Praetoria sourit largement tout en terminant sa deuxième assiette - elle avait de toutes évidences plus d'appétit qu'un ogre adulte - et rétorqua.
« Evidemment que je m'en souviens! Qu'est ce que j'aurais fais sans toi! Mais le verre d'Ombre est bien plus intéressant et plus joli à trimballer...
Quel genre de contrebandier idiot traffique du bois? Quel intérêt?

Normalement, quand on traffique quelque chose, c'est pour gagner les frais de douane sur une cargaison petite, facile à cacher et lourdement taxée. »

Elle se tut un instant, pensive.
« T'es sûre qu'on parle bien de bois? »

20 Desnus 4716 - Bois des Murmures, le long de l'Iseld, au petit matin


Comme à son habitude, Aanara avait peu dormi et avait travaillé le reste de la nuit sous la surveillance de Sigmund, Ozran et Crocs. Ils avaient pu la voir tenir une large peinture sorti du trou portable pendant de longues heures, chantant et se concentrant, utilisant la puissance des gemmes d'âmes qu'ils avaient récoltés pendant leurs batailles précédentes. Elle avait aussi lu de nombreuses heures un livre étrange, mais elle n'en avait pas parlé.
Au réveil, ayant préparé ses sorts pour la journée, Aanara prépara le petit déjeuner à partir de leurs rations pour servir Symphonie, Praetoria et Lucretia, gardant quelques restes pour Crocs. D'une nature fragile, elle préférait ne pas tenter le diable et avoit choisi d'éviter de manger de la nourriture de rations. Alors que les filles mangeaient, Aanara alla chercher le trou portable et, un petit sourire en coin, l'étala dans l'herbe pour aller chercher quelque chose dedans. Elle revint avec une large peinture.

Un grand sourire sur les lèvres, elle déploya la peinture. Celle-ci était aussi grande qu'elle. C'était une magnifique peinture, que certains avaient déjà vue, représentant une sorte de tiefling armé d'une rapière et d'un instrument de musique dans une pose quelque peu guerrière. La peinture était saisissante de réalisme, la marque d'un grand maître de la peinture. Symphonie reconnu dans le tiefling de la peinture quelqu'un qu'elle connaissait bien : Zerruth, le barde de la Cour Impériale.

« Messieurs, Dames et autres créatures, je voudrais vous présenter ma dernière œuvre. Non, pas la peinture bien que j'avoue en être assez fière. Mais quelque chose de tout autre : je ne vous aurai pas rassemblés ici pour juste regarder une peinture qui aurait sa place dans un palais quelconque. Nous ne sommes pas dans un palais, mais en guerre, et nous avons besoin de toute l'aide possible. Je vous présente Zerruthos, le Chanteur. Zerruthos, sors je te prie ! »

Et devant les yeux ébahis du groupe, la figure de la toile en sorti, d'une taille réelle, en trois dimensions. Ses mouvements étaient parfaitement réels, et dans les yeux de "Zerruthos" brillait une puissante lueur d'intelligence. Aanara sautillait d'impatience. Cela était une étape cruciale dans ses propres recherches et si elle savait que l'enchantement était réussi, elle était excitée de savoir si tout était réussit. Sinon... Sinon ça pourrait signifier rapidement de gros problèmes...

Modifié par un modérateur mardi 18 mai 2021 21:14:05(UTC)  | Raison: Non indiquée

Deadline - Thème Symphonie

L’Oiselle n’avait eu qu’un regard en coin lorsque Dame Aanara sortit sa toile… Une commande de peinture comme une autre. De toute façon c’était sûrement de la maie, et Symphonie ne s’intéressait guère à la magie. Après son maquillage du matin, elle avait déballé d’étranges trousses avec des accessoires de jonglerie, trapéziste et acrobate.

Son deuxième plan machiavélique n’était autre que de se faire passer pour une artiste de rue… Cela lui permettrait de rajouter une identité à son catalogue. Perchée en équilibre sur un cerceau à trois mètres du sol, elle essayait de jongler avec des balles multicolores -s’amusant plusqu’autre chose.

Sa tenue d’artisane avait été déchirée et trouée malgré le cuir de qualité… Mais pour paraître sans défense à la frontière, elle avait décidée de la garder. Avec ses bottes épaisse et ses cheveux de princesse. Elle commençait à apprécier cette identité tieffeline…

L'apparition de Zerruth, ou plutôt Zerruthos, la choqua tant qu’elle fit tomber toutes ses balles sur le sol; qui rebondir un peu partout. Elle se sentit soudainement dans un de ces contes de fées mièvres lors de la première rencontre de la douce princesse et de son héros fiers.

Les mots qui sortirent de sa bouche eurent beaucoup de mal à devenir intelligibles, tant elle semblait soudainement avoir chaud. Oh la la mais le temps c'est n'importe quoi...

« Bonjour… Je m’appelle Symphonie… Nous sommes dans une forêt… verte? Il fait beau aujourd’hui?... »

Il faut que je me sorte de là…. vite!!! Sinon je vais m’enterrer dans le sol!

