Glorio Arkona inclina légèrement la tête, comme pour saluer la perspicacité de l'inquisiteur ou tout simplement pour montrer qu'il avait vu juste, et répondit « Occuper une position comme celle de notre famille n'est pas chose aisée. Il faut savoir circuler dans un océan de manœuvres politiques, de traités et d'arrangements, de complot et de trahison. Il est plus que nécessaire… il est même vital… d'être préparé à toutes les éventualités et de mettre toutes les cartes de son côté pour éviter de faire de faux pas. Et, tout naturellement, s'assurer de pouvoir bénéficier de l'appui de personnes-clefs fait partie de cette préparation bien nécessaire. C'est en effet là une des nombreuses démarches que nous avons déjà accomplies. »

Il saisit le verre de vin posé devant lui et en but une gorgée, puis avala un morceau de fromage qu'il prit le temps de mastiquer pendant un bon moment avant de reprendre la parole. « Sans doute pourriez-vous être intéressé par rencontrer ces personnes d'influence, ou tout du moins vous assurer de leur sort ? » demanda-t-il avant de poursuivre son discours.

« Croyez bien que je serais ravi de pouvoir accéder immédiatement à votre demande… mais cela serait un faux-pas de ma part, une erreur dont certains membres de ma famille profiteraient pour me faire remplacer. » Hochant la tête négativement, il ajouta « Non, je ne peux décemment pas accéder à cette demande sans obtenir quelque chose en contrepartie, quelque chose qui profiterait à la maison Arkona. »

« Comme par exemple nous laisser prendre la tutelle de ceux qui œuvrent à rétablir l'ordre sur l'île ? Nous pourrions assurer leur protection et même apporter une aide financière. En échange, le nom des Arkona serait lié à cette tentative de venir en aide au peuple… Clairement, dans ce cas-ci, il me semble qu'une telle entente serait bénéfique pour tout le monde… Bien entendu, si vous désirez tout d'abord en discuter entre vous, ou avec ceux qui sont restés là-bas, je peux vous accorder quelques jours de réflexion. »

Il but une seconde gorgée de vin avant de reposer son verre puis de se laisser glisser jusqu'au fond du fauteuil sur lequel il était assis, observant ses hôtes et attendant leur réponse.

. Le nain c'était assis autour du plateau comme la plupart de ses camarades. Il était très résistant au poison et ne craignait pas qu'on tente de se débarrasser d'eux, même si après leur exploit d'avoir déchu de son trône l'empereur fou, reprendre la main sur l’ile ne serait pas un problème pour les Arkonas surtout si les libérateurs n'étaient plus là pour l'empêcher de faire tout cela à sa sauce avec les moyens peu recommandables qu'on lui connaissait. Il prit donc du vin. Il connaissait toutefois la puissance des poisons Vudrani et garda une légère d'appréhension lorsqu'il posa ses lèvres sur le cristal pour faire descendre le nectar dans sa gorge...

« Notre but n'est pas d'entrer dans la lumière nous représentons une entité et je ne vois aucun problème pour que votre nom soit associé à tout cela bien au contraire. Comme vous l'a dit mon ami nous avons pas les ressources, les appuis et le nom pour espérer débloquer la situation rapidement. De plus, nous avons d'autre chats à fouetter, d'autres Swastel Pilts nous attendent qu'ils soient en devenir ou qu'ils tentent déjà d'assurer leur emprise. » En disant cela le nain envoya un message à Glorio, das le chaos de cette cité, Abbaër savait que tout était possible les cartes pouvaient être redistribuées à chaque moment et même les Arkonas n'étaient pas à l'abri. Il pouvait laisser Endrin aux Arkonas et à leur magouille tant que cela ne dérapait pas. Certes il y aurait le retour du Frisson et de personnes peu recommandables sous leur coupe, capables d'exactions et même de vendre de la chair humaine comme ce Vancaskerkin qui avait failli tuer Grigan. C'était là le prix à payer sans doute !

