Un filet de sang bleuté coula des lèvres de Katiyana. Son regard qui avait jusque là été plutôt amusé et agacé s'était mué en rage pure, teintée d'une pointe de terreur. Elle bondit vers le rebord de la plate-forme, et posa les mains sur le cristal crépitant d'énergie. La foudre traversa son corps, et elle pointa la main vers la coupole d'énergie qui se fractura immédiatement sous la puissance de l'éclair.

Katiyana lança une supplique à l'adresse de l'ouragan, ses dernières forces vacillantes.
« SITTHUD!!! VIENS A L'AIDE DE TA SERVANTE!!! »
Aucune réponse ne vint, mais les yeux de la prêtresse se mirent à étinceler de la même lueur bleue et malsaine qui brillait dans les orbites vides des spectres. Lorsqu'elle parla, sa voix n'était plus la sienne, mais le souffle d'une tempête, le murmure du vent. Un sourire vicieux déforma ses lèvres alors que les tatouages couvrant son corps brillaient sous la puissance contenue. Néanmoins, ses blessures saignaient toujours, et cette démonstration de puissance semblait consumer ses dernières ressources. Ses plumes, couvertes de givre, commençaient à tomber, et ses muscles s'atrophiaient à vue d’œil. Mais elle n'en avait cure. D'une simple expiration, une colonne de vent balaya la tour, déstabilisant tout ses adversaires. L'archonte fut immédiatement banni hors de ce plan. Ceux ci furent recouvert d'une fine couche de gel, bénigne, mais témoignant de la puissance brute de l'élue de Sitthud. C'était la malice pure qui émanait de Katiyana qui

Katiyana tendit la main vers Inari, un sourire sadique sur le visage.
« TU NE TE DRESSERAS PLUS SUR NOTRE ROUTE, SORCIÈRE! ET VOTRE QUÊTE S'ARRÊTE ICI. »
Une véritable tempête surgit des doigts tendus, un maelstrom d'éclairs, de nuage porteurs de gel et de maléfices. Inari, incapable de bouger, ne pouvait qu'observer une mort probable approcher.


C'était sans compter sur Gabrihen. Le gel fondit instantanément sur la peau du jeune prêtre, et son bouclier soudain étincelant, il s'interposa, déviant une tempête à lui seul. Ses yeux avaient pris une lueur flamboyante, et son armure elle même semblait parcourue de flammes. Les mots qui franchirent ses lèvres n'étaient pas les siens.
« Ceci est interdit, Sitthud. En tentant de t'incarner sur ce plan, tu brises les règles. Cela ne sera pas. »

Modifié par un utilisateur lundi 25 mai 2015 12:01:24(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le cimeterre ouvrit Katiyana en deux, tranchant jusqu'à l'échine de l'élue de Sitthud. Immédiatement, la lueur bleutée qui illuminait ses yeux et ses tatouages se dissipa. Cette fois, c'est le désespoir qui perçait dans sa voix, alors qu'elle sentait la puissance accordée par son dieu s'échapper.
« NON!!! »
Comme un oiseau frappé par la foudre, elle tournoya, pour s'écraser sur le sol de la tour. Son torse chuta sur le rebord, tandis que ses jambes dégringolaient dans le puits central. Elle tendit une main agitée de tremblements vers la sphère.
« Seigneur Sitthud! Je vous en prie! Donnez moi une chance! Ces onis m'ont dupé! Accordez moi seulement la possibilité de vous servir plus av...arrhhh...ththeh...plus...Sitt...rgghaahhg...ne m'abando...aaarrrhh... »
Les derniers mots de Katiyana s’évanouirent dans les hurlements de l'orage. Ses yeux devinrent vitreux, fixant le vide.

Gabrihen s'était posé sur la plateforme, et la lueur qui l'avait habité se dissipait peu à peu.


Le givre qui couvrait ses compagnons fondit immédiatement, et ils furent de nouveau libre de leurs mouvements. Au dessus d'eux, un craquement retentit. Privée de son point focal, la sphère des tempêtes entra en ébullition. Des éclairs erratiques déchirèrent les cieux. Les cristaux de la tour se fendirent les uns après les autres éclatant dans un nuage d'échardes. Un dernier éclair, aveuglant, frappa le cadavre de Katiyana. Comme des griffes, la foudre sembla extraire l'esprit de la prêtresse, une silhouette translucide semblable à ce qu'elle avait été de son vivant. Portée par la foudre, le fantôme sourit.
« Je savais que Sitthud ne m'abandonnerais pas! Il m'offre l'ascension! Cette forme mortelle me retenait, clouée au sol. Qu'espérais-je en voulant contrôler les tempêtes! »
La spectre se dissipa, traversant la sphère qui explosa sur son passage pour s'élever vers les nuages...Le vent hurla ces derniers mots:
« Je SUIS la tempête! Et je n'aurais pas de repos tant que vous ne serez pas...mais...que...? Comment? Obéissez moi, maudits vents! Je ne...laisserais pas... »
Alors que l'écho se dissipait, les nuages firent de même, découvrant l'horizon et des rais de lumière ondoyante traversant le ciel, l'une des aurores boréales qui faisaient la beauté de cette région gelée. Ne restait qu'une masse compacte de nuage au dessus de la tour, apparemment fixe, et incapable de se d'agir. Katiyana avaient peut être troqué la mort pour une autre forme de prison...

