6e jour de Desnus

Les explorateurs se reposèrent pendant quelques instants après ce combat, le temps de prendre la mesure des lieux, puis ils décidèrent de se séparer : Erwanez et Andréï resteraient au temple pendant que les autres exploreraient les environs.



Comme à son habitude, Allister découpa la zone à explorer en deux parties : une pour ce jour-là et l'autre pour le lendemain. Contrairement à la veille, où ils avaient pu bénéficier de l'aide de Perlivash et de Tyg-tit-tutter pour trouver les passages les plus aisés et les points de repère les plus marquant, ils devaient se débrouiller seuls aujourd'hui. L'exploration, surtout en pleine forêt, était assez pénible : il fallait souvent revenir sur ses pas pour reprendre des repères, et c'était sans compter sur le sol parfois difficile et traître à cause des grosses racines à moitié enterrées.

Mais le voyage avait aussi du bon et, parfois, les explorateurs tombaient sur un coin qui possédait une magie toute naturelle : une petite source d'eau qui chatoyait sous les quelques rayons de soleil que l'épaisse frondaison des Narlmarches laissait passer, une clairière verdoyante où divers animaux majestueux mais souvent timides avaient élu domicile… Ce jour-là, ils découvrirent une petite clairière ovale au sol recouvert de fleurs colorées, où s'égayaient un nombre incroyable de papillons.

La forêt pouvait aussi receler des coins plus sombres et plus dangereux mais, heureusement, ils n'en rencontrèrent aucun ce jour-là, ni le lendemain d'ailleurs.

7e jour de Desnus

La veille, Erwanez avait tout d'abord pris soin d'installer Andréï le plus confortablement possible. Ce n'était pas que le guerrier avait à souffrir de blessures : non, la magie curative employée par la novice d'Érastil, une magie qui était d'ailleurs particulièrement puissante en ce lui, avait déjà éliminé toutes les plaies depuis longtemps. Malgré cela, on ne passait pas si près de la mort impunément, sans que ça ne laisse des traces qui, même si elles n'étaient pas physiques, pouvaient handicaper ou donner à méditer même au plus vaillant des guerriers.

Après avoir installé son compère, elle avait tenté de redonner un air plus solennel au temple. Elle s'était dans un premier temps concentré sur la grotte, l'endroit où elle et ses compagnons allaient sans doute passer la nuit à venir. Elle avait nettoyé l'endroit au mieux, éliminé les traces du passage de l'ours, balayé le sol à l'aide de branchages et installé les couches de chacun. Après avoir consacré une bonne heure à la mise en terre de l'ancien prêtre maudit et à la méditation, elle avait ramené du bois pour le feu et avait même parcouru les environs du temple à la recherche de quoi remplir la marmite. Ce jour-là, ce fut trois lièvres assez gras pour que le repas serve pour les deux jours.

Épuisés par le combat et par l'exploration, ses compagnons avaient été bien contents de trouver leur campement tout prêt et s'étaient bien vite endormis l'estomac rempli. Le lendemain, ils s'étaient remis en chemin et Erwanez, qui était encore restée sur place, avait pu continuer de s'occuper du temple.

La partie basse des lieux demandant plus de temps et de matériel que ce dont elle disposait pour le moment, elle s'était vite intéressée au bassin. À l'aide de branchages, elle avait tout d'abord repêché le plus gros des algues qui salissaient l'eau croupie. Il était clair que les méthodes physiques n'allaient pas suffire aussi, pour accélérer le processus, et peut-être aussi pour ramener les faveurs d'Érastil sur ce lieu, elle fit appel à ses pouvoirs. Après tout, la bénédiction et les soins n'avaient-ils pas été plus puissants que jamais la veille ?

Dans un premier, malheureusement, le sort n'eut que l'effet escompté : une partie du contenu du bassin avait été purifié mais, bien vite, les impuretés et la couleur sombre de l'autre partie, celle qui n'avait pas été affectée, étaient venues se re-mélanger. Cependant, quelques secondes plus tard, le sort eut un second effet, comme un écho. L'eau se mit à briller légèrement et la brillance s'étendit à l'entièreté du contenu du bassin, chassant la teinte brunâtre, la boue et les algues résiduelles. Lorsque la clarté — que même Andréï put observer depuis la grotte — disparut enfin, l'eau était claire et fraîche et les rayons du soleil de cette fin d'après-midi chatoyaient sur sa surface encore légèrement agitée par les énergies magiques.

