omuald prenait son mal en patience. Cela faisait deux jours qu'il était arrivé à Nid-de-Faucon. Ce qui ne devait être qu'un point de passage était devenu une halte forcée car la pluie n'avait pas arrêté de tomber depuis la veille. Perdu dans ses pensées dans la salle commune, le druide repensait à son parcours. Chassé de l'Isger pour des pratiques jugées pernicieuses par ses pairs, le druide s'était mis en quête d'un autre cercle druidique et ses pérégrinations l'avait menées jusqu'à la faille de Droskar. Il avait espéré apprendre des rumeurs sur ses pairs en faisant un arrêt en ville mais le coin étant sans doute trop isolé, il avait fait chou blanc.

Pour ne rien arranger, il avait vu une bonne partie des villageois tousser au "Repos de Jack", l'auberge où il avait choisi de passer la nuit. La bâtisse entière au soir avait résonné des bruits de toux. N'y prêtant guère attention, il était parti se coucher pour se rendre compte au réveil qu'il avait contracté cette maladie bénigne.

En soi, rester au chaud près d'un feu de cheminé ne le dérangeait pas. Mais laisser sa compagne de longue date, Agnès, seule dans les environs était une toute autre histoire. L'aspect fusionnel de leur relation et sa jalousie l'avait toujours poussé à rester avec son animal de compagnie. Mais ici, les gens semblaient très peu ouvert aux pratiques sexuelles du druide. Parler simplement des loups de la région avait le chic d'envenimer les conversations. Romuald imaginait très bien la réaction des péquenots du coin s'ils apprenaient la vérité sur son mode de vie. Il avait donc choisit de faire profil bas, le temps qu'il resterait en ville. Pour passer le temps, il avait donc choisit de prendre une table en bas et de siroter "un peu" de bière en observant les gens et en se renseignant si l'occasion se présentait.

Modifié par un utilisateur mercredi 20 avril 2016 14:58:08(UTC)  | Raison: Non indiquée

Sa table étant positionnée dans le fond, Romuald avait l'avantage de voir tout ce qui se passait dans l'auberge d'un seul coup d’œil. En revanche, il lui fut plus difficile de comprendre les conversations alentour. Avec la pluie, il avait l'impression que tout le village s'était pressé dans cette petite bâtisse mal entretenue pour venir goûter cette pisse qui faisait office de bière. Le brouhaha couvert par la toux des clients était tout ce qu'il entendit depuis sa table.

Il vit par contre qu'une jeune aventurière était arrivée et qu'elle commençait à se faire importuner au bar par des clients au mieux bourrés, au pire mal intentionnés. Il y aurait certainement de l'animation sous peu.

Le druide avait préféré ne pas intervenir et il semblait que les autres clients de l'auberge avaient pensé la même chose. Quelques tables s'étaient tues en voyant les choses commencer à déraper au bar mais la jeune guerrière semblait s'en être sortie sans trop de casse. Puis la salle reprit ses activités tandis que quelques tables avaient noté l'arrivée de trois voyageurs trempés par la pluie.

Romuald entendit des gens faire des remarques autour de lui « ...pas du l'humilier comme ça... *cough* ...toux a touché ma femme... *cough* ...Hahaha, ça lui apprendra... *cough* » Puis parmi le brouhaha ambiant, il entendit une table voisine parler du groupe qui venait d'arriver tandis que de la bière venait d'arriver à leur table. « C'pas Nyv, c'te gamine qui vient d'arriver ? Si, je crois mais t'as vue, elle est accompagnée. C't'à cause d'elle qu'not' village a été maudit ! »

Bien qu'il ne se senti guère concerné par l'émotion générale vis-à-vis de la dénommée Nyv, l'halfelin n'hésita guère longtemps à aller se servir une des pintes que proposait gracieusement la nouvelle venue après qu'elle eut compris que son arrivée ne risquât de lui mettre à dos toute une flopée de pécores à l'ouverture d'esprit limitée. Il en profita pour l'observer plus attentivement pendant quelques secondes avant de retourner à s'asseoir à sa table, non sans l'avoir gratifié d'un hochement de tête amical pour la remercier.

L'ambiance était revenue à la normale, et même, s'était échauffée d'avantage – sans doute du fait de cette nouvelle tournée. Romuald tâchait une fois encore, bien que sans conviction, d'écouter les ragots du coin, observant la foule et tendant l'oreille de ci-de là ; c'est en s'attardant un moment sur une tablée voisine qu'il remarqua quelque chose qui n'allait pas. D'abord ennuyé par la toux grasse et obscène du gaillard d'en face qui semblait s'étouffer dans ses propres entrailles, son irritation se mua rapidement en horreur lorsqu'il le vit soudain cesser tout bruit, tout mouvement pour choir face contre la table, roide, à l'image de l'un de ces arbres qu'il avait sans doute passé sa vie entière à abattre.

Le sang du druide ne fit qu'un tour. Il se remémora sa propre condition.

