Le vieil homme voulu répondre quand une quinte de toux bien plus violente que les autres vint le terrasser. Ses genoux cédèrent sous lui. Il s'effondra face contre terre, et alors qu'il commençait à cracher du sang, Syrelle crû comprendre entre deux quintes de toux :« ...maire pas là... *cough cough* ...avec Laurell... *cough cough cough* source maladie... »

Le pauvre homme semblait bien mal en point et pas une âme alentour ne semblait venir au secours du majordome.

La foule était toujours présente devant la maison de Laurell et il lui semblait qu'elle avait d'ailleurs grossit depuis son précédent passage. Syrelle vit que la plupart des personnes présentes semblaient souffrir de la même toux que le pauvre Aniel, quand d'autres semblaient simplement s'inquiéter de la maladie. Mais de Laurell, nulle trace pour l'instant.

En se rapprochant de cette foule, l'éclaireuse entendit une cacophonie composée de toux et de remarques en tout genre. « ...où est Laurell...*cough cough* ... mon fils malade... Drum est mort tout à l'heure... jamais là... *cough* ...besoin d'elle... Dame Cirthana pourrait aider... ch'ui malade ?... peut être fuit la ville ?... on est maudit, ch'ui sûr...  »

Ces villageois étaient dans un état d'excitation avancé. Ce qui était sûr, c'est que quelque chose avait dû se passer. Mais Laurell ne semblait pas être là pour calmer les patients.

La foule ne semblait clairement pas réceptive, chacun des villageois étant absorbé par ses propres problèmes. Syrelle en prit donc son parti et continua à progresser dans la foule.

Syrelle vit le groupe d'Anael tenter de se frayer un chemin à travers la foule un peu plus loin. Sans doute pourrait-elle en apprendre un peu plus sur la raison de ce rassemblement et cette surprenante absence de l'herboriste. C'était des villageois après tout et leurs pairs les avaient sans déjà mis au parfum.

Les questions de Syrelle fusaient tandis que l'ami d'Anael, Burt, continuait à essayer de se frayer un chemin tout en portant le malade d'un côté. Le brouhaha mêlé de la toux des malades rendait la compréhension difficile.«  Quoi ? Qu'est-ce vous dites ? Ah, la fichue herboriste ! On sait pas où è's'trouve. 'Parait qu'l'est partie Pharasma sait où. Mais Bigene m'a dit qu'parait Drum, un bucheron, l'est d'jà mort de cette mort de chien. 'Faut absolument que j'me trouve à côté d'la porte quand e'r'viendra. Faut qu'elle examine Anael en premier ! » La réponse loin d'être complète avait au moins le mérite d'avoir fourni une partie des réponses aux questions posées, ce qui en soit était un exploit si on considérait l'agitation et le bruit alentour.


Pendant ce temps-là, Durck, qui était resté en retrait pour observer la belle aventurière, vit un duo familier ressortir de la petite ruelle proche de l'échoppe de l'herboriste. Tiens, mais je les reconnais ceux-là pensa t-il pour lui-même tandis que le duo commençait à s'éloigner en direction du nord.

Et grand bien lui en prit ! Ces quelques minutes de plus avaient été celles nécessaires au retour de Laurell si on en croyait la première réaction des villageois. Si l'aventurière avait gardé sa contenance, elle dû avouer que le premier mouvement de foule frôlait l'émeute. Les esprits avaient eu le temps de s'échauffer pendant l'absence de Laurell et ce fut un homme dont la prestance indiquait une certaine autorité qui s'adressa à la foule afin de la calmer : « Mes chers concitoyens, soyez rassurés. Laurell et moi avons trouvé la source de nos malheurs actuels et nous nous en sommes occupés. » Un premier brouhaha vint acceuillir cette nouvelle.

« Et maintenant, vous avez intérêt à faire la queue proprement devant chez moi ! Sinon, j'vous renvois fissa chez vous sans remèdes ni consultation ! » Cette femme avait décidément un sacré caractère et le village entier le savait. Aucun n'osa aller d'ailleurs contre son autorité et la foule jusqu'alors désordonnée commença à se mettre en ordre à la queue leu leu.

