Lukas était assez étonné de l’attitude du vieillard.

«  Qu’est-ce qui vous arrive Gandor, vous semblez vous éteindre petit à petit? Dites moi ce qui vous met dans cet état. Je sens que ce n’est pas juste votre age.

Si un mal provenant de la prison ou des esprits vous touche, nous sommes supposé nous entraidé. Et si c’est un mal de cœur par rapport à Kendra, alors parlez en aux filles.  »

Lukas essayait d’être le plus sympathique possible, même si ce n’était pas son fort…

Modifié par un modérateur mardi 19 janvier 2016 13:11:39(UTC)  | Raison: Non indiquée

Zaonessa intervient.

«  Dans tous les cas, ce serait bien que nous nous rendions à l'église sans traîner.
Le Père Grimburrow pourra aussi s'occuper de Gandor »

Kendra se fraya un chemin d'autorité dans la chambre, et se pencha sur Gandor.
« Ecartez vous! Je m'y connais un peu en médecine, et je peux peut être l'aider. Comment vous sentez vous, Gandor? »
Elle souleva l'une des paupières du vieil homme, et l'examina brièvement, avant de lâcher un soupir de soulagement.
« Bon. Je crois que Gandor ne risque pas ses jours aujourd'hui. Vous êtes simplement épuisés. Je devrais pouvoir soulager votre migraine. »

Elle posa la main sur le front de Gandor, et marmonna une formule dans une langue oubliée. Ce dernier sentit effectivement sa fatigue s'amoindrir et son esprit retrouver une certaine clarté. En revanche, c'était Kendra qui n'avait plus l'air bien en forme à présent. Elle les rassura d'un geste de la main.
« Ca va aller! Je n'ai simplement plus l'habitude d'utiliser la magie. Allez y, vous avez mieux à faire que de vous inquiéter pour moi! »


L'église n'avait pas changé d'un iota depuis leur dernière visite. Et pourtant, la statue de la Dame des Tombes qui surmontait le portail principal semblait contempler le village avec plus de tristesse que de sévérité, cette fois. La porte n'était pas fermée, et ils pouvaient entendre les éclats de voix d'au moins trois personnes à l'intérieur. Le père Grimburrow, une qui appartenait à l'acolyte Herbert et une troisième voix, féminine celle là. Le prêtre et ses deux acolytes discutaient avec animation au pied de l'autel, sous le regard d'une seconde représentation de Pharasma.
« ...sûrs que personne n'est entré la nuit dernière? »
« Oui! J'ai vérifié les portes moi même hier soir. »
« Et puis, le beffroi n'est pas facile d'accès, même depuis l'église! »

Lukas restait silencieux en arrivant chez le père Grimburrow. Il regardait à gauche et à droite, laissant les autres parler et se contenta de saluer le prêtre.

«  Chouffe, va voir s’il y a du sang quelque part, on ne sait jamais que ce soit encore le marionnettiste.  »

«  Si je peux me permettre il n'est pas impossible que ce soit un des symboles du père Charlatan qui aurait brûlé dans l'incendie. Nous avons trouvé d'autres symboles mais il serait logique vu les circonstances actuelles que chaque prisonnier de grande envergure veuille accomplir quelque chose.

Aucun lieu n'est mieux pour un faux prêtre qu'un bâtisse comme celle-ci pour accomplir ses méfaits. Il serait même possible qu'il tente d'infiltrer votre clergé, mon père.

Mais bon, ce n'est que mon avis de profane.  »

Le père Grimburrow acquiesça à la requête de Zaonessa d'un hochement de tête.
« Allez y! Vous aurez peut être plus de chance que moi. »

Le beffroi était accessible par un escalier étroit, en colimaçon à l'intérieur du clocher. Les pierres froides, noires, donnaient vraiment un air sévère et sinistre à l'intérieur de la bâtisse. Finalement, ils émergèrent juste devant quatre cloches de fer, noires elle aussi, sur le clocher orné de gargouilles.
Les cloches étaient immobiles, silencieuse, et à cette hauteur, ils pouvaient sentir une brise insistante, qui charriait le froid hivernal.
Les lieux étaient vides et paraissaient, à priori, normaux, en dehors de quelques gouttes de plomb fondu près de la plus grosse des cloches...

«  Bizarre ce plomb fondu. Voyons voir ce que cela peut être.  »

«  Aah Qu'est-ce que c'est ?
Lamashtu, la mère des monstres !!! Attention, reculez !!!
Et là Desna !!
Et Gorum !!
Et Iomedae !!
Et Norgober !!
Et là !
Et ici !

Oh, il ont disparu !! Vous avez vu !!  »

Lukas regardait à droite et à gauche, tout en essayant de comprendre ce qui s’était passé.

«  Vous pensez que le charlatan pourrait faire comme le marionnettiste ? Essayer de se montrer et de reprendre du service ?

Si c’est le cas nous devrions retourner à la prison pour en finir avec ces fantômes. Sinon je pourrais essayer de comprendre avec des livres du professeur mais j’ai l’impression que chaque jour qui passe nous met, ainsi que le village, plus en danger.  »

Suivant l'idée de Lukas, ils allèrent demander conseil au Père Grimburrow. Ce dernier passa une main sur son crâne chauve.
« Et bien...il faudrait que je vois l'arme pour pouvoir vous le dire avec certitude, mais la plupart du temps, pour se débarasser d'un fantôme, il faut soit qu'un autre spectre intervienne, soit un miracle puissant, soit trouver un moyen de rendre la paix à son esprit, mais je doute qu'un assassin fou puisse être amené à trouver la paix. Il doit y avoir une raison pour laquelle les spectres ne se sont pas manifestés plus tôt. Si vous le trouver, vous trouverez comment les emprisonner de nouveau, à défaut de pouvoir les bannir. »


N'ayant pas d'autre piste, ils décidèrent de retourner à prison. Lukas n'avait pas tort, en se débarassant des fantômes, ils réglaient le problème. La prison paraissait calme, malgré le ciel de plus en plus gris, et le froid annonçant l'averse et la grêle, mais ils auraient pu jurer avoir entendu un rire moqueur lorsqu'ils franchirent l'enceinte.

L'intérieur de la prison lui non plus n'était pas plus accueillant. La disparition du Trancheur n'avait pas altéré l'hostilité qu'ils sentaient au plus profond de leur esprit. En fait, la prison, qui dégageait auparavant une colère froide, semblait furieuse à présent contre ces intrus qui osaient fouler du pied le refuge des âmes égarées.

BM