La conquête du nouveau monde

Avec la découverte du Nouveau Monde, les Indes Occidentales deviennent le théâtre des conflits qui opposent les grandes puissances européennes. L’Espagne ouvre la voie de la colonisation, mais commet l’erreur de refuser à ses adversaires l’accès aux richesses du Nouveau monde. La France, l’Angleterre et la Hollande viennent donc prendre par la force ce qu’elles auraient pu partager avec l’Espagne par des échanges commerciaux mutuellement profitables. Ainsi commence l’ère des corsaires et trafiquants français, anglais et hollandais. Ils partent d’Europe pour piller les villes et les navires de l’Amérique espagnole. L’Espagne réagit en instaurant un système de convoi, pour sécuriser le transport de l’or et de l’argent du Pérou, mais isole ainsi bon nombre de ses villes. Les trafiquants se font un plaisir de satisfaire ces laissés pour compte.

L'empire des conquistadors (1492-1530)

En cherchant à joindre les Indes Orientales par l’ouest, Christophe Colomb découvre les Amériques, vite surnommées « Indes Occidentales ». Atterrissant aux Bahamas, il est accueilli chaleureusement par les Lucayens qui le mènent jusqu’à Cuba, puis Hispaniola (Saint-Domingue). C’est sur cette île que les Espagnols installent leurs premières colonies, suivis de près par les autres nations européennes, qui comme eux désirent se rendre maîtres de ce nouveau continent.

Les premières colonies

Encouragés par les concessions des rois d’Espagne, les premiers colons espagnols s’installent sur Hispaniola. Ils se partagent l’île et réduisent en esclavage les autochtones, les paisibles Arawaks, pour les faire travailler dans les mines et les plantations. Les révoltes – régulières – des colons mécontents sont réprimées par les amiraux de la flotte. Le gouvernement espagnol rétablit l’ordre sur l’île, pour pouvoir exploiter ses mines d’or et installer une colonie durable. À l’arrivée des Européens, Hispaniola est habitée par plusieurs millions d’Indiens. Les massacres, l’esclavage et les maladies européennes font passer cette population à 11 000 en 1509 et à 6 000 en 1519. En 1550, il ne reste plus un seul Indien vivant sur l’île. Le taux de mortalité effarant des Indiens, décimés par les mauvais traitements et les maladies européennes, force ensuite les colons à rechercher une nouvelle main d’oeuvre servile : ainsi commence la traite des Noirs d’Afrique. Pour gérer le commerce avec le Nouveau Monde et les territoires conquis, la Couronne d’Espagne crée la Casa de Contratación, une puissante organisation bureaucratique qui va perdurer pendant plus de deux siècles.

L'aventure des conquistadors

Les conquistadors, qui bénéficient du soutien du roi d’Espagne, profitent des mêmes avantages alloués à Christophe Colomb. Selon ce contrat, les terres découvertes deviennent la propriété du roi d’Espagne, mais le conquistador en devient le vice-roi et touche dix pour cent de l’or rapatrié. Vasco Nuñez de Balboa traverse l’isthme de Panama en 1513 et fonde la ville qui porte son nom. Ses successeurs, toujours à la recherche de l’or, pillent et massacrent tous les Indiens de l’isthme, si bien qu’ils sont obligés d’importer des esclaves pour faire vivre leurs plantations. Le conquistador Hernán Cortés découvre et conquiert en 1520 le riche empire aztèque. Il n’en reste bientôt plus que des cendres, mais les galions rapportent en Espagne une quantité d’or phénoménale. C’est ensuite le tour de Pizarro, qui détruit et pille l’empire inca. Il trouve enfin la source de revenus que les Espagnols cherchaient depuis un demi-siècle en rasant tout sur leur passage. Ce n’est pas de l’or qui remplira les caisses de la Couronne de Castille mais l’argent des mines du Pérou, transporté à dos de mules jusqu’à Panama, puis Nombre de Dios.

Vers le continent

Une fois les mines d’or de l’île d’Hispaniola épuisées, les aventuriers espagnols envahissent les Îles sous le Vent, la Jamaïque, Cuba, Puerto Rico et la côte d’Amérique centrale. Ils terrorisent les Indiens, massacrent les rebelles et se ruent sur les nouvelles mines d’or. De plus en plus, les îles sont délaissées, au profit des colonies du continent. À partir de 1530, les Caraïbes ne représentent plus qu’une proportion marginale des possessions espagnoles dans le Nouveau Monde. Les colons ont trouvé au Mexique et au Pérou l’or que les îles ne peuvent pas fournir. Celles-ci ne sont plus que des ports d’escales pour les flottes au trésor qui repartent vers le vieux continent. Dès lors, les Îles-du-Vent ne sont pour les Espagnols que de simples réservoirs à esclaves. Tous les Indiens Lucayens des Bahamas sont ainsi déportés sur Hispaniola. La résistance et les pratiques cannibales des Indiens Caraïbes justifient à leurs yeux leur esclavage. Les Caraïbes sont donc obligés de se réfugier dans les îles montagneuses, d’où ils tiennent en respect leurs adversaires. Depuis, ils entretiennent une haine irréversible contre l’ennemi espagnol.