Cela permit au groupe d'Aniel d'être le premier devant la porte et Syrelle put entendre la suite de l'échange entre le prévot et l'herboriste tandis qu'un trio étrange les accompagnait. un gnome, un halfelin et une demi-elfe les suivaient. Pourtant rien dans leur démarche ne semblait les lier. Etrange pensa Syrelle.
« - Bon, je vais retourner chez moi. Il faut que je prenne soin de Marnel ce soir et que je prépare une expédition demain qui ira s'assurer que nous n'avons oublié aucun foyer de ces fameux champignons.
- Très bien. Je vais m'occuper de cette foule de malades et hypocondriaques mais avant, je vais devoir trouver un remède. C'est une maladie très rare que notre village affronte là. Il me faudra ensuite trouver des volontaires... Je crains de ne pas avoir tout ce qu'il faut en ma possession pour soigner les malades les plus faibles ou les plus atteints. Et Baleson ?
- Oui ?
- Merci. Pour le coup de main. »

Ce dernier mot avait été lâché plus doucement. Ainsi personne n'entendit cela en dehors des personnes les plus proches : Syrelle, Nyv, Matriel et Romuald. Si Syrelle voulait intervenir, c'était sans doute le bon moment. Laurell était enfin là mais le prévôt allait rentrer chez lui tandis que l'herboriste faisait signe aux premiers patients d'attendre et faisait rentrer ces invités particuliers.

Modifié par un utilisateur mardi 1 mars 2016 06:17:39(UTC)  | Raison: Non indiquée

Syrelle ne perdit pas sa chance de pouvoir s'adresser aux 2 personnes qu'elle recherchait. Elle s'adressa à eux d'une voix forte mais peu assurée :
« Si vous recherchez des gens pour monter une expédition, je veux bien vous aider. Je ne connais par contre rien à la magie médicinale ... mais j' suis une bonne lame. » dit-elle en ouvrant son manteau pour mieux faire apparaître son cimeterre.
« Et j' me débrouille aussi en forêt toute seule. C'est sûr que j' suis pas trop pour la parlotte, mais j' sais m' faire respecter. Je suis ici à la recherche de ruines azlantes, mais je n' peux rester les bras croisés sans rien faire face au malheur de votre village. En plus, la prêtresse d'Iomédaé m'a demandée de vous aider si vous en avez besoin. Alors si vous avez besoin de mes services, dites-le ... »

Syrelle avait tenté d'être bréve, sachant que les 2 personnages allaient avoir un emploi du temps plutôt chargé pour les prochaines heures.

Modifié par un utilisateur mercredi 2 mars 2016 11:19:48(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le dénommé Baleson sourit à la proposition de Syrelle tandis que Durck avait rejoint son oncle dans la foulée. Laurell en revanche poussa un soupir résigné et invita tout ce beau monde ainsi que le prévot à la suivre à l'intérieur de son magasin.

A peine la porte fermée, elle enchaina : « Que ce soit bien clair. Je ne vous ai pas fait venir ici parce que je vous trouve aimable et serviable mais bien parce que j'ai besoin de vous. » Puis en marmonnant dans sa barbe « jamais vu une troupe de personnes aussi bizarres et inutiles les unes que les autres. Une pauv' fille, un morveux, un soigneur incapable, une fort-en-gueule et un chevalier bien sous toutes coutures... On est mal barré ! »

Puis comme pour se convaincre que c'était la bonne chose à faire, elle commença à mettre tout le monde au parfum. « Comme le disait Deldrin dehors, nous avons trouvé la cause de l'épidémie. Elle provient d'un champignon qu'on appelle l'écume noire. Je n'avais encore jamais entendu dire que ce champignon pourri poussait par ici mais il faut croire que c'est le cas à présent. La maladie se contracte par ingestion et autant vous dire que c'est pas joli à voir une fois que la maladie fait son oeuvre. En plus de vous faire croire que vous avez de la fièvre, la moisissure du champignon pousse en vous, dans vos tripes et votre poitrine. A force de tousser pour faire sortir ce truc, vos poumons se retournent presque comme une chaussette mais ça ne fait que vous abîmer les boyaux... A l'heure qu'il est, si seulement la moitié du village est infecté, nous aurons de la chance. Le livre de ma grand-mère possède un nombre incalculable de remède mais je vais avoir besoin de quelques instants pour le consulter. »

Plantant là les autres avec le prévôt, l'herboriste quitta la pièce pour se diriger à l'étage. Celui-ci prit la parole ensuite la parole pour occuper l'espace laissé vide et rassurer ses hôtes. « Je dois vous avouer que Laurell ne m'avait pas fourni les détails de la maladie mais c'est quelqu'un de compétent. Il faut l'excuser pour son côté brut de décoffrage. Elle a toujours agit dans l'intérêt commun du village et je sais qu'affronter cette épreuve depuis la mort de sa mère est quelque chose de difficile pour elle. Mais elle a tout de suite compris les implications à la mort de notre regretté Drum et nous avons fais le nécessaire pour éliminer les différents foyers de la maladie. Il me faudra simplement retourner demain sur place avec deux trois hommes pour vérifier que le travail n'a pas été bâclé dans le noir. J'espère juste que nous trouverons un remède au plus vite. Sinon nous risquons de nous retrouver avec un cimetière comprenant autant d'occupant que Nid-de-Faucon... » Le prévot, trop occupé par ce problème d'épidémie avait totalement oublié de répondre à la question posée plus tôt par Syrelle à l'extérieur.

