’instant était solennel. Le Haut Roi de Heaume les fixa un instant tandis que chacun s’avançait fièrement et clamait haut et fort son engagement. Puis le silence retomba, simplement perturbé par les respirations fortes ou les cliquetis métalliques des brides de fourreaux d’armes ou le frottement de pièces d’armures, montrant que du côté des anciens, cela s’agitait un peu. Quelques raclements de gorges, quelques toussotements vite étouffés, Skaldor s’attendait presque à entendre le reniflement bruyant de Dovahkrok qui ne vint pas. Othair quant à lui avait perçu le léger tressaillement de sourcil du Grand Intendant lorsqu’il s’était avancé. Ce dernier le regardait avec une certaine fierté, après tout il était le membre le plus important de la caste cléricale de Heaume et le jeune prêtre était son disciple. Lorimbur s’avança alors, vers le devant de la scène, il allait prendre le relais. Furibard marqua ce nouvel épisode de cette rencontre protocolaire par un coup de la tête de son marteau sur le sol. Il se tourna vers les jeunes héros, son visage ne montrant aucune sévérité mais plutôt cette bienveillance paternelle et protectrice qu’il affichait souvent. Un léger sourire fendit sa barbe qu’il dissimula rapidement en mettant son poing devant tandis qu’il se raclait la gorge. - « Le Tribunal est fermé ! » – Déclara-t-il – « Nous remercions les aînés, les mentors et les pairs de leur présence. Ils sont désormais Témoins de ce qu’il vient de se passer ici et bien-sûr ils savent que ce secret ne doit en aucun cas sortir de ces murs ! »

Un défilé de nains vint alors par petits groupes se présenter devant le Haut-Roi, mettant un genou à terre ou frappant son arme sur son bouclier ou son poing sur sa poitrine, autant de marques de respects de la part des chefs de clans, des mentors et des aînés qui venaient saluer le Haut-Roi et ses deux plus grands conseillers avant de se retirer du vaste entrepôt. Les jeunes barbouzes purent croiser les regards envieux, fiers ou parfois jaloux pour un frère aîné qui voyait le cadet recevoir beaucoup plus d’honneur, puis le groupe disparut par une porte de pierre. Le groupe derrière le Haut-Roi se délita beaucoup plus simplement. Ce devait être des personnes de moindre importance comme les Greffiers, seuls trois nains étaient restés et visiblement attendaient patiemment sans broncher. Le Grand Administrateur leur fit signe d’avancer. Malgré la présence du Haut-Roi, la tension paraissait retomber de plusieurs crans. Lorimbur et Furibard montèrent sur le dais où trônait Borogrim derrière le bureau, se plaçant de part et d’autre tels des conseillers. Les jeunes barbouzes regardaient les nouveaux arrivants. Celui qui était à leur tête était plutôt grand et robuste, il se tenait droit, un auguste personnage au regard franc. Ses cheveux blonds tirés en arrière descendaient jusqu’aux épaules et se mêlaient à une barbe longue et soignée non tressée et lisse qui se séparait en deux nattes via des lanières de cuir, la peau hâlée par une vie en extérieur, les pupilles marrons légèrement dorées. Il portait une armure de plates complète réalisée par des pièces magnifiquement ouvragées avec des reliefs et des ciselures donnant l’impression que l’armure était dorée, une grande cape bleu-roi lui donnait un air noble. Il ne portait aucun bouclier, mais plutôt deux épées, une de chaque côté, des lames courtes mais larges dont la garde et la poignée montraient un travail de maître. C’était sans nul doute un combattant, les nattes étaient souvent une caractéristique chez eux, tout comme le catogan et la disposition de ses cheveux laissaient facilement imaginer qu’il se coiffait ainsi pour les batailles. Etant donné la longueur de sa barbe, il devait avoisiner les deux ou trois cent cycles, sa présence était indéniable et maintenant que les jeunes barbouzes le voyaient, ils avaient du mal à l’oublier pour regarder le Haut-Roi.

