Erik resta froid au imprécation de son frère, son plan était stupide comme tout le reste d'ailleurs, comment un petit groupe comme le leur pourrait combattre une horde d'orques, un sorcier et des trolls. Mais bon il avait une dent contre le sorcier et peut-être qu'il pourrait l'éliminer sans avoir à faire aux restes des troupes.

« Ok mon frère va jouer le héros à Kelghür, on va s'occuper du sorcier. »

Ce qui est sur c'est cas la moindre difficulté il serait temps de prendre la tangente.

Surpris par l'intervention des forestiers de la baronnie voisine, Ferrèol était resté sans voix, laissant ses compagnons prendre les devant, même la prêtresse y avait mis du sien!
Il était rester en avant près à demander la grâce de Sarenraé et l'intervention des éléments de la foi verte pour les protéger. Une brume aurait pu se lever et ainsi leur permettre de s'écarter de cette embuscade. Mais les paroles et les pourparlers de tout le monde avait enlevé sa crainte de voir des ennemis et des meurtrier en face de lui. Puis les dialogues c'étaient enchainés et, lui à l'allure sauvage et au mieux de paysans, il n'avait voulu prendre la parole et ainsi couper les discours qui menaient bon train!

Attentif il resta, jusqu'à l'intervention du paladin. Mais déjà il était dans une attitude de réflexion et repensait à la situation ou seul avec Erik, contre le sorcier, il avait demandé de l'aide au paladin et que celui ci avait préférer faire la sourde oreille. Oui effectivement, s'il avait réglé son compte à ce Varnilian dans ce couloir ou il avait réussit à le piéger pendant un cours instant, dans une végétation grandissante. Il n'aurait pas à ce poser la question de savoir ce qu'il devait faire. C'était un juste retour et une façon de se repentir qui était digne de lui. Il n'irait pas contre.

Mais une chose n'avait pas encore été évoqué, les prisonnières?? Était ce à lui de poser la question? Après tout pourquoi pas? Il s'avança d'un pas hésitant baissant la tête comme s'il craignait d'interrompre de grands seigneurs.«  Excusez moi messieurs, mais qu'avez vous fait des trois prisonnières?
Et puis si vous allez au village de Kelghür ne pourriez vous pas plus tôt défendre les villageois et essayer de rallier vos copains forestiers et brigands?

Je ne sais pas combien vous êtes ici derrières et cachés, mais vous, plus le reste de votre troupe qui n'a pas encore pris de position, pourriez aisément mettre en déroute cette troupe de cavaliers Gobelin, puis ensuite ces trolls.
Nous pouvons essayer de nous charger de ce sorcier. » Il regarda Erik et Armines, « cela ne vous a pas fais peur il y a quelques huit ans!! Armines c'est ton maitre qui vous avait guidé, aujourd'hui il n'est plus là mais nous sommes plus des enfants. C'est une tache qui ne nous a pas repoussé alors que nous n'étions encore que des fils à maman, alors qui maintenant, prétendrait que nous ne pouvons le faire???

Capitaine dites à vos soldats et à ceux que vous tenterez de convaincre que vous n'êtes pas dans les préceptes de votre Arbenfield, que nous éliminerons ou mettrons en fuite comme nous l'avons déjà fais, ce Varniliant, voyez vous nous nous sommes déjà retrouvé en face de lui et nous ne sommes pas morts, notre force et notre détermination à la survie du bien et de la paix, fait en sorte que nous sommes uni et prêt à défaire n'importe quel ennemis du duché!!

Alors dites leurs de tendre une embuscade à ces cavaliers Gobelins, puis ensuite à n'importe quel groupe venu anéantir un pauvre village!! Nous nous partons de ce pas à l'assaut de ce Varnilian, mais donnez nous quelque détaille. »

Il s'était accroupi sur le sol et de la main avait lissé la terre de manière à préparer une surface ou il serait facile de dessiner un plan du ou des campements! Puis il tendit une petite branche au capitaine, « Allez y montrez nous la situation de ce camp!!! »

