherche de Néolandus… »

« Cette tenue tout en noir ?! C'est celle de Black Jack ! » Dit le nain en se retenant de parler fort malgré sa surprise. Après quelques secondes cela lui paraissait être logique qui mieux qu'un maître d'armes pouvait être le meilleur des bretteurs de Korvosa. De plus Vencarlo avait toujours clamé des idées de justice bien différente de celles que l'on pratiquait à Korvosa où les limites entre le bien et le mal héritées de l'empire chélaxien étaient un peu floues. Il avait bien caché son jeu mais en repensant à ce qui s'était passé avec Trinia Sabor il se demandait pourquoi il n'y avait pas pensé avant. Ainsi le défenseur de la veuve et de l'orphelin était Vencarlo Orsini et il était en danger si on ne voulait pas penser à pire.

« Il est d'autant plus important de retrouver Vencarlo maintenant que nous savons qui il est vraiment. Il est le symbole des opprimés et du petit peuple c'est à dire tout ceux que nous nous efforçons à défendre depuis que cette folie à commencer... Nous sommes tous ses disciples en quelque sorte. »

Le sac sans fond était intéressant. Pour Abbaër il était évident qu'il fallait prendre cet équipement et sans servir pour tenter de libérer les deux hommes. Le sac pouvait contenir l'équipement de tous es aventuriers de quoi investir le palais des Arkona sans avoir l'air de partir en guerre et de risquer d se faire désarmer... A part le sac il y avait peut-être d'autres choses à utiliser avant de restituer tout cela à son propriétaire. Le nain attendit que ses camarades précisent tout cela.

« Ne vous servez pas de ce sceptre. Sous aucun prétexte. Il est aussi dangereux pour vous que pour votre environnement amicale ou non. Je ne sais même pas si nous arriverons à le revendre. Il faut avoir une certaine folie pour s'en servir. De la folie ou du désespoir. »

Arlandeth regarda Kar'uz.

« Il vaut peut-être mieux que l'on garde bien caché cet objet pour le moment. Ceci étant dit, je crois que j'ai du travail à faire. Je vais préparer quelques objets qui pourraient nous être utiles plus tard. »

j'écris les parchemins de restauration, neutralisation de poison (x2)

Abbaër sortait un nombre incroyable d'objets un par un du sac magique qui, pourtant, ne semblait pas pouvoir en contenir plus du quart… il les fit glisser sur la table en direction de Kar'Uz qui, les uns après les autres, les examinait, les tenant devant lui et les retournant sous toutes les coutures tout en observant les filaments d'énergie magique qu'il était l'un des seuls à pouvoir apercevoir et analyser.

Certains des objets découverts dans le sac étaient particulièrement rares et puissants, comme le chamane l'indiqua à ses compagnons.

• armure de cuir +1, taille P
• ceinturon de Force +2 (autrefois : gants)
• rapière de mithril (poids / 2), +2 acérée
• bottes elfiques de cuir noir
• amulette d'antidétection

• arbalète légère de maître (non magique) avec 10 carreaux

Lorsque le chamane avait un doute, il passait l'objet au prêtre qui, à son tour, scrutait les volutes de couleurs que ses prières lui avaient rendues visibles.



• armure de cuir noir +2 graisseuse
• ceinturon de Dextérité +2 (autrefois : gants)
• sac sans fond de type I

La hache à deux mains trouvée sur le gnome et l'armure de cuir noir résistèrent toutefois à la perspicacité des deux lanceurs de sorts…

Modifié par un utilisateur mercredi 5 novembre 2014 18:22:03(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le repos qu'il venait de prendre avait été réparateur. Mais maintenant il était pratiquement le soir et certaine chose devait encore être faites ce jour! Outre les dévotions à la justice qu'il devait se rappeler.