Tels des gardes du corps, les deux autres nains se tenaient de part et d’autre un pas en retrait. La première chose qui frappa les jeunes héros était leur ressemblance. Ils étaient physiquement identiques, des Jumeaux, ce qui était assez rares parmi le peuple robuste. Roux, les cheveux tirés en arrière et serrés en catogan, la barbe séparée en nattes serrées par des anneaux en fer, leur descendait jusqu’au ceinturon d’armes, ils avaient l’air aussi haut que large, une musculature impressionnante, bardés d’acier de haut en bas dans une cotte de mailles complète au maillage très serré, recouverte de plaques d’acier le plus souvent forgées avec des visages nains sévères et grimaçants censés faire forte impression voire faire peur aux ennemis, leur regard bleu pâle semblait déterminé et ne redouter aucune menace. Eux aussi avaient la peau hâlée par une vie extérieure. L’un avait une arme caractéristique naine : un urgrosh, cette arme double avec un fer de hache à une extrémité et un fer de lance de l’autre, quant à son jumeau, il avait un impressionnant marteau de guerre à long manche dont la tête ressemblait à celle d’un marteau de charpentier géant d’un côté et deux pics légèrement courbés de l’autre. Leur ceinturon d’armes portait également toute une panoplie d’armes comme trois hachettes légères, une épée courte et un coutelas. Au final les trois individus faisaient forte impression et le Grand Intendant attendit qu’ils soient arrivés non loin des jeunes héros puis avoir marqué un signe de respect au Haut-Roi, le premier en inclinant la tête en avant et les deux autres en frappant le sol du talon tandis qu’ils écrasaient bruyamment leur poing sur la poitrine dans un fracas de métal, avant de reprendre la parole.

« Voici Gulkrik Deux-Lames du clan des Premiers-Pères, le messager du Roi Thorgrim Marak-le-Bon et sa garde rapprochée, les frères Jumeaux Vodhkka, Boïndil Coup-Fatal et Boëndal Cloue-de-la-Main du clan des Doigts-de-Fer » – Les trois nains saluèrent les jeunes barbouzes tandis qu’on évoquait leur nom. Ainsi ils purent découvrir qui des jumeaux était le porteur de l’urgrosh nain et qui était celui qui maniait le marteau de guerre long manche nain. Puis Lorimbur reprit la parole – « Bien, maintenant que nous sommes en petit comité et que les présentations sont faites, nous pouvons parler de cette mission. » – Il tendit la main en direction des trois nouveaux arrivants, les invitant à prendre la parole. Gulkrik s’avança et se plaça entre les jeunes barbouzes et le Dais, se mettant de côté afin de n’avoir personne dans son dos et pouvoir parler ainsi aussi bien au Haut-Roi et ses conseillers, qu’au groupe. Sa voix était calme et posée mais puissante. Les mots faisaient tranquillement leur chemin sans forcer le passage dans les esprits et confirmaient cette forte présence ressentie lorsqu’il s’était avancé dans la lumière – « Au nom du Roi Thorgrim Marak-le-Bon, je vous remercie par avance pour l’aide que vous avez consentie à offrir au royaume de Kadrin. Nous avons besoin d’aide. Notre citadelle est en guerre contre ces chiens de Gobelins réunis sous la bannière de leur nouveau roi, plus vicieux, plus fort et plus cupide que les précédents. Il a réuni au jour d’aujourd’hui de nombreuses tribus comptant à peu près plus de 8.000 individus. Il mène une vaste campagne d’invasion dans le royaume et nos guerriers doivent combattre sur tous les fronts afin de protéger notre citadelle, nos places fortes mais aussi nos villages. Dernièrement, des Orcs et des Hobgobelins se sont joints à eux et mènent l’assaut sur Karz-a-Karak et infestent les Collines Hurlantes. Ils nous coupent de l’Extérieur et contrôlent toutes les passes des Monts Crochus. A part la haine qui les guide depuis la nuit des temps à vouloir nous détruire, nous ne savons pas ce qui les pousse aujourd’hui a vouloir détruire notre royaume. Des choses étranges ont commencé à apparaître, des Gobelins de la Nuit par exemple, ces sombres vermines ne sortent jamais de l’Ombre-Terre d’habitude, il semblerait qu’un passage ait été ouvert, cette créature que les monstres appellent Mortghur, personne ne sait ce que c’est mais c’est puissant et maléfique. Une ombre s’étend de plus en plus dans le ciel de Karak-Hirn et nous commençons à ressentir la malfaisance envahir indubitablement le Royaume. Dernièrement, un acte sacrilège a été commis au Temple de Torag. Nous pensons que ce méfait a été perpétré par nos ennemis, mais il n’a pu l’être qu’en présence de traitres parmi notre propre peuple. Il est possible que certains aient cédé à l’appel du labeur sans fin dont seule la mort délivre et qu’aujourd’hui ils se soient alliés avec des ennemis encore plus mortels que les Orcs : ceux qui ont une peau sombre et vivent dans l’obscurité de l’Ombre-Terre. Notre royaume a pour vocation de fermer, bloquer et surveiller tous les passages et accès à l’Ombre-Terre qui étaient nombreux autrefois. Récemment, il y a eu de nombreuses manifestations sismiques, tremblements et microséismes, ils étaient perceptibles mais pas assez violents pour fragiliser les fondations de nos constructions. Par contre il est tout à fait possible qu’en profondeur, ils aient été plus violents et que de nouvelles brèches ou fissures se soient créées permettant l’Ombre-Terre de gagner de nouveau la surface. Étant donné la possibilité d’avoir des traitres parmi nous, nous faisons appel à l’Extérieur c’est pourquoi nous avons requis l’aide du Haut-Roi. Cette chasse particulière va consister à retrouver les hauteurs de cet acte sacrilège. Nos prêtres craignent que nous perdions le soutien du Père de la Création, le Forgeur d’Âmes comme nous l’appelons aussi. Et par ces temps, notre peuple a besoin de ce soutien et de garder la Foi : nous sommes à un contre cent face à nos ennemis. Je ne puis en dire plus concernant cette mission. Le Roi Thorgrim Marak-le-Bon m’a envoyé chercher de l’aide, il vous dira tout ce que vous aurez besoin de savoir. Moins il y a de personnes dans le secret, plus il y a de chances que nos ennemis l’ignorent. »