Des aventuriers s’installent alors sur les îles délaissées par les Espagnols et prennent le contrôle de la Mer des Caraïbes. Il n’est désormais plus question pour eux de retourner en Europe. Dans le Nouveau Monde, ils ont acquis autonomie et liberté, un trésor qu’ils n’abandonneraient pour rien au monde.

Les prédateurs de l'Empire Espagnol (1530-1625)

Pour éviter tout risque de conflit, le Traité de Tordesillas (1494), signé sous l’égide du Pape, partage le Nouveau Monde entre l’Espagne et le Portugal. Un demi-siècle plus tard, ces deux nations ne forment plus qu’une seule et même puissance. Évidemment, cette situation n’est pas du goût de tout le monde. La puissance de l’Espagne, dont l’économie est tournée vers le Nouveau Monde, va bientôt être mise à mal par les aventuriers français, anglais et surtout hollandais, qui contrôlent toute la zone caraïbe.

La soif de l'or

Les Anglais et les Français, puis les Hollandais dès 1599, comptent bien s’approprier par la force une part des bénéfices espagnols. Des centaines de pirates sillonnent la mer des Caraïbes pour attaquer villes et navires. Dans un premier temps, ces aventuriers ne procèdent pas à une véritable colonisation. Ils se contentent de faire voile depuis l’Europe pour y revenir les cales remplies de marchandises. Pour protéger ses biens, l’Espagne interdit le commerce américain aux autres nations européennes et réduit ses transports d’or à deux importants convois. Ces flottes au trésor sont un succès : malgré le nombre croissant d’aventuriers en maraude dans son sillage, entre Cuba et le Yucatán, ou entre la Floride et les Bahamas, elles n’ont pratiquement jamais été prises. La Couronne espagnole protège en priorité les ports où les deux flottes font escale — Santo Domingo, Santiago de Cuba, San Juan puis la Havane. Mais le commandement du Nouveau Monde basé à la Havane est trop centralisé, ses procédures trop longues et trop complexes. Il se montre incapable d’assurer la sécurité des Espagnols insulaires...

La Couronne d’Espagne a un besoin vital de combler son déficit grâce à l’or du Nouveau Monde. Des sommes faramineuses sont empruntées pour entretenir les guerres menées sur le territoire européen. Il faut tenir tête à la France sur terre, à l’Angleterre sur mer, grâce à l’Invincible Armada, et écraser les révoltes aux Pays-Bas. L’Espagne espère que l’argent du Pérou suffira à rembourser ses dettes mais elle sait qu’elle n’a pas les moyens de défendre ses colonies les plus modestes face aux aventuriers des autres nations. Entre 1501 et 1650, ce sont 1 800 tonnes d’or et 17 000 tonnes d’argent qui sont acheminées depuis le Nouveau Monde.

Les corsaires français et anglais

En France et en Angleterre, des villes entières vivent grâce aux prises des corsaires, aventuriers agissant pour le compte de la Couronne. Les Espagnols, eux, les appellent tout simplement pirates... Lors de la période d’activité la plus faste, un armateur peut espérer engranger des bénéfices dès le deuxième retour de course. Jean Angot, de Dieppe, acquit par ses dons d’armateur une puissance si considérable qu’il assurait à lui seul la protection de la côte nord de la France. Les autres puissances d’Europe traitaient parfois avec lui sans passer par le roi de France. Revers de la médaille, les villes Espagnoles font si souvent l’objet d’attaques qu’elles ne peuvent prospérer, si bien que de nombreux aventuriers perdent la vie pour un butin misérable. Les Français, qui ont été les premiers à se lancer à l’assaut, signent un traité de paix en 1559 car le pays est déchiré par une guerre civile et religieuse. Cela n’empêche pas certains armateurs privés d’armer des navires corsaires pour partir en course.

En Angleterre, Francis Drake est élevé au rang de chevalier par la reine, après un tour du monde d’où il revient avec des navires chargés d’or. Ses prises fantastiques enthousiasment les foules et enflamment l’imagination des corsaires : une centaine d’entre eux quitte chaque année les ports de Weymouth et de Southampton pour rejoindre les Caraïbes. Ils saisissent plus de marchandises que d’or et d’argent, et n’hésitent pas à revendre aux Espagnols les esclaves et les biens qu’ils ont pris sur leurs propres navires, à des prix défiant toute concurrence.


