« Pas besoin d'aller voir Zantus à la cathédrale, vous pouvez me déposer chez Koya et aller voir Ameiko je vous rejoindrai après qu'elle m'aura dit quoi faire pour guérir de cette fièvre. Après un grog bien chaud, je mettrais une bonne nuit là dessus et nous verrons bien demain ce qu'il en est. Vous devez avoir hâte de lui raconter ce que nous avons trouvé surtout toi Céléren qui connait Ameiko mieux que moi. »

Alatarielle appréciait la sollicitude de ses compagnons mais elle n'était plus une gamine et pas encore impotente, il n'en faudrait pas plus pour qu'elle commence à froncer les sourcils à la prochaine remarque pour le moment cette fièvre n'était qu'une fièvre et qui n'avait jamais voyagé en ne se sentant pas très bien ?! De plus, le climat était clément avec eux aujourd'hui donc pourquoi se plaindre la balade était pour le moins agréable.

L'entrée du groupe et de l'attelage dans village sembla se faire dans la plus parfaite indifférence. A cette heure, la plupart des habitants vaquaient à leur occupations professionnelles et personne ne traînait dans les rues. Néanmoins, ici et là, des voilages se soulevaient, laissant entrevoir le visage de vieilles femmes qui n'avaient, semble-t-il, plus que les passages devant leur maison pour unique distraction. Même les gardes de faction à l'entrée de Pointesable ne firent pas de zèle lorsque l'équipage s'arrêta pour le contrôle à la porte sud.

Quelques minutes plus tard, Dozer fit s'arrêter le boeuf derrière l'auberge du Dragon Rouillé. La maison de Koya Mvashti se trouvait pratiquement au centre de Pointesable, juste à côté du théâtre. Dakeyras prit alors la parole. « Déchargez les coffres ici et présentez-les à Ameiko. Moi je vais accompagner Alatarielle jusque chez la vieille Koya. Nous vous retrouverons à l'auberge tout à l'heure. Quand à toi, jeune Dozer, voici quelques pièces pour mener ton attelage aux écuries du Gob'. Tu pourras l'y laisser quelques heures. Nous l'y reprendrons ce soir lorsque je te raccompagnerai chez tes parents. » En voyant la mine déconfite du jeune garçon, le demi-elfe ajouta. « Pas la peine de prendre cet air jeune homme... Cela ne marche pas avec moi. Tes parents seront fous d'inquiétude si tu tardes trop... Tu es sous ma responsabilité ici et tu rentreras ce soir chez toi, j'ai dit ! »

Dakeyras aida les trois hommes à décharger les deux coffres, puis aida Alatarielle à descendre et lui proposa son aide pour se diriger vers la maison de la vieille Mvashti. De son côté, Dozer manoeuvra pour faire faire demi-tour au boeuf et à la carriole puis se dirigea vers les écuries.

« Pas mécontent d'être rentré à la maison » lança laconiquement Akrem.
Après avoir fait un salut de la main à Dakeyras et rassuré sur le sort d'Alatarielle, le guerrier emboita le pas à Éphraïm puis invita Célaren à le précéder dans l'auberge.

Le bain attendrait, pour l'instant, une bonne bière même chaude, ferait l'affaire !

En cette fin d'après midi, l'auberge était encore peu remplie. Quelques marchands venus pour faire un peu de commerce lors de la fête du Machaon et quelques voyageurs qui n'avaient pas encore quitté Pointesable occupaient les lieux. Derrière le comptoir, une des employées de l'auberge était occupée à terminer le séchage de la dernière vaisselle alors qu'auprès du foyer, le cuisinier commençait à préparer certains plats du repas du soir. L'établissement était beaucoup plus calme que lorsque la bourgmestre et le sheriff avaient annoncé la chasse aux gobelins quelques jours plus tôt. Les conversations étaient feutrées et peinaient à masquer le son du samisen qu'Ameiko grattait sur la scène.