Gulkrik se recula pour rejoindre les Jumeaux après avoir salué le Haut-Roi. Ce dernier se leva provocant une vague de saluts de la part de tous, puis regarda les jeunes barbouzes – « Vous avez ma bénédiction, que Torag garde un œil bienveillant sur vous tous ! » – Puis il quitta ce concile privé, laissant le groupe avec ses deux Grands Conseillers et le groupe d’émissaires, mais aussi laissant tout le monde commenter ce qu’il venait de se dire. Lorimbur invita tout le monde à se rassembler afin de pouvoir parler plus librement. Si les jeunes barbouzes avaient des questions, c’était le moment d’en profiter.

Eldrick digérait lentement tout ce qui venait de se passer et se rapprocha de Gulkrik Deux-Lames et des frères Vodhhka, leur tendant à chacun la main pour une poignée de mains virile et musclée.
Un sacrilège au temple de Torag alors que la communauté naine du Roi Thorgrim doit faire face à des ennemis nombreux, organisés et déterminés. Un appel au secours et une soumission à l'autorité du Haut-Roi... voilà beaucoup de choses en un instant... La situation était peut-être encore plus désespérée qu'il ne semblait. Toujours est-il qu'il apparaissait que le rattachement du Royaume de Thorgrim à la forteresse de Heaume et à l'autorité du Haut-Roi reposerait sur leurs jeunes épaules. Le coeur d'Eldrick accéléra un peu.
« Je salue la sagesse de votre Roi et la réunion je l'espère prochaine de nos peuples. Je crois pouvoir parler au nom de mes camarades en vous disant que nonobstant la réunification de nos royaumes qui me semble une bonne chose, nous allons tout faire pour vous aider, pour aider votre peuple, nos frères nains.
Nous aurons beaucoup de sujets de discussion pendant la route que nous ferons, j'imagine, ensemble. Outre tous les détails du sacrilège commis, il nous faudra connaître au mieux la politique de votre Royaume et les différentes factions qui relaient l'autorité de votre Roi et comment elles fonctionnent, afin d'éviter tout impair et de mener notre enquête dans les meilleures conditions. J'imagine que tous n'approuvent pas la décision de votre Roi...  »
Eldrick allait un peu à la pêche aux informations sur le ton de la conversation de salon. Il tâchait surtout de paraître à l'aise alors qu'il était plutôt intimidé, lui le sans-père, de faire partie d'une telle mission et de s'adresser à des dignitaires de si haut rang. Pour autant, il bombait le torse.

Tout en écoutant les réponses de ses interlocuteurs, il tentait de se remémorer tout ce qu'il savait de l'histoire du Royaume de Thorgrim Marak-le-Bon et de son histoire.