Les corsaires et trafiquants hollandais

Les Hollandais n’arrivent que tardivement dans les Caraïbes. En guerre contre l’Espagne depuis leur sécession en 1568, ils mettent les côtes européennes à feu et à sang. Ils attaquent en priorité les bâtiments espagnols mais n’hésitent pas à s’en prendre aux autres navires (et notamment ceux des aventuriers fatigués par leur longue traversée, qui reviennent avec des cales pleines d’or espagnol). C’est une maladresse de l’Espagne qui va les pousser en masse vers les Caraïbes. Bien que leur commerce soit le plus florissant d’Europe, les Hollandais ont besoin d’une grande quantité de sel de bonne qualité pour accommoder le produit de leur pêche. L’Espagne, son unique fournisseur, impose un embargo sur ce produit de première nécessité. Les Hollandais sont alors attirés vers le Nouveau Monde par le sel de la péninsule Araya. Chaque année, plus de 800 navires viennent y faire le plein, offrant au passage leur protection aux trafiquants français et anglais. Marchands dans l’âme, les Hollandais ne tardent pas à pratiquer le commerce du cuir, du tabac et du sucre avec les îles espagnoles délaissées par la flotte de galions de leur pays. Incapable de défendre ses côtes, le gouvernement espagnol décide d’appliquer des mesures radicales. Une flotte part de Lisbonne en 1605 pour s’emparer des barges à sel, exterminer les équipages et interdire pour dix ans la production de tabac sur la côte du Venezuela. Elle en profite pour dépeupler le nord-est d’Hispaniola, n’autorisant les plantations de tabac qu’à Trinidad avant de les fermer sept ans plus tard. Durant une année, les incursions hollandaises diminuent. La France est enfin en paix avec l’Espagne, même si le traité précise qu’il n’est point de paix au-delà des « lignes de l’amitié », c’est-à-dire à l’ouest des Açores. Les corsaires anglais, eux, se transforment provisoirement en pirates car le roi James Ier se refuse à délivrer des lettres de marque, ces documents qui autorisent les aventuriers à agir en son nom. Les Hollandais s’installent peu après sur les côtes de Guyane, riches en tabac, mais leurs plantations ne survivent pas longtemps au climat violent et aux attaques des Espagnols : ces derniers ont installé à Trinidad un poste avancé pour partir à la recherche du légendaire « El Dorado », ce roi inca mythique qui serait, dit-on, recouvert d’or de la tête aux pieds...

Les colonies françaises, anglaises et hollandaises (1625-1660)

En 1625, les gouvernements anglais, français et hollandais encouragent et financent depuis plus d’un siècle des expéditions corsaires aux Indes Occidentales. Jusqu’alors, ces aventuriers ne restaient guère plus de deux mois sur les îles inhabitées des Petites Antilles. Lorsqu’ils décident de s’y installer définitivement, ils ne reçoivent aucun soutien de la part de leur gouvernement... et n’en ont pas forcément besoin. Ils connaissent parfaitement ces îles qui leur servaient auparavant de refuges provisoires. Les Indiens Caraïbes, qui haïssent les Espagnols, les ont accueillis à bras ouverts et leur ont appris à survivre dans un environnement inhospitalier. Ils ne se montreront hostiles que lorsque les aventuriers se sédentariseront et procèderont à leur tour à des massacres. Enfin, toutes ces installations sont facilitées par le commerce hollandais.

La Compagnie des Indes Occidentales hollandaises

De 1620 à 1630, les Caraïbes sont dominées par les importantes flottes de la Compagnie des Indes Occidentales hollandaise. Cette structure, plus militaire que commerciale, est chargée de favoriser l’activité corsaire hollandaise dans les Caraïbes. Les corsaires hollandais entravent la navigation des Espagnols et commercent avec les nouveaux colons. Leur ambition grandit : ils envisagent à présent de prendre possession des plantations de sucre portugaises au Brésil, de conquérir les comptoirs portugais de la traite des Noirs en Afrique et de saisir l’or espagnol du Mexique et l’argent du Pérou.

Dès 1637, la Hollande contrôle le commerce mondial du sucre et des esclaves africains. La Compagnie impose un blocus sur l’ensemble du commerce de l’Espagne et ravage ses côtes dans les Caraïbes. Elle échange les denrées produites par les colonies anglaises, françaises et même espagnoles (du tabac notamment) contre des esclaves, de la nourriture, des produits manufacturés et des outils. Pourtant, les prises ne remboursent pas les sommes colossales investies dans la construction et l’entretien de la flotte. En 1628, Piet Heyn, agissant au nom de la Compagnie, fait main basse sur la totalité de la flotte au trésor près de Cuba. Cette prise n’amortit pourtant que 70% de l’investissement.