Ylvian attendait toujours les conseils puis la décision finale concernant la proposition qu’il avait faite. Si Erik n’avait pas l’air enthousiaste, il alla tout de même dans son sens. Frédrigo, lui, fanfaronnait à côté, exultant à l’idée d’aller affronter la noirceur et le Mal tout puissant - Ne pêche pas par orgueil et ne soit pas arrogant –
« Ne néglige pas Varnilan, Frédrigo. Je ne voudrais pas que mon frère ou Ferrèol te ramène en tas de cendres dans un petit pochon de cuir. Je suis certain que vous y arriverez, j’ai confiance en vous. Tous ensembles vous savez prendre les bonnes décisions et agir au mieux. Le combat dans la grande caverne de l’antre gobeline a été un vrai chaos et cela a failli nous couter beaucoup plus cher que quelques blessures graves. Nous avons été plusieurs à approcher la mort de très près, parce que chacun y a été de son petit exploit personnel ou agissait selon ce qu’il pensait être le mieux. Dans le feu de l’action, nous avons été amenés à faire des choix qui n’étaient pas forcément les bons et je ne m’exclus pas du lot. Mais c’est en forgeant qu’on devient forgeron et la vrai sagesse consiste à tirer des conclusions de nos erreurs afin qu’elles ne se reproduisent pas. »

Il marqua un temps d’arrêt. Ferrèol était enfin intervenu et tout en faisant son discours d’encouragement, le jeune paladin ressassait les paroles de son ami. Les prisonnières… Le cueilleur de baies avait raison, ils passaient à côté de l’essentiel. A vouloir à tout prix combattre Varnilan, ils avaient éludé la question des trois rescapées du convoi de vivres. Si Erik plaçait la chasse au sorcier en priorité, il n’en était pas de même pour Ferrèol, toujours le cœur sur la main, préoccupé par les autres avant même de se préoccuper de sa propre survie – Humilité, abnégation, dévouement, tu as embrassé la Foi Verte et pourtant tu agis comme un paladin ! – « Je te fais confiance, Ferrèol. S’il y a une once d’espoir pour que ces femmes soient sauvées, je suis certain que tu tenteras l’impossible pour que cet espoir se transforme en réalité. Dites-moi, capitaine Alcibiade ? Les trois prisonnières que vous avez faites lors de cette embuscade contre le convoi de vivres, ont-elles été bien traitées ? Sont-elles encore en vie ou les orques s’en sont-ils chargés ? »

Le sujet des trois prisonnières était devenu la préoccupation première. Le soldat-forestier n’avait dis mot à ce sujet, on pouvait craindre le pire. En même temps, l’enlèvement ne datait que de l’avant-veille, du jour où le groupe s’était retrouvé au château du baron. Deux jours passés au service, certes forcé, des soldats n’était peut-être pas un si grand calvaire, mais si les orques ou encore leur sinistre chamane avait mis la main dessus, on pouvait qu’espérer une mort rapide pour qu’elles souffrent le moins possible. Le temps s’était arrêté un court instant, tous étaient suspendus aux lèvres du capitaine qui semblait peser ses mots afin peut-être d’être le moins choquant possible.

« Pour commencer, elles sont encore en vie… Enfin pas toutes, malheureusement… Le soir même de leur capture, elles étaient avec nous pour s’occuper de la cuisine et du ménage, raison officielles au prime abord pour les avoir épargnées. Mais rapidement, les orques ne l’ont pas entendu de cette façon et cela a bien failli déclencher un affrontement sanglant. Au matin, l’une des plus jeunes était partie à la rivière pour chercher de l’eau… Elle n’en est pas revenue… Nous l’avons trouvée non loin de là… Morte. D’après ce qu’on a pu recouper comme informations d’après les traces, un orque lui a mis le grappin dessus et l’a certainement frappée, l’assommant sur le coup. Il l’a traînée à proximité pour assouvir de bas instincts barbares. Une fois son forfait accompli, un autre lui est passé dessus, puis un autre… S’ils n’étaient pas plusieurs au départ, le premier a dû aller chercher ses congénères et au final, elle avait les jambes et le bas ventre complètement… il n’y a pas vraiment de mots. Les os étaient broyés, les muscles déchirés, du sang s’était répandu dans une grande hémorragie. Elle avait des souillures partout, le visage était tuméfié par les coups, les cheveux en partie arrachés par plaques, scalpés par chaque monstre qui lui était passé dessus. J’espère sincèrement pour elle qu’elle a perdu la vie dès les premiers coups…

