Scénario 4 - Partie 01 - Mille et une pattes ... dans ta gueule

Il fait sombre, on peut entendre une respiration. C’est comme si une montagne était en train de respirer. Une lumière rouge apparaît, cernée de paupières de la taille d’un bâtiment. Des coups retentissent. La montagne vibre sous les coups. Tout tremble mais tiens bon. On peut voir des étincelles sous les coups, un immense portail en fer vibre légèrement. On peut voir des explosions de magie à chaque coup. Au bout de plusieurs heures les yeux se referment, la respiration se calme. Tout redevient noir. La respiration est toujours là, quelque part.

Emilie se tourna vers Roland : “Dites moi, Roland. J’ai un peu reflechi et des choses m’echappent un peu… Lorsque j’ai avancé sur le milles-pattes, pourquoi n’êtes vous pas intervenu ? Avec votre arc ?” demanda-t-elle

“Je me suis retrouvé a la place du milles-pattes. A la place de tous ses yeux” répondit-il. “Ca fait comment” demanda Gelvern. “Ca fait bizarre… j’ai préféré ne pas tirer craignant de ne pas savoir quoi toucher…”

“Je prefere demander maintenant car si des choses sortent de l’ordinaire, outre sa taille… Il a reussi a vous perturber. Y’a-t-il d’autres choses qui vous sont arrivés ?” demanda Emilie.

“Oui, j’ai entendu ‘Manger manger manger’ dans ma tete” dit Gelvern.

“Moi aussi” dit caleb.

“Moi aussi, c’etait + qu’une faim, c’etait une sensation” dit Kiara. “Y’aurait-il un rapport avec la magie ? On est un peu au-delà de la maladie là …”

“Quelqu’un peut m’expliquer la situation ??” intervint Gimli.

“En gros, faut pas toucher les choses avec des yeux.” dit simplement Gelvern.

“En tout cas ce n’etait pas inné, pour ce mille-pattes. J’ai eu l’impression que les yeux etaient contrôlés, à distance, par autre chose que cette créature” dit Roland.

“Oulà… ca veut dire que l’on a un plus gros problème, si c’est contrôlé par une seule chose …” dit Gelvern.

“Nous avons rencontré plusieurs créatures avec ces problèmes, à des endroits très éloignés, et nous avons commencé à mener l’enquête” dit Émilie à Gimli.

“Je suis potentiellement infecté alors ?” s’inquièta-t-il.

“Ne vous en faites pas, notre amie ici présente Emilie, sait guérir les maladies. Si vous avez les oreilles qui bourdonnent, dites-le tout de suite.” dit Gelvern.

“Et qu’est-ce qui vous motiverait à nous suivre ?” demanda la paladine.

“Actuellement, la vengeance. Surtout si quelqu’un …”

“Ou quelque chose …” ajouta Emilie

“... ou quelque chose, contrôle ces créatures, il va avoir à faire à moi !”

“Vous n’avez pas d’autre occupation ? Une place au sein de la communauté naine ?” demanda-t-elle.

“Non, je viens d’arriver”.

“Très bien… et pour combien de jour a-t-on des rations ?”

“Je peux nourir tout le monde tous les jours avec mon sort Tout se mange” dit Caleb.

“Et c’est bon ?” demanda Gimli. “Euh… c’est fade…”

“Et vous savez faire quoi, d’utile, à part taper dans les murs ?” demanda Gelvern à Gimli.

“Il me cherche en fait ?” s’énerva ce dernier.

“NON C’EST JUSTE QUE LE NAIN QU’ON AVAIT AVANT IL FAISAIT DE LA BIÈRE, LUI. SI TU FAIS PAS DE BIÈRE ON VA PAS ÊTRE COPAINS.” lâcha Gelvern avant d’aller bouder dans un coin près du feu.

Roland prit le premier tour de garde. Tout était calme. Le feu crépitait tranquillement. Gelvern tournait dans son sommeil, Gimli ronflait doucement. L’heure de réveiller Caleb arriva. Roland mit quelque coups de pieds amicaux dans son ami pour le réveiller. Ce dernier reveilla ensuite Gelvern. “Hein ? C’est toi Thorim t’es revenu ? Ah non c’est toi …” dit-il en se reveillant. Caleb demanda à Gelvern de monter la garde pendant qu’il allait chercher les chevaux pour les ramener en ville histoire qu’ils puissent partir avec Garm.