Abbaër hésita à renverser du vin sur son hôte pour tenter de voir s'ils avaient bien à faire à quelqu'un en chair et en os ou à un double illusoire dirigé depuis une autre pièce mais il se retînt pour l'instant : « Quant à voir les personnes influentes que vous avez pris sous votre protection dans votre magnifique villa, je ne doute pas que leur sort soit des meilleurs surtout en si bonne compagnie en tout cas je n'oserais imaginer le contraire. Notre ami Vencarlo nous avait demandé de venir le voir sans doute pour déjà nous présenter. Que cela se fasse ici, dans ce décor magnifique m'enthousiasme d'autant plus ! »

• Test de bluff (pour l'enrobage) : 1d20+11 donne [4] + 11 = 15
• Test de diplomatie : 1d20+6 donne [10] + 6 = 16

Modifié par un utilisateur samedi 3 janvier 2015 10:01:50(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Bien. » prononça Glorio Arkona en se levant. « Il me semble que nous soyons a priori d'accord donc… Je vous laisse contacter les personnes en charge sur place et me ramener leur accord pour permettre à la famille Arkona de prendre les choses en main et de supporter leurs efforts. »

Il se dirigea vers la porte et l'ouvrit puis se retourna. « Prenez votre temps et profitez de ce maigre encas et du vin tant que vous voulez ; je suppose que les ressources doivent manquer sur l'île. J'ai malheureusement d'autres affaires à traiter dans l'immédiat, donc je ne pourrai pas rester avec vous. Mais croyez-bien que je vous recevrai à nouveau avec plaisir quand vous reviendrez avec une réponse que j'espère positive. Et, si c'est bien le cas, je m'arrangerai pour que vous puissiez rencontrer les personnes dont nous avons parlé. »

« Je vous remercie de votre visite. » termina-t-il en inclinant légèrement la tête. Il sortit ensuite dans le couloir, refermant partiellement les portes. Les aventuriers restés sur place entendirent le son de ses pas qui s'éloignaient dans le hall. Ils étaient à nouveau seuls… du moins en apparence.

Modifié par un utilisateur mardi 6 janvier 2015 08:02:33(UTC)  | Raison: Non indiquée

L'inquisiteur avait faillit ouvrir la bouche pour dire que eux pouvaient donner leur accord au nom de ceux qui étaient en charge sur place, comme il disait. Mais seulement un « Ce ne sera pas long, attendez vous à nous voire très rapidement! » sorti de sa bouche.

Il posa son verre sans y avoir touché, puis emboita lui aussi le pas au chaman.

Théobald était très mitigé sur la suite à donner à leur intervention ou pas. Il tenta de se souvenir des sensations qu'il avait eux au moment ou Glorio Arkona avait évoqué les dernières phrases, à savoir s'il mentait ou pas?

Theobald avait attendu lui aussi d'être vraiment en dehors de la maison des Arkona pour ouvrir la bouche, mais c'est le nain qui stoppa le silence. « Je ne sais pas si nous nous sommes fait berner ou pas, en tout cas il a utilisé les mots nécessaires pour ne pas mentir.

Maintenant pour ce qu'il nous propose, avant même d'être sur que c'est chez eux que c'étaient tournés nos amis, nous voulions leur demander de l'aide.
Avons nous le temps d’enquêter pour voir si leurs intentions sont bonnes ou mauvaises, je ne sais pas. Avons nous intérêt à leur faire confiance et leur amener sur un plateau la future gouvernance de l'île, je ne sais pas non plus, enfin pas encore. Nos amis sont ils incarcérés ou simplement sous abris pour leur sécurité, je ne sais pas et j'en doute. Ce qui est sur c'est qu'il ne connait pas non plus nos intentions, alors se dévoiler ou plutôt dévoiler le fait que nos amis soient dans leur mur, me parait aussi prématuré.

Pour le moment et comme tu dis je pense qu'il faut prévenir les hommes qui s'investissent pour l'île, nous verront leur réaction et si ce sera facile de les mettre en relation.

