Leurs commandes récuperées, nos courageux aventuriers de retour au fort profitèrent de la nouvelle découverte de Thorim sur les pouvoirs que lui octroient son dieu : Transformer l’eau en alcool. Gelvern et Thorim surtout en profitèrent, mais l’ennui était présent chez tout le monde. Il fut décidé d’aller dans la montagne pour chercher la famille de Zouhi et leur apprendre à bien traiter leur petit. Laissant Garm toujours aveugle au chaud du Fort, ils partirent dans l’après-midi.
Caleb aussi s’était découvert un pouvoir pratique qui réchauffe : Son sort d’endurance aux énergies destructives les protégeait du froid polaire qui régnait au dehors. Ils firent le même chemin que pour aller chez Barl, en cherchant des yeux des traces de gobelins potentielles. C’est Caleb qui remarqua les traces dans la neige : non pas celles de gobelins mais celles d’un ogre, s’éloignant dans le froid. Nos amis décidèrent de suivre ces traces pour voir où elles allaient les mener. Au bout de quelques minutes ils aperçurent un ogre avançant avec peine dans la neige. Caleb s’approcha de lui discrètement. “Vas-y Thorim, pète-lui la gueule ! Profites-en il est tout seul ! D’habitude t’as pas le temps, là on te le laisse !” dit Gelvern qui était derrière Thorim, sur son cheval. L’ogre venait de se retourner et paraissait surpris de les voir là, en plein milieu de nulle part. “Lâche ton arme !” cria Caleb en poitant la sienne sur l’ogre, visiblement blessé. L’ogre ne réagit pas, son arme toujours à la main, l’air un peu désorienté, il commença à reculer. Caleb arma son bras et frappa. L’ogre déjà bien faible fut mis à terre rapidement. “Regardez, il a une blessure étrange” dit Caleb aux autres, en pointant du doigt le flanc de l’ogre. Gelvern descendit examiner la blessure. Elle était composée de 3 trous qui ressemblait à trois doigts, comme une serre d’un animal étrange. Plus étrange encore, des marques verdâtres s’en étandaient sur la peau grise et gelée.
“Nous devrions aller voir d’où viennent ces traces, pour savoir ce qu’il lui est arrivé.” dit Caleb. Gelvern acquiesça. Il était le seul, les deux autres préférant rentrer avant qu’il ne soit trop tard. Ils se séparèrent donc, Caleb et Gelvern remontant la piste des traces d’ogres avant que la neige tombante ne les aient effacées, Thorim et Roland rentrant bien au chaud, au Fort, avec de la bonne bière et surtout, de la bière gratuite.
Ils suivirent les traces jusqu’à un endroit bien connu, qui ne les surpris guère : La caverne de Barl. Ils entrèrent, descendirent l’énorme escalier jusqu’au bas de la caverne, où gisaient encore les cadavres des ogres qu’ils avaient vaincus, quelques jours auparavant. Ils firent un tour rapide de la caverne, dans le noir car la nuit commençait à tomber, et surtout qu’ils étaient profondément enfoncés sous terre. Rien. Rien d’étrange, ni de nouveau. Aucune marque sur les cadavres présents. Aucune qu’ils ne pouvaient voir, en tout cas. Ils repartirent en direction du Fort, où ils arrivèrent fatigués, humides et bredouilles.
