Le combat pris fin aussi brutalement qu'il avait commencé. Pourtant, contrairement à l'habitude, tous les ennemis n'étaient pas encore morts ou tout du moins agonisants. Et le pire - ou le plus drôle ? - c'est que certains avaient déjà rangés leurs armes et commençaient à papoter.
Chani ne fut pas dupe un instant. Levant la pointe de son épée, elle la mis horizontalement, les deux bras repliés, près à la brandir pour transpercer le premier qui serait en face d'elle. Elle fit les quelques pas qui la séparait de la nouvelle inconnue et lui mis la pointe de l'épée quasi sous le menton, près à lui ouvrir la gorge.

Elle dit alors les dents serrées :
« Tu nous crois stupide ? Si tu ne veux pas que je te fasse une seconde cicatrice, qui sera bien plus difficile à cacher, tu as intérêt à vite déguerpir. »

Puis ajoutant pour le reste du groupe, sans toutefois perdre sa cible des yeux :
« Santana à raison, nous avons trop trainé ici. Reprenons nos affaires et en route. »
Et ça m'arrache le cœur de le reconnaitre...

Santana éclata de rire sitôt la tirade du nain finie. Elle planta son regard dans le sien et fit ce petit sourire qui annonçait un flot d'insultes.

«  Tu essaies sérieusement de m'intimider ?Je ne viens pas d'un village construit dans les arbres avec les oiseaux et les salades comme seuls voisins. Je viens d'un quartier pourri où ma nourrice a essayé une fois de me vendre, et c'était une gentille nourrice. De plus, ce n'est pas avant l'âge tendre de trente ans que j'ai compris que mon nom n'était pas "Face d'ordure". Ce n'est pas un gentil nain, d'une gentille famille, d'une gentille mine où les pierres s'excusent de vous couper le bout du doigt, qui va me faire peur. Par contre, c'est tellement mignon que moi, Feu-Sauvage et Kurt nous nous rangeons de ton côté. Écoutons donc l'histoire de Double-Face et de ses druides, mais rapidement ! »

Santana inclina légèrement la tête pour signifier à Gûram son soutient, puis s'en retourna à papouiller le renard.

Kala avait écouté calmement sans laisser la moindre contrariété se dessiner sur son visage. Elle avait encaissé la tempête verbale sans sourciller, avait inspiré puis reculé d'un pas quand Chani c'était avancée avec sa lame, et ce sans le moindre geste agressif. Même désarmée elle semblait en pleine possession de ses moyens et prête à agir au moindre signe d'agressivité. Elle regarda longuement Chani dans les yeux, un regard froid presque dénudé d'expression, puis elle répondit.

« Je cherche a atteindre le cœur de la foret pour retrouver les druides, il se trouve que j'ai des contacts avec eux et que le trajet pourrait en être facilité, si ils sont encore là. Ils n'ont pas donné de nouvelles à mon ordre depuis trop longtemps. La situation ici est inquiétante et tout sauf claire et on m'a envoyée ici pour enquêter. Après faites comme vous voulez, vous venez de tomber dans une embuscade et ce ne sera sûrement pas la dernière, si vôtre méfiance vaut plus qu'une aide supplémentaire alors je ne peux rien faire pour vous. »

Kala recula encore calmement sans gestes agressifs, et sortit un symbole représentant la foi verte qu'elle leva afin que tous puisse le voir.