« Je vais aller faire une ronde... » Utilisa-t-elle comme pitoyable excuse pour se sortir de cette situation et de son petit coeur qui allait probablement faire une crise cardiaque : entre horreur qu’était cette magie et attirance brûlante qui la dévorait depuis de nombreuses semaines.

Elle s’évertua par terre à ramasser les balles perdues.

Ozran porta ses yeux à la peinture. Il observait sans bouger ni parler l’œuvre. Difficile de comprendre ce qu'il en pensait, si ce n'est un détail. Un détail très très fin.

Sa main s'était posé sur le pommeau de son sabre. Oh il ne l'avait pas tiré au clair mais il se ... "reposait le bras" dirons nous.

Mais quand Zerruthos prit vie, ses doigts se crispèrent un instant sous la surprise. Il scruta de haut en bas la créature, lentement.

« ... »

Il regarda la magicienne, puis revient vers son œuvre.

« Je vais avoir besoin de plus de détails que son nom Aanara... »

Le ton était glacial.

Praetoria émit un sifflement de surprise et d'admiration lorsque la création de la samsarane se décolla de la toile...jetant un bref coup d'oeil à Symphonie qui paraissait plus que troublée, mais reportait rapidement toute son attention sur le barde lilas et son violon qui paraissait aussi désorienté que leur compagne à plume. Elle était curieuse, trop pour se soucier des détails.
« Très joli...Mais pourquoi? Je reconnais que...euh...Zerruthos est très décoratif, mais je ne pense pas vraiment qu'un ménestrel soit ce qu'il peut y avoir de plus utile pour nous en la circonstance actuelle, si?

Ou bien peut être qu'il me manque une partie du puzzle. Des explications, miss Aanara? »


Zerruthos paraissait particulièrement confus lui aussi, mais pour l'instant, il paraissait surtout trop sous le choc de réaliser ses origines artificielles pour vraiment protester. Il hocha la tête, bégayant un peu et marmonnant pour lui même.

Hochant la tête, satisfaite de la cachette qu’elles avaient mise au point ensemble, Lucretia émit un sourire.
«  Les meilleures, toujours.  »

Elle se gratta ensuite le menton, regardant en directement de la ville, au loin.
«  Voyons... Je pourrais me transformer en piaf pour m’infiltrer sans éveiller leur vigilance, mais je ne vais pas te laisser derrière…

Deux idées me viennent à l’esprit.
Je pourrais me transformer en un plus gros volatile et te porter. On reste loin de la ville, on monte haut, au-dessus des nauges, puis on se dirige au-dessus des champs, je me mets dans l’angle du soleil et je pique. En quelques secondes, on est infiltrés. Puis je te lâche, et je fais mine de repartir. Avec un peu de chance, si jamais on me voit, on ne te verra pas. Bon, ça reste risqué, mais on a connu pire que ça.

Autre solution, on se trouve un mur peu gardé, je fais pousser un lierre, je me transforme en piaf et vais distraire les gardes pendant que tu rentres vite fait. Mais c’est encore plus risqué de jour, car si un garde nous voit… c’est pas comme un simple villageois ayant vu un oiseau bizarre.

Ou sinon… comme tu dis, à l’impro, au culot.
Tu as une préférence toi ? Ou une idée lumineuse ?  »

«  Ne pas prendre de risques, quelle rabat-joie…
Je marche pour l’autre plan. Excellente idée la Pharasmine, personnellement je n’y verrais que du feu.  »

Un regard vers les remparts au loin.
«  Bon, conviendrait pas d’arriver à la bourre… On y va ma grande ? »


Si Praetoria est d’accord donc, Lucretia pourra lancer le sort "Haricot Magique", lequel va permettre de grimper facilement (DD 5) jusqu’à 7.5m de hauteur. Ça s’accroche aux murs aussi.
Poids maximal de 550 kg (le sommet est ancré dans le mur).

Après quoi, elle se retransforme en petit oiseau et va fureter plus loin sur les remparts, tentant de distraire les gardes s’il y en a pour que Pretty puisse passer tranquillou.

Lucretia observa la transformation sans mot dire, sa bouche ne trahissant aucune émotion, concrètement à ses yeux dans lesquels l’étonnement se voyait. La vache ! Pour une transformation, c’était une transformation !
« Waw… Et moi qui pensait frimer en me transformant en sac à plumes…
Impressionnant… Personne ne te reconnaitra avec ça.  »

Elle la regarda de pied en cape, ne sachant pas particulièrement quoi regarder… Mais une chose était sûre, ce n’était plus la Praetoria qu’elle connaissait. Physiquement du moins.
«  Super profil, on en voudrait une chez soi… Essaye une voix plus douce peut-être ?  »




Restant avec son amie le plus longtemps possible, Lucretia finit par se décrocher de son épaule pour aller épier du côté des remparts. Elle avait un seul objectif à l’esprit : s’il y avait des gardes, les éloigner ou attirer leur attention ailleurs suffisamment longtemps pour que Praetoria puisse se faufiler dans leur dos.