En tous cas ne perdons pas de temps et retournons vite avec ce qu'ils veulent dans ce manoir, ne les laissons pas le temps de ce retourner. Voir même qu'il faudrait peut être que l'un de nous reste en surveillance, de manière à être sur qu'ils ne transfèrent personne! »

L'inquisiteur ne voulut pas montrer son désaccord avec le chaman, il ne voulait pas repartir sur des tirades ou leurs ethnies seraient encore mises à partie. Mais forcément au bout de quelques secondes cela pouvait se lire sur son visage.
Il avait espéré qu'un autre prenne la parole en lui disant que dans les négociations, la patience faisait aussi partie du jeu, comme dans la diplomatie!!

Il soupira en secouant la tête, puis prit une grande inspiration avant d'avaler sa salive pour pouvoir répondre au shoantie. « Personne n'a perdu de négociation! Nous nous attendions à ce que ce soit dure d'avoir quelques informations, nous savions qu'il ne lâcherait rien, surtout sur nos deux amis. Et contrairement à ce que tu penses, c'est maintenant que commence la négociation. Il veut quelque chose et nous aussi, il n'a pas été jusqu'au fond de sa pensée et nous non plus. C'est une guerre des nerfs qui commence, et le fait de forcer la maison Arkona en tentant quelque chose dans leur dos, pour le moment ne fera pas avancer la libération du maitre d'armes. Nous avons encore une carte à jouer, celle de l’échange! Ils veulent l'île, mais ils ne l'ont pas encore! Lorsqu'on pourra leur donner, alors seulement là nous verrons s'ils sont capable de nous donner ce que nous, nous voulons!!!!

Par contre nous avons encore une porte d'entrée pour se retrouver facilement de l'autre coté de ses remparts, alors ne la gâche pas!!! »

L'inquisiteur avait appuyé sur sa dernière phrase, il espérait que le chaman en comprendrait le sens.

Alors que le reste du groupe poursuivait le chemin de retour vers l'ex quartier général de l'Empereur, sans doute pour faire part de la demande des Arkonas à Fergus et aux autres qui étaient restés sur place, Kar'Uz fit une fois encore route séparée. Il resta en arrière dans le quartier du haut de la Colline, là où s'élevait le domaine des Arkonas. Les murs d'enceinte du vaste domaine étaient clairement moins bien entretenus que les bâtiments, les jardins, les fontaines et les chemins de promenade qu'ils abritaient mais, malgré tout, ils semblaient faire de l'endroit une place quasiment imprenable, comme une petite forteresse au sein de l'île.

Kar'Uz dut rapidement se rendre à l'évidence : le domaine était trop vaste pour qu'on puisse espérer trouver un point de vue permettant de le surveiller. Si les Arkona détenaient effectivement Vencarlo Orisini et le Sénéchal de Château-Korvosa, ces derniers pouvaient se trouver n'importe où : dans l'un des trois bâtiments principaux qu'ils avaient aperçu en visitant le domaine, dans une des nombreuses annexes qui servaient sans doute d'étables, de granges et de salles de stockage, voire même quelque part en-dessous de la surface, à l'abri des regards indiscrets. Et si les Arkona décidaient de les déplacer d'un bâtiment à un autre, voire même de leur faire quitter le complexe, là encore, ils avaient toutes les chances d'y parvenir sans que quelque observateur que ce soit n'ait l'occasion de s'en apercevoir.

La seule certitude que Kar'Uz eut en observant l'endroit de plus près est qu'il aurait sans doute été bien futile de tenter une attaque frontale, car ils auraient alors affaire à une petite armée de défenseurs qui semblaient prendre leur travail très au sérieux. C'est en tout cas l'impression que le Shoanti eut en voyant la manière dont les patrouilles régulières se comportaient.