Alors le commandant est allé voir les orques qui n’ont rien voulu entendre. Leur chamane a même réclamé le corps pour leurs rituels sataniques. Ils n’ont vraiment aucune conscience ! Ce sont des bêtes, des sauvages ! Et on a eu ordre de laisser les orques. Ca a été dur à encaisser, alors on a mis les deux femmes restantes sous bonne garde. Si elles devaient aller à la rivière, elles étaient toujours escortées, d’une part pour ne pas qu’elles s’enfuient, mais aussi pour les protéger des orques. Mais au jour d’aujourd’hui, à l’heure où je vous parle, le commandant n’est plus et c’est ce sorcier qui a la main sur le campement. Qui sait ce qu’il est advenu des deux femmes ? »

Il laissa un lourd silence clore ce débat – « En ce qui concerne mes hommes et moi, voilà ce que je peux vous dire. Ceux qui sont restés ont trop peur de ce que le sorcier pourrait leur faire. Je pense qu’ils vont aller tout simplement au village sur son ordre non pas pour l’attaquer, comme je vous l’ai dit, mais pour l’encercler et empêcher quiconque de s’enfuir. Cela ne posera donc pas de problème jusqu’au soir. Là le sorcier doit arriver avec les orques, tandis que les cavaliers gobelins arriveront eux aussi mais avec les Trolls. Là tout le monde se lancera à l’assaut du village. Mais… Si vous parvenez à défaire le sorcier avant ce soir, alors il n’y aura que les cavaliers gobelins et les Trolls pour se pointer au village. Si on montre la tête de Varnilan aux soldats d’Arbenfield, ils n’attaqueront pas le village, je saurais les convaincre et alors nous auront des alliés assez nombreux pour combattre les gobelins et les Trolls, en espérant que les uns comme les autres ne sont pas trop nombreux… »

« Quant au campement, voilà ce que je peux vous dire… » - Il se baissa pour prendre le bâtonnet tendu par Ferrèol et commença à dessiner par terre – « Si vous avancer encore une petite demi-heure durant plein Est, vous allez tomber sur un petit ruisselet qui cascade le long de la paroi de la faille. Alors vous pouvez prendre sur la droite, au sud. A une centaine de pas, la végétation coure sur toute la surface, vous pouvez vous servir des lianes et racines pour escalader jusqu’en bas. Le passage est assez facile si vous n’avez pas d’armures trop encombrantes. En bas, il vous faudra remonter au nord, vers la petite chute d’eau. A partir de cet instant, vous serez très près du campement. L’eau en bas a formé une petite mare qui rejoint la rivière qui descend du nord, des Mont Rouges. Des grottes se sont formées sur la paroi Est, c’est l’entrée de notre… Du campement des soldats, là où se trouvent Varnilan et probablement son Troll. Il n’y a que quelques cavernes naturelles, une demi-douzaine tout au plus. Un peu plus au nord, une autre caverne avec une large ouverture à 4-5m du sol dont l’accès se fait à l’aide d’échelles rudimentaires en bois. C’est l’antre des orques. Il ne doit y avoir que deux voire trois cavernes au plus. Il doit y avoir une cinquantaine de pas entre l’antre des orques et celle du sorcier, le bruit de la chute d’eau et de la rivière entre les cailloux amplifié par la faille masque assez bien les bruits entre les deux endroits. C’est comme ça qu’on évite d’entendre leurs horribles rituels sataniques. »




« Bon maintenant, il vous faut connaître les points de vigilance. La faille est à une centaine de mètres de profondeur. L’entrée de notre antre est gardée et les sentinelles guettent les signes de la sentinelle située au premier tiers de la paroi sur la paroi d’en face. Une petite cavité permet à un homme de s’y cacher avec de quoi alerter tout le monde, mais aussi de quoi harceler les intrus. Vous l’aurez compris, une vingtaine de mètres encore plus haut, une autre sentinelle, sur la paroi opposée, puis une autre 20m plus haut sur la paroi opposée et enfin une dernière encore 20m plus haut et donc à une vingtaine de mètres du haut de la paroi. Ainsi 4 sentinelles sur les parois ainsi que deux à l’entrée. Si celles du bas ne sont là que pour donner le relais à l’intérieur du campement, les 4 autres surveillent ceux qui descendent le long des cordes qui courent le long de la paroi pour descendre directement depuis le haut ou encore ceux qui arrivent par le Nord s’ils sont passés par la grande cascade et ont suivi la rivière jusque là. Par ce passage là, on voit arriver les intrus à plus de deux cent mètres, il y a largement de quoi se préparer à les recevoir. Est-ce que j’ai oublié quelque chose ? »