“Hey, zouhi ! Tu veux voir un truc sympa ?” lança Gelvern. “Ouais !” lui répondit-il. “Allez Thorim, montre-lui !” dit-il en se tournant vers son compagnon de beuverie. “T’es sûr ?” “Mais oui, comme tu peux en faire à volonté, plus besoin de rationner !” “Bon. Tiens zouhi” dit Thorim en lui tendant un verre d’eau. “Euh … oui ?” demanda le gobelin un peu perplexe. Thorim fit un geste en direction de la coupe en prononçant quelque chose dans la langue des nains. En une seconde, l’eau se mit à pétiller et brunir. Elle venait de se transformer en une bière brune à l’aspect alléchant. Zouhi, ouvrit de grand yeux étonnés et fascinés, pris la choppe, “C’est pour moi ?” demanda-t-il avidement. “Oui vas-y”, l’encouragea Gelvern. Il sentit doucement la bière, puis pris une énooorme gorgée. “Wouhouuuu ! C’est trop génial !” s’écriat-t-il. “Et tu peux en avoir tant que tu veux.” lui dit Thorim avec un sourire. “C’est vrai ???” le gobelin avait des yeux encore plus grands qu’ils n’en avaient jamais vus. “Oui, mais en échange, je veux ton sac !” dit Thorim qui n’avait pas perdu le nord. “OK !” dit Zouhi en partant en courant chercher son objet magique tant convoité. “Et bah… c’était facile” dit Thorim. Il revient au bout de quelques secondes avec, à la main, son sac magique sans fond. “Tiens !” dit-il avec un énorme sourire en tendant son sac au nain fournisseur de bière. Ils passèrent la soirée à boire. Plusieurs bières et un bon repas plus tard, ils se mirent tous au lit. Certains, plus fatigués que d’autres.
Le lendemain, comme à son habitude et grâce à son anneau magique de sustentation, Caleb était levé avant tout le monde. Il alla avec Garm voir le prêtre pour soigner sa cécité. Il rentra au fort pour découvrir un nain, un gnome et un gobelin passablement cassés par leur fête de la veille. “Promis la prochaine chose que je fais avec l’alchimie c’est des Douceurs de l’alchimiste” dit doucement Gelvern, en se tenant la tête. Ils allèrent voir Jackardross pour lui demander comment se passaient les préparatifs de la fête devant avoir lieu deux jours plus tard. Apparemment tout allait bien et ils pouvaient espérer du monde.
Toujours plein d’ennui nos aventuriers repartirent en quête des gobelins, et encore une fois… sans succès. Ils commencèrent même à se demander si Zouhy n’avait pas un peu trop abusé de la bouteille quand il leur a parlé de sa famille, ou quand il leur a donné le chemin si bien décrit et si précis… Ils décidèrent donc de laisser tomber l’idée et de se rendre au barrage pour y tester leur crâne de crystal et voir ce que signifie “geler un passage vers les enfers”.
Arrivés au barrage, ils descendirent près de l’eau, dont le niveau avait bien baissé, et s’en approchèrent avec le crâne qui luisait de plus en plus. “Qui a les onyx du coup ?” demanda Gelvern, qui tenait le crâne. “C’est moi” répondit Caleb. “Tu es sûr que tu veux essayer ? On sait pas ce que ca fait ce machin…” s’inquièta-t-il. “Mais ouiiiii rho ! Au pire ca fait une porte ? Bon. Et après ? Y’a un truc qui sort ? Bon. Et bah on lui pête sa gueule ! Et voilà !” expliqua Gelvern tout tranquillement. Caleb tenta de continuer à discuter, mais Gelvern pris deux onyx et les enfonça dans les orbites du crâne. Un vent glacé souffla sur l’eau alors que du givre commençait à se former. La glace s’étendit depuis la rive jusqu’à une dizaine de mètres devant eux, et là, au centre du disque de gel ainsi formé, émergea une énorme porte glacée, pour l’instant fermée.
“Bon, ok.” dit Gelvern, en enlevant les onyx du crâne. Le processus inverse se produisit, la porte se résorba et tout rentra dans l’ordre. “Voilà maintenant on sait ce que ça veut dire !” dit Gelvern en souriant. “Ouais m’enfin t’as niqué deux onyx quand même ! il nous en reste combien ?” demanda Caleb en râlant. “Une vingtaine.” répondit Thorim. “Ah bon. Bah ca va alors.” admit Caleb. Ils repartirent en direction du fort pour leur dernier souper avant la grande fête.