Louis XIV reprends le contrôle des îles françaises

L’indépendance des colonies françaises prend fin sous le règne de Louis XIV. En 1661, Colbert est chargé de reprendre en main le commerce des Antilles. Constatant que toute la production est achetée par les marchands hollandais sous le nez des français, il confie à la Compagnie des Indes Occidentales le monopole du commerce avec les Indes et assure un trafic suffisant pour que les colonies n’aient plus à recourir aux Hollandais. La nouvelle compagnie impose son monopole manu militari avant d’être jugée trop ambitieuse et liquidée en 1674. Le pouvoir défend les intérêts des planteurs sans les subordonner aux intérêts de la France. Les taxes d’exploitation sont diminuées pour favoriser la production et il est désormais permis aux planteurs de participer directement au gouvernement de leur île.

La flibuste (1640-1688)

Depuis l’installation des Français, des Anglais et des Hollandais dans les Antilles, les aventuriers bénéficient d’un poste avancé dans le Nouveau Monde pour aller se servir chez les Espagnols. Au début du XVIIe siècle, Français et Anglais lancent leurs expéditions depuis Saint-Christophe mais cette île est bien éloignée des routes commerciales espagnoles...

La Providence Company

En 1630, avec l’accord de la Couronne d’Angleterre et le soutien des puritains, un groupe de colons anglais s’installe sur l’île de Providence, sur l’île Henrietta à proximité de Puerto Bello et sur l’Île de la Tortue. Cette communauté, baptisée Providence Company, est située à l’écart des routes commerciales anglaises mais offre une base de départ idéale pour les raids flibustiers. Après l’attaque infructueuse de Providence par les Espagnols et le massacre des colons de la Tortue, le roi d’Angleterre accorde à la Providence Company le droit de délivrer des commissions aux flibustiers. Aussitôt, les raids dans la région de Carthagène, Mérida et Maracaibo se multiplient. Pour venger les lourdes pertes qui lui ont été infligées, le gouverneur de Carthagène balaie l’île avec l’une de ses flottes et déporte tous les prisonniers en Espagne.

L'île de la Tortue

Aux alentours de 1620, les premiers aventuriers s’installent sur l’île de la Tortue qu’ils rendent habitable en travaillant la terre. Bien que peu nombreux, ces habitants restent maîtres de l’île sans que les Espagnols puissent les en déloger. Quelques Anglais désireux de se joindre à eux sont bien accueillis. Des navires marchands français font escale sur l’île pour échanger denrées de première nécessité et produits de luxe contre les pièces de huit et la vaisselle d’or subtilisées aux Espagnols ainsi que le tabac et le cuir des boeufs chassés par les boucaniers. Pour tenter de mettre un terme aux raids, les Espagnols envahissent la Tortue en 1635 mais les flibustiers, dirigés par le huguenot Le Vasseur, reprennent le contrôle de l’île en 1640. L’île est alors fortifiée et ses habitants soumis à la tyrannie et au sadisme de leur nouveau chef. Assassiné en 1652, Le Vasseur est remplacé par le Chevalier de Fontenay qui accroît les capacités défensives de l’île. À nouveau visitée par les flibustiers et les boucaniers, la ville de Basse-Terre reprend ses activités commerciales, si bien que sa population augmente considérablement. Les expéditions contre les Espagnols reprennent, le Chevalier de Fontenay équipant lui-même quelques navires. La Tortue est reprise par les Espagnols en 1654. Cinq ans plus tard, les flibustiers contre-attaquent et chassent définitivement les envahisseurs. Dès lors, ils gardent farouchement le contrôle de cette île tant convoitée. En 1664, désireuse d’assurer ici comme ailleurs son monopole, la Compagnie des Indes Occidentales nomme un nouveau gouverneur, Bertrand d’Ogeron, compétent dans le domaine commercial et excellent meneur d’hommes. C’est sous son gouvernement que l’île prend réellement son essor. Il offre de nombreux avantages aux habitants et attire flibustiers et boucaniers. Préférant prévenir que guérir, faisant preuve d’autorité sans commettre d’excès, il contient troubles et rixes à la satisfaction générale. Lorsqu’il se retire en France dans les années 1680, il est remplacé par son neveu, Monsieur de Poincy, qui gouverne l’île avec l’assentiment de tous. À l’aube du XVIIIe siècle, la Tortue est devenue une colonie calme et respectable. Entre 1650 et 1680, des flibustiers célèbres comme l’Olonnais, Grammont, Laurent de Graff, Van Horn, Roc le Brésilien, Monbars l’Exterminateur, Pierre le Picard, Michel le Basque, Bras-de-Fer, Pierre Franc, Barthélémy et Tributor-le-Gascon choisissent la Tortue et Saint-Domingue pour refuge.

