Bienvenue les bleus. Je suis le détective Sanchez, du COPS et autant vous prévenir de suite, je ne vais pas vous apprendre des choses aussi ludiques que le tir, la conduite sportive ou le close combat au bras mécanique. Je suis là pour vous apprendre à respecter les procédures d'investigation du LAPD.

Je vous vois déjà sourire. Oui, je sais que vous ne vous êtes pas engagé pour ça, mais pour arrêter les méchants, faire plaisir à votre mère, sauter votre cousine ou les trois à la fois. Seulement voilà, ces procédures feront toute la différence entre la vie et la mort, entre une enquête résolue et un crime impuni, ou entre une carrière de détective ou de commissaire et celle d'un agent de la circulation à South Central. Je vois que vous commencez à comprendre...

J'espère ne rien vous apprendre en vous disant qu'entre la découverte d'un crime et la possible arrestation du criminel, le LAPD mène toute une série d'actions aussi diverses que constater le crime, fouiller les lieux, interroger le voisinage, appréhender le suspect, etc. Mais ces activités ne s'improvisent pas. Elles impliquent au contraire de l'entraînement et du professionnalisme.

Les méthodes que je vais vous enseigner aujourd'hui sont celles qui vous permettront de faire tout cela au mieux. Cela fait près d'un siècle que les services de police du monde entier les peaufinent. Contrairement à ce qu'on voit au cinéma, ce seront elles qui feront qu'une enquête ne sera ni abandonnée, ni invalidée devant un tribunal : dans la réalité, les criminels sont toujours au moins suspects, généralement dans la famille ou les proches de la victime, ne passent pas leur temps à effacer leurs traces et à monter des fausses pistes. De plus il y a toujours quelqu'un qui a vu ou entendu quelque chose. Écoutez bien, ce sont les trois jours les plus importants de votre formation.

Les anges

Bon, pour que vous puissiez suivre ce qui se passe, je vais commencer par ce que beaucoup d'officiers du LAPD considèrent à tort comme le début d'une enquête : le 911...

Selon le CASD (Crime Analysis Statistics Dept), il se passe en moyenne un quart d'heure entre le moment où un crime est découvert, et celui où quelqu'un pense enfin à à appeler le LAPD. Généralement la victime est trop choquée ou trop remontée pour penser à nous appeler.

Dès le crime signalé, les anges lancent immédiatement un appel radio et envoient une unité de la division METRO sur place. Suivant le quartier où le crime a eu lieu, l'attente sera plus ou moins longue. Soyons très clair : il n'y a pas officiellement de zone de non-droit à Los Angeles, mais là où une patrouille sera sur les lieux en moins de cinquante secondes à Glendale, vous aurez largement le temps de mourir d'hémorragie, voire de vieillesse dans certaines contre-allées de South Central. Ne soyez pas trop rapide cependant à juger vos futurs collègues, vous apprendrez bien assez tôt qu'on ne peux pas faire autrement.

Enfin, toujours selon le CASD, la durée moyenne pour arriver sur les lieux dans tout Los Angeles est moins de trois minutes. Pile à temps pour vous entendre dire que la police n'est jamais là quand on a besoin d'elle par des quidams ayant attendu quinze minutes pour l'appeler.. « Protéger et servir, écouter vos saletés de jérémiades », voilà ce qui devrait y avoir écrit sur nos spitfires...

Le premier sur les lieux

Bon, revenons à notre sympathique binôme patrouilleur du METRO, payé au lance-pierres, ou vous même avec votre partenaire, lors de votre journée hebdomadaire de patrouille. Une fois sur place, sa première tâche est de constater le crime, avant de se lancer dans toute une série d'activités de première urgence comme s'occuper des victimes, avoir la maîtrise des lieux où arrêter le criminel.

