Savräch et Gûram, arrivés à Nid-du-Faucon, se renseignèrent brièvement auprès des habitants présents sur les quais et prirent la direction de la Taverne, Au pigeon Voyageur. Il montèrent la rue qui menait des quais à la basse place de la ville, autour de laquelle de grands bâtiments comme l'hôtel de ville et l'auberge à la table de Jack étaient construites, et continuèrent leur chemin vers le nord du village. Les mendiants et les personnes malades étaient nombreux dans les rues, les humains et les demi-humains semblaient bien fragiles au yeux des nains. Toussant des glaires de sang, et ne tenant pas sur leurs jambes, il n'avaient pas bien fière allure, pourquoi n'avaient-ils jamais pensé à vivre dans le bon air de mines? C'était un mystère, une question que les nains se poseraient pour l'éternité.

Laissant donc les humains à leur problèmes, les deux frères passèrent devant une petite masure devant laquelle faisaient la queue une bonne quinzaine de personnes tremblante et geignante. Ils arrivèrent près de la palissade nord, où un bâtiment isolé du reste du village portait un panneau : "Au pigeon Voyageur". C'était bien là la taverne de Nid-du-Faucon. Après s'être concertés, il entrèrent dans l'établissement.

Il avait beau ne pas être tard, la taverne était déjà pleine et bruyante. De part et d'autre de la pièce principale, Gûram et Savräch pouvaient voir des tablées d'hommes saouls, cuvant leur vin endormis sur leur table, mais aussi d'autres où se pratiquaient des jeux douteux, ainsi que des discussions entre personnes louches. La propreté était loin d'égaler les belles tavernes en pierre de Heaume, et sur le sol la sciure le disputait au flaques de liquides pas toujours identifiables. Les deux nains tentèrent d'enjamber autant que possibles les saletés jonchant le sol, mais durent se résigner parfois à salir leurs chaussures. Quand ils parvinrent au bar et s'adressèrent au patron, celui-ci 'eut pas l'air d'apprecier l'attitude de Gûram.

« Tiens! un voyageur! et un riche en plus! Belle armure brillante, et du genre qui masse ses bourses en public! Une chambre sans puce? Une chambre sans puce? Mais mon gars, faut apprendre à lire! C'est une taverne ici! Vous voulez boire un coup, vous êtes les bienvenus, vous voulez dormir? du moment que vous consommez, vous faites ce que vous voulez à votre table! Weisy, le sire nain offre sa tournée! »
Ces mots prononcés, toutes les personnes présentes dans la taverne poussèrent des cris de joie, et la femme du patron commença la distribution.

« Bon, les nouveaux, avant de penser cartographie des environs, va falloir connaitre la ville. Si vous voulez un lit pour la nuit, allez plutôt chez Jack, sur la place en bas, c'est l'auberge. Pour votre histoire de carte, je vois pas bien qui pourrait vous renseigner. Les bûcherons y connaissent bien les environs, et ils seront de retour de leur journée de boulot avant le coucher du soleil. Ptêt qu'ils pourront vous aider. Ils passent toujours boire un coup avant de rentrer chez eux, c'est qu'le consortium leur mène la vie dure.
Sinon, je vois qu'vous êtes des connaisseurs, la petite Ralla, vous la trouverez "Aux dames rouges", près des quais. L'est un peu jeune pour moi, mais vu votre taille, 'me semble que c'est plus adapté! Hahahahaha! Kopf! Kopf! Kohpchbleuargh.... Pftchh! Scusez, j'crois qu'je choppe la crève qui traine! C'est con y'a du beau temps. Bon, qu'est-ce que vous dites d'un verre d'eau ébénite, notre alcool local? C'est la maison qui régale! »
Le patron leur servit chacun un petit verre d'un alcool noir et visqueux aux légers reflets violets. L'arôme qui se dégageait de ce petit volume aurait pu déboucher les narines d'un troll, et les deux Khazal furent intrigués par cette substance dont Cristobald leur avait vanté les mérites.
« Allez-y! Buvez! Y'a rien de mauvais, c'est que d'la feuille d'ébénite macérée en fût d'ébénite. Vous allez voir qu'not' alcool d'la forêt vaut bien vos bières de montagnes! Sinon, la tournée elle est pas gratuite, en comptant vos bières, ça monte à combien Weizy? Ouais c'est ça, 10 pièces d'argent! »

Si vous buvez le breuvage test de vigueur DD10, vous pouvez prendre en compte le bonus racial contre le poison. En cas d'échec vous êtes fiévreux pendant 1d4 heures.

Gûram regarda d'un air dédaigneux à la fois l'aubergiste et l'étrange boisson noirâtre qu'il avait dans son petit verre un peu sale. Évidemment qu'il allait payer sa tournée ! On pouvait être nain et n'être pas stupide... Mais comme le fit remarquer son frère, ce n'était pas le moment de hausser le ton. Il fallait se faire des amis ici, pas des ennemis. Il lança donc une pièce d'or sur le comptoir, que le patron empocha bien vite, et avala son verre d'un seul trait.



Curieux breuvage... assez solide mais pas excellent. Arrière-goût de pomme. C'est quand même plutôt une boisson d'homme, pas de nain !

Une fois cette formalité expédiée, il jeta un regard neuf sur la petite salle... Effectivement, ainsi que le lui avait fait remarquer son frère, quasi tout le monde était dans un état pitoyable, y compris l'aubergiste qui allait jusqu'à cracher du sans dans son établissement ! Il savait pertinemment que les humains étaient en général moins solides que les nains, mais là, la proportion de gens malades était un peu étrange.