Dans la tour ravagé, le vent s'était tu. Seule une légère brise soufflait encore. Du corps de Katiyana ne demeurait qu'un squelette dans les restes de son armures, et les quelques objets et bijoux qu'elle avait sur elle.

Mais que s'est il s'est passé??? s'interrogea Sinuk.
Le jeune homme ferme les yeux puis secoue la tête, et les ouvre à nouveau, histoire de vérifier que tout est bien là.
Non, je n'ai donc pas rêvé...
Il saute alors à terre en se recevant souplement, comme un chat, puis s'approche en traversant, circonspect, la salle qui les a vu s'affronter avec l'élue de Sitthud.
« Mais que s'est-il passé? » demande-t-il, cette fois, à voix haute.

N'étant pas vraiment porté sur la religion, Sinuk reste légèrement coi devant les explications de son ami.
« Attends, serais-tu en train de nous dire que tu es maintenant un... réceptacle matériel de ta déesse? »

Malgré les explications, Sinuk ne peut s'empêcher de détailler son ami de la tête aux pieds.
Comme s'il cherchait des ailes d'ange ou une queue de dragon...
« Merci Gabrihen.
Connaissant Kitano, je doute que nous puissions l'aider à guider ou à porter Ameiko.
En attendant, je vais faire un tour et rassembler tout ce que je trouve, nous y jetterons un œil plus tard.
Faites attention, au cas où... un truc revienne...  »

Ameiko, incapable de répondre, se releva péniblement, s'appuyant sur Saya. Elle hocha la tête, ses lèvres formant des mots silencieux. Elle arborait un sourire désolé, et frissonna.

Shalelu, de son côté, terminait son inspection de la tour et jeta un regard à l'extérieur.
« Le ciel est magnifique! C'est comme ça que le grand Nord devrait être...mais Saya n'a pas tort, nous devrions peut être redescendre, et rejoindre les autres avant qu'ils ne se demandent où nous sommes passés.  »

Inari regarda Gabrihen du haut de la passerelle où elle se trouvait. Elle n'avait pas manqué une miette de ce qui s'était produit. Encore une fois, il était venu à son secours et elle ne pouvait que lui en être reconnaissante, mais la méthode, la manière, sa transformation, le feu l'avaient laissé abasourdie. Ses yeux en amandes étaient aussi larges que possible.

Elle cligna quelques fois des yeux. Puis elle murmura quelques paroles et s'éleva dans les airs pour redescendre et s'approcher de lui. Ce faisant elle nota tous les petits changements qu'il avait subi, les cheveux, son air grave, la nouvelle sévérité de son regard lorsqu'il posa les yeux sur elle...

Puis, elle nota l'état d'Ameiko et son inquiétude prit le dessus, mais Gabrihen était déjà à ses côtés en train de l’examiner. Lorsqu'il mentionna une malédiction et sa capacité à la guérir, elle poussa un soupir de soulagement.

Elle s'approcha de lui et posa une main timide sur son épaule, ferma les yeux, entrouvrit les lèvres et inspira doucement, d'une façon qui rappelait davantage un chat qu'une humaine. Elle ouvrit ensuite ses grands yeux dorés lui sourit d'un air satisfait. Elle passa son bras autour de sa taille et accota sa tête sur son épaule avant de refermer doucement ses yeux.

Tant de choses incroyables se sont produites depuis notre départ...

Lorsque Sinuk et Saya mentionnèrent leur désir d'examiner les lieux, elle hocha la tête. Son regard se posa brièvement et furtivement sur le corps de Katiyana, puis sur Kurei, mais elle resta pour le moment dans les bras de Gabrihen.

