Saya répondit à Ameiko d'un sourire désolé. Elle était, d'une certaine manière, heureuse que la jeune femme ne puisse pas la voir, et pestait de nouveau, intérieurement, contre son impuissance. Mais si sa présence pouvait être bénéfique, alors elle ne la quitterais pas d'une semelle.
« Kitano...si tu préfères dormir à l'intérieur, pour une fois, je garderais un oeil sur Ameiko cette nuit. Et si tu veux quand même dormir devant sa tente...et bien, je serais là, également. »

Plus doucement, elle murmura à son amie.
« Ne t'en fais pas, Ameiko. Je ne vais nulle part. Je t'accompagnerais où que tu ailles, même de l'autre côté du monde. »

Sandru, enthousiaste, acquiesça. Les autres également, mais au final, malgré les plans et les évènements de la journée, la fatigue eut raison d'eux, et un à un ils allèrent se coucher. Shalelu était épuisée, et laissa avec joie son tour de garde à Ulf, qui préférait garder un œil sur la tempête statique, toujours suspendue au dessus de la tour, dans le lointain. En revanche, les montagnes étaient dégagées, à présent, et le ciel bleu sombre était parcouru de lueur pâle, comme des vagues traversant les cieux. Koya leva les yeux vers le ciel, et un œil observateur aurait pu noter qu'ils brillaient bien plus que d'habitude. Le vielle femme essuya une larme, et dit comme pour elle même.
« Vous savez, ont dit que ces lumières sont en fait Desna, qui vole à travers les sphères et laisse une trainée d'étoiles derrière elle. Et en les voyant, je suis plus que prête à croire les rumeurs. Elles sont magnifiques. »
Malgré la magnificence du spectacle, après plusieurs minutes, ils finirent par aller prendre un peu de repos.

Sandru s'en retourna à ses projets commerciaux, Shalelu sombra dans un sommeil lourd, mais serein, et Ameiko, guidée par Saya, alla se coucher également. Ukshakka resta éveillée, admirant les lumières célestes.

Dans le wagon d'Ameiko, la jeune femme s'étendit, troublée, et agitée. Kitano avait pris sa garde habituelle devant la porte, et Saya s'était couchée sur le sol, sur une couverture de fortune pour se protéger du froid. Dans les ténèbres qui obscurcissaient sa vision, Ameiko sentait la présence de la tengu, et l'entendait remuer dans son sommeil. Elle même avait du mal à trouver le repos...A tâtons, elle posa sa main sur celle de Saya, trouvant un certain réconfort dans un contact humain alors que ses autres sens lui faisaient défaut.

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Lorsqu'elles s'éveillèrent...lorsqu'ils s'éveillèrent, ils se rendirent compte que le soleil ne s'était pas levé. Les lueurs dansaient toujours dans le ciel, mais ce dernier n'était qu'à peine plus clair...peut être plus proche du violet que du bleu marine. Quoiqu'il en soit, ils ne pouvaient attendre que le soleil se lève, puisque cela n'arriverais pas avant plusieurs semaines, leur dit Ulf. Et puisque le ciel était dégagé, le blizzard s'était dissipé, et ils avaient retrouvé leurs forces, ils pouvaient de nouveau se mettre en route, dès que leurs préparatifs seraient achevé...et qu'Ameiko serait guérie.

Alors que toute la compagnie quittait le feu de camp, Gabrihen ne demanda pas son reste et gagna sa couche. En temps normal, il se portait toujours volontaire pour les premiers tours de garde mais ce soir-là, il n’en avait tout simplement pas la force.
A peine eut-il fermé les yeux qu’un sommeil de plomb – déserté par les rêves – l’emporta.

Lorsqu’il les rouvrit, il ignorait complètement combien de temps s’était écoulé.
Simplement, Inari était apparue à ses côtés dans le laps de temps.

Elle dormait paisiblement.
Il ne put retenir un sourire attendri.
Elle paraît si innocente quand elle dort…
Un instant, il voulut lui caresser le visage mais sa main resta en suspend au-dessus de sa peau, de peur de la réveiller.

