Le plan de Santana avait vite changé quand elle entendit les trois coups de sifflets et vit la silhouette encapuchonnée de Sanja s’affairer autour du bateau. L'elfe avait une furieuse envie d'appeler cette inconnue Chewbaca, sans savoir pourquoi, mais se retint quand cette dernière lui adressa la parole : « Je te conseille de rester assise à l’avant pour repartir nos poids. Et garde la tête baissée. »

Le plan "Canardage de miliciens" s'était changé en "Mais qu'est ce qu'elle me raconte ?". La jeune femme hésita quelques secondes à lui rétorquer un "Et moi je te conseille de te présenter avant d'essayer de me donner des "conseils"", mais décida qu'elle devait connaitre le navire et qu'il valait mieux l'écouter. Grand bien lui a pris vu l'accélération de l’engin ...

Quelques minutes plus tard, l'humaine aida Solohan à remonter et enfin se présenta, suite au portrait que le capitaine avait peint de l'elfe. Santana serra la main présentée devant elle. «  Enchantée Navya. Oui effectivement, les miliciens de la ville ne m'ont pas à la botte depuis que j'ai ridiculisé leur teinturier vedette en chanson, et j'ai un ami aventurier à Nid-de-Faucon. Oh, et ne tenez pas compte de ce que disait Solohan, je ne suis la "gamine" de personne, surtout que lorsque j'apprenais à bander un arc, le père de notre capitaine était encore dans les couilles de son grand-père.  »

Modifié par un utilisateur dimanche 3 juillet 2011 12:20:35(UTC)  | Raison: Non indiquée

L'attitude de Sanja et de Santana paraissait des plus étrange à Solohan. L'une et l'autre prises séparément étaient plus attirantes et sexy qu'il ne pourrait le rêver, mais les deux réunies devenaient incroyablement froides et indifférentes à ses tentatives. Il se concentra donc sur la navigation, et sans le faire remarquer à ses passagères, il prit de grandes précautions durant ce périple. Il ne s'arrêta jamais dans les grandes villes, la nuit il éteignait tout feu, et il surveillait chaque cavalier qui passait près du fleuve, l'arbalète à la main. Lorsqu'il du affronter des courants très forts, il quittait le navire pour aller chercher de l'aide, en louant des chevaux ou des bœufs à des paysans du coin pour tirer son bateau. Bien évidemment, il n'osait pas parler argent avec les deux belles plantes qu'il transportait, et maugréait de temps en temps dans sa barbe des « T'es con solo! T'es con! »

Néanmoins, le trajet se déroula dans la bonne humeur, il ne s'agissait pas d'amitié, certes, mais chacun savait à quoi s'attendre et ils purent apprécier de bons repas, et des journées passées au fil de l'eau et sous le beau soleil de l'Andoran. Solohan paraissait de moins en moins préoccupé avec le temps, et il retrouva sa bonne humeur. Il confia aux filles qu'au début il avait peur d'être poursuivi, mais que les jours passant, il pensait que les hommes de Flores lui avaient lâché la grappe. Partir pour Nid-du-Faucon était peut-être une bonne idée.

Discutant avec Sanja et Santana, il leur raconta certaines de ses aventures, dont les filles se doutaient bien qu'elles étaient romancées. Il leur demanda aussi des détails sur ce qu'elles comptaient faire à l'avenir, et si Sanja restait secrète, Santana n'eut aucune hésitation à lui dire qu'elle comptait intégrer un groupe d'aventurier, les aigles gris, pour devenir riche et célèbre, et racheter l'entreprise Flores, pour la renommer en "teinturerie bouche de truite". Cela fit bien rire le navigateur, qui chanta avec la jeune elfe ses plus grands succès.