Dwallin écoutait avec attention le discours des visiteurs. Son imagination s'enflamma, apparemment de nouveaux passages vers l'ombreterre s'étaient ouvert et il repensait à ce qu'il avait lu et ce qu'il avait vu durant son rapide séjour en ces contrées abandonnées par les nains. Il revint néanmoins rapidement aux problèmes qui se posait à leurs frères nains. Se pourrait il que ce soit ces créatures qui est ouvert ces passages afin de pouvoir attaquer Kadrin. De plus, il était choqué d'apprendre qu'un nain serait mêlée à cette affaire et aurait pactisé avec les ténèbres. Y aurait il un lien avec ce que certains de ses nouveaux compagnons avaient vécu, ces nains corrompus agissaient ils par eux même ou bien quelque chose avait il trouvé un moyen de corrompre leur peuple. De nombreuses questions tourbillonnaient dans la tête du jeune nain mais ce n'était sans doute pas le moment de les poser. Dans tous les cas la situation était grave et il fallait agir.


Se tournant vers Othair et Skaldor
« Je me demande si ceci ne pourrait pas avoir un lien avec le nain que vous avez rencontrés »

Avant de refaire face au invités du roi et de reprendre la parole
« Je vous aiderais de mon mieux afin de découvrir la ou les causes des maux dont vous souffrez et soit tenter de résoudre ce problème ou vous rapporter ce que nous aurons appris.

Quand désirez vous que nous partions? »

Modifié par un utilisateur samedi 19 mars 2016 11:05:55(UTC)  | Raison: Non indiquée

Le départ du Haut-Roi laissa comme un vide et il fallut plusieurs secondes avant que les deux groupes se rapprochent. Ce fut Aragrim qui rompit le silence, puis Eldrick qui s’était avancé pour saluer les trois nains étrangers de Heaume. Par ailleurs l’attitude franche et directe du jeune Forgerune provoqua une réaction immédiate et visiblement instinctive des Jumaux. En tendant la main vers le roi, les deux guerriers avaient porté la main sur leur arme comme par réflexe, mais Gulkrik Deux-Lames n’avait semble-t-il pas montré quelques réticences que ce soit, répondant à la franche poigné de main en l’enfermant dans les siennes en signe d’amitié et de paix. Eldrick sentit des poignes fermes et rugueuses de la part des trois nains, des poignes de combattants aguerris et rôdés au maniement des armes plus qu’à l’écriture et aux bibliothèques. Puis les autres nains parlèrent à leur tour tandis que Lorimbur Main-Véloce prenait Skaldor à part pour lui chuchoter quelque chose.

Gulkrik Deux-Lames était l’émissaire du royaume de Kadrin, un parlementaire qui paraissait plus guerrier que diplomate, mais il avait cette tâche et par là même il lui revenait de répondre aux questions des uns et des autres – « Nous partons demain, dès que les premiers rayons du soleil caresseront les flancs orientaux des Monts des Cinq Rois. Une longue journée de poney nous mènera jusqu’à un village humain coincé entre le Druma et les montagnes. Les locaux sont de rudes montagnards et fermiers qui voient passer des nains de temps en temps lorsque nous commerçons avec eux. Le lendemain, nous remonterons la rivière jusqu’au lac d’Yrk où il nous faudra camper. Puis nous poursuivrons notre route pour traverser les Monts Crochus et atteindre Karak-Hirn. Nous passerons la nuit à la forteresse. Enfin nous traverserons le Petit Pays de Karak-Hirn pour gagner les Collines Hurlantes et atteindre la forteresse de Karz-a-Karak. Cela fait 4 jours de voyage. J’ai demandé et payé au Grand Intendant tout le nécessaire pour ce voyage : nourriture, poneys, tentes, bois de chauffe, gamelles de voyage, couvertures, manteaux de voyage. Il faudra se charger le moins possible pour aller le plus vite possible. Plus nous passons de temps et plus le ou les traitres et les profanateurs auront du temps d’avance. La mission principale est bien de retrouver les profanateurs ainsi que le ou les traitres qui ont complotés avec eux, afin de pouvoir les traduire en justice et les punir selon les Lois naines. Étant donné que le ou les traitres seront des nains et peut-être même parmi des rangs importants, il faudra des preuves irréfutables. Nous aurons de nombreux obstacles devant nous, à commencer par ce voyage qui ne se fera sans doute pas sans heurts, puis une fois à la citadelle de Karz-a-Karak, il faudra se méfier de tout et de tous. Le Roi Thorgrim Marak-le-Bon m’a envoyé dans le plus grand secret pour venir quérir de l’aide extérieure au royaume de Kadrin. Une fois à destination, il vous révèlera sans doute plus d’informations concernant cette affaire ainsi que ce qu’il aura appris depuis mon départ. Vous agirez dans la plus grande discrétion afin de ne pas éveiller les soupçons du ou des traitres, officiellement, vous serez des parlementaires de Heaume venus pour négocier des accords avec notre bon Roi. »