Santana fronça les sourcils, comme pour essayer de perser le nuage d'incompréhension qui s'était formé entre elle et la dénommée Kaya ... Mais rien à faire.
« Hmm Je suppose que la blessure qui t'as emporté un morceau de visage a aussi dû attaquer sévèrement ta mâchoire, parce que je n'ai pas compris un traitre mot de ce que tu viens de nous dire. C'était une sorte de requête pour qu'on t'accompagnes ? Tu penses qu'en m'embrouillant je vais dire oui avec un grand sourire ? Si tu as besoin de notre aide, tu le demandes clairement : "Oh, ma belle dame, il m'est incapable de faire un pas dans cette forêt dans me cacher au moindre piaillement. Auriez vous l'amabilité de me servir d'escorte ? Je saurais me montrer généreuse."
N'essayes pas d'inverser les rôles Gueule-manque-un-bout, ici, c'est toi qui a besoin de nous, et pas l'inverse. »

L'elfe avait récité sa tirade avec un sourire moqueur aux lèvres, mais quand elle la ponctua, son sourcil gauche se percha sur son front et son rictus disparut. Elle inclina brièvement sa tête à gauche, un signe qui voulait surement dire "Je suis meilleur que toi" et se retourna vers ses coéquipiers. Alors que Kaya avait une vue imprenable sur le gigantesque tatouage dorsal de la barde, cette dernière déclama :

« Puisqu'on est pris par le temps, on va faire ça rapidement. Qui est pour que l'éclopée faciale nous accompagne ? Qui est opposé ? »

Cette histoire de druides ne lui évoquait rien, et Gûram préféra laisser couler pour le moment.

« Il sera toujours temps pour les questions et les réponses plus tard, en attendant mettons-nous en route. Je ne pense pas que cette jeune femme soit un danger pour notre compagnie pour le moment, autant la laisser nous accompagner. Nous verrons bien par la suite ce que nous en ferons, en fonction de ce qu'elle nous dira. »

Afin de bien signifier à tout le monde que l'incident était clos, à ses yeux tout du moins, il rattacha son marteau à sa ceinture et reprit le chemin sans plus attendre, en signifiant à son frère d'un signe de tête de lui emboîter le pas.

« Il nous reste moins d'une heure de jour. Remettons-nous en route ! »

Le combat avait été bref, la force brutale du demi orque avait eu raison des dernières forces du hobgobelin posté en embuscade, et les trois gros corbeaux que dans cette contrée on appelait des ailes-rasoirs gisaient au sol, l'un aplati, les autres transpercés ou tranchés. La jeune femme qui avait fait son apparition et qui visiblement voulait se rendre comme la compagnie auprès du plus vieil arbre de la forêt n'inspirait pas confiance à Graash, qui la surveillait de près, capable de dégainer et d'attaquer au moindre mouvement suspect. Mais comme à son habitude, c'est Gûram qui tenta de jouer la diplomatie, chose difficile quand on est accompagné de Santana, la légendaire langue de vipère de Riverford, et tel un héraut, il prit les devant de la marche, suivi de près par son frère qui ruminait intérieurement. Savrash avait flairé le piège, pourquoi ne l'écoutait-on pas assez? Graash ramassa les volatiles au sol en prévision du repas du soir et rejoignit les deux nains pour mieux les guider. Santana déposa le fennec sur la pile de couverture que transportait l'âne avec délicatesse et prit la bride de Kurt pour suivre la marche.Sanja quant à elle prit le temps de dépouiller le corps du chasseur qui les avait pris pour cible et remplit sa besace avant de continuer la route, toujours avec une petite distance et un silence ininterrompu. Peut-être espérait-elle croiser la route de Fiss fu dans cette forêt. La jeune Kala Ta'Kan lui ressemblait étrangement, solitaire, taiseuse, concentrée et méfiante. Les deux femmes accompagnaient le convoi en toute discrétion, les sens en alerte.

