Xoran en était à se demander s'il devait se taire ou défendre le demi-orque. Manifestement, Ringeirr ne digérait pas la petite leçon de morale que le paladin lui avait infligée - assez inopportunément, il fallait bien le dire - et il revint à la mémoire du shoanti quelques altercations datant des premiers jours de leur vie commune, avant qu'ils ne parviennent à se comprendre mutuellement. Il s'apprêtait à ouvrir la bouche lorsque Ringeirr sortit du coffre un petit orbe métallique relié à une chaîne, et dont les motifs ne laissaient guère de doute quant à la nature de l'objet. Xoran écarquilla les yeux. « Apsu ! »

L'exclamation avait été prononcée presque inconsciemment et d'une voix basse, emprunte de crainte respectueuse. Lorsque Ringeirr se tourna vers lui pour connaître la raison de son émoi, il se reprit, gêné : « ce n'est rien. Cet orbe. C'est un objet... Peu importe. Ce n'est ni le moment ni le lieu. Mais si tu veux bien, quand on aurons un peu de temps, j'aimerais que tu me parles de cet objet. »

andis qu'Akin s'approchait du second tas constitué par Ringeirr, celui-ci se retourna en entendant la surprise que Xoran manifesta malgré lui. Il regarda l'orbe en question, le saisit d'une main et le jeta en direction du shoanti. L'objet décrivit une trajectoire parabolique et retomba dans les mains de son destinataire. Le titan à la peau d'ébène le vit grossir de quelques millimètres sous ses yeux.


« Réflexes ! Tiens, que cela constitue le gage de ma reconnaissance envers votre groupe. Un voyageur que j'ai aidé il y a de cela déjà quelques années m'en fit cadeau, et je crois que cet orbe doit passer de main en main, d'un voyageur à l'autre. »


Xoran avait de quoi réfléchir suite à cette découverte : était-ce là un signe du Celui qui Montre le Chemin ? Ringeirr était-il un des Neuf ? Le vieil ulfe se releva et revint dans la pièce principale pour y retrouver Nadya qui répondait, un peu gênée, à Ortog, en adressant quelques regards interrogateurs à son oncle.


« Je... dirais que c'est une bonne idée mais bon... je ne sais pas grand chose sur ce village. Ringeirr, qu'en dis-tu ? Devrions-nous redistribuer cet or aux villageois ? »



« Oui, je peux arranger cela. Il se planta devant Ortog et l'observa quelques secondes. Nous ne sommes pas partis du bon pied Ortog. Mais si votre entreprise est celle qu'Akin, oui je crois que c'est son nom, décrit, alors soit tu devras changer soit ton crâne ornera bientôt la Route des Os. À Trône-Blanc, on fait profil bas ou on ne fait très vite plus rien du tout. Ringeirr marqua une pause puis reprit : Je suis un insoumis. Le joug des puissants, qu'ils se réclament des forces du Bien ou qu'ils prônent autre chose, c'est toujours l'avilissement de l'intelligence. »

Les mots du vieil ulfe étaient à mettre en relief avec ce que Nadya leur avait révélé de son histoire. C'était un écorché vif qui avait vu sa famille lui être arrachée et qui avait depuis vécu à l'ombre de Trône-Blanc, là où elle avait été incarcérée ou exécutée. Il se plaça non loin de la sortie, indiquant ainsi qu'il attendait que ses sauveurs fussent prêts à le suivre avant de continuer.



Note 1 : objets trouvés n'appartenant pas à Ringeirr - 2x crochets ogre taille G, armure de cuir cloutée +1, rapière +1, dague, arbalète légère de maître, 10x carreaux, anneau de protection +1, 4x tenues de grand froid, outils de cambrioleur de maître, collier en or (50 po), baguette de pattes d'araignée (17 charges), 4x rubis non taillés (50 po chacun), 225 po, miroir en argent non magique (100 po).
Note 2 : analyse de l'orbe (DD 18) -> description ici.
Note 3 : je considère qu'il faut manipuler un objet qu'un PJ tente d'identifier via détection de la magie donc je ne donne pas les éventuels résultats de l'analyse des objets de Ringeirr.