Thébald se leva et chercha de quoi écrire une petite missive.
Sur cette lettre qu'il allait tenter de faire parvenir au soldat Grau, il resta sommaire sans rentrer trop dans les détails. Il indiqua comme quoi l'île était redevenu libre de tout oppresseur et de tout garde. Et en deuxième lieu, après ce bref compte rendu, l'inquisiteur émit l’hypothèse que si d'ancien garde ne croyant plus à l'autorité mise en place sur le continent, venait à élire domicile sur l'île, ces derniers pourraient très largement retrouver leur but et fierté d’antan! Et tout ceci dans la plus grande discrétion!!
Il n’hésitât pas à signer le papier avant de le relouer de manière à ce qu'il reste minuscule.
Théobald sorti et fit appel à son corbeau d'acier et accrocha fermement la missive sur l'une des pattes. Il lui indiqua le lieu de la demeure du soldat, puis le laissa filer.

L'inquisiteur regarda un moment la silhouette s'éloigner restant dans ses pensées pendant un moment.

Jusqu'au moment ou il entendit du bruit, il se retourna et vit un ancien soldat qui sortait de ses anciens quartiers avec quelques affaires. Oui il fallait faire le tour avant que tout disparaisse. Il entreprit de faire le tour, s'aidant par moment de la détection magique.

Mais c'est la guillotine qui l'interpella le plus et il se permit de s'y attarder.

La séance d'identification et de répartition était terminée. Le chamane rangea la baguette et le sceptre dans sa besace et enfila les gants en cuir. Il sentit une nette différence dans ses mouvements, plus fluides, plus rapides, il serait à même sans doute de réagir plus rapidement. Enfin, ce n'était qu'un emprunt, pas question de voler le maître d'école d'escrime !

Maintenant que tout le monde semblait satisfait, il était temps de se rendre au bord du canal. L'idée d'Abbaër n'était pas mauvaise : faire une procession pour traverser l'ile. Il fallait de toutes façons le faire pour réaliser la cérémonie mortuaire côté mer et ainsi ne pas prendre le risque d'affoler les putains grises comme les appelaient le nain à peau dorée. Le chamane se rendit donc au lieu de rendez-vous avec les familles des défunts et avec ceux qui auront bien voulu l'accompagner, en principe au minimum Peau de Pierre et Arlandeth. Nul doute qu'Abbaër suivrait aussi. Le trajet ne devait pas être très long et il expliqua aux personnes présentes que le rituel allait se faire côté mer, ce qui était plus symbolique, vers l'ouest, vers le couchant lorsque le soleil disparaît à l'horizon comme la vie qui s'éteint et la nuit comme la mort qui vient récolter les âmes des défunts. La procession marchera au rythme du tam-tam rituel, ce qui ne manquerait pas d'attirer les curieux qui sans doute viendraient grossir les rangs avec leurs propres morts. Abbaër se chargerait sans doute de leur expliquer et de les rameuter. Ils passeraient par chez l'empereur , afin d emontrer à tous que la menace n'est plus, mais aussi pour prendre des nouvelles de Fergus et Théobald, puis direction la plage. Une fois là-bas, ils allumeraient un feu, mettraient les barques à l'eau avec les corps dessus sur lesquels Kar'Uz aura dessiné la spirale de pharasma avec ces cendres rituelles tout en demandant, en shoanti, à la Dame des Tombes d'accueillir ces âmes afin qu'elles soient jugées à l'Ossuaire. Il donnera du tam-tam rituel et une danse autour du feu jusqu'à ce que les barques mises à l'eau, enflammées puis poussées vers le large disparaissent dans les flots. Ce sera alors à Arlandeth de venir en aide aux vivants, aux familles qui seront accablées de tristesse. Kar'Uz aura fini son rituel et pourra s'en retourner.

Modifié par un utilisateur vendredi 14 novembre 2014 19:00:18(UTC)  | Raison: Non indiquée

Les bruits contre la porte le firent presque sursauter, le silence de la journée ainsi que sa réflexion sur la lame de guillotine avait complétement captivé son attention.
Théobald se releva et accueillit ses anciens compagnons avec un sourire. Ils étaient venu le chercher pour la cérémonie, et bien qu'il trouvait cette chose indispensable, il s'en serait bien passé. Mais puisqu'ils étaient là, il suivit le mouvement sans prononcer un mot de peur de froisser encore une fois le chaman.