Finalement, l'ébénitium Faucon atterrit à Nid-du-Faucon le 7 Desnus après 18h. Solohan mit un pied sur le quai en se bouchant le nez avec une grimace. Il leur avait parlé de l'état de la ville lors de son dernier passage, il y a de cela plusieurs mois, mais, il fut lui-même étonné par la puanteur des quais, ainsi que par le grand nombre de mendiants et de malades dans les rues. Il accompagna ses camarades dans le lieu ou tout s'apprend, la taverne Au Pigeon Voyageur, où il avait ses habitudes.

En chemin, il raconta aux filles l'histoire de Nid-du-Faucon, comment le consortium du bois a créé de toute pièce ce village fortifié, avant poste du commerce d'ébénite de l'Andoran. Derrière ce village s'étendait la Laye de Sombrelune, une forêt dangereuse et dit-on habitée par des fées et créatures hostiles. Il leur expliqua que la ville était divisée en deux, d'un coté, au nord est, l'enclave des riches, qui se prémunissaient de tous les désagrément de l'autre partie de la ville : misère, maladie, délinquance, prostitution, saleté. Solohan n'avait jamais pénétré cette enceinte bien gardée. Il monta avec eux la rue du nord jusqu'à arriver devant la taverne en question.
Solohan entra en premier, il traversa la salle et salua le patron, qui le reconnut instantanément.
« Ce bon vieux Solohan! Tu me ramène encore une cargaison dont tu as le secret, filou? Mais qui sont ces deux charmantes sirènes? Tu les as péché dans l'Andoshen? »
« Cette crapule de Krön! Et non, les affaires, c'est fini pour moi, j'ai plus un radis, j'me suis fais plumer à Almas, et je dois du fric à Florès... Mais si tu veux savoir qui sont ces jolies filles, je crois qu'il va falloir que tu nous file quelques renseignements avant... »
il se tourna, les coudes posés sur le bar, laissant la parole aux filles, il savait que si les Aigles gris étaient en ville, Krön saurait où les trouver, ou alors qui le saurait...

Solohan n'avait pas minimiser l'état des lieux, Nid-de-Faucon ressemblait à ce que devait être un village dont la spécialité était l'immondice. Tous les sens étaient agressé, que se soit par l'odeur des rues où les vêtements douteux de ses habitants. Santana ne s'y sentait franchement pas la bienvenue, et même si elle se souvenait vaguement qu'elle avait été trouvée dans une forêt non loin de là, elle refoulait aussitôt ce souvenir.

L'odeur âcre qui régnait au Pigeon Voyageur manqua de brûler les canaux olfactifs de la jeune elfe, oh elle en avait sentit des trucs qui puaient, elle avait été élevée par un demi-orque, mais ça ? Je suis entré dans le fief du compte Von La binouze de la Picole sans m'en rendre compte ? L'hygiène a -t- elle seulement été découverte ici ?

La jeune femme regarda ensuite Solohan parlé à "cette crapule de Krön" et n'eu pas le courage d'empêcher Sanja de faire le premier pas , après tout, peut être aspirera-t-elle assez d'haleine putride pour rendre l'air respirable ? D'ailleurs, il était temps qu'elle se présente.

«  Tout juste Krön, je suis une sirène capable d'enivrer mon auditoire avec mes chants, mais je ne saurais dire si je les entraîne sur les sentiers du plaisir ou de la mort, après tout, n'est ce pas là la mission d'une sirène ? D'y faire goûter aux deux d'une seule note ? Ou d'un baiser ... Je ne suis pas très au fait de cette légende, quoi qu'il en soit, je vous propose mes talents de cantatrice pour la nuit. Hausse de clientèle garantie ! Tout ce que j'aurais l'audace de vous demander en retour est l'adresse des Aigles Gris ou plus particulièrement de Tyra, après si vous êtes disposé à m’offrir la nuitée suite au bond spectaculaire de bières vendues grâce à mes talents, c'est avec joie que j'accepterais.  »

La belle ponctua sa tirade d'un sourire qu'elle voulait charmeur, mais comme tous ses sourires, il était juste malicieux ... Ce qui lui donnait l'air d'être une de ces travailleuses de la nuit ...