PJ, déplacements, voyage vers Trône-Blanc

Akin glissa négligemment l'anneau magique à son doigt. Un objet utile mais banal. Son regard était aimanté par l'orbe, aux promesses magiques bien plus alléchantes. Xoran avait semblé perturbé par lui, comme fasciné, ce qui ne l'excitait que davantage. Il comprit mieux pourquoi en écoutant Ringeir livrer son histoire.

« Si tu as besoin d'en savoir davantage sur l'orbe, Xoran, tu peux me le confier un instant. J'ai détecté une faible aura magique... » Il s'arrêta en se rendant enfin compte de sa bévue. Il oubliait facilement que ce grand malabar primitif était doté de pouvoirs dignes d'un sorcier. Il rougit d'avoir trahi aussi stupidement ce qui ressemblait fort à de la convoitise et poursuivit d'un air embarrassé : « enfin, tu peux le faire aussi, mais si tu n'y arrives pas... Hum... »

Regardant en tout sens, il aperçut Ringeirr près de la sortie, en compagnie de Jairess. « Oui bon, allons-y. » Il rejoignit le couple à grandes foulées, un brin guindé. En passant, il confia la baguette à Kalt. « Tiens, mon sorcier, voilà une baguette pour grimper aux rideaux. »

En relisant Art de la magie, tu as raison, Orichalque. Il faut manipuler en tout sens l'objet. J'avais loupé ça. Akin a pu au moins analyser les auras, mais inutile de me les donner, c'était juste du RP.
Anneau de protection +1 sur Akin. Donne la baguette de pattes d'araignée à Kalt.

Surpris par le geste du vieil Ulfe, Xoran eu néanmoins le réflexe d'avancer ses mains en creux pour réceptionner l'orbe. Il leva lentement ses mains jointes devant Ringeirr, comme si elles avaient recueilli de l'eau bénite, tout en lui adressant un regard plein de reconnaissance. C'est alors qu'il eut la surprise de voir l'orbe grandir dans ses mains, légèrement mais incontestablement.

Alors qu'il admirait l'objet que Ringeirr lui avait lancé, Akin vint briser ce moment de recueillement et de concentration. Le shoanti lui lança un regard noir, agacé à la fois que l'osirien le dérange dans sa communion et tienne pour rien ses pouvoirs magiques. Piqué au vif, il incanta son sortilège de détection de la magie et entreprit d'analyser l'aura de l'orbe. Malheureusement, s'il parvint à en saisir certains aspects, la nature exacte des pouvoirs de l'objet lui resta inconnue.

Il était manifestement encore trop inexpérimenté dans les arts arcaniques pour faire illusion dans ce domaine, et c'est bien ce que l'osirien avait perçu. Il fallait se rendre à l'évidence : il avait encore besoin qu'on l'aide et lui guide la main. La mort dans l'âme, il rejoignit Akin vers la sortie, lui saisit fermement le bras pour placer tout aussi fermement l'orbe dans sa main dans un geste d'une mauvaise humeur évidente, avant de s'éloigner de quelques mètres.

• art de la magie : 1d20+6 donne [10] + 6 = 16

Modifié par un utilisateur lundi 16 mai 2016 10:40:13(UTC)  | Raison: Non indiquée

Surpris par la manœuvre de Xoran, Akin n'eut pas le temps de sourire au géant qu'il avait l'orbe dans la main. Sans même marquer de pause, il plongea avidement son regard devenu laiteux dans la sphère de magie qui illuminait soudain l'objet.