Il doit d'abord trouver les victimes. Cela semble idiot mais vingt minutes, dans la tête d'une victime blessée et choquée, c'est long. Suivant le cas, cela suffit largement à répandre ses entrailles sur le bitume, sauter d'un pont, ou de faire un tour à Ammu-Nation et se défouler en vidant un ou deux chargeurs, au mieux sur son agresseur, au pire dans la foule. Une fois les victimes retrouvées, il faut s'assurer de leur état de santé et leur fournir les soins nécessaires. Selon les cas cela peut vouloir dire simplement leur parler ou leur administrer les premiers secours, et/ou appeler une ambulance pour l'hôpital. Ce n'est pas le patrouilleur qui se charge d'appeler un fourgon pour les cadavres, mais le détective en charge de l'enquête. Dans tous les cas, les anges doivent être prévenus du résultat de chaque phase de façon à pouvoir agir en connaissance de cause si jamais la situation dégénère (ce qui n'est pas rare) Il doit également appréhender le criminel s'il est probable que celui-ci soit toujours dans les environs. Suivant la situation, il peut décider de le faire par lui-même ou d'appeler du renfort. Si vous vous retrouvez devant ce cas de figure, souvenez-vous de mes conseils et appelez vos collègues au moindre doute. Bien sûr, ce n'est pas comme ça que vous récolterez des médailles, mais au moins personne n'aura à les donner à votre veuve.

Il doit également devenir maître de la scène de crime et assurer la conservation des preuves. Cela se recoupe parfois avec le point précédent. Mais là encore, sachez qu'un criminel qui a décidé de ne pas fuir (et qui a eu vingt minutes pour se préparer et reconnaître le terrain) a de forte chances de vous ajouter à son tableau de chasse. Cette tâche implique également entre autres de maintenir les badauds à distance, de reconnaître les lieux pour aiguiller les enquêteurs au plus vite, et de s'assurer que tout ce qui doit être préservé le soit.

Il va sans dire que tous ces différents objectifs sont largement contradictoires et qu'il est très difficile pour un binôme de tout faire. A moins, bien sûr que des renforts arrivent sur les lieux. En plus de ces renforts classiques (généralement des patrouilleurs) si le crime semble important et qu'il n'y a pas de suspect évident, l'officier arrivé le premier sur les lieux doit également réclamer l'assistance d'un détective ou d'une unité spécifique.

Sur le papier, il s'agira de la division de l'OHB concernée par la nature du crime (NADIV, BAT, TERDIV, SCIU...) mais comme généralement les faits sont à cheval sur plusieurs juridiction, soit il choisit la plus évidente, soit il fait appel à plusieurs d'entre-elles, soit il appelle le COPS, cette unité étant susceptible de travailler sur n'importe quel nature de crime ou délit. Pour les cas susceptibles d'aider à l'avancement (victime importante, présence de la télévision...) il n'est pas rare de voir sur la scène de crime plusieurs inspecteurs/détectives essayer de baratiner ou d'étriper les autres pour récupérer l'affaire.

Lorsque ces vautours s'entretuent, le patrouilleur a presque terminé sa mission. Il ne lui reste plus qu'à filer un coup de main sur les lieux (en se chargeant de l'enquête de proximité par exemple) et à écrire un rapport relatant tout ce qu'il a vu et fait sur les lieux.

Dans le cas particulier d'un patrouilleur COPS, il a la possibilité de prendre en charge directement l'affaire (auquel cas sa patrouille est suspendue jusqu'à ce qu'il en ait terminé avec le B.A.BA cette enquête), soit de faire comme un patrouilleur de base, et d'appeler une division concernée (sauf le COPS bien entendu).

En résumé l'officier doit surtout veiller à
  • ne toucher à rien pour ne pas contaminer la scène de crime
  • isoler les témoins les uns des autres pour que leur mémoire ne soit pas altérée
  • avoir la maîtrise des lieux en identifiant rapidement là où peuvent se trouver le danger et les preuves, et en chassant tous les badauds
  • transmettre tous les éléments à l'inspecteur prenant en charge l'enquête de façon à ce que celle-ci soit la plus simple possible.

La scène du crime

C'est alors que commence le boulot de détective et de la police scientifique. J'imagine que c'est ce que vous attendez tous. Ils ne sont sur la scène de crime que pour une seule chose : trouver des preuves matérielles afin de les enregistrer et éventuellement de les faire tester par des professionnels. Tout ça bien sûr dans le but ultime de comprendre ce qui s'est passé et confondre le criminel.

