J'attendait, silencieuse comme d'habitude, rien ne m'inspirait confiance par ici, contrairement au peuple de ma mère, je ne portait pas les créatures féeriques dans mon coeur, je m'en méfiait plutôt. J'inspectais les alentours tout en laissant la créature parler.
Une fois fait, je m'adresse à elle, mon impatience et mon inconfort son trahis par ma voix :

« Venez-en aux faits, fée, si nous sommes indispensables à ce point, il vaut mieux ne pas tarder inutilement en palabres et en énigmes. »

Ces délires de magie m'incommodaient, mais je devais, malgré ma méfiance, m'avouer que si c'était dans mes cordes de changer l'issue des prédiction de la nymphe, je ne pourrais rester sans rien faire. Une moue indécise se dessina sur mes lèvres alors que je tournais mon regard vers mon employeur, il s'était tenu tranquille, trop tranquille et depuis bien trop longtemps pour que ça lui ressemble vraiment...

Au prix qu'on me payait, ça ne valait clairement pas le coup de me faire ralentir par l'homme s,il décidait d'aventure de s'abstenir, ou pire, de rester auprès des créatures de la forêt, il semblait leur vouer une curiosité que je ne m'expliquait toujours pas, en fait il bouillonnait littéralement sur place d'aussi loin que je n'avait cure de me rappeler, toujours impatient, bavard et curieux, mais n'étais-ce pas là la façon d'être des humains?

Je laissait toutes ces considérations de côté pour m'intéresser une fois de plus à notre interlocutrice, elle était une haute placée parmi les fées, c'était certainement un honneur pour certains de la rencontrer, pas pour moi, mercenaire que j'étais, je ne m'intéressait que peu au protocole du rang et du faste. Seule comptaient les choses que nous pouvions toucher ou tuer. Titre où pas, une flèche dans l'oeil est assez définitive. Mais une fois de plus je m'égare, je suis à la fois tendue et calme, enragée et détachée. La scène qui s'était déroulée devant nous yeux me faisait vomir, mais mon entrainement m'interdisait d'en rien laisser paraître. Je me contenait à grand mal alors que je tentait d'abréger cette conversation qui me mettait mal à l'aise pour passer aux choses sérieuses.

« Alors, allons droit au but je vous prie, où trouverons-nous ces aventuriers, quand pouvons nous partir et à quoi ressemble le traître que je puisse l'embrocher si c'est encore à ma portée. »

Le ton de ma voix trahissait mon impatience et ma colère envers l'injustice qui se préparait.

Une fois de plus je dois m'autoriser quelques mots, tout ceci ne me laisse présager rien de bon, encore de la magie...

Je me penche vers l'homme et lui chochotte à l'oreille :

« J'aime pas ça... »

Je laisse tomber un profond soupir que je ne prend même pas la peine de dissimuler, puis haussant les épaules, comme pour me convaincre moi-même que cela m'est égal, je plonge à sa suite. Tout d'une coup, pour en finir le plus vite possible.