Kar'Uz se rendit à l'évidence. Le manoir des Arkonas ne sera pas facile à investir quels qu'en soient les moyens. Jeter un grappin sur un rempart et escalader discrètement était jouer avec le feu des rondes de gardes, sans compter que pour tout un groupe c'était complètement impossible. Si un seul passait c'était déjà une grande chance, alors plusieurs personnes... Bien-sûr, ils pourraient sans doute acheter quelques parchemins magiques pour se rendre invisibles et silencieux, mais tout ceci avait un coût et le chamane avait déjà cédé ce qui lui restait d'argent pour que les autres puissent acheter de l'équipement. Il rentra donc au quartier général de l'empereur où le groupe avait certainement trouvé refuge en attendant de fomenter un nouveau plan basé sur la diplomatie ou toute autre moyen, peu lui importait. Kar'Uz n'était pas un diplomate même si Mille-Os lui en avait donné le titre et la légitimité. Il n'avait pas non plus la sagesse des anciens et cette situation de tension et de combat sur le plan diplomatique avec les Arkonas était bien au dessus de ses capacités de chasseur de fantômes.

Lorsqu'il arriva aux quartiers de l'empereur, il fit part de ses observations concernant le manoir des Arkonas et de la possibilité d'acheter quelques équipements supplémentaires en cas de nécessité. Il ne faisait que donner son avis, il n'était là que pour le rôle de conseil et non de décideur. La décision appartenait à d'autres comme Abbaër ou Théobald ou encore Arlandeth qui ne disait mot depuis un bon moment. Kar'Uz ne saurait dire si le sarénite avait une opinion tranchée ou pas et si leur action était favorable à ses préceptes religieux et ses croyances. Une fois son avis donné, il se retira, se demandant s'il était sur la bonne route. Voilà quelques temps, il n'aurait eu aucun doute. Ses nuits auraient été tourmentées par des cauchemars qui lui donnaient un but véritable même s"'il n'en comprenait pas le sens ou il le comprenait trop tard. Voilà un bon moment que les cauchemars du Corbeau ne le tourmentaient plus. N'y avait-il pas d'âmes torturées et perdues sur cette île ? Le Corbeau avait-il décidé que son rôle était terminé en ce bout de terre entouré d'eau ou même Korvosa ? Il avait l'impression de se détacher de tout, comme le faisaient les pharasmites...

Effectivement il était temps de faire le point et de prendre les décisions. Il serait difficile de prendre les bonnes et ne pourraient faire au mieux car il n'étaient pas maître de la situation encore une fois mais pour le coup le terrain de jeu de Glorio Arkona était loin de celui qu'il connaissait celui de la rue et de la force. Alors qu'une table ronde était organisée entre anciens et nouveaux membres du groupe que Kar'Uz avait fait montre de ses craintes quand à une attaque frontale qui s'avèrerait compliquée. Il était temps d'envisager toutes les possibilités et de se préparer mais il fallait le faire vite pour ne pas laisser le temps aux Arkona de s'organiser...

« Comme tu le sais les guildes sont interdites à Korvosa, chacun et libre d'y faire commerce, de vendre ce qu'il veut et d'appliquer les règles qu'il souhaite tant qu'il paie les taxes voulues par la ville. D'une certaine manière c'est la loi du plus fort qui règne ici mais on trouve forcément toujours plus fort que soit et se constituer un réseau pour se renforcer ne peut donc se faire que dans l'ombre.

Nous avons trouvé des liens entre un groupe de déserteurs de la garde dirigés par un certain Vérik Vancaskerkin et les Arkonas. Ce groupe avait investi une ancienne boucherie, ils commettaient extorsions, vols et rapines et n'hésitaient pas à transformer en chair à saucisses, en plus des porcs qui leur restait, ceux qu'ils étaient amenés à tuer. Nous avions suivi un des paquets potentiellement garni de chair humaine jusqu'aux portes de la villa des Arkonas... Maintenant que j'y repense nous avions trouvé une dague à lame courbe emprunte d'une magie divinatoire... Cette dernière pourrait bien être d'origine Vudrani ?! Alors que nous essayions d'en percer les mystères elle c'est transformée en un étrange serpent qui avait mordu Hori et envoûté Kolgrom !