Le SID

A partir du moment où il y a crime et non simple délit, une investigation scientifique est nécessaire. Alors soit vous faites partie des veinards qui ont eu la formation correspondante et vous pouvez enclencher ça vous-même, soit vous attendez qu'une Field Unit du SID se libère et atteigne votre scène. Pendant ce temps là, depuis votre spitfire, vous pouvez ouvrir un nouveau dossier sur votre terminal et commencer à noter toutes les informations pertinentes que vous avez récoltées, faire les investigations non techniques, l'enquête de proximité, etc. Une fois que la fields Unit a fait son boulot, elle vous demande le n° du dossier, embarque tous les éléments matériels que vous n'aurez pas demandé à garder pour vous, et repart déposer ça au commissariat le plus proche. Selon les périodes de rush, vous aurez un joli rapport du SID, avec notes techniques, relevés d'empreintes, d'ADN, photos, relevé topo-métrique, qui viendra s'attacher tout seul à votre dossier dans les 4 à 48h. En règle générale, les teckos du SID sont assez sympa pour y inclure une synthèse qui soit compréhensible pour les béotiens que sont les détectives. Rappelez-vous qu'ils ne vont faire que ce qui est requis par le job. C'est à vous de demander des analyses spécifiques si vous voulez les voire apparaître dans votre dossier à charge. Sauf si vous êtes vous-même reconnu compétent pour les faire, bien sûr. Je vous engage à potasser la structure du SID, qui fait quoi, ça vous aidera à contrôler votre enquête plutôt que de la subir.

Cadavres et victimes

Si au moins un cadavre se retrouve sur les lieux, vous devez appeler la morgue du commissariat (local ou le Central, en tant que cops vous avez le choix) pour que soit dépêché un fourgon et un assistant ou un légiste qui va numéroter, photographier et localiser le cadavre avant de l'embarquer à la morgue pour autopsie. Les blessés sont envoyés à l'hôpital. Peu importe qu'il s'agisse de la victime ou du criminel, vous devez vous assurer qu'il reçoive les soins adaptés. Dans le cadre de ces soins, l'hôpital doit faire les tests nécessaires à la guérison du patient et uniquement ceux-là. Tout résultat d'analyse effectuée ou autre analyse qui vous intéresserait, vous, doit être consentit par le patient ou faire l'objet d'un mandat.

Suspects

Les suspects dont les éléments sur place indiquent l'implication doivent se voir dire leurs droits et peuvent être amenées au Central pour interrogatoire, ou à l'hôpital, pour soin, le cas échéant. Le bouton «sécurité» dans la spitfire sert à remonter une grille automatiquement entre les places arrières et avants et à empêcher toute ouverture des portes et fenêtres arrières depuis l'arrière. Un anneau de métal en bas du dossier ou au dessus de la fenêtre vous permet d'attacher les menottes si vous avez jugé le suspect menaçant pour la phase de transport. Vous pouvez relever les empreintes, l'ADN, les résidus de poudres sur les mains ou faire effectuer des tests sérologiques des suspects si ceux-ci donnent leur accord formel, ou si vous disposez d'un mandat pour le faire.

Les empreintes

Sauf rares exceptions, les premières choses recherchées sur une scène de crime sont les empreintes. Cette méthode est fiable, tout à fait recevable dans un tribunal et a le mérite d'exister depuis plus de cent trente ans. Bien entendu, elle souffre un peu de sa popularité. Aujourd'hui n'importe quel tueur de sang froid ayant regardé au moins un UVD dans sa vie porte des gants lors de meurtres prémédités et essuie les endroits où il aurait pu laisser des traces. Toutes les matières ne permettent pas de relever les empreintes avec la même facilité. Toutefois les technologies actuelles nous permettent d'en trouver sur à peu près n'importe quel type de support, même sur la peau d'une victime. Attention toutefois à ne pas trop tarder, suivant les conditions d'humidité, de température, les empreintes peuvent disparaître en quelques années, ou en quelques heures. Une fois les empreintes archivées, vous pouvez les comparer avec celles de suspects ou lancer une recherche dans la base DABIS filtrées sur certains critères ou non, ce qui prendra plus ou moins de temps. Notez que seuls les individus ayant été condamnés à au moins un mois ferme de prison sont dans cette base, ou bien ceux ayant accepté de donner leurs empreintes sans mandat, et encore, les bases de données sont reparties quasiment à vide depuis l'indépendance. Les unionistes ayant quasiment réussi à tout détruire avant de quitter le pays.