Un dragon matérialisé par des fils d'argent bleuté se lovait en une spirale protectrice autour d'un soleil multicolore. Une impression de sérénité et de sagesse incommensurable s'en dégageait, sa gueule paraissant sourire au fidèle de Néthys. À l'emplacement de son cœur palpitait une minuscule boule d'énergie crépitante et bourdonnante. Le dragon ouvrit une large gueule vers le haut, coup tendu, expulsant un éclair métallique vers le ciel. Puis sa queue caressa la perle de soleil que la bête semblait couver, et celle-ci émit une lumière chaude et enveloppante. Il eut soudain l'impression que la créature majestueuse le dominait de toute sa hauteur, de toute sa puissance. Il n'était pas un fidèle de cette divinité et se sentit écrasé par son aura divine. Nul doute qu'un adorateur rayonnerait de gloire en sa présence.

Ses yeux retrouvèrent leur éclat noisette, son âme s'ébroua pour sortir de sa gangue de torpeur. Il s'approcha de Xoran et lui tendit doucement l'orbe. « Merci de m'avoir laissé goûter la compagnie du dieu qui guide tes pas. Si tu crois en Apsu, alors cet objet peut t'apporter paix et réconfort. »

Il lui expliqua alors ses propriétés. Et finit sur un ton plus léger, tout sourire : « hé bien, l'ambiance était déjà suffisamment électrique... »

Xoran prit l'objet des mains d'Akin et, à mesure que ce dernier lui en expliquait les propriétés, plongea son regard dans le sien comme s'il voulait percer quelque mystère. L'osirien était décidément une énigme. Il y avait quelques instants à peine, Xoran l'avait vu au combat et jugé lâche et méprisable. Voilà maintenant qu'il l'aidait à suivre la Voie en lui révélant les pouvoirs d'un objet qui était le premier signe direct du Grand Dieu depuis sa révélation, et il le faisait avec sagesse, révérence et respect.

Soudain, le shoanti comprit : Akin était à la fois courageux et lâche, sage et vain, pieux et pragmatique, fidèle et volage... Il incarnait, finalement, parfaitement bien la nature duale de la divinité qu'il servait. Voilà pourquoi il semblait, depuis le début, si contradictoire en toutes choses ! Mais il était touché par la grâce au même titre qu'Ortog.

Le géant baissa les yeux vers l'orbe au creux de sa main, cessant par là-même de dévisager son interlocuteur, et lui répondit à voix basse : « c'est moi qui te remercie, ami. C'est le premier signe depuis... » La fin de sa phrase se perdit dans ses pensées mais, après un bref silence, il rendit son sourire à l'osirien et ajouta : « quant à l'ambiance, c'est là ta tâche pour cette journée : réconcilie le vieil ulfe avec les paladins ! »

ingeirr accueuillit les soins prodigués par Jairess avec un sourire espiègle. Nadya observa la scène avec un sourire en coin. Le vieil ulfe guida ensuite les aventuriers à travers le village, non sans avoir expliqué au passage à Ortog la menace négligeable que représentaient les deux ruffians ligotés. Ils ficheraient le camp dès la porte poussée et le corps de Marcian découvert. Sans l'influence et l'ingéniosité du bretteur, ils n'étaient rien de plus que des brutes.

Arrivé devant une modeste bâtisse, Ringeirr poussa la porte, laquelle n'était pas fermée. Le groupe n'avait croisé que peu de villageois mais il ne faisait aucun doute quant à la circulation de la nouvelle annonçant la libération de Ringeirr. Les pêcheurs sauraient bien vite que Marcian, le roi sans couronne, avait été déchu de son trône de violence et que son cerveau avait servi à repeindre le mur de ce que lui et ses hommes avaient baptisé le poste de garde.