L'effet ne durerait peut-être pas très longtemps, mais c'était un signe clair et net qu'Érastil brillait de nouveau sur ce lieu, et sans doute un signe clair qu'en suivant les visions qui avaient habité les songes d'Erwanez, et que Jhod avait reçues plus tôt lui aussi, les explorateurs avaient accompli la volonté du Vieux Borgne.

Modifié par un utilisateur lundi 8 novembre 2010 20:26:30(UTC)  | Raison: Non indiquée

Malgré le bavardage toujours plaisant de ses compagnons, Gaëlan se languissait de la ville. L'agitation, les bruits des chevaux, la vie simple, mais animée d'un jeune changeur de monnaie du temple. Même les odeurs lui manqué ! Depuis son départ de l'orphelinat, les choses étaient allées très vite et hier encore ses chausses s'usaient contre les bancs de l'académie de mathématique de Nouvelle-stetven. Tous ces souvenirs lui semblaient lointains, comme le rêve d'une autre personne, une autre vie. Aujourd'hui, perdu au milieu d'un profonde forêt vierge, il rêvassait en songeant aux jours prochains où il pourrait revoir l'agitation d'une communauté. Même un petit village, n'importe quoi que toujours les mêmes têtes !

«  ... au moins, mes études magiques progressent à pas de géant...  » marmonna-t-il. Bientôt, il pourrait réfléchir à un moyen d'améliorer ses forces en combat. Parfois, la meilleure des défenses, c'est l'attaque !

Perdu dans ses pensées, Gaëlan passa le plus clair de son temps entre fantasme et réflexion sur la nature de la magie.

L'exploration des alentours du temple s'était déroulé sans problèmes majeurs, exceptés ceux inhérents à un repérage en forêt. Le petit groupe avait même pu découvrir des endroits où la nature fournissait des tableaux d'une grande beauté. Il ne fallait pas grand chose pour qu'Allister ne s'extasie devant tant de magnificence - un rayon de soleil scintillant à travers la frondaison des arbres, une clairière verdoyante où s'ébattaient une multitude de papillons aux ailes multicolores, le murmure discret d'une source coulant sur la pierre ou le simple souffle du vent dans les hautes branches - mais le barde se sentait apaisé et son travail n'en était que plus facilité.

De retour au temple, il s'aperçut qu'Erwanez avait déjà remis en état le bassin. Une eau pure et limpide remplaçait maintenant le bouillon de culture qu'ils avaient laissé derrière eux quelques heures plus tôt. « Nous allons pouvoir nous réhydrater et nous débarrasser des scories du voyage. Un bon bain ne serait pas pour me déplaire. » Allister s'était approché du bassin et avait bu une gorgée de l'eau qu'il avait enfermée dans la paume de sa main.

Puis il annonça à ses compagnons le programme du lendemain et des jours à venir. « Demain, après nous être reposés ici, nous finirons d'explorer la zone autour du temple. Nous pourrons alors nous déplacer vers l'ouest avant de remonter rapidement vers le comptoir. Penses-tu Erwanez qu'Andreï pourra nous accompagner demain ou lui faut-il encore une journée de repos ? » S'adressant au guerrier il ajouta. « Je m'en voudrais terriblement de t'avoir demandé de nous accompagner alors que tu n'es pas en état de le faire. Je me sentirai responsable s'il t'arrivait quelque chose alors que tes blessures ne sont pas suffisamment refermées. »

« Je pense qu'Andreï pourra repartir demain pour l'exploration... » mais Erwanez ne termina pas sa phrase en voyant les écorchures d'Allister se refermer sous ses yeux. Erwanez resta émerveillée devant la guérison de son compagnon et elle se sentit fière d'avoir permis à cette eau de retrouver ses anciennes vertus. Certes, cela sera de courte durée mais il fallait bien un début.