L'ADN

De façon très analogue, tout doit être fait pour essayer de retrouver les traces de fluides ou d'éléments corporels permettant d'isoler l'ADN du suspect. Le DABIS ne contient les marques ADN que des criminels ayant été condamnés pour au moins un an ferme. Et de la même façon vous aurez du mal à remonter avant l'indépendance. Tâchez de restreindre les critères de recherche si vous ne voulez pas perdre plusieurs jours.

Les armes

Si la scène comprend des armes en évidence, celles-ci doivent être immédiatement neutralisées avant de subir les actions classiques des éléments de preuves (numérotation, collectage, inventaire, traces de de doigts, de sang...). Si jamais le crime a été commis avec une arme à feu, vous allez devoir chercher les balles dans les murs, le plancher... ou les victimes (bon appétit). Si l'arme est de type pistolet, vous allez aussi partir à la pêche aux douilles. Avec tout ça, les spécialistes de la balistique vont vous trouver le modèle et le calibre de l'arme. De plus si jamais ils ont une arme et veulent s'assurer qu'il s'agit de celle du crime (pour confondre une suspect par exemple) il leur suffit d'utiliser celle en leur possession et de comparer la balle avec celles trouvées sur les lieux. A noter que cela marche très bien pour les armes à âmes rayées, beaucoup moins bien pour celles à âmes lisses commes les fusils à pompe. Dans ce cas on ne peut que comparer la marque de fabrique des munitions et les traces de percussions sur les douilles. Pour ceux qui s'interrogeraient sur l'intérêt de récupérer les balles si on a pas une arme suspecte à comparer, sachez que d'une part l'arme peut être retrouvée plus tard, et ensuite, une balle peut comporter des traces microscopiques de sang, d'os ou de n'importe quoi qui puisse identifier un suspect. De même des tests sur le résidu de poudre des balles permet de dater le coup de feu. Récupérer une balle en bon état est difficile, ces petites chéries ont tendance à si ficher profondément dans les murs. Ne tentez pas de l'extraire vous-même, vous risqueriez de provoquer rayures et raclures qui auraient tôt fait de détruire une preuve. Faite plutôt intervenir le SID qui vous découpera le mur autour de la balle. Comme pour les empreintes qui sont maintenant connues de tout le monde, il arrive souvent que les criminels pensent à se débarrasser de l'arme et des douilles, mais dans leur panique, les cachettes sont rarement bonnes.

Éléments d'investigation

Les fibres, cheveux, traces de boue, pollen, éclats de peinture, pistes, marques d'usure contiennent bien sûr de nombreux indices potentiels, mais c'est plus du ressort du SID que du vôtre. Au delà de tout ça, vous devez surtout rechercher d'autres éléments d'investigation, comme des factures, des fichiers informatiques, des enregistrements vidéo, des messages sur le répondeur, et n'importe quoi qui cloche sur les lieux. C'est là que vous ferez la différence.

Enquête de proximité

Comme nous venons de le voir, la scène de crime est un lieu privilégié pour trouver un grand nombre d'éléments. Toutefois toutes ces analyses demandent énormément de temps et de moyens là ou le plus rapide est encore de trouver un témoin. Il y a peu de chance qu'il y ait un témoin qui vienne vous expliquer tout de A à Z, et ceux-là sont souvent cachés au milieu d'une masse de rebus qui viendront vous raconter tout ce que vous voulez et même plus encore à condition que vous les écoutiez «protéger, servir et écouter vos saletés de jérémiades» ça vous rappelle quelque chose ? Il va falloir donc aller chercher des témoins. Cela consiste en général à faire du porte-à-porte dans le voisinage, à interroger les passants ou qui que ce soit qui aurait pu percevoir quelque chose. Après cela on en profite généralement pour interroger la famille et les proches (amis, collègues) qui n'habitent pas sur les lieux. Dans l'immense majorité des cas on obtient guère plus que des bribes d'informations qui, une fois combinées entre-elles, commencent à former quelque chose d'intéressant. Ces interrogatoires sont très codifiés. Ils ne peuvent être forcés ou enregistrés. Il faut l'accord dans les deux cas de l'intéressé ou un mandat spécifique. Je vous conseille, pour les témoins intéressants dans le cadre du dossier, de les encourager à venir déposer leur témoignage au commissariat. La discussion avec l'officier est synthétisée par celui-ci (ou un autre), et le témoin choisit de le signer, ou pas. Le principal enjeu de ces entretiens est d'isoler les témoins et de leur poser les bonnes questions avant que leur mémoire ne soit altérée par ce qu'ils auront pu entendre dans les médias ou leur entourage. Ne mésestimez pas ce phénomène. Le CASD estime que 60% des mensonges lors d'un interrogatoire sont d'origine involontaire. Les gens mentent. Parce qu'ils ont peur, pour se rendre intéressant, parce qu'ils se trompent, pour vous plaire, pour vous faire chier, parce qu'ils s'en foutent, parce qu'ils croient tout savoir.... Votre boulot, c'est d'aller au delà de ces mensonges. Le moyen le moins scientifique de préciser un coupable parmi des suspects est aussi l'un des plus efficaces.