De nombreuses personnes étaient là, notamment un trappeur qui venait s’installer au fort, attiré par la renommée de Roland, nommé Vulgur. Gelvern s’inquièta de savoir si les musiciens sensés jouer avec Zouhy etaient au courant du fait que leur collègue n’était pas le musicien le plus “courant” qu’ils puissent rencontrer. Jackardross lui dit qu’il avait oublié de leur faire part de ce détail et fit missioner un messager pour leur dire de prendre les choses en douceur et que tout se passerait bien. Gelvern, rassuré, alla discuter avec Vulgur et lui fit même une démonstration de ses pouvoirs d’alchimiste. Une fois que Thorim eut retrouvé sa taille normale, que les élémentaires de feu eurent fini leur danse et disparu, et que les dernières bières furent bues, tout le monde alla se coucher.
Le lendemain, tout le monde était debout de bonne heure pour profiter au mieux de la fête. Gelvern alla voir les musiciens et Zouhy, qui jouaient en meme temps mais pas vraiment ensemble. N’y connaissant pas grand chose en musique il leur demanda si tout allait bien. Les deux musiciens d’un côté de la scène et zouhy de l’autre, apparemment tout n’allait pas pour le mieux. “Ecoutez moi bien, ce gobelin n’en a peut être pas l’air, mais c’est un très bon musicien, donc vous faites un effort, et vous jouez avec lui. Restez sympas et tout ira bien.” commença Gelvern. “Zouhy ?” “Oui ?” “Joue un peu avec les musiciens qui sont là s’il-te-plait”. Ils se rapprochèrent timidement, puis commencèrent à jouer doucement, puis plus fort et plus vite. La musique commença à prendre forme et les musiciens de l’assurance. Gelvern sourit et parti rejoindre ses amis. Ils se promenèrent de stand en échoppe, et d’échoppe en étal, veillant à ce que tout se passe bien et que les gens se plaisent. Puis l’heure du discours de Jackardross vint. Une annonce fut faite au porte-voix et les héros se retrouvèrent sur l’estrade, face à la foule assemblée patientant pour le discours tant attendu.
“lionel passe moi ce foutu discours steuplait ;)”
Roland s’avança et déclama un très long discours, comme à son habitude : “De rien”. “Tout ça c’était avec l’aide de Cayden !” dirent Thorim et Gelvern. Caleb resta aussi silencieux que Garm. Une fois les applaudissements passés, Jackardross redemanda l’attention des spectateurs. “Voici, sous vos yeux ébahis, la tête du géant Barl !” il fit un signe en direction des assistants qui soulevèrent l’énorme drap recouvrant la tête du géant de pierre. Les gens sifflèrent et lancèrent des tomates et d’autres choses pourries sur Barl.
La fête repris ensuite de plus belle, les gens profitant des boutiques et des attractions. Gelvern fut notifié que Zouhy, censé reprendre la musique avec les autres, manquaient à l’appel. Il le cherchait dans la foule et le vit courir sur les remparts avec une bande d’enfants, en riant, quand tout à coup un cri strident retentit. Cherchant son origine ils virent une femme pointant du doit un point au dessus de la porte des remparts. Un enfant était suspendu, là, à 5 mètres au-dessus du vide. Tout le monde retenait son souffle. Zouhy s’avanca, se pendit au dessus du vide par une main, attrappa l’enfant de l’autre, et en un instant le remonta comme un seul homme sur le rempart. Il sauta à ses côtés et reparti en courant et en riant en direction des escaliers. Il atteignit finalement Gelvern qui était monté pour le retrouver et aider l’enfant. “Zouhy ! Bravo tu l’as sauvé !” dit il enjoué. “On t’attends pour la musique sur scène !” ajouta-t-il. “Oui, je sais, j’y vais !” répondit le gobelin en courant de plus belle en direction de la scène.