Finalement, n’ayant plus sommeil, il se leva et alla goûter à la fraîcheur nocturne.
Mis à part le ronflement de certaines montures et le souffle du vent, un silence pesant l’entourait.
Il n’avait pas dû fermer l’œil plus de cinq heures.
Il restait encore longtemps avant la méditation matinale.

Son regard se porta sur de lourds rondins de bois utilisés pour lester les bâches.
Il se sentait dans une forme olympique, autant en profiter…

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Lorsque Saya vint le trouver, il s’épongeait le front et les épaules – en sueur.
Il était torse nu et venait juste de terminer une série de pompes avec les rondins sur le dos.
La tengu était gênée mais il ne sut pas trop si c’était de le découvrir à moitié nu ou simplement de lui demander de l’aide.

Il lui afficha un sourire franc :

« Bonjour Saya.
J’ai beaucoup prié Sarenrae ce matin, pour Ameiko, et je pense qu’elle m’a répondu. Si tu me laisses le temps de me rhabiller, je suis prêt à effectuer le rituel. »

Après une toilette des plus spartiates et un baiser matinal pour Inari, il fit un détour par la calèche de Koya pour lui demander humblement son aide avant de rejoindre Saya et Kitano.
Il s’agenouilla devant la princesse de Jade et prit sa main.

« Bonjour Ameiko.
J’espère que tu as suffisamment reposé ta voix parce que je pense pouvoir dire au nom de toute la caravane que le repas d’hier soir était le plus triste auquel nous avons assisté depuis longtemps. Définitivement, il est hors de question que nous en passions un autre sans t’entendre chanter. »

Son ton était chaleureux mais inflexible.
Il n’échouerait pas.

Incantation de Délivrance des Malédictions

• Délivrance : 1d20+10 donne [11] + 10 = 21
• Délivrance 2 : 1d20+10 donne [17] + 10 = 27

J'ai mémorisé le sort trois fois.
Si le second résultat n'est pas assez élevé, je le lancerai encore une fois.

Modifié par un utilisateur vendredi 5 juin 2015 22:49:03(UTC)  | Raison: Non indiquée

Tout comme les autres, Sinuk fut extrêmement soulagé quand le nouveau Gabrihen délivra Ameiko de la malédiction qui l'avait privé de sa vue et surtout, de sa voix.
Ils étaient tellement habitué à l'entendre chanter en quasi permanence que l'absence de voix de leur amie avait vraiment laissé un vide, un gouffre énorme.
Le calme des "jours" suivant fut le bienvenue, vu ce qu'ils venaient d'affronter, la dragonne, le chaman fou et la soit-disant élue.
Comme à son habitude, le jeune homme était devant, à jouer son rôle d'éclaireur.
« Je peux aller au devant de cette... silhouette et voir ce qu'il ou elle veut... »

Détection d'autres pièges, d'éventuelles traces et autres indices.

• Perception : 1d20+17 donne [3] + 17 = 20
• Survie : 1d20+17 donne [11] + 17 = 28

Est-il possible de s'approcher de cette silhouette sans être vu?

Modifié par un utilisateur samedi 6 juin 2015 13:54:22(UTC)  | Raison: Ajouts

la nuit de Kitano avait été froide, ce qui ne le dérangeait pas le moins du monde grâce à Suishen, mais surtout courte, car il s'inquiétait pour Ameiko. Il s'en voulait quelque part de ne pas s'être occupé de ce panneau......
Il essaya de le cacher, mais fut grandement soulagé en l'entendant parler de nouveau. Elle n'était pas au mieux de sa forme, mais c'était mieux qu'auparavant.
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Lorsqu'Ameiko lui demanda de l'entrainer, Kitano resta un moment interdit. Il ne s'attendait pas du tout à cela. Il réfléchit rapidement, et convint qu'il s'agissait de toute manière d'une chance pour lui de passer plus de temps avec la jeune femme.
« Euh...Bien sûr. Je ne suis pas sûr d'être le plus adapté pour le style, notamment avec l'armure, mais si c'est un ordre de votre majesté impériale, je m'y plierai bien évidemment. » Sa remarque était ponctué d'un sourire discret.
il allait falloir qu'il réfléchisse à ce dont elle pouvait avoir besoin, et qu'il connaissait.
« Par contre, j'aurai besoin de voir exactement comment tu te bats, accepteriez-vous un duel votre majesté? J'essaierai de ne point trop vous ridiculiser.... »