Le lendemain matin, tout le monde reveillé, il était l’heure de partir. “Direction : Le trou” Gelvern invoque un mille-pattes grâce a son amulette autour de son cou, fait une transmission alchimique et pris la potion de Communication avec les animaux pour pouvoir discuter avec lui et lui demande s’il peut le retrouver. Il n’apprit que peu de choses, le mille pattes n’étant pas une créature très intelligente… Roland descendit, Gelvern a sa suite. Arrivé en bas, Roland tira une flèche éclairée vers le haut. En voyant la flèche, Kiara descendit. Puis Gimli. Puis Émilie détacha la corde, et attrapa Garm pour le porter pour descendre. Voyant qu’il n’y avait pas de place sur le premier palier où se trouvaient tous les autres, elle leur dit que Caleb tiendrait la corde pour les autres et qu’elle les verrait en bas.

Émilie atterrit sur une sorte de plate-forme. En tâtonnant elle posa en aveugle Garm à côté d’elle sur une petite plate-forme et il frissonna de peur de tomber. Caleb et Gimli tiennent la corde et font descendre Roland. Il arriva en bas de la corde mais n’était pas sur une plate-forme praticable. “Du mou s’il vous plaît !” cria-t-il. Gimli ajouta une corde à la suite des autres et permit à Roland d’atteindre une minuscule plate-forme. Il planta son épée dans la roche et se mit debout sur celle-ci.

Après plusieurs descentes difficiles et des arrêts suspendus et précaires, tous arrivèrent en bas sans encombre. Ils commencèrent à avancer prudemment dans la direction qu’aurait apparemment pris le mille-pattes, à la lumière du bouclier d’Émilie. Le chemin sinueux continua plus ou moins tout droit, jusqu’au moment où le bouclier d’Émilie n’éclaira subitement plus le sol. “Stop !” dit-elle. “Plus un pas de plus”.

Ils se trouvaient au pied d’un précipice dont ils ne voyaient aucun bord. Rien devant, rien sur les côtés, rien en haut.

Après avoir psalmodié quelque chose et sondé des yeux l’obscurité, Emile proposa que l’on jette un caillou en bas pour savoir combien de distance nous séparait du fond. Après 7 secondes de chute un petit “poc” se fit entendre. “150 mètres, maximum…” dit Gelvern après un court instant de calcul.

Ils firent descendre Gimli en premier, qui tira sur la corde peu après pour signaler à ses compagnons qu’ils pouvaient descendre. Roland et Kiara descendirent. Gelvern commença a descendre mais Roland cria “DANGER !”. Ni une ni deux, Gelvern engorgea un des deux extraits de Vol préparés le matin même, se détacha de la corde, tira dessus pour signaler à Emilie qu’elle etait libre et commença à se diriger vers le bas. Emilie sauta et se transforma en oiseau. “Vous voulez qu’on descende ou vous remontez ?” cria Caleb. Pas de réponse, il s’attacha la corde à lui, lança un Planer et sauta.

Première arrivée, Emilie se posa au milieu de Gimli, Roland, Kiara et un cadavre s’apparentant au mille-pattes géant, qui faisaient face a trois milles-pattes, couverts d’yeux, et tenant dans d’immondes tentacules des armes et des baguettes magiques. Des armes, et pas n’importe laquelle parmi celles-ci, une hache de guerre naine que tous reconnurent : celle de Thorim.

Les créatures assaillaient Roland qui avait l’air blessé, Kiara regardait dans l’autre direction en ayant l’air absente et Gimli avait l’air hébété. Émilie venait de se poser devant Roland et d’un geste sorti son épée et maintint en joue la créature du centre, la plus proche des trois. Gelvern continuait sa descente tandis que Caleb venait de sauter à sa suite. Les pouvoirs de transformation d’Émilie lui avaient permis d’arriver en bas bien plus vite, mais cela allait-il suffire à sauver ses nouveaux compagnons ?

Tout-à-coup, Émilie sentit quelque chose qui tentait de pénétrer son esprit. Elle se concentra sur la lumière de Iomedae, luttant contre cette force étrange et obscure. Sentant qu’on l’attaque, elle répliqua instinctivement. Son épée vint trancher violemment plusieurs pattes de la créature à sa gauche.

