Aylora penchée sur l'emprunte avait visiblement du mal à voir de quoi il s'agissait.

Modifié par un utilisateur mercredi 8 juin 2016 14:26:50(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ça avait tout l’air d’une accusation ! Aussi fantaisiste qu’elle soit, elle était clairement injurieuse. Fallait-t-il que les demi-orques soient réellement bas de plafond pour proférer une telle absurdité ou manquent à ce point de sens de l’observation.

« Trois doigts. Pas cinq ! » dit Triff en brandissant sa patte arrière sous le nez du demi-orque. Cinq doigts assuraient la stabilité du rongeur au sol et les solides griffes situées au bout de chacun touchaient toutes le sol, à l’inverse de son talon, toujours en suspension, lui permettant de pouvoir filer à toute allure aussi vite qu'un humain.

Ses pattes avant, quoi que bien plus petites, ressemblaient également à celle du demi-orque, s'il avait oublié de se couper les ongles pendant plusieurs semaines, son pouce à peine plus petit que celui d'un humain.

« Mais peut-être qu’au-delà de deux tu ne sais pas faire la différence. Est-ce que je te demande de poser ton pied par terre pour vérifier que ce n’est pas ton empreinte !?
En plus, je n’aime pas particulièrement le poulet et je peux te dire qu’il ne serait pas resté autant de fromages dans cette taverne si c’était moi qui avait choisi de piller ses réserves.
J’attends des excuses ou bien je vais aller chercher la baguette magique de Lomel pour te transformer en poulet et attendre que le voleur revienne pour te plumer. C’est sûr qu’un poulet de cette taille ferait un bel appât mais notre voleur risque vite de découvrir que ta tête est moins lourde que celle du gallinacé auquel il s’est accoutumé. »

Sa fierté était blessée. Son honneur bafoué. Sa colère à son comble et son œil d’un noir absolu durant quelques secondes.

Tant que l’idée qu’elle avait provoquée ne l’avait pas remplacée. C’est alors une dose de ruse et de malice qui luisit dans son regard.
Il se tourna vers Aylora en chuchotant.
« D’ailleurs, c’est une idée. Peut-être devrions-nous envisager de tendre une embuscade à proximité la nuit prochaine ? Et de trouver un appât convenable.

Et sans doute trouver quelqu’un capable de nous dire de quel type d’empreinte il pourrait s’agir de manière à ce que nous puissions nous préparer à la capturer. N’y aurait-t-il pas un chasseur dans ce village ou un druide ? Peut-être que quelqu'un d'autre pourrait nous en dire davantage. Je vais retourner chez Lomel prendre de quoi copier cette trace. »

Aylora morigéna également le semi-orque
« Zandar voyons, t'as pas honte ? Triff nous aide et voilà comment tu le remercies. Et tu n'es vraiment pas observateur, il t'a bien remis à sa place notre ami rongeur. »
Soucieuse de mettre à profit l'absence de l'homme-rat, et d'occuper le barbare qui ne savait plus où se mettre elle enchaîna :
« Vous ne m'avez toujours pas dit ce que vous saviez sur la mère Brésile. Elle habite quel coin du village, on dit quoi sur elle ? »

Modifié par un utilisateur jeudi 9 juin 2016 14:15:39(UTC)  | Raison: Non indiquée

Triff parti chez Lomel prendre de quoi dessiner et recopia en plusieurs exemplaires l'emprunte.

Pendant ce temps, Miles expliqua qu'il savait juste que c'était une femme qui avait une ferme mais il ne savait pas où exactement. Zandar renchérit en précisant qu'elle était du genre à imaginer beaucoup de choses, qu'une fois d'ailleurs, la milice l'avait surprise dans le cimetière, vêtue d'une chemise de nuit et de son bonnet, en train de chercher un "lutin qui portait un sac d'or" selon ses propos et qui avait disparu "juste là !". Elle venait se plaindre presque toutes les semaines à Garrick : quelqu'un avait dû entrer un jour chez elle car un poteau de sa barrière avait bougé ... d'un pouce, qu'une poule devait être maléfique car elle s'était mise à caqueter la nuit... et tout plein d'autres histoires de ce genre.