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A la demande de Gabrihen, il resta au début tout aussi interdit.
« Je veux bien essayer, évidemment, même si je ne suis pas forcément celui qui l'utilise le mieux, en fait, je trouve que celle-ci commence à me gêner pour certains mouvements. »
Encore un sujet de réflexions, à ajouter à une liste toujours grandissante.
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Effectivement, entre ses deux élèves à gérer, le paysage magnifique, qui l'inspirait à la poésie, Ameiko elle même, et la surveillance des environs, Kitano ne manquait pas d'occupation de l'esprit.

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Cette faille était inquiétante, et cette silhouette pouvait l'être encore plus. Kitano prépara son arc, ne serait-ce qu'au cas où. Il laissa Sinuk partir devant, mais resta en selle, prêt à le rejoindre au besoin.

Inari qui en savait long sur les malédictions avait elle aussi préparé un sort pour aider sa meilleure amie, mais elle n'en eut point besoin. Gabirhen et Koya géraient très bien la situation. Elle se contenta donc de sourire et de les regarder faire.

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La nouvelle hardiesse de Gabrihen à son égard la surprenait grandement, mais c'est avec plaisir qu'elle répondit à ses baisers et ses marques d'affection. Cela la rendait plus heureuse qu'elle n'aurait pu l'exprimer. Elle aimait tant passer du temps à ses côtés.

Lorsque le jeune homme n'était pas à ses côtés, elle passait un peu de temps recluse pour conférer avec Kurei et améliorer leurs connaissances de la magie.

Pendant que ses amis s'entraînaient ensemble, elle les observait et consignait par écrit leurs aventures. Parfois, elle s'essayait à la peinture à l'encre et s'exerçait à la calligraphie.

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La nouvelle présence de Gabrihen la rendait si heureuse qu'elle ne put s'empêcher de sourire lorsqu'elle vit Kurei chercher la renarde blanche qu'il pistait.

Elle fût très surprise par la présence de la faille, mais en même temps, il n'était pas surprenant qu'un environnement aussi beau décèle des dangers insoupçonnés. Elle fût très reconnaissante envers la shaman avec qui elle décida de discuter davantage.

Lorsqu'elle aperçut la silhouette au loin, elle ne put s'empêcher de plisser les yeux et de soupirer profondément. Les problèmes les avaient-ils déjà retrouvés? Elle allait s'envoler, mais opta pour une autre tactique plus subtile.

Elle demanda à Kurei qui était très agile, de s'approcher furtivement de la silhouette, tout en gardant un distance respectueuse propre aux animaux prudents et de revenir lui faire une description.

Modifié par un utilisateur lundi 8 juin 2015 23:07:38(UTC)  | Raison: Non indiquée

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A la question de Gabrihen, Ulf secoua la tête négativement.
« Non, c'est trop tôt. Nous ne devrions pas atteindre le premier village avant encore trois jours. A moins qu'il ne s'agisse d'un chasseur isolé, mais les erutaki chassent rarement avec des fusées éclairantes dans leur sacoche. Ce doit être un étranger...ou un groupe. Inutile d'être ouvertement hostile, mais soyez méfiants, et gardez vos armes à portée de main. »

