10e jour du mois d'Érastus, Lame des Contrebandiers, vers 19h

Les naufragés avaient démonté leur campement de fortune aussi rapidement que possible. Heureusement, les grandes chaleurs étaient passées, elles avaient été littéralement douchées pour les pluies qui avaient suivi. Malgré tout, démonter et replier la toile sous un tel climat n'était pas des plus agréable, sans compter le fait que l'eau alourdissait considérablement la toile. Malgré tout, il ne leur fallut pas plus d'une petite heure pour tout empaqueter. Ils prirent ensuite la direction de la colline à l'ouest, tentant de repasser dans les traces d'Hogo et de Tiriji pour éviter de devoir se frayer à nouveau un chemin dans la végétation dense.

Si le premier voyage avait été épuisant, celui-ci était carrément exténuant… la pluie qui ne cessait de tombait faisait un boucan incroyable en frappant encore et encore, des centaines de fois en même temps, les larges feuilles des palmiers et des autres grands végétaux qui ne protégeaient guère les voyageurs contre les assauts du climat. L'eau qui alourdissait leurs habits et les objets transportés n'aidait pas non plus à rendre le voyage plus agréable.

Lors de l'annonce du départ, la jeune fille rousse avait semblé reprendre du poil de la bête à l'idée de rencontrer et de devoir affronter les dangers qui se tapissaient sur l'île. Peut-être était-ce le fait que le voyage avait été calme, ou peut-être la pluie… mais toujours était-il qu'elle était retombée dans le mutisme qui l'avait caractérisée depuis le matin même. Son visage semblait par moment hanté par l'inquiétude.

Malgré tout, deux bonnes heures plus tard, ils arrivèrent au sommet de la colline. C'est à peu près à ce moment-là que la pluie cessa de tomber. Le prêtre de Néthys demanda à Hogo et à Tiriji « Alors, où allons-nous établir notre camp ? Vous aviez repéré un endroit adéquat ? » Le barbare et la gnome avaient en effet situé plusieurs emplacements possibles le matin lors de leur première visite sur place. Il fallait simplement choisir lequel employer : le sommet de la colline, ou un peu plus bas près de la falaise… « Pendant que vous décidez, je vais aller essayer de trouver du bois pas trop mouillé. Avec nos habits complètement trempés, nous risquons d'avoir très froid cette nuit-ci si nous n'avons pas de feu. Il vaut peut-être même mieux les enlever dès maintenant » ajouta Zak en enlevant une bonne partie de ses vêtements.

Les autres naufragés firent de même : Jask avait raison ; il fallait se débarrasser des habits et les faire sécher au plus vite. Le gnome fut le premier (après Jask) à replier ses vêtements soigneusement et à les pendre à une branche.

La jeune rousse fut la suivante. Sans se préoccuper des regards des autres, elles enleva enleva certains de ses habits, gardant juste deux pages pour recouvrir ses parties intimes. Lorsqu'elle s'avança jusqu'aux arbres pour y placer ses atours, tous purent voir le symbole gravé sur ses omoplates, un symbole qui représentait clairement deux pattes d'insectes rouges.

Le vieux Tinais fut le suivant à aller poser ses vêtements. Son dos à lui aussi présentait un spectacle plus ou moins intéressant : on pouvait y voir plusieurs longues cicatrices qui zébraient son dos musclé. Elles étaient bien trop droites pour qu'il puisse s'agir de blessures par armes. Non, elles ressemblaient plutôt à des cicatrices laissées par des coups de fouet.

Finalement, c'est la demi-elfe qui commença à se déshabiller. Certains des aventuriers avaient pu découvrir son caractère des plus épicés au cours des jours précédents mais là, la découverte était d'un tout autre ordre. À chaque vêtement enlevé, c'était une nouvelle partie d'un corps ferme, au galbe parfait, qu'elle dévoilait. Ishirou semblait particulièrement intéressé par ce spectacle, comme la plupart des naufragés d'ailleurs, de sorte qu'un silence pesant s'était installé sur le groupe.

Remarquant cet étrange silence, la demi-elfe se retourna, le regard rempli de fureur. Ishirou baissa immédiatement les yeux et, malgré la lumière qui commençait à baisser en ce début de soirée, l'écarlate qui colorait ses joues était tout à fait visible. « Oh, bien sûr, quand c'est pour reluquer les fesses ou la poitrine d'une bonne femme, ça, il y a du monde. » pesta-t-elle. Elle se retourna pour attraper un morceau de tissu avec lequel recouvrir son corps parfait et cracha encore « Imbéciles » avant de s'éloigner de quelques mètres à grands pas.

Modifié par un utilisateur jeudi 3 février 2011 19:25:15(UTC)  | Raison: Non indiquée

Hogo répondit avec un sourire à Tiriji, « Pourquoi tu veux compter le nombre de piqûres de moustiques que j'ai eues cette nuit. », tout en commençant à enlever ses vêtements, le shoanti continua à parler « Je suis aussi pour le camp près de la falaise et pour la chasse demain je viendrais avec toi Jask si tu veux bien. »

Modifié par un utilisateur vendredi 4 février 2011 22:28:27(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Quoi, ça ? » demanda la jeune rousse en se retournant vers le nain. Elle haussa les épaules et frissonna légèrement mais ajouta « Je suppose que, vu que nous sommes perdus sur une île où personne ne viendra nous chercher, ça ne vaut pas la peine de faire des mystères, hein ? Mais je croyais que les Mantes Rouges étaient plus connues que ça… »

En effet… qui sur Golarion n'avait pas entendu parler des Mantes Rouges ? Il s'agissait d'un ordre mystérieux d'assassins qui, disait-on, acceptaient quasiment tous les contrats possibles et imaginables et les menaient toujours à bien, pour autant que les commanditaires puissent payer, bien sûr. On ne savait pas grand chose d'eux, si ce n'est que c'était des tueurs efficaces et impitoyables, mais tous ces secrets ne faisaient que renforcer l'aura de mystère qui planait autour d'eux et la terreur qu'ils inspiraient.