Quelques villageois qui passaient se demandaient ce que ces jeunes gens faisaient, mais après tout, ce n'était pas leurs affaires, aucune raison de s'en mêler ! Sans doute un exercice de la milice.

Une fois les empruntes recopiées, le groupe se dirigea vers la milice.

Garrick était seul dans son bureau. Il leva la tête en voyant l'attroupement.



«  Qu'est-ce que c'est ?  » grogna-t-il.

Milesteg lui expliqua avec respect qu'il s'agissait d'une empreinte, que deux poulets et un fromage avaient été volés à l'auberge et que la vieille Brésile aurait aussi subit un vol.

Etrangement, Garrick resta les yeux fixés sur l'empreinte sans railler ou rabrouer le jeune homme. Il semblait au contraire bien sombre.
« Bon. » se contenta-t-il de dire. Puis il leva les yeux vers les quatre personnes.
«  Vous m'avez l'air d'une belle bande d'abrutis, et je ne compte pas que vous fassiez des miracles, mais sait-on jamais...  »
Il se gratta le nez, visiblement cherchant ses mots pour expliquer la situation.

«  Ca... c'est une empreinte de kobold. Ce qu'ils viennent faire là, j'en sais fichtre rien, mais ils vaudrait mieux exterminer cette menace avant qu'il n'y ait de plus gros ennuis. Ca fait plus d'vingt ans que j'suis ici, et j'peux vous assurer qu'y a jamais eu d'kobold dans l'coin.

Allez voir Brésile si ça vous chante, mais je s'rais plutôt d'avis que vous alliez voir Ted "Le gros". Un de ses moutons a été retrouvé dans sa pâture : il ne restait qu'les os. Nadius est v'nu m'voir à ce sujet... Il pensait qu'il y avait peut-être une bête qui rodait... mais s'il y a plusieurs vols... c'est p'tet pas une bête... et y en a p'tet plusieurs...  »

Il soupira et regarda à nouveau l'empreinte, sa moustache frémissant de dégoût. Il se passa la main sur la bouche.

«  Vous aurez une récompense si vous retrouvez ces bestioles. Zandar, tu réchappes à ta vigie cette nuit, mais ne crois pas que j't'ai oublié.  »

Il ouvrit la bouche pour ajouter quelque chose, se ravisa et repris.

«  Ah oui... évitez d'ébruiter ça... Ce serait dommage que la panique gagne le village et qu'plus personne n'ose sortir de chez soi.  »

Modifié par un utilisateur vendredi 10 juin 2016 13:27:18(UTC)  | Raison: Non indiquée

Garrick indiqua que les deux fermes se trouvaient vers le sud, il suffisait de longer la forêt de Miérani pour y arriver. Elles étaient à 1h de marche de Clairchamp et environ 30 minutes l'une de l'autre, l'une (celle de Brésile) étant davantage vers les terres.

En ami sincère et compréhensif Miles n'y était pas allé de sa diatribe mais brocardé par Triff et conspué par Aylora, le jeune sang-mêlé, au plus mal, avait décidé de garder le silence pour éviter un nouvel impair. Il encaissa les insultes de Garrick sans broncher, mais avait tout de même été soulager d’éviter sa garde nocturne en compagnie du boiteux ... la double peine.

Il se fît tout petit durant le trajet et attendit que la première ferme soit en vue pour s'autoriser à reprendre la parole ...

Modifié par un utilisateur vendredi 10 juin 2016 07:57:29(UTC)  | Raison: Non indiquée

Soucieux de ne pas commettre deux fois la même erreur Zandar décida de laisser parler Triff, il ne pût néanmoins s’empêcher de jeter un coup d’œil alentours à la recherche de balais ...