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Plus ou moins en même temps que Kurei, Sinuk enjamba la faille, tandis que la caravane entreprenait de la contourner. Le moine avait pris ses précautions, mais le renard, plus enthousiaste, et surtout attirant moins d'attention, l'avait devancé. Quoiqu'il en soit, ils obtinrent plus ou moins les mêmes impressions. La silhouette, qui se révéla être un homme entre deux âges, peut être une trentaine d'année, Tian, et enveloppé de plusieurs épaisseurs de tissus et de fourrure, une version peu pratique et hasardeuse de la tenue traditionnelle des peuples du nord, avait arrêté ses signes lorsqu'il fut certain qu'ils l'avaient vu. Sinuk était toujours suspicieux craignant une embuscade. Kurei, quand à lui, pu rapporter à Inari, via leur lien mental, que l'homme n'était sans doute pas seul, ou en tout cas portait l'odeur de plusieurs autres humains, et aurait définitivement besoin d'un bain. Le renard fronça ses moustaches mentales rien qu'à la pensée de l'odeur, mais il est vrai qu'il avait le flair plus sensible que les humains.

L'homme avait l'air soulagé lorsque Sinuk passa à portée de voix. Il lança:
« 感謝神！有人在這個白色的沙漠！我和我的同伴有麻煩。你能幫忙嗎 »
La langue était étrange, mais Sinuk finit par s'adapter, assez rapidement. Au fil des semaines, Ameiko leur avait appris le Tian, s'assurant qu'ils aient au moins tous une maîtrise basique du langage. L'homme s'adressait à lui dans une version parlée dans le nord de Tian Xia.
« Loués soient les dieux! Quelqu'un dans ce désert blanc! Moi et mes compagnons sommes coincés! Pourriez vous nous aider? »

La caravane contourna tranquillement la crevasse, pendant qu'une partie du groupe se joignait à Sinuk pour en apprendre plus sur la situation...mais aussi parce qu'ils suspectaient une embuscade, et préféraient ne pas laisser le moine seul avec ces inconnus.


Néanmoins, comme Kurei pu en attester, ils découvrirent, de l'autre côté de la colline, dans une sorte de cuvette, un campement de fortune. Apparemment, les voyageurs Tian naufragés au milieu du désert gelé avaient également été membres d'une caravane. Ils n'étaient plus que trois, et leur caravane ne consistait plus qu'en un unique wagon encore relativement intact, mais aux roues en miettes, et les débris de quatre autres wagons qui semblaient avoir été complètement détruit par les éléments.
Les trois marchands tian, deux hommes et une femme, vinrent à leur rencontre. L'homme auquel Sinuk avait parlé leur donna quelques explications, dans une langue chantante aux intonations marquées.
« Mon nom est You Zian, et j'étais l'un des conducteurs de notre caravane. Voici Kuan Liwei... »
Il indiqua l'autre homme, qui salua sous la bordure de son chapeau conique.
« ...et Yin Fang. Nous sommes partis d'Aganhei il y a quelques semaines en tournée dans les tribus du nord, pour faire commerce de fourrure contre des biens qu'ils ne peuvent pas fabriquer facilement, comme des outils et armes métalliques. Mais nous avons été piégé par une tempête. Cela fait cinq printemps que je pars à travers le Toit du monde, et c'était la première fois que je voyais une telle chose. Le vent à jeté plusieurs wagons dans les crevasses, et certains autres n'ont pas résisté à sa fureur. Tout ce que nous avons pu faire, c'est nous terrer dans un endroit un peu protégé, et prier les kami qu'ils calment leur fureur. Le maître caravanier, et notre guide, sont morts dans les premières heures. Les autres ont été tué par le blizzard... »
Il indiqua d'un geste de la main des tumulus enneigés.
« Et puis, il y a quelques jours, le vent et la neige ont cessé. Malheureusement, nous ne pouvons pas repartir, nous n'avons plus de bêtes de traits, et notre wagon n'est pas réparable sans outils. Et le charron faisait parti de ceux que les crevasses ont dévoré. Pouvez vous nous venir en aide? »