Procédez par élimination en vous posant ces trois questions :
  • Qui avait un mobile ?
  • Qui avait les moyens de commettre le crime ?
  • Qui en a eu l'opportunité ?
Le mobile est la raison qui pousse à commettre le crime. Cela peut aussi bien être un calcul économique, dans le cas d'un meurtre de sang froid prémédité, qu'une simple émotion, comme la peur, l'amour, la haine ou même la bêtise dans le cas des drive-by-shooting.

Les moyens sont les éléments nécessaires, matériels ou non, pour avoir pu perpétrer le crime : la sommes des compétences, la possession de l'arme du crime, des renseignements précis, du matériel de pointe.

L'opportunité est le fait d'être au bon moment au bon endroit. Cela ne sert à rien de voiloir tuer quelqu'un et d'avoir une arme pour le faire s'il n'est jamais à proximité. Vous comprenez maintenant pourquoi les flics du SAD ont leur propre étage réservé. De façon plus sérieuse, l'opportunité est plus ou moins le contraire de l'alibi. Si un suspect n'a pas d'alibi, alors il a eu l'opportunité de commettre le crime.

Lorsqu'un seul suspect possède potentiellement le mobile, les moyens et l'opportunité, l'enquête n'est plus très loin d'être résolue.

Au delà

Voici les méthodes les plus courantes pour continuer l'enquête au delà de la scène de crime et de l'entourage : les fouilles et les perquisitions, les interrogatoires, les planques, les filatures, les écoutes et les opérations infiltrées.

Les fouilles et perquisitions

La règle de base : Vous avez le droit de remarquer tout ce qui est à vue, à l'ouïe ou à l'odorat de tout le monde. Cela veut dire que vous pouvez utiliser également tout accessoire largement disponible dans le commerce, comme des jumelles ou même un chien renifleur, mais que tout ce qui implique du matériel spécialisé ou qui est à priori hors de portée des sens (comme à l'intérieur d'une maison), nécessite un mandat.

Vous êtes par contre autorisés à pénétrer une propriété privée pour aider des victimes ou lors de la poursuite engagée d'un criminel - vous ne pouvez pas, sans mandat, défoncer la porte de chez lui, même en prétendant avoir entendu des cris, et commencer à le courser pour faire valoir vos droits.

Pour fouiller un lieu sans mandat, il vous faut l'accord du propriétaire ou à défaut de celui qui y loge, avec quelques finesses dans le cas de la colocation.

Sachez que vous ne pouvez fouiller quelqu'un dans la rue sauf si vous pouvez justifier en quoi ce contrôle vous semble lié à un crime passé ou en cours, ou pourquoi vous soupçonnez que le suspect porte une arme qui pourrait mettre la vie d'autrui en danger. Contrairement aux automobilistes ou autres pilotes de véhicules motorisés, les piétons cyclistes etc. n'ont pas à porter sur eux de papier justifiant de leur identité.

Bref, face à toutes ces interdictions, vous aurez souvent besoin d'un mandat. Une fois le mandat obtenu, vous n'êtes pas obligé de le présenter au suspect pour forcer le passage, car il fait alors obstruction à la justice, mais si vous le faites au bluff, vous risquez à la fois votre enquête et votre carrière. Les avocats vérifient très souvent que l'heure d'émission du mandat est bien antérieure à son utilisation. Quoi qu'il en soit vous devez vous annoncer au lieu que vous allez perquisitionner et laisser un temps raisonnable pour vous faire ouvrir. Passé ce délais, vous pouvez pénétrer de force uniquement si vous avez de bonnes raisons de croire que quelqu'un est en danger ou que des preuves risquent d'être détruites. Si le mandat précise que vous n'avez pas besoin d'attendre (généralement pour préserver preuves et vies humaines), vous pouvez y aller directement.