Ce n'est pas tout quelques jours plus tard alors que Kressinda Croft et Vencarlo avaient fait appel à nous pour régler le problème d'un ambassadeur chélaxien dont des documents importants étaient tombé entre les mains d'un chef de la pègre de l'Ile un dénommé Dévargo Barvasi nous avions trouvé des liens entre les Arkonas et la vente de frisson qu'il gérait. D'ailleurs on peut se poser maintenant la question de savoir comme des documents appartenant à un noble se sont retrouvés en possession d'un vendeur de drogue. Glorio avait peut-être avoir quelque chose avec ça. Pour finir on peut se rappeler de leur entrepôt cédé à des disciples d'Urgathoa et dont il contenait encore des soieries et des vêtements valant une petite fortune qu'ils auraient pris soins de récupérer si effectivement le lieu était cédé ad vitam eternam. » Abbaër fit une pause après ces quelques mots en chélaxien, il en avait fini avec ce qu'il savait des Arkonas et des liens qui apparaissaient toujours au détour d'une de leurs enquêtes.

« Glorio Arkona joue sur un échiquier dont nous sommes que des pions. Il sait certainement des choses et a une vision d'ensemble de ce qui se passe à Korvosa. Peut-être même est-il l'instigateur de tout cela. Il est possible qu'il soit le marionnettiste que l'on recherche et qu'il a trouvé le moyen de contrôler la reine. Cela ne m'étonnerait pas ! Mais peut-être aussi a-t-il beaucoup perdu dans tout ce chaos, en voulant contrôler l'Île d'Endrin il cherche peut-être seulement à récupérer ce qu'il a perdu son réseau en vu d'un avenir plus serein ?! Il est peut-être en ce moment en train de parler à Vencarlo pour s'assurer que nous sommes bien des alliés... qui sait ?

Quoiqu'il en soit je ne lui fait pas confiance. Les intérêts du peuple lui vont tant qu'il peut y voir les siens. Voilà le plan que je vous propose. Nous retournons en début de soirée chez lui avec les hommes que nous avons réussi à rallier et toi Fergus à leur tête... Nous pouvons créer l'illusion que nous sommes beaucoup plus nombreux avec les cartes de Zellara. Pendant que vous prendrez "vos ordres" sur comment mettre en place la suite de la protection de l'ïle. Nous irons reparler à Glorio... qu'il le veuille ou non ! Nous le recevrons dans le hall et pas dans la salle où il nous a convié la première fois. Nous lui confierons les rênes et demanderons à voir nos amis. S'il s'y refuse nous attaquerons purement et simplement. S'il essaye de nous embrouiller nous exigerons de fouiller chaque pièce de sa demeure. Si nous devions en arriver à une telle extrémité. Il faudrait que ton oiseau de métal porteur de message avertisse Fergus de faire pleuvoir les flammes sur les hommes des Arkonas s'ils ne restent pas tranquilles... Un plan d'action des plus simple, c'est ce qu'il faut à mon avis... nous n'arriverons pas à surpasser Glorio Arkona en négoce, ruse ou diplomatie. Plions le à notre volonté par la force et surprenons le en le menaçant ! Bien sur il y a de grandes chances que tout tourne mal très vite, il faudra s'y préparer. »

• Test d'estimation pour savoir si c'était une arme Vudrani : 1d20+5 donne [4] + 5 = 9

Kar'Uz acquiesça de la tête aux dernières paroles prononcées - « Je suis d'accord et solidaire avec Peau de Pierre. Non pas parce qu'il est shoanti tout comme moi, mais parce que ses paroles sont simples et censées. Que feras-tu, Abbaër pour protéger Fergus et la poignée de citoyens volontaires lorsque les gardes d'Arkona attaqueront ? Même si l'illusion au départ leur fera croire qu'ils sont plus nombreux, ce ne sont pas des illusions qui pourront combattre des gardes entraînés et nombreux. Je les ai vu faire leurs rondes et j'ai pu voir qu'ils étaient plutôt expérimentés et assez sérieux dans leur travail, ce ne sont pas des enfants de cœur ni des voyous à qui on a donné une armure et des armes. Ce sont des combattants entraînés, rien à voir avec ceux de l'empereur. »