Gûram se tourna vers son frère.

« Bon eh bien, pour les renseignements ici, on repassera plus tard, quand les ouvriers rentreront. En attendant, autant aller voir s'il reste une chambre chez ce Jack. Et s'il nous reste du temps avant le coucher du soleil, pourquoi ne pas aller voir de plus près ce qu'était cet attroupement devant une des maisons du village ? Qu'en penses-tu ? »

Savräch, le premier, avala cul-sec le breuvage. Il sentit une chaleur incroyable descendre dans son estomac, et une amertumes remonter son palais. Il toussa légèrement, mais résista bien à l'effet de cet alcool dont deux verre vous endorment un ogre. Gûram avala son verre et ne fit même pas mine d'avoir senti une différence avec de l'eau de source. Pour sûr, les cuites qu'il avait pris dans son enclave naine de Heaume avaient dut être épiques. Les deux frères payèrent donc leur tournée en se disant qu'il reviendraient à la taverne le soir tombant pour recueillir des informations sur les alentours de nid de Faucon, et les failles de Droskar.

Il descendirent donc la rue qui menaient à la basse place, et passèrent de nouveau devant cette longue file d'attente devant une petite maison recouverte de lierre. Des hommes et des femmes de tout âge y attendaient pour pouvoir entrer en tremblant et toussant, toujours plus fort les uns que les autres. Certains crachant par terre du sang, d'autres dans leur mouchoirs devenus vermillon. Les deux frères gardaient leur tissu devant la bouche et le nez pour se prémunir des ravages de cette maladie qui semblait infecter la ville.

Vous pouvez passer votre chemin et continuer jusqu'à l'auberge. SI c'est le cas, elle se trouve sur la basse place, près de l’hôtel de ville. J'ai mis à jour le plan de nid-du-faucon dans le wiki.

Gûram pouvait bien voir que toutes les personnes devant lui semblaient souffrir du même mal. Une toux particulièrement violente, accompagnée de tremblements et visiblement de fièvres. Quelques femmes tenaient un chiffon humide sur le front de leurs enfants malades. La personne qu'il interrogea se retourna, et fut visiblement surprise de voir deux nains, et fixa particulièrement l'armure et le bouclier luisant de Gûram..

« Ben dites donc mon seigneur, je sais pas de quelle montagne vous venez, mais c'est pas souvent qu'on voit du beau monde à Falcreux. » elle répondit ensuite à sa question. « On voit bien qu'vous connaissez pas l'coin! Laurell, l'herboriste c'est elle qui nous soigne avec ses mélanges. Disons qu'en ce moment, avec la maladie qui traîne, elle remplit sa boutique. C'est qu'elle fait pas de cadeau! C'est pour ça qu'on attend, elle reçoit les gens un par un, et négocie le prix de ses remèdes à chaque fois... Mais bon, on sait qu'on peut lui faire confiance, Kopf! Kopf! Et puis, on a pas trop le choix... Mais si vous êtes pas malades, vaux mieux laisser vot'place, enfin... J'veux pas vous manquer d'respect mon seigneur... »
La dame d'une quarantaine d'années toussa à nouveau, et très fort. Elle eu quelques difficultés à respirer normalement les secondes qui suivirent, et se racla la gorge à plusieurs reprises, expulsant ainsi le liquide rouge qui l'encombrait. Une personne sortit de la petite maison recouverte de lierre, et garda jalousement contre elle le sac qui contenait surement le remède préparé par l'herboriste. Une autre entra et la porte se ferma de nouveau pour une durée indéterminée.

Les deux frères se demandèrent donc si cela valait la peine de rester ici et attendre leur tour au milieu des éclopés, ou s'il feraient mieux d'aller réserver leur chambre pour la nuit à La Table de Jack, l'auberge de Nid-du-Faucon. Au bout d'une demi-heure, et voyant qu'il ne passeraient pas avant une bonne heure, les deux frères prirent la direction de l'auberge, ou les accueillit Jack Crimmy, le propriétaire, avec un grand sourire. Il leur assura qu'il gardait pour eux une chambre qu'ils pourraient partager pour 5 pièces d'argent. En gage de bienvenue, il leur offrit à chacun une crêpe à la cannelle, sa spécialité, avec d'un verre de thé ou de lait chaud au choix. Quand il demanda aux nains ce qui les amenaient ici, et que ceux ci lui répondirent qu'ils voulaient explorer les horizons, il leur donna le même conseil que le tavernier.
«  Allez discuter avec les gars qui reviennent des camps de bûcheron, ils connaissent mieux les alentours, nous, tant qu'on peut, on évite de sortir... » Après s’être délassés dans leur chambre, et avoir reprit des forces avec leur encas sucré et chaud, les Khazal reprirent donc le chemin de la taverne au nord du village, afin de discuter à nouveau avec Krön et quelques bûcherons, il était environ 19 heures.

Quand ils y entrèrent à nouveau, la taverne semblait encore plus remplie que dans l'après-midi. Des groupes d'hommes à toutes les tables étaient assis la mine grise, le visage baissé vers le choppe, ils discutaient en toussant à propos de leur travail, et des dernières nouvelles. Ils étaient visiblement fatigués et déprimés. Au bar les deux frères purent voir deux silhouette inattendue, celles de jeunes femmes très fines et élégantes, accompagnées d'un homme visiblement fier d'être en leur compagnie. Ils discutaient avec le patron des lieux.

Vous êtes de nouveau dans la taverne, vous pouvez vous asseoir ou vous approcher d'une table pour papoter avec les bûcherons, ou plutôt aller vers le bar, enfin, vous faîtes ce que vous voulez...