Miles laisse Triff parler, de toute façon il ne parlait que si il avait quelque chose d'intéressant à dire et de plus il avait de bonnes idées cet homme rat.
Miles apprenait à connaître ses compagnons et pour l'instant ce qu'il voyait lui plaisait.
Il a toujours jugé les hommes sur leurs actes et non sur leurs apparences ou races.

Il se souvenit d'une de ses maximes:
Je garderai l'honneur de mes amis, à la fois en pensées et en actes, et j'aurai confiance en eux.

Il revit en pensée le chevalier Uther lui enseigner ses préceptes:
Je tempèrerai mes actions et modèrerai mon comportement. Je m'efforcerai d'atteindre la perfection de Iomédae.

Il sourit bêtement, se redressa machinalement en attendant ce qu'allait leur apprendre Lomel

Et il avait bien fait !

Non seulement l'homme-rat avait été clair et concis mais en plus il avait tiré un trait sur ses frasques. Décidé à ne pas ruiner son nouveau capital "sérieux" il s'abstint de demander conseil pour son problème de latrines et attendit sagement que le signal du départ lui soit donné. Précautionneux, il salua Lomel, en silence, d'un simple mouvement de tête.



Une fois à l’extérieur ...

« C'est bien st'histoire de parchemin, ça va êt' plus facile ... J' vais vous m'nez chez la mère Brésile c'est par là ... » et chemin faisant il tenta de faire oublié sa bévue « Alors, euh Triff, tu viens d'où comme ça ? S'rait pas plus simple dans une grande ville ? Enfin j'veux dire pour vivre d'dans ?  »

Modifié par un utilisateur vendredi 10 juin 2016 17:14:51(UTC)  | Raison: Non indiquée

Tandis qu’Aylora s’éloignait, Triff répondit à Alezandaru.
« Tu sais, les grandes villes, c’est guère mieux. Avant d’arriver ici, à Port-Énigme, il fallait me battre avec mes frères de nid pour trouver de quoi manger tous les jours. J’étais aussi efflanqué qu’un lézard au début de l’été lorsque je suis arrivé.
C’est sûr qu’il y avait par contre des bons côtés à dormir en compagnie de toute ma famille et de trouver d’autres compagnons avec lesquels on pouvait se serrer les coudes en cas de difficultés.
Quand Lomel m’a proposé de devenir son apprenti, j’ai saisi l’opportunité et regarde comme cela m’a profité.  » désignant son ventre.

« D’ailleurs, il va falloir sous peu que je desserre mon armure. Il semble que mon régime à base de fromage m’ait quelque peu fait prendre de la bedaine. Nul doute que l’exercice me fera grand bien.

Mais c’est vrai qu’ici, les habitants me regardent comme une bête étrange. Ils n’ont pour les rats et les rongeurs qu’indifférence ou haine. À la campagne, mes lointains cousins sont assimilés à des nuisibles jugés responsables des mauvaises récoltes. Et je leur suis assimilé, même lorsque c’est moi qui leur porte la semence achetée au magasin !

Seuls tes semblables sont plus détestés que je ne le suis. À la différence notable qu’eux ne reçoivent pas les coups que je prends parce que personne n’ose trop s’y frotter. La situation n’a pas dégénéré simplement parce que Lomel les effraie et me garde sous sa protection.

Mais en réalité, ils sont sans doute plus ignorants que méchants. Ils se sont lassés de me poursuivre et il suffira encore de leur montrer que nous sommes aussi attachés qu’eux à la paix, à la tranquillité et honnêtes pour espérer gagner une place dans cette communauté et s’y faire au moins admettre. Et toi, d’où viens-tu ? comment t’es-tu engagé dans la milice ? »

Modifié par un utilisateur vendredi 10 juin 2016 18:44:07(UTC)  | Raison: Non indiquée