La Jamaïque

En 1649, Cromwell sort vainqueur de la guerre civile anglaise et envoie une flotte pour pacifier les possessions britanniques des Antilles. Il lance un projet à grande échelle, le Western Design, afin de conquérir la totalité des Caraïbes. Une trentaine de navires se lance à l’assaut de la ville de Saint-Domingue sans parvenir à faire tomber ses défenses. Les Anglais se tournent alors vers la Jamaïque dont ils s’emparent sans la moindre diffi culté. Malgré les efforts de Cromwell pour promouvoir la culture de la canne à sucre, les planteurs ne parviennent pas à assumer les lourdes dépenses nécessaires à la mise en oeuvre de cette production : les forêts vierges sont longues à transformer en terres cultivables et les esclaves sont à la fois rares et chers. L’économie de la Jamaïque ne se développera qu’à partir de 1700. Pourtant, la Jamaïque est située au coeur de la mer des Caraïbes, à proximité de la route que suivent les galions pour se rendre de Puerto Bello à la Havane. Dès 1657, le gouverneur d’Oyley annonce aux flibustiers anglais de la Tortue qu’ils sont les bienvenus à la Jamaïque : en 1665, ils sont plus de deux mille à avoir fait de Port-Royal leur port d’attache. Plus encore qu’à la Tortue, tout le commerce de la Jamaïque dépend de l’activité des flibustiers. À sa restauration en 1660, le roi Charles II signe un traité de paix avec l’Espagne. Dès lors, il n’est plus question pour le nouveau gouverneur Sir Thomas Moodyford d’offrir des commissions aux flibustiers. Mais ces aventuriers qui n’obéissent à la Couronne que lorsqu’elle favorise leurs intérêts persistent à multiplier les prises. Ils nomment un général de flibuste, Mansfield, qui sera remplacé à sa mort par le célèbre Henry Morgan. Après la prise de Panama en janvier 1671, Henry Morgan trahit ses compagnons. Il disparaît avec le butin et les meilleurs navires puis se rend au roi d’Angleterre. Non seulement le souverain le gracie pour ses actes de piraterie, mais il le fait de plus chevalier puis, quelques années plus tard, gouverneur de la Jamaïque. Vers 1680, les flibustiers ne sont plus les bienvenus sur l’île. Ils retournent à Saint-Domingue pour vivre les dernières années de la flibuste. En effet, l’empire espagnol est en train de s’effondrer et les aventuriers vont bientôt prendre part aux guerres opposant la Hollande, la France et l’Angleterre.

Les grandes expéditions

Jusqu’en 1660, les flibustiers se contentent de s’emparer des navires espagnols qui sillonnent les Caraïbes, en particulier entre Puerto Bello et la Havane, et le long du canal qui sépare les Bahamas de la Floride. Les flottes au trésor qui transportent l’argent du Pérou jusqu’en Espagne sont trop bien protégées, mais de nombreux bâtiments marchands espagnols effectuent eux aussi la liaison entre les grandes villes. Ils se chargent des produits que les gros convois ne peuvent pas prendre à leur bord et les revendent à la Havane. Sur le chemin du retour, ces navires chargés du produit de leur vente constituent des proies faciles... Les capitaines espagnols hésitent à s’aventurer sur ces mers caraïbes, terrain de chasse de plus de trois mille flibustiers. Ils décident de réduire le nombre de leurs voyages et de former des petits convois mieux défendus. Découragés par le faible nombre et le caractère insaisissable de ces prises, les flibustiers s’en prennent alors directement aux villes à partir de 1660 : Maracaibo, Panama, Vera Cruz, Campêche, Carthagène, etc.

La fin des activités de la flibuste, sur l’initiative des Couronnes anglaise et française, annonce l’ère des pirates. Ralliés au pavillon noir, les hors-la-loi attaquent les navires de toutes les nations et font régner la terreur. Leur sillage sanglant fascine et fait trembler les hommes du monde entier.

Les guerres (1688-1713)

La Guerre de Neuf Ans (1688-1697)

La Guerre de Neuf Ans oppose la France à toutes ses rivales européennes : la Hollande, l’Angleterre et l’Espagne. L’Angleterre entre en guerre en 1689, année où le roi William III monte sur le trône. Les batailles qui font rage en Europe n’épargnent pas les colonies. La France et l’Angleterre envoient dans les Caraïbes des flottes de navires de guerre. Afin de contrebalancer leur faiblesse numérique, les forces françaises obtiennent l’appui des flibustiers de la Tortue. La France lance les hostilités en 1689 en détruisant la colonie hollandaise de Saint Eustasius et en chassant les Anglais de Saint-Christophe. Les catholiques irlandais d’Antigua, de Nevis et de Montserrat se rebellent contre le nouveau roi d’Angleterre mais sont écrasés par le gouverneur général des Îles Sous-le-Vent, Christopher Codrington. Ce dernier reprend Saint-Christophe et Anguilla en 1690, renvoie les colons français à Saint-Domingue et distribue leurs terres aux Anglais. Au passage, il ravage les plantations de sucre de la Guadeloupe et de la Martinique.

