Après avoir quitté le temple et être partis vers l'ouest, il ne fallut pas une journée pour que les aventuriers ne tombent sur deux créatures indigènes. Celles ci ne les avaient pas encore vue, occupés qu'elles étaient à se disputer.

Aelaendlara en profita pour les étudier et se remémorer ce qu'elle connaissait à leurs sujet.

Les deux Medvyed tentèrent de se rappeler ce qu'ils connaissaient au sujet des bourbiérins… malheureusement, leur domaine de prédilection était plutôt la forêt et les fées, et ces humanoïdes-crapauds leur étaient plutôt inconnus. Ils savaient qu'ils vivaient principalement dans les marais, donc naturellement plus à l'ouest (et, d'ailleurs, c'était bien là-bas que les érudits partis les étudier s'étaient rendus), mais ils n'en connaissaient pas grand chose de plus. Si seulement ils avaient posé plus de questions aux érudits… mais là, il était trop tard.

Les deux hommes-grenouilles semblaient s'être finalement mis d'accord… ou, plus exactement, celui qui semblait préférer la direction du sud à celle de l'est était apparemment parvenu à convaincre l'autre de le suivre. Si les deux créatures avaient bien l'intention de partir dans cette direction, les aventuriers avaient l'option de rester cachés, immobiles, et d'attendre leur départ ; ou encore de profiter de la surprise pour attaquer les bourbiérins. Maintenant que leur dispute semblait être passée, tout mouvement ou bruit risquait d'attirer leur attention cependant.

En fait, folklore local est encore une x-ème traduction douteuse... en anglais, c'est Knowledge (local), c'est-à-dire les coutumes, la géographie, l'histoire, etc. de la région. Ca ne se limite pas du tout au "folklore" au sens que ce :mot a en français.

Gaëlan chercha à se rappeler ce qu'il savait au sujet des bourbiérins. Il n'avait jamais lu d'étude scientifique à leur sujet ni de descriptions poussées, mais il se souvenait de quelques rumeurs et légendes du passé racontant des rencontres entre des colons et des groupes de bourbiérins. Dans chacun de ces cas, les rencontres s'étaient soldées par une conclusion plutôt violente.

Allister fit un geste silencieux en direction d'Andreï pour lui demander de ne pas attaquer. Puis, demandant à ses compagnons de se regrouper autour de lui, il leur murmura : « Laissons-les partir. Nous avons suffisamment souffert hier. Plus aucun bruit avant qu'ils n'aient quitté les lieux. Observons tout de même la direction qu'ils prennent et notons le, ils ont peut-être un campement pas loin. A partir de maintenant, nous devrons être aussi discrets que possible si nous ne voulons pas qu'ils nous tombent dessus à l'improviste. »

Les explorateurs restèrent donc tapis quelques secondes, le temps que les deux bourbiérins s'éloignent. Les deux créatures partirent vers le sud, mais il était très difficile de savoir exactement où ils allaient : ils disparurent bien vite dans la masse sombre des Narlmarches. Une fois la voie dégagée, le groupe continua son périple pendant quelques heures, jusqu'à ce qu'ils trouvent un endroit dégagé pour y monter un campement pour les deux jours à venir, au cours desquels ils allaient explorer la zone.

Test de Connaissances (nature) pour ceux qui le veulent.

Le reste de la journée s'était déroulé sans soucis. Allister avait réfléchi un peu à la réponse que lui avait faite Andreï à propos des bourbiérins, mais, comme ils n'avaient rencontré aucune trace de campement aux alentours, il arriva à la conclusion que le guerrier devait avoir raison. Une question le taraudait pourtant. Pourquoi ces bestioles s'étaient autant éloignées de leur territoire habituel ?

Aelaendlara partageait les inquiétudes du magicien : Dans quelques jours ils allaient partir chercher le "professeur" et ses étudiants qu'ils avaient laissé en bordure des marais où se trouvaient des tributs Bourbiérines, et la jeune rôdeuse avait de plus en plus de doutes sur la facilité de cette récupération. « J'espère alors que ces savants que nous avons laissés près des marais savent ce qu'ils font. Je ne voudrai pas que nous ayons à en récupérer les morceaux dans les estomacs de ces créatures... »

Les explorateurs se répartirent les tâches : Évan partit chercher de quoi manger dans les environs pendant que certains montaient les tentes et que d'autres rassemblaient du bois pour préparer le feu. L'attention d'Aelaendlara et d'Allister fut attirée par une légère coloration jaune foncé sur la face avant de certaines pierres sur le bord de la rivière. Ils identifièrent la substance assez rapidement : c'était du souffre. Il y avait de grandes chances pour que la Moufette provienne d'une source chaude plus en amont. Lors de leur exploration le lendemain, ils pourraient peut-être même trouver un endroit où l'eau serait plus chaude et la baignade, très agréable.

La Gerboise revint quelques minutes plus tard, avec un large sourire sur le visage. Il était tombé sur plusieurs buissons de groseilles sauvages et en avait ramené une belle quantité. Vu la coloration rougeâtre qui lui maculait les lèvres et une bonne partie du menton, il était évident qu'il avait déjà goûté à sa récolte ! N'ayant pas pris le temps de chasser aujourd'hui, ils devraient se contenter de rations mais, au moins, celles-ci seraient suivies d'un agréable dessert fruité !

9e jour de Desnus

Après une nuit paisible, les explorateurs se remirent en marche, prévoyant de cartographier la moitié de la région située autour de leur campement avant d'y revenir le soir. Ils ne repérèrent rien de particulier pendant toute la matinée mais, en début d'après-midi, ils atteignirent l'orée des Narlmarches, approximativement au niveau de l'endroit où, plusieurs semaines plus tôt, ils avaient aperçu un majestueux cerf qui les observait alors qu'ils escortaient les érudits.

Ils poursuivirent leur chemin et revinrent vers la rivière. En fin d'après-midi, ils atteignirent la source de la Moufette. Comme les cousins Medvyed s'y attendaient, l'eau jaillissait d'une fissure dans un rocher avant de se déverser dans un large étang aux eaux fumantes. L'endroit empestait l'œuf pourri, mais les explorateurs s'habituèrent assez rapidement à cet étrange fumet. L'eau de l'étang était juste à bonne température pour un bain, à condition de ne pas s'approcher de la fissure rocheuse d'où elle jaillissait, où elle était naturellement plus chaude encore.

Malgré l'odeur, Erwanez s'approcha avec quelques hésitations vers ces eaux fumantes. En effet, les bourbériens étaient encore dans son esprit et elle pensait que les coins d'eau comme celui-là pourrait peut-être les attirer. Elle posa son arc sur la rive et commença à se laver le visage et les bras. Cependant, elle relevait souvent la tête pour regarder les alentours et pour savoir si d'autres allaient suivre Gaëlan pour un bain ?

Modifié par un utilisateur mercredi 17 novembre 2010 18:35:23(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Si l'odeur permet de faire l'économie d'un prêtre d'Abadar pour soigner certaines maladies, tu peux être certain que nombre vont se précipiter » répliqua Aelaendlara. Contrairement à ses camarades, elle s'était trouvé un endroit discret d'où elle pouvait surveiller les baigneurs et les alentours pour éviter toute surprise. Il serait suffisamment temps de prendre un bain après qu'ils soient sortie de l'eau. Celle ci ne risquait pas de se rafraichir...