Modifié par un utilisateur mardi 22 mars 2011 18:56:38(UTC)  | Raison: Ajout de crobars

« Non, la rivière est à ce niveau peu profonde. De nombreux cailloux semi-immergés permettent de traverser à guet. Quant à la discrétion, je peux vous aider. Dans un premier temps, nous pouvons vous donner nos capes manteau qui procurent d'une part un camouflage naturel grâce aux couleurs qui ont tendance à se confondre avec leur environnement, mais aussi vous passerez pour être des nôtres. Si jamais on vous "interroge" par l'intermédiaire des ocarinas, je vais vous donner quelques codes : Lorsque les sentinelles voient quelqu'un approcher, ils émettent un long cri aigu comme un oiseau de proie. C'est d'une part pour alerter les autres qu'il y a des personnes qui arrivent, mais aussi pour interroger ces personnes si elles sont ennemies ou amies. Si vous ne répondez pas, vous serez considérés comme ennemis et un autre son sera émit pas les sentinelles, un son grave court suivit d'un son aigu court, puis de nouveau un grave. C'est l'alerte générale, vous serez reçus à coup de flèches et carreaux.

Mais si vous répondez, alors vous pourrez approcher de l'entrée sans problèmes. A vous d'avoir une attitude équivoque. Pour répondre, il vous faudra émettre un son grave court suivit d'un son aigu court et ce 3 fois de suite. Ça fait un peu chouette qui hulule, mais bon. Ça suffira pour simplement dire que vous êtes des nôtres. Après, nous avons élaboré un langage très simple avec ces cris, mais ce serait trop long à vous l'enseigner, il permet notamment lors des embuscades de localiser les cibles de donner des informations de distance, de nombre et le type d'armement : léger, moyen ou lourd. Nous avons développé ce mode de communication durant notre entraînement forestier, c'est très pratique lorsqu'on est hors de vue les uns des autres...

Bon, je crois que nous allons partir avec le combattant de Iomédae, il est plus que temps de nous hâter de gagner le village si nous ne voulons pas y arriver après les rapaces d'Arbenfield. Les gras, sortez de là et donnez leur vos capes. Notre armement est assez standard. Arcs courts, arbalètes légères, épées longues, dagues ou coutelas, haches d'armes, bref des armes plus faciles à emporter que les armes à deux mains et moins enciombrantes que les masses. Les capes pourront cacher vos armures, plus lourdes que les nôtres, mais vos armes risquent de vous trahir, surtout votre ami forestier » - Il désigna Keldrim.

De derrière les fourrés, 6 soldats-forestiers se relevèrent, détendant les cordes des arcs et des arbalètes, puis rangeant les projectiles dans des carquois de jambe qui pouvaient contenir jusqu'à 10 flèches ou 5 carreaux. Le capitaine eut un sourire un peu gêné devant la maigre opposition qu'il aurait proposé au groupe si le dialogue n'avait pas donné une issue favorable et que le combat aurait été engagé. Ils n'étaient donc que 7 en comptant leur chef - « Je suis désolé d'avoir qu'une si petite troupe pour aider les villageois. Les autres ont trop peur du sorcier... Mais nous sommes tous bien entraînés au combat et nous ferons notre possible pour empêcher un massacre d'innocents. »

Erik regarda les soldats-forestiers sortirent du sous- bois, 7 hommes contre une armée de gobelin, d'orques et de trolls, même eux devait espérer de la réussite de la prochaine mission suicide de ses compagnons et lui. Parce que comme l'avait décrit Alcibiade Hazeldine, le repaire du sorcier lui semblait peu aisé à atteindre, l'escalade était loin d'être sa spécialité.

Modifié par un utilisateur mardi 22 mars 2011 23:00:20(UTC)  | Raison: Non indiquée

Fredrigo en était certain. Il fallait agir vite comme le disait Alcibiade, faire confiance à ce dernier, et croire en Cayden Cailean.

Il revêtit l'une des capes, prit un ocarina et étudia le plan.

Il faut à tout prix éviter un massacre à Khelgür, et dussé-je y laisser ma vie, je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour contrecarrer l'attaque !

« Dès que nous avons les codes, allons-y, nous trouverons un moyen de neutraliser les sentinelles en cours de route.
Je ne suis pas trop mauvais pour faire de la musique : je peux tenter de bien retenir les codes ! »

Fredrigo se sentait léger : la partie allait être serrée... et il aspirait à se sentir utile pour devenir une célébrité locale !