Pour la première fois depuis cinquante ans, les Grandes Antilles sont touchées à leur tour par les affrontements entre Français et Espagnols de Saint-Domingue. En 1692, profitant du tremblement de terre qui détruit Port-Royal et les centaines de navires qu’il abrite, le gouverneur français de Saint-Domingue Jean du Casse met la Jamaïque à feu et à sang, brûle les plantations de sucre et s’empare des esclaves. Pendant ce temps, les Espagnols quittent la ville de Saint-Domingue et pillent Port-de-Paix et les ports français de la côte ouest avec l’appui des Anglais. Une épidémie met fi n à l’invasion. Sur ordre du roi de France, du Casse réunit 700 flibustiers sur sept navires qui viennent se joindre aux 30 navires de guerre du baron de Pointis. Après un combat acharné, les français s’emparent de la ville de Carthagène, nouveau port de chargement de l’argent du Pérou. De Pointis charge la totalité du butin — 6 millions de pièces de huit ! — sur ses navires de guerre et refuse de payer les flibustiers. Du Casse parvient à éviter le bain de sang en promettant à ses hommes que la Couronne les dédommagera. Mais certains d’entre eux retournent à Carthagène pour rançonner la ville de deux millions de pièces de huit. Les aventuriers quittent alors Saint-Domingue. C’est la fin de la flibuste.

La guerre se termine par le traité de Ryswick en 1697. Tous les protagonistes récupèrent leurs possessions dans les Antilles en échange de territoires situés dans d’autres régions du monde. La Hollande et l’Angleterre reconnaissent enfin la colonie française de Saint-Domingue dirigée par du Casse.

La Guerre de Succession d'Espagne (1702-1713)

La paix ne dure guère plus de cinq années. L’Autriche, la Hollande et l’Angleterre déclarent la guerre à la France et à l’Espagne afin d’empêcher l’union des deux royaumes qui doit se réaliser à la montée du petit-fils de Louis XIV sur le trône espagnol. La France et l’Angleterre ne peuvent pas compter sur leur flotte, dont les hommes ont été décimés en temps de paix par les épidémies. Les deux puissances doivent s’appuyer sur les corsaires pour mener la guerre. OEil pour oeil, dent pour dent, ils ravagent une fois de plus les colonies de Saint-Christophe et de la Guadeloupe. De futurs pirates comme Hornigold se mettent en valeur en multipliant les raids au service de la reine Anne d’Angleterre.

En 1713, le traité d’Utrecht ne marque pas seulement la fin d’une guerre entre nations européennes, qui se satisfont de cette paix tant attendue même si les tensions subsistent. Il annonce l’explosion de la piraterie. Tous les corsaires qui ont aidé les deux adversaires se retrouvent désoeuvrés. Ils se laissent porter par le vent de la révolte... À cause des guerres, les conditions de vie à bord des navires ont empiré et la contrebande est devenue nécessaire. Les peuples crient famine et maudissent les puissants qui ont pris leurs enfants et ravagé leurs champs. Les persécutions religieuses ont généré des flots d’émigrants, partis chercher une vie meilleure. Ils sont reçus à bras ouvert par la violence et la maladie. Pour tous ces laissés pour compte, pour tous les vrais perdants de ces siècles de guerres et de persécutions, il reste une façon d’exprimer leurs rêves, leur détermination, leur rage et leur désespoir : rejoindre les rangs de la Révolte.