L'inquisiteur attendit patiemment de voir sombrer le cortège de barques enflammées pour ouvrir la bouche et poser ses questions. Il s'adressa au nain.
« Alors le peintre a parlé, vous l'avez laissé à votre maison?  »

L'inquisiteur laissa le chaman parler sans l'interrompre avec l'une ou l'autre question qui surgissait dans sa tête. Il hochait la tête de bas en haut en signe de compréhension.
Ainsi il comprenait la raison de la disparition de l'un et de l'autre. Il les imaginait tous les deux aux prises des Arkonas.

Maintenant il allait falloir imaginer une approche de cette famille. Oui, comme le disait Kar'Uz, ils n'auraient probablement pas du tout la même approche! Et même si que le résultat comptait, il ne s'était toujours pas remis du massacre du quartier de l'empereur. Enfin ce qui lui manquait, c'était une explication du pourquoi et du but que c'était donné l'empereur, et peut être de savoir pour qui il avait monté tout cela?

Pour une fois Théobald n'exposa pas le plan qui ce formait déjà dans son imagination.

Du balcon Abbaër regardait l'ampleur de ce désastre organisé. Certes Swastel était un fou qui avait vu une opportunité d'exprimer à la fois son envie de paraître comme il le faisait au temps où son théâtre n'était pas une ruines fumante et calcinée, mais aussi d'exercer le sadisme avoué comme seule une cité ayant un passé commun avec l'ancien empire du Chéliax pouvait lui permettre. En fait il avait juste agrandi son théâtre qui des Exécrables illusoires était devenu l'île d'Endrin toute entière. Néanmoins tout cela n'était pas entièrement de sa faute, même s'il avait réussi à rallier tous les roublards de ce quartier en profitant du chaos généré par le Voile sanglant, les Vierges grises auraient pu intervenir et mater cette pseudo rébellion selon le nain. Mais la reine avait laisser faire, une opportunité de poursuivre l'épuration qu'elle voulait dans cette ville et éliminer pauvres, minorités ethniques et noblesse dépravée. Les Arkanos faisaient sans doute partie de ce dernier critères si on concevait les liens qui unissait l'une des plus grande famille noble de la ville à la lie de la société qu'étaient voleurs, roublards en tous genres et autres mendiants...

Bref Abbaër se demandait si une visite de nuit chez les Arkonas était envisageable. Il y avait tant à faire et l'urgence était Vencarlo et le sénéchal, comme il l'avait déjà dit à ses compagnons il n'aurait pas aimé qu'on attende une seconde si l'un ou l'autre d'entre eux étaient dans cette situation. L'avenir de la ville dépendait peut-être des informations que Néolandus détenait sur Salvator qu'il suivait personnellement. Ce qui dénotait à la fois de l'importance de l'homme mais aussi du manque de confiance du sénéchal à l'égard de ceux qui l'entouraient...

« Salvator est là Théobald, je lui ai demandé de venir aider Fergus, mais la fabrication du remède me parait plus que compromise maintenant. L'île n'a pas les ressources suffisantes pour que nous puissions réitérer ce que nous avons fait de l'autre côté du pont... Il est donc impératif de voir ce que les Arkonas peuvent faire maintenant pour débloquer la situation et mettre fin à la quarantaine ou encore jouer de leurs relations pour l'obtenir d'une manière ou d'une autre. Quoiqu'il en soit même s'il est tard pour une visite l'urgence de la situation l'impose à mon sens et nous avons déjà assez tardé pour ne pas nous enquérir de ce que devient Vencarlo. Si tout le monde est d'accord je serai pour que nous nous rendions dès maintenant dans leur villa. La surprise est un toujours un bon atout... Allons-y pacifiquement dans un premier temps. Jouons sur l'urgence et la nécessité d'une intervention de leur part... Si nous devons revenir plus tard avec d'autres arguments, nous aurons déjà une vue d'ensemble des lieux... »