Modifié par un utilisateur mercredi 23 mars 2011 13:15:58(UTC)  | Raison: Non indiquée

Il avait attendu une approbation, celle de celui qui avait été leur guide il y avait 8 ans. Celle ci demeurait incertaine, le prêtre de Nèthys était tellement imprévisible et surtout personne n'arrivait à déterminer ces motivations.
Armine, Keldrim et Frédrigo allaient suivre le mouvement, il n'en doutait pas, mais c'est aussi la jeune prêtresse dont il n'avait pas su si elle suivrait le paladin pour sauver les ouailles que le père Owin lui avait confié, qu'il avait attendu.

Mais c'était le geste qu'il fallait et Ferrèol fit de même en allant prendre la cape du capitaine. « Pour l'ocarina, je laisse le soin à Frédrigo de nous montrer son talent d'artiste. Pour ma part je vais laisser mon carquois de Javeline ici, Keldrim tu devrais faire de même avec ton arme! Vous avez raison, il vaut mieux mettre tous les atouts de notre coté!

Croisons les doigts pour que nous puissions nous retrouver avant la nuit de cette journée, Sarenraé et les éléments naturels qui nous entourent nous protégerons et nous aiderons dans notre tentative! »

Ferrèol attendit que le capitaine réponde à sa question en déposant son carquois ainsi que tout ce qui pouvait lui être encombrant, puis le salua et fila en direction plein Est de manière à tomber sur le petit ruisselet, ils prendraient au Sud pour aller chercher les lianes qui leur permettraient de descendre vers la rivière.

Le capitaine montra à Frédrigo, le plus motivé par l’instrument basique, les différentes notes de l’ocarina. En fin de compte, ceux-ci étaient très rudimentaires. Il en existait plusieurs sortes, certains avaient 3 trous où positionner ses doigts afin de rendre le son plus grave à mesure qu’on les obturait, d’autres plus courants seulement 2, mais ceux-ci n’avaient qu’un seul trou à boucher et ne donnait qu’une note aigüe lorsqu’on laissait le trou libre, grave quand un doigt venait l’obturer. Par après, la force du souffle permettait d’obtenir une variation du son, plus fort, plus aigüe, ainsi un souffle avec force et le trou libre ressemblait au cri d’un rapace, tandis qu’un souffle régulier et normal donnait le son d’une chouette hulotte en alternant les obturations. Il fallut moins de 5 minutes au capitaine Alcibiade pour montrer les codes d’alerte et de reconnaissance dont il avait parlé préalablement. Ce n’était vraiment pas compliqué et Frédrigo n’aurait aucun mal, pitre qu’il était, à les reproduire.

Pendant ce temps, les capes furent changées de porteur. Les autres soldats-forestiers étaient restés silencieux. S’ils avaient eu le courage de suivre leur chef charismatique, une certaine appréhension était plus que perceptible. Il en faudrait peu pour qu’ils doutent et finissent par craindre une vengeance du sorcier. Il n’y avait pas loin à se dire que sans le capitaine, aucun d’eux n’aurait quitté le campement ou alors pour fuir loin, changer de nom et pourquoi pas de visage et là peut-être qu’ils avaient une infime chance pour que le sorcier ne les retrouve pas. Les capes ayant pris place sur les épaules d’un Keldrim, d’un Ferrèol, d’un Erik, d’une Véolia, d’un Armine et d’un Frédrigo, seuls Ylvian et Qiash, l’étrange gnome féérique restaient tel quel. Ylvian se chargea des armes encombrantes comme la coutille de Keldrim qui toutefois garda sa grande hache et ses javelines. Il défia quiconque de venir les lui prendre – « Y’aura qu’à faire comme Fé’ a dit : une brume, comme ça on verra que des silhouettes et pas ma hache ou alors ce sera trop tard pour le gars ! »