Le Grand Intendant et le Grand Administrateur s’avancèrent de nouveau afin de mener les négociations. Ce fut encore une fois Lorimbur Main-Véloce qui prit la parole – « Bon… Vous allez devoir vous passer du jeune Skaldor, fils de Vagnir Lavafall, du clan Poings-d'Acier. Il doit guider une escouade dirigée par Dovahkrok vers des profondeurs abandonnées depuis bien trop longtemps. Visiblement vous n’avez pas besoin d’un guide pour cette expédition. Vous serez en terre connue. J’ai comme l’impression que des événements ponctuels comme celui que vous avez rencontré durant votre Kangreddin, que ce soit ce sorcier nain renégat, cette rencontre avec les duergars en Ombre-Terre, l’enhardissement des Orcs dans nos montagnes, l’apparition de ces Gobelins de la Nuit et leur nouveau Roi, ce Mortghur, les secousses sismiques, cette ombre qui s’étend sur le royaume de Kadrin et bien d’autres faits isolés et ponctuels mais qui restent néanmoins étranges qui m’ont été rapportés durant ces dernières 24 heures me poussent à dire que quelque chose s’est réveillé quelque part, un mal profond et insidieux qui souhaite faire tout simplement disparaître la menace naine avant de s’étendre au-delà des montagnes sur les contrées humaines. Soyez très prudents durant cette expédition. Il se pourrait que ne reveniez pas à Heaume avant plusieurs semaines, mois, voire cycles. »

Il monta sur le dais en pierre où se trouvait son bureau et saisit plusieurs bourses avant d’en distribuer une à chaque jeune héros présent – « Voici une contribution de la part du Roi Thorgrim Marak-le-Bon. Il ne vous reste que ce soir et cette nuit pour bien vous préparer et prendre des forces. Ne révélez pas la nature de votre mission à vos proches, simplement que vous avez été choisis, élus par le Haut-Roi pour représenter Heaume dans un échange avec le royaume de Kadrin. Si vous estimez avoir besoin d’équipements supplémentaires, servez-vous du contenu de cette bourse. »

Furibard Force-Horions s’avança alors, il distribua une potion à chacun – « A chacun, voici une potion de soins miraculeux, en modeste contribution des Forges Sacrées de Torag. Demain matin vous vous retrouverez dans la cour de la Septième Porte de Heaume. Des poneys auront été scellés et affrétés. Vous partirez au tocsin des Laudes. Il ne vous reste plus beaucoup de temps. » – Le Grand Intendant rejoignit le Grand Administrateur sur le dais, Le diplomate Gulkrik Deux-Lames et les Frères Vodhkka les saluèrent solennellement en s’inclinant et en frappant du poing sur le cœur, le salut des guerriers, puis partirent du Grand Entrepôt. Un gong résonna derrière les jeunes héros, les portes de pierre s’ouvrirent, les deux gardes nains entrèrent et encadrèrent la sortie qui leur était ainsi désignée. La séance était levée…

Vous avez chacun une bourse de 40po + une potion de soins légers (1d8+1pv)

Modifié par un utilisateur mardi 5 avril 2016 23:14:12(UTC)  | Raison: Non indiquée

Eldrick accepta avec humilité les présents du Roi et du culte de Torag, saluant chacun des intervenants du salut des guerriers. Il avait été choisi pour une mission de la haute importance et qui s'avèrerait certainement très dangereuse et délicate. Il observa ses compagnons et les jaugea un instant. Ils semblaient tous plein de talent et de force, ce qui le rasséréna.

En sortant, Aragrim vint lui parler de la honteuse fin de soirée de la veille. Eldrick se tut un instant, ses poings se fermèrent au souvenir de la cuisante raclée qu'il avait prit, et surtout de la honteuse pulsion de meurtre qui l'avait saisi juste avant. Le pire avait été évité, mais ce n'était pas grâce à lui. Devait-il s'en ouvrir à son futur compagnon de route. Cette pulsion pourrait-elle remettre en cause leur mission. Eldrick choisit de n'en rien dire et de garder pour lui ses interrogations sur sa maîtrise de lui-même. Les textes anciens étaient plein de mises en garde contre le pouvoir des runes de bataille, mais il se sentait fort. Seul l'alcool lui avait fait perdre le contrôle et cela ne se reproduirait pas en cours de mission.