Quelques instants après, elle lança un sortilège pour déterminer la puissance et la nature exacte de la magie qui avait guéri laebarde. Peut être arriverait-elle à se faire une idée sur le temps que cette eau va rester bénite ?

Je prends mon temps (20 si possible) ou

• Art de la magie : 1d20+6 donne [18] + 6 = 24

Modifié par un utilisateur jeudi 11 novembre 2010 16:43:57(UTC)  | Raison: Non indiquée

Erwanez s'approcha du bassin et, constatant non seulement la guérison d'Allister mais la lueur émise par l'eau, elle recourut à un sort de détection de la magie. Sans grande surprise, elle vit que l'eau rayonnait une faible aura de conjuration - la magie de la guérison. L'aura de magie était diffuse dans tout le bassin mais, lorsqu'on prélevait de l'eau, comme pour en boire, l'aura se concentrait vers la zone de l'eau prélevée. Peut-être était-il possible de remplir quelques fioles ou autre conteneurs avant que l'enchantement ne disparaisse. Quoi qu'il en soit, c'était là une autre preuve de l'attention qu'Érastil portait à l'endroit.

Erwanez réagit rapidement et s'approcha du bassin avec sa gourde. Elle la posa gentiment à la surface de l'eau et enfonça légèrement le goulot de sorte que l'eau — et plus particulièrement la sorte de lueur qui semblait en émaner — puisse couler à l'intérieur du récipient. Il fallut quelques longues secondes avant que toute l'eau lumineuse n'ait quitté le bassin et soit rentrée dans la gourde. Il y avait là approximativement un litre, de quoi remplir cinq fioles une fois qu'ils seraient retournés au comptoir. La novice d'Érastil reboucha sa gourde et récita une courte prière de remerciements avant de retourner vers le campement provisoire où ils pourraient tous prendre le repas du soir et planifier la journée du lendemain.

Vu la bénédiction qui avait été apportée au bassin situé au centre du temple en ruine, il n'était sans doute pas très convenable de l'utiliser comme une vulgaire baignoire. À moins d'être prêt à transgresser cette sorte d'interdit implicite, Allister allait devoir se passer du bain qu'il avait espéré. Et, comme ils n'avaient pas repéré de cours d'eau à proximité, le barde allait sans doute devoir se contenter d'une toilette sommaire. Malgré ces limitations, les explorateurs passèrent une nuit paisible et revigorante dans la grotte.

8e jour de Desnus

Au petit matin du lendemain, c'est Aelaendlara qui fut la première à remarquer la différence ; les autres membres du groupe ne s'en rendirent pas compte immédiatement tant c'était une chose banale. On entendait des chants d'oiseaux provenant des arbres situés autour de la clairière du temple. C'était la première fois en deux jours, depuis qu'ils étaient arrivés ici. Et, à supposer que c'était la présence de l'étrange ours qui avaient fait fuir les volatiles, il y avait fort à parier que le lien n'avait plus entendu leurs chants depuis de très très nombreux mois.

« Il est en effet temps de partir. Laissons ces lieux à Erastil, les chants de Desna nous appellent. »
Par ces dernières paroles, la rôdeuse essaya d'attirer l'attention sur les magnifiques chants d'oiseaux qui venaient de faire leurs réapparition dans les alentours du temple.
Comment ils espéraient survivre dans la nature s'ils n'étaient pas capable d'entendre des signes comme le chant des oiseaux ou le bruissement des feuillages dans le vent ou encore le bruit du brindille qui se brise sous le pas du prédateur était au delà de l'entendement de la jeune demi-elfe.

Évan regarda une dernière fois ce lieu calme et doux, espéra le retrouver prochainement et prépara ses affaires.
Secrètement, il espérait qu'ils feraient encore une multitude de découverte de cet acabit. Il lui tardait d'ériger un royaume, sans heurt et où les habitants pourraient vivre en liberté. Une utopie sans doute. Mais, en cette matinée, il faisait bon rêver...

« Je suis prêt, allons découvrir d'autres merveilles, après les fées et les sources magiques, j'ai hâte ! »