Quant à Qiash, finalement, il n’avait aucun moyen de paraître de la taille d’un homme ou alors il faudrait qu’il utilise des subterfuges puissamment magiques et fort couteux, déjà qu’il s’était mis en peine pour invoquer cette monture étonnante plus tôt afin de ne pas retarder le mouvement – « Je me suis préparé à combattre, pas à me promener ! Alors autant m’en servir contre des Trolls et des cavaliers Gobelins. D’ailleurs, si ce sont ceux qui étaient avec le sorcier en fuite, ils ne sont que 3, alors rien à voir avec une meute enragée ! » – Il ne put s’empêcher de montrer son sourire espiègle, tel un diablotin – « Et puis nous nous y connaissons en matière de Trolls, alors je peux être utile au village aussi. Et bien, j’avais idée d’aller combattre un sorcier maléfique fourbe et cruel, disciple d’un autre plus puissant qui a réussi à vaincre un Taérim et un Saxifrag et me voilà en mise pour aller défendre tout un village contre des Trolls assoiffés de sang… Et bien sachez que c’est la plus petite chose qui provoquera les plus grands dommages parmi nos ennemis ! Et oui, les ennemis de mes alliés sont forcément mes ennemis ! Bon allez c’est décidé, messire Ylvian, je pars avec vous. Sans moi, vous n’avez aucune chance ! »

Tandis que Qiash n’avait guère d’adieux à faire pour un groupe qu’il avait rencontré il y a à peine 2 heures, il n’en fut pas de même pour le gaillard en armure qui gratifia chacun d’une accolade franche et vigoureuse – « Khelgür compte sur vous et je défendrais le village jusqu’à mon dernier souffle… Que je n’aurais pas à rendre d’ailleurs, parce que j’ai confiance en vous et que vous allez me rapporter la tête du sorcier. Keldrim, tu comptes le nombre d’orques à ton tableau de chasse, on comparera au nombre de Trolls que j’aurais défaits ! » – Ylvian tentait de plaisanter, minimisant la dangerosité des actions que chacun allait entreprendre, sachant pertinemment que peut-être la fatalité frappera et que l’un d’eux, voire plusieurs ne reviendront pas de ces expéditions plus que périlleuses. Le jeune paladin avait la foi, il aspirait à ce que le Bien triomphât, mais à quel prix ! Afin de ne pas s’enfoncer dans le piège des sentiments et de laisser une image forte à ses compagnons, il carra ses épaules comme pour montrer qu’il était un rempart vivant, lui et son armure, pour protéger la ville – « Allez vous autres, on a un village à sauver ! »

Alors sur un dernier signe de la main, le cadet des Mercant disparut dans la dense végétation des sous bois en compagnie des 7 soldats forestiers d’Arbenfield et de Qiash qui produisit un immense soupir de déception, lui qui voulait tant affronter le sorcier – Tant pis, celui-là n’est que le sous-fifre, ce sera plus intéressant avec le maître !

Puis lorsque même les bruits disparurent, le groupe restant, réduits à 6, tourna les yeux vers l’Est, leur destination, le sort en était jeté… Ferrèol et Keldrim reprirent leur progression mêlant vigilance et pistage afin de guider le groupe vers la faille. Il leur fallait trouver le ruisseau puis descendre au sud jusqu’à trouver les lianes, racines et autres rampants qui leur permettraient de descendre au fond du gouffre. Mais la plus grande difficulté sera sans doute d’approcher de l’entrée des cavernes sans éveiller des soupçons et déclencher l’alerte. Plus tard cette dernière sera sonnée, mieux ce sera. S’ils devaient affronter toutes les créatures et personnes résidant là-bas ensembles, ils n’auraient aucune chance. Il leur fallait prospecter en toute discrétion, éliminer leurs adversaires rapidement et le plus discrètement possible, bref un travail à la portée d’un Armine, moins d’un prêtre en armure et en armes de guerre. Le coureur des pavés avait peut-être quelques conseils à prodiguer et un plan allait peut-être s’échafauder durant le trajet.

Erik suivit Keldrim et Férreol, vers le camp de leur ennemi. La journée allait s'annoncer pénible, son frère était partit avec Alcibiade Hazeldine et ses hommes, leur force de frappe en été nettement diminué. De plus avec son armure et son bâton, il avait un peu peur de ne pas être aussi à l'aise que ses compagnons pour descendre dans la gorge.

Le groupe s’était engagé dans une partie plus accidentée de terrain. La progression devenait plus difficile. Les pentes raides se succédaient tantôt pour descendre au fond d’une ravine, tantôt pour remonter de l’autre côté et à plusieurs reprises il fallait s’aider des mains ou encore tendre une corde que les bons grimpeurs comme Keldrim ou Armine accrochaient en haut afin que ceux qui avaient plus de difficultés puissent s’en aider pour une grimpette difficile. Erik tout comme Véolia purent prendre la mesure de la difficulté d’un tel exercice avec sur le dos leur armure dont le poids semblait se multiplier précisément lors de cet effort instantané.

