Définitions

Il est nécessaire d'établir une distinction nette entre ces termes, qui recouvrent chacun une réalité bien différente, et loins d'être synonymes :

Sir Francis Drake

Sir Francis Drake

Les aventuriers, qui au cours du XVIème siècle pillent les navires et les villes espagnoles pour revenir écouler leur butin en Europe n'ont pas de statut particulier. Pris par les Espagnols, ils sont pendus comme voleurs ou plus rarement considérés comme des prisonniers de guerre. Parmi eux, on retrouve les Sea Dogs, agissant sous les ordres de la reine Elisabeth d'Angleterre, comme Francis Drake ou Jim Hawkins. La jeune reine les couvre d'honneurs tout en niant devant la Couronne d'Espagne toute relation avec eux. Parmi les aventuriers se trouvent aussi les capitaines marchands de l'armateur Jean Angot, de Morlaix, qui compte bien récupérer l'or dont il s'estime floué. Ses capitaines, comme Jean Fleury, qui pris la Flotte aux Trésors dans les Açores, n'attaquent que les ennemis de la nation avec l'accord du roi, sans avoir encore le statut de "corsaires".











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C'est la Compagnes des Indes hollandaise, contrôlant alors toute la Mer des Caraïbes, qui permet l'installation des aventuriers français et anglais dans les Antilles vers le milieu du XVIIème siècle. Ceux-ci, les flibustiers (du néerlandais vrijbuiter, désignant celui qui vit du butin "librement" volé), s'installent sur les îles proches des routes commerciales espagnoles : la Jamaïque et la Tortue. Ils prennent des navires puis lancent des raids sur les villes et ne rendent aucun compte à leur roi. Plus tard, ils accepteront de verser au gouverneur du roi un petit pourcentage de leur butin en échange de commissions. Bien qu'ils s'attaquent généralement à l'ennemi de leur nation, l'Espagne, ils sont considérés comme des voleurs et pendus pour leurs méfaits.











Jean Bart

Jean Bart

A la fin du XVIIème siècle, Colbert créé le statut prestigieux de corsaire. Cette entreprise commerciale lie un armateur, qui fournit le vaisseau et assume les risques financiers, un capitaine dont la tâche est d'affaiblir le commerce ennemi (en temps de guerre) en pillant des navires et l'Etat, qui légitime les actions de l'armateur et du capitaine par un contrat appelé "lettre de course" ou "lettre de marque". Un tiers des gains de la course est donc versé à l'armateur, un tiers au roi, alors que le dernier tiers est partagé par l'équipage. Les flibustiers, mis à l'écart de la société qu'ils ont contribué à créer par leurs prises, rejoignent les rangs des corsaires durant la Guerre de Neuf Ans et la Guerre de Succession d'Espagne.











Charles Vane

Charles Vane

En temps de paix, les corsaires au chômage ne sont plus les bienvenus sur terre, où ils n'ont plus de racines. Ils se font donc pirates, attaquant les navires de toutes les nations. Hors-la-loi dans tous les pays, ils sont déclarés ennemis de l'humanité et sont pendus s'ils sont pris. Stricto sensu, on qualifie de "pirate" le hors-la-loi qui, quelle que soit l'époque, vit du vol et du pillage. A l'époque qui nous intéresse, le droit est plus précis : seuls les forbans qui pillent sur mer et de leur plein gré sont accusés de piraterie. Certes les flibustiers et les corsaires français et anglais partaient sur les mers sans toujours se soucier de l'autorisation de leur roi ou des traités de paix entre leur pays et l'Espagne. A leur manière, ces aventuriers sont aussi des "pirates", prêts à risquer leur vie pour gagner au prix du sang versé des fortunes ensuite vite dépensées.

















Aventuriers et mercenaires du roi

Aux XVIème et XVIIème siècles, le pirate libre n'existe pas encore. Les Sea Dogs du XVIème siècle, comme Francis Drake, agissent comme les corsaires français des XVIIème et XVIIIème siècles, comme Jean Bart, Duguay-Trouin, Forbin et Surcouf. Leurs navires sont affrétés par des armateurs qui reçoivent en retour un tiers de l'argent de prise. Le second tiers revient à l'Etat et le dernier est partagé entre les membres d'équipage. Les navires corsaires sont avant tout des entreprises commerciales, rarement condamnées par le gouvernement même lorsque aucune commission n'a été délivrée.

Les flibustiers, eux, ne se considèrent pas comme des "pirates" à proprement parler. Certes, il n'est pas question pour eux de verser un tiers de leurs prises à un monarque règnant sur un autre continent, mais ils versent un dixième de ces richesses au gouverneur qui leur a délivré une commission. Certains équipages mêlent Français, Anglais et Espagnols mais tous écument les Caraïbes au nom du roi de France (ou d'Angleterre) pourvu que ce dernier ne se mêle pas trop de leurs affaires. Les flibustiers deviennent docilement boucaniers ou modestes planteurs dès que leur gouvernement décide de transformer leur repaire de forbans en colonie respectable. Leur haine de l'Espagnol, attisée par des motifs plus économiques que culturels, ne s'étend pas aux autres nations. Pourquoi attaqueraient-ils des Hollandais qui les fournissent en eau-de-vie et achètent en retour les soieries et autres objets de luxe -issus du butin- dont ils n'ont que faire ?

L'explosion de la piraterie

A l'aube du XVIIIème siècle au contraire, il n'y a plus de place pour les mercenaires en quête de pillage et de dévastation. Avec la paix de Ryswyck en 1697 et le traité d'Utrecht en 1713, les anciens mercenaires des mers deviennent inutiles et sont rejetés. Les corsaires et les flibustiers des siècles précédents se transforment alors en pirates, qui écument les mers des Caraïbes, l'Océan Indien, la côte d'Afrique et les mers du sud. Dans la seule mer des Caraïbes, ils sont 5000 entre 1713 et 1725. De son côté, la marine anglaise ne peut aligner que 13000 marins... sur toutes les mers du globe. Dans leur immense majorité, les pirates sont des marins recrutés sur des navires marchands, d'anciens corsaires ou marins de la marine de guerre, auxquels viennent se joindre quelques mutins et autres trafiquants.
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