  • BOOM* une bombe venait d’exploser violemment entre les deux créatures devant elle. Le nuage nauséeux qui se répendit se révéla une vraie calamité pour eux et ils n’eurent d’autre choix que de se replier.
    Gelvern, lança sa deuxième bombe sur la créature à la gauche d’Émilie, mais la distance et l’obscurité le firent rater sa cible de peu. L’explosion toucha la créature et le nuage nauséabond se répandit à son tour… mais la créature ne sembla pas y prêter attention. Peut-être était-elle plus coriace que ses deux congénères ?
Il n’eut pas le temps d’y réfléchir : Xanésha et Lucrécia, les deux créatures les plus dangereuses qu’il ait eu à affronter, se tenaient là devant lui, au milieu du vide. Elle firent un geste et il sentit qu’il se faisait agripper bras et jambes par d’immenses serres puissantes. Des harpies ! Il se débattait de ses faibles forces mais il ne pouvait bouger, et les deux lamias fonçaient droit sur lui avec des lames acérées. C’est une illusion ! pensa-t-il de toute ses forces Ça va se calmer !! essaya-t-il de se convaincre. VOUS N’ÊTES PAS RÉELLES!!!! son cri transperça son esprit comme les lames sa chair, puis … tout s’évanouit. Les deux lamias n’étaient plus là, il avait réussi à se libérer de l’illusion. C’est quoi ce bordel ? C’est quoi ces mille-pattes ? C’est quoi ces yeux ?? trop de questions se bousculaient et aucun temps pour y répondre.

Pendant ce temps Émilie ayant retrouvé momentanément ses esprits s’approcha de la créature et lui asséna un deuxième coup d’épée franc.

Décidant qu’il était préférable d’empêcher les créatures de continuer à jouer avec leur esprit, Gelvern voulu incapaciter également la troisième, et prépara sa bombe. Ou plutôt... échappa la bombe, qui tomba en direction d’Émilie et la frappa de plein fouet. Elle explosa à pleine puissance et Émilie fur mortellement blessée. Au même moment, Gimli, toujours confus, traversait Roland de part en part de sa bardiche enflammée et ce dernier tomba au sol, brûlé de toutes parts et inconscient.

Par la puissance de Iomedae, Émilie retrouva des forces, et ses esprits. Un peu plus loin, l’espace se déchira, des flammes éternelles léchèrent les pourtours du portail infernal qui éventrait l’air, et démon majeur se dressa, triomphant, là où il n’y avait rien un instant auparavant. D’une moue dédaigneuse, il posa son doigt tendu sur le sol, ce faisant il fit frire deux des créatures en les engloutissant dans les flammes. Puis, il se jeta sur le troisième et, à grand coup de griffes, répandit violemment ses entrailles. Ils venaient d’être sauvés par le démon qu’ils avaient eu la clémence de libérer de son triste sort, au barrage de la croisée des crânes. Émilie se concentra, et lança une explosion d’énergie positive, afin d’endiguer le sang qui s’écoulait de Roland, et les soigner, elle et lui. Puis elle s’avança vers le démon qui avait fait volte face. Elle se savait déjà condamnée…

Gelvern descendit en direction du démon, mais se rendit vite compte qu’il était probablement plus sage de ne pas s’approcher. Il mit ses mains en porte-voix et cria “Merci !”. Le démon regarda par-dessus son épaule puis se mit à rire. “Hahaha !… Le monde de Golarion est décidément bien petit... Et bien comme ça, on est quittes !” dit-il dans un rictus démoniaque. Il continua d’avancer, se baissa, puis ramassa une baguette. Il disparu ensuite dans un nuage de fumée.

Le silence suite à son départ ne dura que peu de temps. « Gelvern, tu peux m’expliquer ce que c’est que cet arrangement avec un DÉMON ? ». La voix d’Émilie était un peu tendue, et elle n’avait pas rangé son épée…

Gelvern, restant sagement en vol, se tourna nonchalamment vers Caleb, qui arrivait en planant, Garm dans ses bras.

« Heuuuu, oui, c’est vrai. CALEB, TU PEUX EXPLIQUER, l’arrangement, le démon, tout çaaaaaaaaa, hein ??? Et pis d’abord, c’est Roland qui l’a libéré !»

Après quelques explications un peu hâtives où il fut question de pont, de barrage, de Thassiloniens et démons emprisonnés, Émilie se résigna.

Une observation des restes du cadavre monstrueux ne laissait planer aucun doute : Thorim, sortit des entrailles de la bête agonisante, était entré dans la rivière souterraine qui coulait à quelques mètres de là; de petits yeux jonchant le sol parsemaient les traces de son passage. Qu’était-il advenu de leur ami ?
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