A ces mots, Laurell revint dans la pièce avec un énorme bouquin sous le bras. Sa mine était sombre et son regard se faisait fuyant. Quelque chose semblait la bloquer.

Coincé. Il était coincé. Avant même qu'il n'eut l'opportunité de s'éclipser, une folle humaine avait déboulé de nul part et répandait des tombereaux d'inepties sans queue ni tête au maire et à l'herboriste, associant dans son élan le halfelin au groupe. Puis vint le gnome. Et c'en eut-été fini.

En effet, Beleson ne manqua pas de rapporter les faits tragiques aux nouveaux venus, sans omettre la participation – pourtant circonspecte – du druide, qui se vit dès lors définitivement inclus dans la bande. Alors que tous se dirigèrent vers la maison de Laurell, Romuald suivait d'un pas hésitant, tiraillé entre ses pulsions grégaires et son envie de tranquillité, prêt à chaque instant à rebrousser chemin pour celui de la taverne. Mais l'herboriste, toujours aussi chaleureuse, du remarquer son indécision car tandis qu'ils arrivaient en vue de la boutique, elle l’invectiva sans aménité et requit son aide ; las, il ne trouva pas le courage de refuser, se contenta d'hausser les épaules et de suivre la jeune femme en soupirant ostensiblement. La nuit promettait d'être longue …

Il y avait déjà foule devant l'échoppe de la soigneuse, toute une flopée de pauvres malheureux que l'idée d'une épidémie rendait inquiet, dingue même, confinant à la panique ; Baleson, une fois encore, se sentit le devoir de faire l'un de ses petits discours afin de calmer les esprits. Le halfelin quant à lui, faisait des efforts désespérés pour passer inaperçu, espérant que tout le monde l'oublierait là et qu'il en aurait enfin fini avec toute cette histoire. Il reviendrait demain, oui, et à ce moment là Laurell aura trouvé un antidote ; Romuald n'aurait plus qu'à s'en procurer un peu et …

Il se vit littéralement poussé dans l'habitation. La porte se ferma. Le bruit sec des planches claquant sur le chambranle. Voilà qui acheva le halfelin de se résigner. Il n'avait plus le choix désormais, il devait participer, bon gré, mal gré. Ce n'est toutefois que lorsque Laurell eu terminé son exposé, vantant avec luxe détails les symptômes de l'infection, que Romuald se senti pleinement disposé à coopérer.
Grands Dieux ! Pourvu que je n'ai pas attrapé cette saloperie ... supplia-t-il intérieurement, repensant avec dégoût à cette infortunée baraque de Drum, mort dans ses propres glaires.

L'herboriste au teint basané, entre-temps, était revenue avec son encyclopédie. Quelque chose semblait visiblement la tracasser. Le druide était trop inquiet de son propre sort cependant pour se préoccuper des états d'âme de le jeune femme, et pour la première fois de la soirée depuis l'arrivée de tout le monde, il prit la parole d'une voix pressante, presque agressive, surtout teintée d'appréhension.
« Alors ? Que dit votre bouquin ? Vous pouvez faire l'antidote ? Parlez ban sang! »

L'interpellation du gnome fit tiquer l'herboriste qui lui lança un regard glacial. Si on avait pu éteindre un brasier d'un seul regard, c'était certainement celui-là. Romuald en fut si gêné qu'il commença à danser d'un pied sur l'autre comme s'il cherchait un moyen de se rendre encore plus petit qu'il n'était déjà. Heureusement, Matriel vint détourner l'attention de Laurell qui répondit : « Il n'y a pas de dame ou madame qui tienne. Appelez-moi juste Laurell. » Puis un peu gênée, elle poursuivit : « Le livre de ma grand-mère dit qu'il existe une décoction efficace dans ce genre de cas. Un brouet étrange qui ressemble plus à un porte poisse qu'à un vrai remède. Il est question de racines et d'extraits rares que je possède déjà pour la plupart. Mais... il y en a trois que je n'ai pas. Et quand je vois la vitesse à laquelle se propage la maladie, j'ai bien peur que tout le monde soit mort avant qu'on ait réussi à mettre au point ce remède... » Voilà. Le morceau était lâché.

Laurell attendit les bras croisés en défiant quiconque du regard de lui reprocher quoique ce soit, et surtout ce trouillard d'halfelin pas fichu de l'aider correctement !

Modifié par un utilisateur mercredi 2 mars 2016 01:07:25(UTC)  | Raison: Non indiquée