« Ce n'était rien. Une petite mésentente virile concernant une naine aussi belle que le jour... je gage, que lorsque nous reviendrons auréolés de gloire j'aurai ma vengeance. » Le ton de ces derniers mots n'était pas du tout badin et une sourde colère semblait poindre tandis que les traits du nain devinrent durs. Mais Eldrick se reprit et sourit à nouveau : « Rien de bien grave... »

A la proposition d'Aragrim, le mage fit la moue. « Et bien, je ne suis pas foncièrement contre, un objet de pouvoir curatif est toujours bienvenu, mais je ne suis guère en fonds pour beaucoup participer hélas. Je n'ai que 50 pièces d'or... Othair maîtrise je crois plusieurs formes de magie curative particulièrement efficaces, et nous avons ces potions de soins offertes par le clergé de Torag... Et malgré les dangers qui guettent, notre mission sera une mission d'enquête me semble-t'il, nous devrions plutôt compléter nos équipements avec du matériel nous permettant de faciliter nos enquêtes à venir non ? En ce qui concerne les combats, je suis déjà largement équipé. » indiqua le mage avec un sourire féroce en tapotant sa lourde épée. « J'envisageais l'acquisition de parchemins magiques d'illusion ou de divination, mais sans être encore fixé. Si vous avez une meilleure idée...
 »

Curieux, Eldrick questionna Othair : « Ah, quels objets de valeur avez-vous récupéré ? Certains pourraient-ils nous être utiles dans notre mission à venir »

Eldrick tiqua à la mention de la baguette et se retint à grand peine de tendre la main, se forçant à écouter le prêtre jusqu'au bout avant de déclarer :
« Et bien ces potions seront certainement utiles, surtout la potion d'invisibilité si l'un d'entre nous doit se faufiler discrètement quelque part sans être vu, ce qui pourrait arriver au cours de notre enquête à venir.
Concernant votre baguette, je dois avouer qu'elle m'intéresse fortement. Voyez-vous, la pratique des runes de pouvoirs de mon clan m'empêche d'user des remarquables armures de nos maître artisans car mes gestes doivent être d'une précision extrême pour pouvoir libérer le pouvoir de la Vraie Parole, comme l'appelle nos anciens. Je connais une rune de protection qui donne à mon corps la dureté de l'acier, mais je ne peux faire appel à son pouvoir que pendant un temps limité chaque jour. Le sortilège contenu dans cette baguette pourrait m'aider à me protéger des coups pendant une durée bien plus longue, ce qui pourra s'avérer utile lors de notre périple à venir. Si vous deviez ne pas vous en séparer pour quelque chose de plus intéressant, je vous serai très reconnaissant de bien vouloir me permettre de l'utiliser. Mais elle vous appartient aussi cette décision n'appartient qu'à vous. »
Eldrick marchait sur des oeufs, s'ils devaient affronter des hordes d'ennemis, cette baguette lui serait précieuse, mais il savait qu'il n'avait aucun droit dessus. Il attendit la réponse d'Othair avec calme, il ferait avec quelle qu'elle soit.

Eldrick se frappa le coeur avec le poing et s'inclina très légèrement en signe de remerciement. « Votre confiance m'honore. Je ferai bon usage de cette baguette. Et je tacherai de concilier usage de la Vraie Parole et de l'acier, cadeau du Créateur. Les runes que je manie sont anciennes et complexes, et je ne maîtrise pas encore suffisamment leur pouvoir pour être certain de le libérer si mes mouvements ne sont pas parfaitement libres.
Mais les textes anciens de mon clan rapportent que les plus puissants des Kohlesars de notre clan portaient les lourdes armures des forgerons de notre clan tout en faisant appel aux pouvoirs des Runes, bénéficiant ainsi des bienfaits du Créateur. Je vous promet de tenter de retrouver leurs techniques et d'allier l'acier protecteur à la Parole du Créateur.  »

Se tournant vers leurs autres camarades, il indiqua :«  Nous pouvons mettre nos ressources en commun. Il me reste donc 50 pièces d'or... Je pourrai réaliser des parchemins permettant de comprendre n'importe quel langage ou encore de nous protéger contre les pouvoirs et les engeances du Mal. Mais nous pourrions également tenter d'acquérir des parchemins de détection ou d'illusion qui pourraient nous être utiles dans notre enquête... »

près une bonne nuit de sommeil, il faisait encore nuit lorsque chacun se réveilla ou fut réveillé. Il était temps de se préparer et de partir fissa vers la septième porte de Heaume avant que le Tocsin des Laudes ne sonne le réveil de la cité.

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