Une fois sur place, vous pouvez saisir tout ce qui est stipulé sur le mandat et ce qui est ouvertement illégal et en évidence. Rien ne vous empêche de demander un nouveau mandat si votre fouille vous mène sur la piste d'éléments que vous n'avez pas le droit de fouiller.

Le mandat

Au début de l'affaire, lorsque le dossier est créé, un substitut du procureur est automatiquement affilié à celui-ci. Vous pouvez donc l'appeler et lui expliquer en quoi vous avez besoin d'un mandat. Le substitut est celui qui fait interface entre votre enquête, et le dossier pénal. Vous avez donc intérêt à faire équipe avec lui si vous ne voulez pas que vos dures heures de labeurs se transforment en vice de forme. Le substitut peut vous demander n'importe quelle information concernant votre enquête. Il a accès à tout le dossier, et il vaut mieux puisque c'est très probablement lui qui va aller plaider comme procureur dans le futur procès. Il peut aussi vous donner des directives ou même des ordres concernant la façon de mener l'enquête. Généralement ils sont trop débordés pour ça mais méfiez-vous quand même.

Bref une fois votre substitut convaincu, il va aller plaider la cause auprès d'un juge, et c'est ce juge qui va délivrer le sacro-saint numéro de mandat. Là encore, en fonction de l'efficacité, et des relations, ne nous leurrons pas, de votre substitut, le mandat sera plus ou moins facile à obtenir. Cela peut aller de quelques minutes à quelques jours.

Le substitut vous communique un numéro sécurisé qu'il rattache au dossier de l'affaire, et depuis n'importe quel commissariat, vous pouvez accéder au détail de ce mandat. Généralement le substitut envoie aussi un message électronique au détective chargé de l'affaire pour lui signaler que le mandat est délivré (ou refusé) avec le détail en pièce jointe, ce qui lui évite de passer au commissariat.

L'interrogatoire

Nous abordons maintenant une base du métier de policier : interroger les témoins et les suspects. Le but de la manœuvre étant d'amener les témoins à dévoiler tout ce qu'ils savent et les suspects à s'incriminer.

Tout d'abord la différence entre un témoin et un suspect. Simple, n'importe qui est un témoin potentiel. Un suspect est quelqu'un contre qui est ouverte une information judiciaire. Concrètement cela signifie que vous avez donné au substitut assez d'éléments pour qu'il donne le statut de suspect à quelqu'un, ou que vous l'avez pris en flagrant délit. Et là, ça change, car vous avez alors la possibilité de le convoquer pour interrogatoire, voire de l'arrêter s'il refuse de vous accompagner pour interrogatoire. Dans tous les cas vous devez d'abord lui dire ses droits, ce que tout le monde appelle la loi Miranda :

Vous avez le droit absolu de garder le silence. Tout ce que vous direz ou écrirez pourra être retenu contre vous devant un tribunal. Vous avez le droit de parler à un avocat à n'importe quel moment, avant un interrogatoire, avant de répondre à une question, ou au cours d'une question. Si vous désirez la présence d'un avocat et que vous ne pouvez en engager un, il ne vous sera alors posé aucune question, et la cours vous en assignera un d'office.

Pensez à allumer votre caméra à ce moment là car s'il indique qu'il a comprit ce qu'on lui a dit, vous n'avez pas besoin de lui faire signer le papier. Si vous tombez sur un type qui ne comprend pas notre langue – ou fait semblant de – essayez une autre langue, mais vous n'avez pas obligation de le relâcher s'il ne comprend manifestement pas. Par contre il vous faudra trouver un traducteur au commissariat. Ah oui une précision pour les petits malins, vous ne pouvez pas procéder à un interrogatoire d'un suspect autre part que dans un commissariat. Enfin si, bien sûr, mais celui-ci n'aura aucune valeur légale dans le dossier.