Quelques dates

  • 250 (Amérique) : début de la période Maya classique.
  • 800 (Amérique) : règne du roi Toltèque Quetzalcoatl.
  • 1000 (Amérique) : découverte de l’Amérique par le viking Leif Erikson ?
  • 1431 (Amérique) : domination de la cité-État Tenochtitlan en Amérique centrale.
  • 1441 (Amérique) : l’empereur aztèque Moctezuma réunit un vaste empire en Amérique centrale.
  • 1492 (Amérique) : découverte de l’Amérique par Christophe Colomb
  • 1503 (Europe) : premier usage des arquebuses espagnoles contre les Français en Italie qui, défaits, doivent abandonner Naples.
  • 1510 (Afrique) : les premiers esclaves d’Afrique noire sont acheminés vers le Nouveau monde.
  • 1513 (Espagne) : Vasco Nuñes de Balboa traverse l’isthme de Panama. Ponce de León découvre la Floride.
  • 1514 (Espagne) : le missionnaire Bartolomé de Las Casas lutte pour une amélioration de la condition des Indiens d’Amérique.
  • 1516 (Europe) : introduction du café et de la teinture d’indigo.
  • 1517 (Europe) : Luther jette les bases de la Réforme par ses 95 thèses contre les indulgences.
  • 1519 (Amérique) : fondation de la ville de Panama.
  • 1520 (Amérique) : prise de Tenochtitlan par les Espagnols.
  • 1520 (Europe) : introduction du chocolat et du maïs.
  • 1529 (Europe) : les Turcs Ottomans font le siège de Vienne mais leur avancée en Europe est stoppée.
  • 1532 (Espagne) : Pizarro entame la conquête de l’empire inca. Arrestation de l’Inca.
  • 1534 (France) : Jacques Cartier quitte Saint-Malo et découvre le Canada et le Labrador.
  • 1535 (Amérique) : Pizarro fonde Lima au Pérou.
  • 1536 (Angleterre) : unification des systèmes de gouvernement anglais et gallois.
  • 1540 (Amérique) : Las Casas dénonce la cruauté des Européens envers les Indiens d’Amérique.
  • 1541 (Amérique) : fondation de Santiago du Chili.
  • 1541 (Amérique) : découverte du fleuve Amazone.
  • 1547 (Angleterre) : invasion de l’Écosse par les Anglais.
  • 1550 (Amérique) : les jésuites christianisent une partie de l’Amérique du Sud.
  • 1550 (Amérique) : fondation de la ville de la Concepción du Chili.
  • 1553 (Europe) : introduction du tabac.
  • 1558 (Angleterre) : règne d’Elisabeth Ière qui contribue à la grandeur maritime de son pays jusqu’en 1603.
  • 1560 (France) : règne de Charles IX jusqu’en 1574.
  • 1562 (Amérique) : la Floride est colonisée par des huguenots français.
  • 1566 (Espagne et Pays-Bas) : révolte des Pays-Bas contre le pouvoir espagnol.
  • 1571 (Empire ottoman) : les Turcs perdent la bataille de Lépante. Fin de leur puissance maritime.
  • 1572 (France) : massacre de la Saint-Barthélemy sur l’ordre de Charles IX.
  • 1574 (France) : règne de Henri III jusqu’en 1589.
  • 1577 (Angleterre) : voyage autour de la terre de Francis Drake, jusqu’en 1580.
  • 1579 (Pays-Bas) : indépendance des provinces du nord. Affrontement entre les Calvinistes et la Contre-Réforme catholique.
  • 1588 (Angleterre et Espagne) : destruction de l’Invincible Armada.
  • 1589 (France) : règne de Henri IV, qui meurt assassiné en 1610.
  • 1596 (Angleterre et Espagne) : les Anglais attaquent Cadix pour empêcher la préparation d’une nouvelle Armada.
  • 1598 (France) : Henry IV proclame l’Édit de Nantes, qui accorde la liberté de culte aux huguenots.
  • 1600 (Espagne) : accélération du commerce triangulaire vers l’Amérique.
  • 1603 (France) : début de la colonisation de l’Acadie, de Terre-Neuve et de la Nouvelle-France.
  • 1605 (Angleterre) : prise de l’île de la Barbade.
  • 1609 (Angleterre) : colonisation des Bermudes.
  • 1610 (France) : règne de Louis XIII jusqu’en 1643. Découverte du lac Huron par l’explorateur Étienne Brûlé.
  • 1613 (Angleterre et France) : les Anglais chassent les Français de Port-Royal en Jamaïque.
  • 1616 (Amérique) : une épidémie de variole décime la population indienne de Nouvelle-Angleterre.
  • 1616 (France et Hollande) : des postes de commerce sont établis au Sénégal et en Côte d’Or.
  • 1617 (Amérique) : le tabac devient une industrie majeure en Amérique du Nord.
  • 1620 (Angleterre) : 102 puritains anglais traversent l’Atlantique sur le Mayflower et fondent Plymouth.
  • 1622 (Amérique) : en Virginie, massacre de 350 colons par les Indiens.
  • 1624 (Angleterre) : occupation des îles d’Amérique centrale.
  • 1625 (France) : fondation du port de Cayenne en Guyane.
  • 1628 (France) : Richelieu assiège la Rochelle, concédée aux huguenots par l’Édit de Nantes.
  • 1629 (Angleterre) : prise de Québec.
  • 1634 (France) : Jean Nicolet explore le lac Michigan et le Wisconsin.
  • 1635 (France) : établissement des Français à la Martinique et en Guadeloupe. Fondation par Richelieu de l’Académie Française.
  • 1637 (Angleterre) : une prime est offerte sur remise du scalp de tout indien tué.