La marche se fit plus lente durant l'heure qui suivit. Le soleil commençait à se coucher au loin derrière le Crag, et le peu de ciel que l'on voyait encore au travers des branchages noirs était rougeoyant. On ne voyait plus de ces grandes traces de troncs d'arbres trainés sur le sol, ces chemins qui ne mènent nulle part, probablement aucun bucheron n'avait été aussi loin au cœur de la forêt. Les arbres étaient de plus en plus majestueux, leurs troncs atteignaient des diamètres jamais vu jusque là et sans être naturaliste, on pouvait se douter qu'ils étaient là depuis des centaines d'années pour certains. À un moment de la marche, alors que Graash racontait à Chani comment il avait vaincu le Lycan et avançait sans regarder devant lui, il tomba dans une fosse qui avait été recouverte de branchages, un piège. Les quelques kilomètres alentours purent profiter dans les secondes qui suivaient de son flot d'injures et de sa colère jusqu'à ce que Chani lui mette une grande claque pour qu'il se taise. Plus on s'enfonçait, plus l'atmosphère était lourde, et à plusieurs reprises la compagnie dût affronter d'autres de ces oiseaux de malheur et croisa la route d'être féériques étranges sans jamais avoir pu les atteindre.

Quand les ténèbres commençaient à vraiment s'installer, on décida de monter le camps dès que les conditions s'y prêteraient. Ce qui fut le cas au bout d'un quart d'heure de recherche. Le groupe tomba sur une sorte de petite grotte qui donnait sur une coute clairière. La vue y était dégagée, on pouvait y faire un feu sans que cela ne se voit trop de l’extérieur, et en cas de gros orage tout e monde pouvait se mettre à l'abri. La décision fut prise de monter le camps, et chacun s'affaira à la tâche.



Entre le feu à nourrir, l'âne à décharger, les besoins naturels à soulager, tous furent occupés, et quand enfin on mit sur le feu le ragoût de Brickasnurd et les brochettes d'ailes-rasoirs de Graash, chacun s'assit autour du feu pour partager ce repas tant attendu.

La nuit était tombée sur la Laye et le ciel très nuageux qui dissimulait la lune ne présageait rien de bon. Déjà l'atmosphère était humide et froide, et certains avaient sorti leurs couvertures. Otto assurait les soins au fennec et s'appliquait aussi sur ses blessures, Santana qui comptait peu-être donner une représentation se faisait belle, et Graash prenait enfin le temps de terminer son histoire. Peut-être était-ce l'alcool mais il semblait d'un coup plus franc. Il expliqua que l'homme qu'il avait pris pour un ermite s'était changé en un instant devant ses yeux en loup garou féroce et lui avait sauté dessus. Son frère réussi à repousser la bête à coups de hache, mais il fut à son tour mis au sol, puis égorgé par le loup qui reprit forme humaine croyant avoir tué les deux demi-orques. Graash profita de l’inattention de celui-ci pour lui planter son arme entre les omoplates avant de lui couper la tête. Il se sentait mal, très mal, et se leva, chancelant et l'air ivre.

« Je suis désolé Chani, je suis désolé, je ne suis pas un vrai Graavis... »

Puis, il s'éloigna un peu du groupe en poussant d'étranges sanglots mêlés de toussotements. Laissant les autres à leur discussions et à l'organisation de la garde pour la nuit.

Modifié par un utilisateur vendredi 16 décembre 2011 12:55:06(UTC)  | Raison: Non indiquée

Alors que la nuit tombait, Santana ne pouvait s'empêcher de ricaner à la vue de ses camarades qui se prenaient tantôt les pieds dans une racine, tantôt tombaient dans des fausses. Pour elle, la nuit était tout à fait semblable au jour, les couleurs en moins ... Mais la fatigue semblait gagner ses pairs, et il fut décider de monter un camp, et puisqu'ils tombèrent sur une grotte accueillante, ce fut assez rapide.

Pendant que certains s'affairaient à préparer le feu ou monter la tente, l'elfe s'occupait des animaux. Elle déchargea l'âne et lui donna sa pitance à manger, elle porta ensuite délicatement le renard qu'elle avait nommé Feu-Sauvage à Otto pour le suivi des soins. Sans doutes celui ci fut surpris de la voir l'appeler pour la première fois par son prénom, et non pas par le traditionnel "Le Chauve" ou "Crâne d'oeuf" ou encore "Face à boule " ... Santana semblait sincère quand elle lui demanda de prendre soin de l'animal, et après une dernière caresse, elle alla aussi aider au montage du pavillon.