Une fois bien installé dans une salle d'interrogatoire, vous lui demandez s'il accepte de signer la décharge où il stipule renoncer à son droit de ne parler qu'en présence de son avocat. Tout l'art de l'interrogatoire commence par l'obtention de la signature de ce document. S'il le signe, les choses vont être beaucoup plus simples pour vous. Jouez sur le contrôle de la situation (nourriture, clopes, dans quelle cellule et avec qui il va être placé...), la pression (vantardise des gangs, on cherchera à le butter, qu'il ait parlé ou non alors autant qu'il se fasse trouver une place à l'ombre où il ne craint rien, boulot demain...), le fait que les avocats commis d'office sont des tâcherons payés au lance-pierre qui n'ont aucune considération pour leurs clients etc.

Vous pouvez garder à vue un suspect de délit jusqu'à 8h de temps. Un suspect de crime, 48h. Ah une dernière chose, sachez que la loi Miranda fait parti des grands sujets politiques du moment, entre les Républicains Unifiés et le NOM qui veulent la supprimer, et les Démocrates Visionnaires qui veulent la maintenir, voir la renforcer.

Planques & filatures

De toutes les activités de la vie de flic, voici de loin la moins passionnante, en tout cas pour la planque. Il y a de nombreux objectifs qui peuvent justifier de passer la nuit dans une voiture banalisée ou de suivre discrètement quelqu'un. On peut simplement vouloir mettre la pression sur un criminel en lui faisant savoir qu'on est là, qu'on sait ce qu'il a fait et qu'on le traque. De façon surprenante, cela perturbe tellement la plupart des petites frappes qu'elles font rapidement une connerie qui nous permet de faire avancer l'enquête.

Une autre raison est de chercher à vérifier ou découvrir des informations sur le suspect. Cela peut aller de sa description physique au lieu où il rencontre ses complices, ou même le prendre la main dans le sac lors d'une transaction douteuse par exemple.

Le CASD n'a jamais rendu de telles informations mais je serai curieux de connaître la durée moyenne d'une planque ou le nombre de tonnes de junk food englouties par an par les officiers du LAPD qui y sont affectés. Les cops ont cet avantage sur les autres flics qu'ils n'ont pas besoin de demander l'accord de leur supérieur ou du substitut pour effectuer une planque ou filature. Par contre, ceux-ci peuvent vous forcer à en faire une, ou vous interdire d'en faire.

Bien sûr, vous ne pouvez pénétrer dans un lieu sans mandat adéquat, être témoin d'éléments que le tout venant ne saurait percevoir avec uniquement du matériel grand public etc. Bref les planques et filatures ne vous donnent aucun droit supplémentaire.

Écoutes

Il vous est possible de demander une «écoute» d'un citoyen en passant par le substitut. Vous avez la vieille méthode, qui consiste à avoir un mandat qui détaille ce que vous avez le droit d'utiliser comme type de matériel, où et quand l'utiliser, par qui et pour enregistrer quel type d'information. C'est fastidieux parce que généralement, en matière de techniques d'espionnage, les substituts n'y comprennent généralement rien et ne veulent pas prendre le risque de faire annuler une procédure pour un aspect qui leur a échappé.

Vous avez la méthode récente, qui consiste à ce que votre substitut obtienne un mandat pour récupérer les informations directement auprès du prestataire télécom de votre suspect. C'est moins galère, vous pouvez attendre les résultats bien au chaud plutôt que de passer des heures en planque, mais vous être tributaires de l'efficacité, de la réactivité et de la bonne volonté d'une entreprise privée.

A vous de voir.

Infiltrations

Le principe général est simple, vous vous faîtes passer pour quelqu'un d'autre (malfrat, victime, complice...) et vous vous arrangez pour qu'un vrai criminel commette un crime sous votre nez. Vous avez alors un flagrant délit et pouvez le mettre en état d'arrestation comme bon vous semble.

Cette opération peut être aussi simple que d'acheter du quetz en civil à un revendeur notoire, ou aussi complexe que qu'infiltrer les triades en profondeur pour faire tomber la tête de l'organisation sur le territoire de Californie.

Dans le premier cas, c'est une opération «coup de poing» où l'agent se contente de porter sur lui un micro et de se faire passer pour la victime idéale, mettons, constater le délit et gérer le temps que ses collègues puissent procéder à l'arrestation. Il y a deux risques : suggérer activement le crime au suspect, ce qui entraine l'annulation de la procédure, et que le suspect panique et agisse de façon violente sur l'infiltré ou d'autres citoyens.