D'un bond, il joignit la table voisine tout en interpellant un des camarades du nouveau cadavre, sans pouvoir détacher son regard du géant, visiblement mort, affalé sur la table.
« Hé ! Votre ami là, il va bien ? Il m'a l'air très malade - ou plutôt, il avait l'air ... » corrigea-t-il alors que sa voix s'éteignit sur ces derniers mots, puis de reprendre d'un air de conspirateur, jetant un regard en biais à la salle commune, « Et j'ai l'impression qu'il n'est pas le seul ici, si vous voyez ce que je veux dire ... C'est quoi cette merde ? »

Modifié par un utilisateur jeudi 4 février 2016 17:37:51(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Romuald. Et ouaip, je crois que je vais venir avec vous, on est jamais trop prudent .... »

Le druide n'avait pas hésité lontemps avant de répondre à son interlocuteur. Il attendait depuis trop longtemps une opportunité pour bouger et enfin, il s'en présentait une. Peut importe où cela allait le mener, il voulait juste sortir de ce cocon d'immobilisme et de chaleur dans lequel il s'était piégé ces derniers jours; récupérant sa capeline posée négligemment sur le dossier de sa chaise juste derrière, il en rabattit la capuche pour se proteger du crachin avant de suivre Brad et la troupe hors de la taverne.

Bien qu'il portâssent le grand gaillard bras dessus bras dessous, Brad et son groupe avançaient à grands pas pressés et Romuald dû faire un effort pour rester à leur niveau. Sur le trajet, inquiet, il esseya d'en savoir plus sur ce qu'il se passait avec cette épidémie.

« Dites, cette toux là ... c'est grave ? »

Modifié par un utilisateur dimanche 7 février 2016 21:37:41(UTC)  | Raison: Non indiquée

Devant l'agonie douloureuse et la respiration sifflante de Drum, ses amis virent que rallonger son espérance de vie relevait plus de la torture que du sauvetage. C'est donc la mort dans l'âme que Brad et sa bande demandèrent à Laurell d'abréger les souffrances du malade. L'herboriste, après s'être assurée du choix des villageois et avoir pris le temps d'en apprendre plus sur la maladie, prit le soin de préparation une décoction à base de plantes et d'autres ingrédients moins traditionnels. Le breuvage fut prêt en quelques minutes.

« Une dernière prière peut-être pour votre ami ? » L'aspect habituellement revêche de Laurell avait laissé place à une sympathie apparente pour le mourant et ses amis.

Tandis que Laurell s'occupait de gérer l'agonie de Drum, Romuald observait la boutique de cette femme volontaire. Il vit que les étagères et le bureau étaient remplis d'ingrédients en tout genre. Cela allait des plantes les plus simples comme du lierre grimpant "pique-pique" de Varisie aux organes d'animaux parfois exotiques contenus dans des bocaux. Il reconnut une partie des simples que l'herboriste gardait chez elle. Mais pour d'autres, Il n'avait aucune idée ni de leur provenance, ni de leur utilisation.

Alors que l'inspection du druide battait son plein, l'herboriste avait abrégé les souffrances du malade. Ses amis étaient dévastés mais récupérèrent le corps du villageois pour l'emmener chez le fossoyeur. Tandis qu'ils prenaient congés en oubliant tout bonnement de remercier Laurell pour son aide sommaire, Brad fit un salut timide au druide avant de suivre ses amis.

La seconde d'après, il ne restait plus que Romuald et Laurell dans cette maisonnée remplie de bazar en tout genre. Romuald sembla entendre quelques mots venant de la femme de couleur « ...villageois... aucunes manières... ». Et alors qu'il se tournait vers celle-ci, il vit que cette dernière le toisait déjà d'un regard peu amène avant de lâcher un « oui ? » lapidaire.

A la question de Romuald, Laurell répondit dans sa barbe :« Un hypocondriaque, c'est bien ma veine... » Puis au druide « Ecoutez, je n'ai pas de temps à perdre avec vos petits bobos. Si vous voulez, je peux vous proposer ce thé noir de racine d'urd. Cela vous coûtera cinq pièces d'or. Infusez trois minutes, buvez et reposez-vous.  »

En joignant le geste à la parole, en présenta l'infusion d'une main et l'autre tendue en attente des pièces demandées. Sa gestuelle ne laissa aucun doute sur ses pensées et son envie de passer à autre chose.

L'herboriste ne semblait pas commode. « Si vous êtes ce que vous dites, vous faites un bien piètre guérisseur. Un coup de main pour examiner le pauvre Drum n'aurait pas été de refus. M'enfin, c'qui est fait est fait... Mais là, j'ai pas de temps à vous consacrer. Revenez demain si vous voulez que je vous examine. J'dois aller voir le prévot et je ne vous veux pas dans mes pattes. C'est bien compris ? Aller, ouste ! » rétorqua t-elle en commençant à pousser le halfelin vers la sortie.

Modifié par un utilisateur jeudi 18 février 2016 14:12:58(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Qu'est-ce que vous en savez ? Vous ne l'avez même pas examiné. Pfff ! Je vous ai dis que je n'ai pas de temps à vous accorder tout de suite. J'ai plus urgent sur le feu. Faites comme vous voulez mais moi, je vous mets dehors et je file voir Baleson. » Joignant le geste à la parole, elle poussa Romuald hors de sa maison avant de fermer à clé et de se diriger d'un bon pas vers le perchoir.