Quand elle vit certaines des mines s'assombrir, la jeune rousse éclata de rire. « Nan, ne vous inquiétez pas. Je ne suis pas un assassin. C'est un cadeau de ma mère. » expliqua-t-elle en roulant des yeux et en adoptant une mine de dégout lorsqu'elle prononça le dernier mot, mère. Elle tendit sa main gauche devant elle, face au nain. Comme d'autres avaient déjà pu le remarquer plus tôt, elle n'avait pas de petit doigt à cette main ou, plutôt, elle n'avait plus de petit doigt, car on pouvait encore apercevoir une cicatrice des plus horribles à l'endroit où son auriculaire avait été tranché.

Quand Grimm releva les yeux vers le visage de la rousse, il n'y avait plus aucune trace de son curieux et soudain éclat de rire. Il ne vit plus que colère, amertume et dégoût. « Ca aussi, c'est un cadeau de ma mère, quand elle a compris que je n'avais pas la discipline nécessaire pour servir les Mantes Rouges en tant qu'assassin. » Elle laissa ses paroles flotter dans l'air quelques minutes puis elle ajouta sur un ton sec. « C'est pas un sujet que j'aime aborder, alors on s'arrête là. Vous avez vos réponses. »

Elle se retourna et s'éloigna de quelques pas avant de donner un coup de pied dans un morceau de bois qui était tombé au sol. Elle se retourna et demanda « Bon, alors, on le monte où ce camp ? »

Le rousse se tourna vers Grimm et hocha la tête quand il présenta ses excuses et indiqua qu'il ne comptait pas insister sur le sujet. Puis elle lui décocha un sourire bref et étrange.

Peut-être était-ce là sa manière de montrer qu'elle appréciait sa réaction.

Tiriji fit un sourire en remerciement à la prêtresse et jeta un regard malicieux vers Grimm « Non, ce n'est pas empoisonné. J'ai l'impression que sur cette ile les morsures des moustiques sont plus méchantes que celles des serpents... »

Les naufragés entreprirent donc de construire un campement à quelques dizaines de mètres au nord du sommet de la colline, assez près de la falaise pour pouvoir s'en servir pour se débarrasser des déchets divers. Ils commencèrent par choisir l'endroit le plus approprié, en fonction de la disposition des arbres. Ils trouvèrent assez rapidement un endroit où la végétation était un peu moins dense et où le sol formait une dénivellation de quelque 3 mètres qui pourrait servir de barrière naturelle contre les éventuels prédateurs.

Certains partirent couper de grands piquets de bois pour soutenir la tente de fortune qu'ils comptaient construire avec les toiles récupérées sur le navire pendant que d'autres s'affairaient à dégager le sol ou à préparer un endroit où installer le feu de camp. Vu leur mésaventure de la veille, ils avaient bien pris soin de prévoir la construction d'une tente complètement fermée pour éviter que les moustiques et autres bestioles ne viennent les attaquer pendant la nuit et de laisser une bonne dizaine de mètres entre l'endroit où ils allaient dormir et le feu de camp.

C'est seulement après le coucher du soleil qu'ils eurent terminé leurs travaux. Comme il faisait trop sombre pour partir chasser, ils durent se contenter de manger les ressources qu'ils avaient ramenées du Jenivère et qui s'étaient considérablement amenuisées. Le lendemain, ils allaient devoir chasser ou partir trouver de la nourriture pour pouvoir survivre… même s'ils ne disposaient pas de l'équipement adéquat.

« Nous pourrions peut-être aller chasser vers l'ouest et en profiter pour explorer cette zone avant de se diriger vers le reste de l'île. Nous pourrions ainsi nous rapprocher de l'île la plus à l'ouest du lagon. Elle semblait avoir une coloration différente de tout ce que l'on pouvait voir aux alentours. Pour la chasse, je ne suis pas un expert en piège ... » puis il se tourna et demanda à Jask « Sauriez-vous fabriquer des pièges que l'on pourraient utiliser pour chasser ? ... En tout cas pour cette nuit, on peut faire les mêmes tours de garde si Grimm se sent suffisamment en forme pour assurer le sien ? » Le shoanti termina sa phrase en regardant le nain.

Modifié par un utilisateur lundi 7 février 2011 06:55:47(UTC)  | Raison: Non indiquée

Une fois le camp monté, Sokiba se rapprocha de la falaise au nord et contempla la mer à perte de vue. Elle baissa ensuite les yeux et suivit du regard la côte et les quelques plages de sable aussi loin qu'elle pouvait, essayant de voir si quelque chose d'inhabituel pouvait s'y trouver, restes d'une épave par exemple.

Puis, elle s'accroupit et fit sa prière quotidienne.



Note : je fais ça avant la nuit
+1 Assistance divine sur le jet