Les infiltrés de longue durée sont nommé les UMA (Undercover Mission Agents) et ont le pompon du mérite. Je ne vais pas vous détailler cette procédure, parce que si vous voulez devenir UMA, c'est bien plus que quelques heures avec moi qui vous seront nécessaires. Sachez simplement que ces types doivent subir la schizophrénie de l'administration qui leur interdit toute participation à un acte criminel (même simplement complice) tout en étant complètement consciente que les organisations criminelles testent leurs recrues par des actes criminelles, justement. Et sur le terrain, ils doivent jongler avec leur vie entre les criminels qui peuvent les reconnaître flic et les flics qui peuvent les prendre pour des criminels. Afin de limiter les dégâts, le LAPD a mit en place un système de couleur par semaine. Les UMA sont sensés porter quelque chose de cette couleur de façon à ce que nous les différencions. Sauf que bien évidemment, les couleurs sont choisies pour ne pas faire tache dans le paysage (il n'y aura jamais de rouge ou bleu d'annoncés par exemple), et que du coup, nombre de criminels que vous allez rencontrer porteront cette couleur et ne seront pas pour autant UMA.

Ne soyez pas con lors d'une arrestation, si vous soupçonnez un UMA parmi vos prises, faites en sorte de ne pas l'abimer, de respecter le cadre légal (comme vous feriez avec n'importe qui, non ?), sans risquer sa couverture potentielle, et la hiérarchie fera le reste pour le sortir de là sans vous inquiéter si n'avez pas merdé. Ne soyez pas non plus parano, il doit y avoir moins d'une trentaine d'UMA du LAPD sur Los Angeles à un instant T.

Arrestation

Pour arrêter un suspect, vous avez besoin soit d'un mandat d'arrêt signé du juge, ce qui implique que vous avez démontré en quoi le suspect est très probablement coupable au substitut du procureur, qui lui même aura convaincu un juge; soit d'une cause probable.

Si vous pensez avoir les éléments et motifs raisonnables de penser qu'un suspect a commis, est en train de commettre ou s'apprête à commettre un crime, alors vous avez une cause probable. Ce n'est pas du niveau de la preuve formelle, mais c'est largement au dessus de l'argument «je ne le sentais pas, ce type». Avec ça vous pouvez aller chercher le suspect où qu'il soit, sans mandat, mais en cas de passage par une propriété privée où l'accès est refusé par les occupants, vous devrez attendre un mandat, sauf cas extrême où il y a mise en danger de la vie d'autrui par le suspect.

Bon, ça y est vous êtes devant le type. Je vous conseille tout d'abord de vous assurer qu'il ne représente aucun danger pour autrui et pour lui-même. Il s'agit donc de le maîtriser, de le menotter, si possible dans le dos, de le fouiller, de fouiller rapidement son environnement immédiat (la pièce où il se situe par exemple, pour plus large il vous faut un mandat). Une fois maître de la situation, dites lui ses droits, caméra en route ou face à des témoins à défaut.

Vous pouvez maintenant l'embarquer à bord d'un véhicule du LAPD pour un commissariat ou, à défaut de place dans les cellules, pour un centre de détention comme Pico House. Là-bas, il est dument enregistré, ses possessions répertoriées et stockées, ses empreintes digitales prises. Attention, en cas de relaxe du suspect, le substitut supprimera les enregistrements concernant ses empreintes prises lors de l'affaire.

Finalement, le prisonnier à droit à un coup de fil. Malgré tout ce que ces déchets vous diront, vous avez tout à fait le droit d'être à côté de lui et d'écouter ses conversations. Sauf s'il s'agit de son avocat, mais auquel cas c'est vous qui pouvez l'appeler pour s'assurer de son identité, avant de lui passer le suspect. Les micros et haut-parleurs des salles d'interrogatoires sont là pour ça, vous n'avez plus qu'à le laisser en tête à tête audio avec son avocat.

Une fois mis en cellule, en moins de 24 heures, il sera amené devant un tribunal, et là la procédure judiciaire commencera. La seule chose qui vous concerne dans cette procédure, est que vous pouvez être amené à témoigner devant le juge ou le substitut pour un complément d'information ou un témoignage sous serment. Le fait que le crime soit national ou fédéral n'aura d'influence pour vous que sur les adresses des cours de justice où vous devrez vous rendre.
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