Elle s’envola donc vers les hauteurs, pour avoir une bonne vue dans un premier temps. Puis remarquant la présence de casques -enfin, de soldats, mais vu du ciel…- l’oiseau se fit grognon et commença à piquer, passant en rase-mottes sur les remparts, juste devant leur nez. Plusieurs passages suffiraient peut-être à capter leur attention, mais sans doute pas éternellement. On s’ennuyait quand on montait la garde, mais quand même…

Non, notre oiseau trouva un meilleur moyen de s’occuper de ses cibles. La provocation mène à la colère, la colère mène à la haine, et la haine mène à oublier de regarder si des moniales pharasmines passaient les murailles dans son dos, c’était bien connu.

L’oiseau voleta gentiment près d’un garde… pour venir "caresser" l’épaule de l’un d’eux de ses serres, avant de s’envoler de nouveau… et de lâcher une commission sur celui-ci, puis d’aller piailler un peu plus loin, à portée du garde néanmoins, tentant de capter toute son attention et celle de ses collègues, tout en passant pour un oiseau ordinaire. Agaçant et sale, certes, mais comparé à ce qui la flétrisseuse aurait pu faire pour passer… un bien doux sort.

«  Ce n’est pas moi qui vais te reprendre sur tes talents...  » répliqua Lucretia, haussant les épaules, ne sachant que faire d’autre.

Il fallait reconnaitre que si l’exercice ne donnait guère envie, il n’en restait pas moins impressionnant de précision et de qualité.




Voyant du coin de l’œil que Praetoria avait franchi la muraille sans encombre, Lucretia fut soulagée. Elle gratifia le garde d’un dernier «  Skrri !  » avant de s’envoler plus loin, erratiquement, vers le toit des habitations, mimant ce qu’elle estimait être le comportement le plus probable pour un piaf de cette envergure.

Quelques dizaines de secondes plus tard, et elle était revenue aux côtés de Praetoria. Infiltration réussie. Elle répondit au sourire de cette dernière par une sorte de déformation du bec, lui donnant l’air assez dérangeante pour un oiseau, il fallait le dire. Cependant, il fallait reconnaitre que cette forme avait énormément d’avantages, et la druidesse connaissait ses limites. Si elle reprenait sa forme habituelle, la fatigue accumulée l’empêcherait de se retransformer une fois de plus avant qu’elle ne se soit bien reposée.

A défaut de pouvoir parler sous cette forme, elle avait divers moyens de communiquer. L’écriture déjà, même si c’était compliqué avec ses serres. Le fait de se connaitre également, les intentions de la druidesse n’étant pas si difficiles à deviner pour quiconque la connaissait bien. Et enfin, et surtout, la magie, car Lucretia savait lancer des sorts sous forme animale.

Lançant une création d’eau dans une failla du sol, elle fit apparaitre de quoi lui servir d’encre, en quelque sort, avant de griffonner quelques mots au sol, qu’elle effacerait à leur départ.
Je reste parages. Prochaine étape ?

Sénara


Sénara était une ville intéressante, mais à leurs yeux d'étrangères, elle n'était pas facile à saisir. Peut être était-ce parce que les tieflings étaient naturellement méfiants envers les nouvelles têtes, ou simplement le temps d'arpenter assez la ville pour se repérer.

Mais elles saisirent assez rapidement, aux nombres de gens qui ouvraient leurs boutiques en milieu de journée et aux rues qui devenaient de plus en plus actives au fil des heures, que la ville devait sans doute être plutôt animée une bonne partie de la nuit.

Elles arpentèrent les rues, discutant avec les marchands, interpellant les passants, prenant le temps d'offrir un verre dans les tavernes et auberges qui ouvraient leurs portes, et d'ici au milieu d'après midi, elles avaient rassemblé un certain nombre de rumeurs intéressantes...

En premier lieu, l'atmosphère n'était pas celle, tendue, à laquelle on aurait pu s'attendre dans une ville occupée. La tension n'était pas absente, bien sûr, mais les passants paraissaient surtout inquiets des éventuelles représailles impériales...et la plupart paraissaient soulagés de ne plus être sous la tutelle du Trône d'Egorian. De toutes évidences, les croisés traitaient les tieflings mieux que ne l'avaient fais les nobles chélaxiens...

Les rumeurs mentionnaient également une guilde des voleurs, et la plupart des habitants mentionnaient que les Dagues Nocturnes ne faisaient pas de vague pour ne pas risquer d'attirer l'ire des forces d'occupation. Mais d'autres étaient plutôt persuadés que les voleurs avaient reporté leur attention des manoirs de la ville aux stocks qui transitaient entre les deus fronts ouverts par les croisés.

Enfin, Lucretia, bien plus attentive et patiente que sa coéquipière, appris aussi que la générale envoyait apparemment des patrouilles lourdement armées dans les bois...mais personne ne paraissait savoir pourquoi, exactement.