Une fois la grande tente prête, et le repas sur le feu, la belle décida d'assurer le minimum niveau hygiène. Elle pestait l'absence d'une source d'eau, et se contenta donc de se retirer de son armure et de se débarbouiller avec un peu d'eau. Elle passa ensuite son temps à se tresser les cheveux pour ensuite les ramener en chignon, elle en profitait pour fredonner une de ses créations : "Mes cheveux". Mais alors qu'elle avait enfin fini, et qu'elle caressait Kurt quelques mètres plus loin, les révélations du demi-orque avaient résulté en une crise de nerfs de la part de Chani. Sentant un drame se dessiner, la belle laissa son âne et rejoignit ses camarades. Elle alla s'assoir près d'Otto pour jeter en même temps un oeil au renard. Sur le ton de la conversation, elle s'adressa à l'assemblée :

« Je reconnaitrais entre mille l'odeur dont tu empestes Chani, et c'est celle du coup bas ! Même moi je n'agiterais pas la mort d'un parent proche, et crois moi la tentation fut présente, pour rabaisser quelqu'un, alors encore moins pour le réconforter. Laisse dont cette pauvre âme pleurer ses disparus, et profite de l'inévitable silence gêné qui s'ensuivra pour penser à tes propres pertes et à ceux qui ont encore la chance d'être en ce monde.  »

Santana leva son index en l'air et traça une spirale invisible devant elle.

« Puisse la grande Pharasma avoir accorder le repos et la paix à nos morts.  »

Modifié par un utilisateur dimanche 18 décembre 2011 22:47:53(UTC)  | Raison: Non indiquée

Sanja, marchait en arrière garde de la procession hétéroclite d'aventuriers. Chani l'avait rejoins et tentait d'effacer leurs traces, mais il était clair qu'un chasseur bien entraîné n'aurait aucun mal a retrouver leur piste. Quand Chani lui demanda l'arc qu'elle venait de passer à son épaule, Sanja lui jeta un oeil sombre, et sans mot dire, détacha le carquois de sa ceinture et tandis l'arme et les munitions.

En arrivant sur le lieu du campement, Sanja fit sa part pour dresser aussi vite que possible, un feu et cuisiner les rations du gnôme. Elle ajouta également les proies de l'archer pour faire un petit complément, vu qu'ils avaient deux nouvelles bouches à nourrir.
A la fin du repas, elle s'adressa à Gûram « Gûram, vous avez invité deux nouvelles personnes à notre expéditions, j'espère qu'il est clair qu'ils devront subvenir à leur besoin en terme d'eau et de nourriture, car nos rations sont comptées. Et même si par prudence j'ai pris un peu de marge, cela ne durera pas éternellement. Je n'ai que trop connu la faim, et cela fait partie du passé. J'espère que c'est clair entre nous. Je prendrais le dernier tour de garde. »
Sur ces derniers mots, Sanja se faufila jusqu'à sa couverture ou elle se blottie toute habillée, en ayant préalablement ôté sa chemise de maille et ses bottes de voyage. Son sac lui servait d'oreiller en dessous duquel sa main tenait la garde de son kukri. Elle se perdit alors pendant quelques heures dans un sommeil peuplé de rêves étranges ou Fiss-Fu lui souriait.

Etranges que ces propos !
Et le ton de la voix me semble avoir perdu beaucoup de confiance...

Mais comme on n'y voit goutte !

Otto ramasse alors un caillou, et effectuant une gestuelle simple, envoie un rai de lumière sur l'objet qui commence à s'illuminer et éclairer la scène davantage que le feu, avant de jeter le caillou dans les ombres mouvantes qui s'agitent de l'autre côté du feu.