“Ca vous dirait d’aller voir comment se passe le concours de force ?” demanda Thorim. Un homme a l’allure assez musclée était en train de tenter sa chance; il parvint à soulever le marteau Brise-Terre de Barl et à frapper le percuteur pour envoyer la petite masse de bois en direction de la cloche mais … pas assez fort. La masse retomba lourdement dans son socle sans produire le petit Ding de la victoire. “Ahhhh pas de chance, vous y arriverez peut-être mieux la prochaine fois ! Y a-t-il des volontaires pour essayer ? Nos héros peut-être !?” dit le forain en regardant Caleb, Thorim, Roland et Gelvern arriver à lui. “Pourquoi pas !” répondit Caleb, qui se lança une Force du taureau avant de s’essayer au Brise-Terre. “Bouuuh tricheur !” commencèrent à scander Thorim, Roland et Gelvern, bientôt suivi par une partie de la foule amusée. Caleb prit néanmoins le marteau dans ses mains, le leva au-dessus de sa tête et frappa d’une force surhumaine sur le levier prévu à cet effet. DING! “Bon… bah euh… bravo !” dit le forain un peu embêté de la facilité avec laquelle Caleb avait triché à son défi. Thorim s’avança pour tenter sa chance à son tour, sans tricher lui. Il pris le marteau et le souleva avec peine. Lorsqu’il l’abattit sur le levier, déception… Il ne parvint pas à faire monter la masse plus haut que les trois quart du chemin vers la cloche. Gelvern se proposa d’essayer mais ne parvint même pas à soulever le Brise-Terre ce qui fit quand même bien rire tout le monde.
“Bon, le concours d’archérie maintenant ?” proposa Roland, “Tu penses pouvoir toucher la cible cette fois Caleb ?” se moqua-t-il gentiment. “Tu vas voir si je touche la cible !”. Ils se dirigèrent vers le stand où le concours des flèches noires se tenait. Roland pris son arc, encocha une flèche et banda. Sa flèche vola avec la grâce d’un aigle, sifflant avec la force d’un éclair filant au travers du vent, elle passa au niveau de la cible et … continua sa route pour se planter dans le mur juste derrière, bien à côté. “Raté… Tu disais quoi déjà ?” se moqua à son tour Caleb. Il prit place sur le stand de tir, banda son arc et décocha une superbe flèche qui vint se planter proche du centre de la cible. “Ah bah voilà ! En fait faudrait que les ennemis bougent pas pour que tu arrives à les toucher ?” se moqua cette fois-ci Gelvern. “Je peux essayer moi ?” ajouta-t-il. “Euh… oui mais j’ai pas d’arc à ta taille” s’excusa le gérant du stand. “Pas grave, je me démerderait avec un arc de taille normale !”. “Ah .. bon…” le gérant lui donna un arc. Gelvern peina un peu pour le tenir hors du sol, banda tant bien que mal en écartant ses bras de toutes ses forces, et décocha sa flèche qui vint se planter juste à côté de celle de Caleb, un peu plus loin du centre de la cible. Vulgur qui essaya lui aussi suivi la trajectoire de son idole Roland, qui était passablement déçu par sa propre performance et décida de recommencer. Il se concentra un peu plus et visa correctement. Sa flèche se planta cette fois dans la cible… Plus loin du centre que celle de Gelvern. Thorim se dit qu’il n’y avait pas de raison qu’il n’essaie pas, il pris donc un arc à son tour, et à la surprise de tous, décocha une flèche précisément entre celle de Caleb et celle de Gelvern !
Jackardross qui observait depuis derrière eux s’avança, prépara son arc personnel, encocha, banda, puis décocha une magnifique flèche qui vint se planter … en plein centre de la cible ! Le gérant lui remit alors solenellement le premier prix : une belle flèche de décoration noire, taillée.
La fête continua jusqu’à tard dans la journée, puis nos amis allèrent voir Jackardross pour s’inquièter de comment ça s’était passé et surtout “Alors ? On a gagné des sous pour les caisses des flèches noires ?” demanda Gelvern avec un grand sourire. “Euh ?” Jackardross avait l’air assez surpris de la question un peu directe, “Oui. Je suppose? Je n’ai pas vraiment eu le temps de compter encore, ça vient de se terminer quand même !”. “Ah. Bon bah c’est chouette !” dit Gelvern toujours souriant. “Ca vous dirait qu’on instaure ça chaque année; en tant que fête de l’hiver du Fort Rannick ?” demanda-t-il. “Hmmm… Oui ca me parait être une bonne idée !”.
Et sur ces paroles, ils allèrent tous se coucher en pensant à la belle plaque ornementale de remerciement à leurs noms, sur le mur du fort.