Autour le paysage s’épaississait, la végétation déjà fournie devenait dense, mélangeant bruns, ors, rouilles verts des couleurs de l’automne. Les capes étaient en parfaite symbiose avec l’environnement végétal et si le porteur cessait tout mouvement, on avait l’impression qu’il faisait naturellement parti du décorum. Pas étonnant que le groupe avait eu du mal à repérer les rapaces, comme ils s’appelaient entre eux, lors du guet-apens du guet puis lors de la poursuite en forêt. Autour, les animaux ne faisaient même plus attention à eux, reprenant leurs cris et activités de survie. Chacun imaginait sans peine au détour d’un fourré voir un grizzli ou un tigre débouler à la recherche de nourriture qui pouvait bien être… eux !

Alors ils atteignirent un ruisselet qui caracolait entre les souches et les taillis, se frayant un chemin lors d’une course folle et effrénée sans pouvoir s’arrêter devant les obstacles naturels, les contournant avant de reprendre aussitôt sans ralentir. C’était probablement le ruisseau dont avait parlé le capitaine d’Arbenfield. Il suffisait à présent de le suivre jusqu’à atteindre la faille rouge qui séparait naturellement la dense forêt des collines prémisses des contreforts montagneux des Monts Rouges. A partir de cet instant, il fallait être prudent. Chacun avançait pas à pas, les sens en alerte au moindre bruit suspect pouvant les prévenir d’une présence hostile. Ils arrivaient en territoire ennemi. Progressant ainsi durant plusieurs dizaines de minutes, ils parvinrent enfin au bord du précipice. La rivière se jetait vivement dedans, rebondissant sur les rochers proéminents de la falaise, la séparant en plusieurs filets dont la seule apesanteur rassemblait plus bas pour enfin après une chute vertigineuse et mortelle pour l’homme s’échouer dans une mare aux eaux turquoises et miroitantes, un bassin qui paraissait si petit à cette hauteur d’où s’échappait un ruisselet qui finissait par rejoindre une rivière plus importante large mais peu profonde. Tandis qu’un groupe d’oiseaux multicolores passait plus bas, les jeunes héros purent mémoriser les contrastes de couleurs concernant la rivière, les zones plus profondes et plus sombres, les parties très claires où les galets et rochers faisaient surface, les grèves, les trous d’eau…

Le vent leur apportait des odeurs parfumées et l’endroit paraissait idyllique, si ce n’était ce qu’ils savaient. Restant à l’abri des derniers fourrés, ils tentèrent de repérer l’entrée du camp des brigands, la plateforme marquant l’entrée de l’antre orque et les aspérités cachant les sentinelles, mais en s’abîmant les yeux sur les parois, ils ne devinaient qu’à peine la petite grotte où devait se trouver un guetteur, celui qui était le plus en hauteur sur la paroi Est. En restant un petit moment en observation, ils purent le distinguer en tenue de rapace avec sa grande cape aux tons automnaux, jetant un rapide coup d’œil en haut puis en bas avant de faire un signe probablement à son congénère plus bas. Le groupe n’avait pas été repéré et pour le moment tout allait bien.

Afin de ne pas tenter le diable, les jeunes héros de Khelgür s’enfonça un peu dans la forêt, ils devaient à présent redescendre vers le Sud en longeant la faille jusqu’à atteindre une zone végétale qui courait le long de la paroi et ce jusqu’en bas. Le passage naturel ne devait pas convenir à un groupe important, mais pour une infiltration comme celle qu’ils allaient tenter, c’était idéal, nul ne devait s’attendre à voir arriver l’adversité par ce passage. Comme l’avait indiqué le capitaine Alcibiade, à peu plus d’une centaine de pas plus au Sud, le groupe atteignit la fameuse descente de verdure. Lianes, lierres, vigne sauvage et autres plantes grimpantes formaient un entrelacs à priori consistant et stable sur près d’une dizaine de mètre de largeur et sur presque toute la hauteur de la paroi. Les plantes prenaient racine depuis la forêt et plongeaient dans le vide, s’accrochant à la paroi avec une telle force qu’on avait l’impression qu’elles voulaient desceller les blocs de pierre. Après avoir testé la solidité de l’ensemble, il restait à définir l’ordre de passage et les modalités de descente.

Modifié par un utilisateur lundi 28 mars 2011 17:29:45(UTC)  | Raison: Non indiquée