Les aventuriers pénétrèrent dans une pièce dans laquelle l'odeur de renfermé disputait la suprématie à la puanteur du poisson. Le décor était sommaire, et c'était là peu de le dire. Pour qui se souvenait du faste de l'auberge de Piotr à Ludovny, il y avait de quoi regretter cette nuit égarée. Après tout, celle-ci n'avait-elle été qu'un songe ? Peut-être avait-elle même été une tentation d'une Sorcière Blanche plus subtile, une tentation à laquelle le groupe n'avait résisté que le temps du premier verre offert par l'aubergiste bonhomme. Un lit de camp dans un coin, une bassine d'eau dans l'autre et quelques peaux étalées sur le sol ça et là : tels étaient les seuls ornements de l'habitation de Ringeirr, et encore ceux-ci n'étaient-ils que purement utilitaires. La vie de l'oncle de Nadya était-elle aussi austère que le montrait son habitation ?

Sans prendre le temps d'inviter les aventuriers à entrer, Ringeirr saisit les quelques bûches sèches qui encadraient l'âtre et commença à préparer un feu. Ses gestes étaient sûrs et précis. Une belle et oblongue flamme rouge vint bientôt éclairer et réchauffer l'assemblée. Le vieil ulfe s'étira en gémissant bruyamment puis il s'affala à même le sol, sur une des peaux d'ours qui jonchaient son parterre.


« Allez, il est temps de m'expliquer qui vous êtes, d'où vous venez et enfin, et j'ai bien dit enfin, ce que vous me voulez. »



La gracieuse Nadya s'assit dos au feu. Elle détendit ses épaules et ferma les yeux tandis que la chaleur gagnait son corps. Elle voulut intervenir afin de faire les présentations mais son oncle l'interrompit du regard. Son visage ne trahit aucun agacement quant à la chose. Elle bascula en arrière et reposa son crâne sur ses mains, lesquelles touchaient le sol. Son regard rivé sur le plafond, la belle ulfe aux cheveux de feu était méditative.




PJ, déplacements, voyage vers Trône-Blanc

« On peut dire ça, » approuva Aergnaeroka.

« Je me doute que Baba Yaga ou Elvanna sur le trône de glace, ça ne doit pas faire grande différence pour le peuple d'Irrisen, » dit l'elfe, « Mais pour le reste de Golarion... »


+4 vigueur, +5 tenue polaire, +2 Oushanka

Modifié par un utilisateur jeudi 19 mai 2016 22:19:04(UTC)  | Raison: Non indiquée

Malgré les multiples révélations que le paladin venait de lui faire, Ringeirr semblait rester assez calme.

« Pourquoi nous ? Oui, nous nous sommes aussi posés cette question. Il y a plusieurs raisons qui sautent plus aux yeux. Le cavalier était mourant, il n'avait probablement pas le temps d'avoir un vaste choix. Nous sommes des étrangers ici. De plus, nous avons discuté avec lui avant qu'il ne succombe. Il aura pu jauger nos motivations et deviner que nous étions le genre de personne à entreprendre une quête aussi suicidaire, simplement par conviction. » Ortog avait encore en mémoire les songes que le ryttere lui avait fait entrevoir. Les images avaient été des plus convaincantes. Comment un serviteur de la juste Iomedae aurait-il pu ne pas se lancer dans une telle entreprise ?

Le paladin sourit à l'oncle face à certains de ses doutes. Comment en vouloir à un homme qui vivait au sein d'un monde plein d'intrigues et de trahisons ? « Non, nous ne sommes pas au service de ces sorcières, ni ne les avions jamais croisées. Mais je vous accorde que tout ce qui se trame chez ces êtres maléfiques ne nous est probablement pas connu. Et rien ne nous garantit qu'en accomplissant notre mission nous ne servons pas d'autres desseins secrets de ces dernières ! Par ailleurs, nous n'avons pas non plus de stratégie élaborée. Il semble qu'en mettant la main sur cette hutte, nous puissions faire beaucoup. Mais je laisse parler les experts en magie qui ont peut-être une idée plus fine. »



Marcher dans la neige.

Modifié par un utilisateur vendredi 20 mai 2016 11:48:59(UTC)  | Raison: Non indiquée