« Quant à l'enlèvement, je ne suis pas pour non plus. C'est employer des méthodes déshonorables et qui nous mettent au même rang que ce malfrat qu'est Glorio. Car s'il y a bien un chef de la pègre et de tous les malfrats de Korvosa, c'est bien lui ! Il n'y a qu'à voir qu'à chaque fois que nous avons été confronté à un évènement scabreux, le nom des Arkonas flottait au-dessus, le Bout de l'Anguille et l’Entrepôt devenu le soi-disant hôpital où nous avons combattu les médecins de la reine en sont de bons exemples, sans compter qu'il se livre allègrement à tout trafics, frissons, prostituées, tant qu'il paye les taxes, il est couvert par les lois de Korvosa. Il est assez fortuné pour faire ce qu'il veut en toute illégalité. Pour signer un accord avec lui, il faudrait qu'il nous donne quelque chose en échange. Je ne suis pas doué en diplomatie comme vous autres, mais j'ai bien compris qu'il prenait une position de force et ne proposait rien en échange de ce que nous lui offrons, car nous lui offrons tout simplement l'île d'Endrin clés en mains maintenant qu'elle est libérée et nous lui offrons aussi la possibilité de se servir de nos exploits pour se faire mousser par la population et s'il mène une rébellion contre la reine alors il est gagnant et sera en position de force pour prendre le pouvoir, si au contraire il revient vers la reine avec une île pacifiée et sous son contrôle, alors là encore il est gagnant et passera pour un sauveur aux yeux de la population. Quoi qu'il advienne, c'est comme si nous mettons un chef de la pègre en position de force majeure dans les strates du pouvoir. Hors à part se planquer dans son manoir, il n'a rien fait pour cela et je ne veux pas que notre action lui serve. Je ne cherche pas la gloire et l'honneur dans ce combat contre cette puissance maléfique qui tire les ficelles et manipule la reine comme un pantin de foire, enfin une meurtrière rudement douée quand même quand on voit comment elle a attrapé le carreau qui lui était tiré dessus et comment elle l'a retourné contre le commandant de la Zibbeline. Quand on voit aussi comment en très peu de temps elle s'est octroyé les pleins pouvoirs et réduit à néant toutes les autres castes qui ont d'^après les lois autorité, je veux parler du sénéchal, du commandant de la zibbeline et de la maréchale qui dans les lois auraient pu à tout moment contester l'autorité de la reine et se servir de leur droit pour la destituer. Regardez à présent où nous en sommes ? Personne ne peut plus rien faire contre le reine, elle a les pleins pouvoir et les pleins pouvoirs dans les mains d'une folle meurtrière, c'est guère mieux que dans les mains d'un Arkona... »

« Je rappelle aussi simplement que dans la pièce où nous étions, il y avait de part et d'autre de la cheminée, ces têtes de tigre dont les yeux avaient une aura magique. Ils permettaient sans aucun doute de nous espionner et probablement de nous attaquer en cas de besoin? Alors si nous devons combattre Glorio, faisons en sorte que ce soit dans une autre pièce. Maintenant, y retourner ce soir, refuser un accord s'il ne nous donne rien en échange, c'est à dire le sénéchal et le maître d'armes, je suis pour. Une fois le refus donné, on sort les armes et on passe en force. Les maîtres diplomates que vous êtes devraient peut-être tenter de le lui faire comprendre. Un empereur-dictateur ne nous fait pas peur, je rappelle que les Arkonas, eux, se sont réfugiés dans leur manoir tandis que l'empereur fou sévissait, cela montre ses limites dans le pouvoir qu'il a. Par contre il est sûr de lui puis qu'il ne s'est entouré d'aucun artifice ni garde du corps lorsqu'il nous a rencontré. C'est donc que soit c'est pas Glorio Arkonas, soit il est sûr qu'en un claquement de doigts, on peut venir le protéger, ce qui me fait dire qu'il a peut-être un magicien ou au moins un lanceur de sorts prêt à agir à tout moment et qui observait par les yeux du tigre. Donc lui rentrer dedans si on sort les armes, ça ne sera pas une mince affaire, même sous l'effet de la surprise. Mais c'est la seule solution que j'entrevoie pour le moment. »