Tout en discutant avec You Zian, Sinuk essaye de s'imprégner de la scène pour tenter de discerner le moindre élément suspect, ainsi que dans l'attitude et la gestuelles des trois marchands.
Après tout, les forces qui sont à leur trousses disposent de moyens plus que conséquent pour parvenir à leur sinistre dessein.
Toujours en Tian « Sauf si vous tenez vraiment au chariot restant, je pense que notre chef de caravane ne verra aucun inconvénient à ce que vous transfériez vos biens dans nos chariots et que vous y preniez place aussi. »

• Perception : 1d20+17 donne [20] + 17 = 37
• Pressentiment : 1d20+15 donne [5] + 15 = 20

Modifié par un utilisateur samedi 13 juin 2015 21:19:40(UTC)  | Raison: Non indiquée

Une fois que le chariot supplémentaire fut correctement dégagé de la neige, la caravane se réorganisa suffisamment pour pouvoir reprendre sa route. Les trois nouveaux venus eurent un peu de mal à s'acclimater. Après tout, même si la plupart de ceux qui l'avaient secouru parlaient tien, les us et coutumes étaient bien différent. Mais ils venaient tout juste d'échapper à une mort par hypothermie au milieu de nulle part.
Alors qu'ils repartaient à travers la toundra, il se rendirent compte que la neige s'affinait un peu. Les roues des chariots ne s'enfonçaient plus autant, et même les chevaux semblaient avoir moins de difficultés à avancer. Ils quittaient le pôle, et prenaient, enfin, la route du Sud, vers Tian Xia, et Minkai.

La routine de la caravane s'adapta bien vite à l'arrivée des trois marchands Tian. Ces derniers apprenaient, lentement, mais sûrement, les rudiments du Taldan, la langue commune d'Avistan. Profitant de leurs études linguistiques, ils questionnèrent également les caravaniers sur les terres d'Avistan elles mêmes, leurs habitants, leurs dieux...et écoutaient avec un émerveillement plus ou moins bien dissimulé.

Ulf guidait toujours la caravane, mais avait perdu la détermination dure qui habitait normalement ses traits. Apparemment, la fin du voyage se présentait pratiquement comme un trajet de routine: ni tempête, ni monstre glaciaire ne vinrent entraver leur chemin. Et à en juger par ses discussions animées avec Sandru, ils progressaient bien. Le Rempart Céleste, la chaîne de montagne barrant l'accès à Tian Xia, n'était plus qu'à un mois de voyage. Ils arriveraient dans les steppes du nord du continent à la fin de l'hiver, à la fonte des premières neiges, à moins bien sûr que quelque chose d'autre ne vienne se mettre en travers de leur chemin.

Ukshakka et Aluvut étaient peu à peu devenue inséparables. Ou plutôt, Ukshakka veillait sur la jeune shamane, qui passait le plus claire de son temps perdue dans une demi-rêverie, comme si elle n'était pas vraiment dans le même monde qu'eux. D'un autre côté, peut être était ce le cas? Quoiqu'il en soit, les deux jeunes femmes voyageaient un peu en avant de la caravane, commentant à voix basse sur le paysage.

Ameiko récupérait, et environ trois jours après qu'ils aient trouvé la caravane naufragée, elle était de nouveau capable de tenir une lame. Elle fit promettre à Saya et Kitano que leur première session d'entraînement aurait lieu le lendemain.

Le lendemain, peu après l'aube...qui correspondait surtout à une vague lueur dans le ciel nocturne, quelque part vers l'Est, Ulf indiqua un rassemblement de lueur orangée devant eux.
« Nous y voilà! Ujkin, le premier village sur notre route! Si mes souvenirs sont bons, la communauté varki sur place est assez accueillante. Nous devrions sans doute prendre le temps de nous réapprovisionner. »