  • 1642 (Angleterre) : Charles Ier est chassé de Londres.
  • 1643 (France) : règne de Louis XIV jusqu’en 1715. La France bat l’Espagne à Rocroi, début de la suprématie militaire française en Europe.
  • 1646 (France) : Louis XIV aide le roi de Suède à prendre Prague et la Bavière.
  • 1648 (France) : établissement des Français dans les îles de Saint Martin, de Saint Barthélemy, de Marie-Galante, de Sainte-Lucie et de la Grenade.
  • 1649 (Angleterre) : Charles Ier est décapité.
  • 1655 (Angleterre) : prise de la Jamaïque aux Espagnols.
  • 1658 (Angleterre) : les Anglais reçoivent la ville de Dunkerque, jusqu’alors espagnole.
  • 1658 (France) : fondation de Saint-Louis du Sénégal.
  • 1659 (France et Espagne) : suite au traité des Pyrénées, l’Artois et le Roussillon sont annexés par la France.
  • 1661 (France) : prise effective du pouvoir par Louis XIV.
  • 1663 (France) : le Canada devient français. Louis XIV confie le monopole du commerce à la Compagnie des Indes Occidentales.
  • 1665 (Angleterre et Portugal) : l’indépendance du Portugal est obtenue par les Anglais et les Portugais contre les Espagnols.
  • 1666 (Angleterre) : grand incendie de Londres.
  • 1669 (France) : par le traité secret de Douvres, Louis XIV fournit des fonds à Charles II pour restaurer le catholicisme en Angleterre.
  • 1670 (Amérique) : fondation de la colonie de Charleston.
  • 1672 (France) : Vauban fonde les régiments du génie français.
  • 1673 (France) : exploration de la région des Grands Lacs et du Mississipi.
  • 1674 (Europe) : le mousquet à mèche est remplacé par le fusil, utilisé par les boucaniers depuis trente ans déjà…
  • 1675 (France) : début de la seconde guerre de Louis XIV, qui se poursuivra jusqu’en 1678.
  • 1681 (Flibustiers) : grand voyage de William Dampier dans les Caraïbes et les mers du sud.
  • 1681 (France) : Strasbourg est annexée par la France.
  • 1682 (France) : Louis XIV s’installe à Versailles.
  • 1685 (Amérique) : début de la culture du riz.
  • 1685 (France) : révocation de l’Édit de Nantes. 500 000 huguenots fuient la France.
  • 1686 (Europe) : Ligue d’Augsbourg contre la France de Louis XIV.
  • 1688 (France) : troisième guerre de Louis XIV, qui se poursuivra jusqu’en 1697.
  • 1689 (Angleterre) : les Irlandais se soulèvent pour soutenir le roi Jacques II en exil. La révolte se poursuivra jusqu’en 1691.
  • 1690 (Angleterre) : prise de l’Acadie et de Terre-Neuve au Canada.
  • 1690 (Angleterre) : défaite de Jacques II d’Angleterre à La Boyne. L’Irlande est livrée aux Anglais.
  • 1697 (Amérique) : procès des sorcières de Salem.
  • 1699 (Flibustiers) : William Dampier explore la côte nord-ouest de l’Australie.
  • 1701 (France) : traité de paix entre Français et Indiens de Nouvelle-France.
  • 1701 (France) : quatrième guerre de Louis XIV, qui se poursuivra jusqu’en 1714.
  • 1706 (France) : les Français sont défaits et chassés d’Italie.
  • 1713 (Angleterre) : le royaume s’assure le monopole du commerce triangulaire en direction de la Nouvelle-Espagne.
  • 1713 (Europe) : le Traité d’Utrecht met fin à la guerre de succession d’Espagne.
  • 1715 (France) : mort de Louis XIV.
  • 1716-1717 (Amérique) : les pirates de Nassau et les gouverneurs anglais d’Amérique se livrent à une guerre de terreur réciproque, dont les marchands font les frais.
  • 1717-1718 (Caroline du Sud) : la guerre contre les indigènes vient de prendre fin, laissant la Caroline du Sud dans un triste état de pauvreté, voire de dévastation.
  • 1718 (France) : fondation de la Nouvelle-Orléans dans le golfe du Mexique.
  • 1718 (Europe et Amérique) : la guerre est déclarée entre la Triple Alliance (France, Angleterre, Provinces Unies) contre l’Espagne. Des grâces sont offertes aux pirates qui se rendent.
  • 1719 Juin à novembre (Europe et Amérique) : la guerre de la Triple Alliance est déclarée contre l’Espagne. Une grâce est accordée aux pirates pour qu’ils s’enrôlent comme corsaires. A la fin de la guerre, les pirates pullulent de nouveau.
  • 1717 Septembre (Angleterre) : le Roi George offre une grâce aux pirates des Caraïbes qui se rendront à un gouverneur anglais avant le 5 septembre 1718, pour tout crime commis avant le 5 janvier 1718.
  • 1718 Juillet (Amérique) : le gouverneur Woodes Rogers prend possession de Nassau et met fin à la « république pirate ».
Attention. La page que vous visitez fait partie d'un wiki de partie et ne présente donc pas un contenu officiel,
ou si elle le fait, c'est par besoin pour la partie à laquelle elle est liée.
N'hésitez pas à naviguer dans une autre section si vous cherchez des informations sur du contenu officiel publié par Paizo Inc ou d'autres
ressources, par le menu de navigation à droite ou le bandeau de navigation en haut de page.