Modifié par un utilisateur mardi 2 juin 2015 00:53:15(UTC)  | Raison: Non indiquée

La route jusqu'au camp fut lente et maladroite, Ameiko, même avec l'aide de Saya, avait du mal à se déplacer dans la neige épaisse et le terrain inégal, mais malgré les épreuves, elle continuait d'avancer, un masque de détermination bornée sur le visage.
Ce fut Sandru qui les repéra le premier. Levant son arc, il lança.
« Halte! Qui...? Oh, c'est vous. La tempête s'est dissipée! Qu...? Ameiko...? Ça va aller? »


Finalement, ils se rassemblèrent autour du campement, et ils firent le récit à leurs compagnons de leur affrontement contre Katiyana et de la malédiction qui avait frappé Ameiko, ainsi que de l'ascension vécue par Gabrihen. Koya examina Ameiko, mais ne put que confirmer ce que le jeune prêtre de Sarenrae avait déjà diagnostiqué: le maléfice allait nécessiter une magie relativement puissante, et surtout de la préparation, pour pouvoir être levé.
« Je ne pourrais pas m'en charger seule, mais Gabrihen aura peut être besoin d'aide. Bien que j'imagine que l'expérience que tu viens de vivre as du être unique, le savoir peut toujours aider! Comment était ce de parler avec la Fleur de l'Aube? J'ai parfois la sensation que Desna m'envoie des impressions dans mes rêves, ou de lire ses messages dans les cartes, mais... »


Pendant ce temps, Ulf, qui avait pris un air grave, les remercia de leur haut fait.
« Je savais que des tribus de Sylphes existaient dans les Pics d'Albâtre, mais j'ignorais qu'elles vénéraient des entités aussi dangereuse...et que certaines d'entre elles étaient aussi puissante. Lorsque nous aurons rejoint Tian Xia, j'avertirais les guildes des dangers de cette route. Il faudra peut être que nous réglions le problème nous même. Quoiqu'il en soit, je ne serais pas étonné qu'il y ait d'autres caravanes à être tombées victimes de cette Katiyana et de ses servants.  »


Ukshakka acquiesça.
« Et Iqaliat n'était certainement pas le seul village a souffrir de ses expériences avec morozkos. Il y a plusieurs autres tribus sur notre route. Je vais m'assurer que les tribus erutaki et varki soient prévenues, et ne laissent pas ce genre de cataclysme se reproduire. »


Sandru ajouta.
« En parlant de ça, il nous faut plus de monde. Est ce que vous pensez qu'il serait possible de recruter d'autres conducteurs et des gardes, sur la route vers Tian Xia? Je préférerais que nous soyons plus qu'une poignée, si les rumeurs concernant des troubles dans la région sont véridiques... »



Ameiko était toujours muette, mais elle posa la main sur l'épaule de Saya, pour attirer son attention. Lentement, et avec précaution, elle articula en silence, faisant de son mieux pour que la tengu puisse lire sur ses lèvres.

Banshee, j'aurais besoin d'un jet de Linguistique de la part de Saya pour comprendre ce que dit Ameiko.

Modifié par un utilisateur mardi 2 juin 2015 20:30:16(UTC)  | Raison: Non indiquée

Saya avait repris forme humaine, pour ne pas risquer de blesser Ameiko de ses serres par inadvertance, mais malgré les assurances de Gabrihen et la sérénité de Koya, elle ne pouvait pas dissimuler l'inquiétude peinte sur ses traits. Elle ne lâchait pas la main de son amie, la guidant du mieux qu'elle pouvait dans la neige et les ornières.

Même une fois arrivées au camp, elle ne s'éloigna pas, ne quittant pas Ameiko du semelle. Une part d'elle même avait conscience qu'Ameiko aurait sans aucune doute protesté si elle en avait été capable, mais Saya refusa d'écouter cette petite voix. Étouffante ou pas, elle ne changerait pas d'attitude tant qu'Ameiko ne serait pas guérie!

Elle n'entendit qu'à peine les autres raconter leur histoire et les préparatifs pour la suite de leur route. Pour l'instant, tout ce qui lui importait, c'était que la tempête ait cessé et qu'Ameiko ne soit pas entièrement seule dans son isolation. Elle fut surprise lorsque la jeune femme essaya de lui parler. Elle n'avait jamais lu sur les lèvres, mais les tengus étaient naturellement doués pour ce genre de chose...

Sandru sourit à Sinuk.
« Oh, je pensais que quelques gardes et éclaireurs en plus ne nous ferait pas de mal, mais aussi quelques assistants. Si nous arrivons à Tian Xia sans avoir assez de marchandises à échanger, cela risque d'être suspect, et j'imagine que notre couverture est plus importante que jamais, non? »
Malgré ses paroles, il était évident qu'il pensait aussi qu'arriver en plein hiver était l'occasion rêvée de battre les autres caravaniers à plate couture en commerçant pendant la morte saison.
« Et puis, plus de monde veut dire que nous aurons peut être besoin d'un second cuisinier, d'autres conducteurs,... »