Le village était bien différent d'Iqaliat. Au lieu de maisons taillées dans la glace, celles ci étaient un mélange de glace, de bois et de pierre, et avaient de véritables portes de bois, pas des rideaux de fourrure. Le village lui même était plus étendu, et alors qu'ils entraient dans les rues tranquilles, il devint clair que plusieurs centaines de personnes vivaient là.
Seuls une poignée d'habitants arpentaient les rues, sans doute à cause du froid, mais une fois les différences entre les deux décors et l'architecture prises en compte, l'endroit ressemblait assez à un petit village varisien. Les chariots étaient encore à l'entrée de la rue principale quand une petite délégation vint à leur rencontre. Elle était menée par un homme portant une barbe soigneusement taillée, et les fourrures traditionnelles varki, cousus comme la doublure sur des vêtements bleu, fonctionnels, mais brodés de motifs en forme de vagues, indiquant qu'il était certainement important. Ulf alla à sa rencontre. L'homme fut le premier à parler, tandis qu'Ukshakka traduisait à ceux du groupe qui ne parlaient pas varki.
« Holà voyageurs! Nous n'attendions pas de caravanes avant plusieurs mois. Rares sont ceux qui bravent les dangers du pôle en plein hiver. Je suis le chef Innugati. Bienvenus à Ujkin. »

Ulf s'inclina, et répondit.
« Merci à vous, chef. Nous sommes des marchands venant de Karlsgard, et cherchant passage vers Tian Xia. Comme vous l'avez remarqué, notre voyage a été difficile, et nous avons grand besoin de reconstituer nos stocks. Nous autorisez vous à faire étape ici. »

Le chef sourit, une sourire grave.
« Bien entendu. Il serait plus sage de dresser le campement à l'extérieur du village. J'ignore si les chariots pourront manœuvrer dans les rues. Respectez nos lois, et vous êtes libres d'aller et venir, et de commercer si vous le souhaiter. »

Alors qu'il s'apprêtait à les quitter, Aluvut s'avança.
« Chef! Avant que vous ne retourniez à vos devoirs...je vous apporte les respects de Sonavut, maîtresse du foyer de la tribu d'Iqaliat. »

Le chef inclina la tête en signe d'appréciation.
« Toujours un plaisir d'avoir des nouvelles de nos cousins du Nord. Puissent les vents et les blizzards être cléments envers vous. »

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Une fois que le campement fut dressé, Ameiko bondit à bas d'un chariot, et récupéra sa rapière. Elle fit signe à Kitano et Saya.
« Allez vous deux! Il est temps que nous commencions cet entraînement! N'y allez pas trop fort, il faut que je suive. »
Elle ponctua la fin de sa phrase avec un clin d'oeil.
« Ah, ne m'écoutez pas trop! Je sais qu'on ne progresse pas en y allant doucement, et il faut que je sois capable de me battre quand nous arriverons à M...de l'autre côté. »


Pendant ce temps, alors que Koya discutait avec Gabrihen et Inari, une exclamation retentit. Une voix féminine, et pas celle d'un membre de la caravane.
« Koya? C'est...c'est toi? »
A quelques distance, parmi les curieux qui s'étaient approchés de la caravane, émergea une jeune femme blonde, aux traits définitivement varisiens. Cependant, elle portait la même tenue doublée de fourrure que les villageois varki.

Koya releva vivement la tête, interrompant la discussion comme si elle avait vu un fantôme.
« Holly? »
Elle reprit ses esprits, et la jeune femme nommée Holly se jeta à son cou. Koya l'enveloppa dans une étreinte protectrice. Finalement, au bout d'une longue minute, elles se séparèrent.
« Qu'est ce que tu fais dans le grand Nord?  »
Koya répondit, avec un sourire en coin.
« J'étais à l'étroit à Pointesable, alors j'ai cherché à voir un peu de pays! Et puis, je pourrais te poser la même question, la dernière fois que tu m'as écris, tu disais être en route pour Absalom! C'est de l'autre côté du monde. »
Holly eut la bonne grâce de rougir. Koya poursuivit.
« Mais j'oublie mes manières. Holly, je te présente Gabrihen, un jeune prêtre de Sarenrae très prometteur, et Inari, une conteuse de talent! Gabrihen, Inari, Holly, ma fille. Enfin, ma fille adoptive, mais c'est tout comme. »