A l'entrée des trois aventuriers, quelques regards se tournèrent vers eux. Mais bien vite, les clients reprirent leurs conversations sans plus s'occuper d'eux. Ameiko fit un grand sourire sans s'arrêter de jouer. Elle fit un léger signe de tête vers Ephraïm lui indiquant de finir d'entrer et qu'elle serait à eux d'ici quelques instants. Elle termina son morceau et posa doucement son instrument. C'est finalement avec une certaine grâce qu'elle se dirigea vers le petit groupe. « Mes amis, quelle joie de vous revoir sains et saufs... » Elle marqua une légère pause puis ajouta avec une légère pointe d'inquiétude dans la voix. « Mais vous n'êtes que trois ? Qu'est-il arrivé à vos compagnons ? »



Dakeyras frappa quelques coups discrets à la porte de la maison familiale des Mvashti, celle dont avait hérité Koya au décès de sa mère quelques semaines plus tôt. Au bout de quelques instants, Koya ouvrit sa porte et dévisagea ses visiteurs. Un air de surprise anima d'abord le visage de la prêtresse qui fut vite remplacé par de la joie. « Mais entrez donc, ne restez pas dehors ! Les soirées son fraîches ces temps-ci, il faudrait pas que vous attrapiez la fièvre... » Elle s'effaça pour les laisser passer devant elle.

Refermant la porte derrière eux elle ajouta. « Mais vous n'êtes que deux ? Alatarielle, où sont tes compagnons ? J'espère qu'il ne vous est rien arrivé de fâcheux... » Un léger ton de reproche avait marqué cette dernière intervention.

Modifié par un utilisateur mercredi 29 mai 2013 21:29:04(UTC)  | Raison: Non indiquée

« Non tout le monde est revenu sain et sauf ! C'est d'ailleurs une nouvelle que nous fêterons dès que possible car nous avons eu mailles à partir avec bien plus que des gobelins de Souchesalée et nous nous en sommes relativement bien sortis.

Si je voulais résumer le tout je dirai que les gobelins ont été le cadet de nos soucis, ils avaient déjà été décimé par un groupe de morts-vivants décharnés sortis de leur sommeil par ces fouines de Lèche-crapauds après quasiment un lustre à veiller sur leur trésor de poudre, de fusées et autres bibelots. Pour évaluer la menace nous les avons suivis et avons mis la main sur deux épaves de navires... des navires Xiannais... ayant appartenu à des ancêtres de Kaijitsu. Étonnant non ? Avant de faire naufrage ici ils s'étaient arrêtés du côté de... j'ai déjà oublié le nom ! Les marins survivants s'étaient retirés dans une grotte des marais pour y mourir victime d'un mal attrapé lors de leur dernière escale... une sale histoire !

Pour le reste nous avons libéré le halfelin gardien du marais victime d'une étrange créature change-forme affiliée à des créatures à sang froid. C'est lui qui nous a guidé tout au long de notre périple. La sorcière qui vivait au sud de Souchesalée a eu moins de chance à vouloir jouer avec la nature cette dernière c'est retournée contre elle et une de ses engeances à tête humanoïde et corps de rat à eu raison d'elle. Pour finir nous avons du nous battre contre une créature tout droit sortie du fin fond des âges ! Une créature de l'antique Thassilon ! Un rejeton du pêché gros comme trois fois mon corps. Il a tué et dévoré plusieurs pêcheurs aventureux et voyageurs esseulés marchant sur la route oubliée. Bref les marais étaient sur le point d'échapper au contrôle de l'homme pour tomber aux mains de créatures qui se seraient partagés le territoire. Il était tant d'intervenir.

Voilà le récit de nos quelques jours de voyage. J'en suis revenue avec une méchante fièvre. C'est pour cela que nous venions frapper à ta porte Dakeyras et les autres ont insisté pour que je vienne te voir. On est loin de la peste qui avait failli me terrasser et après une nuit cela devrait aller mieux mais si tu avais un de tes remèdes miracles sous la main je crois qu'ils seraient tous plus rassurés. » Finit par dire Alatarielle après un monologue récapitulatif des derniers événements qui lui avait donné un rouge aux joues encore plus important maintenant qu'il y a quelques minutes dehors.

Suite aux paroles de Celaren et d'Ephraïm, Ameiko regarda les trois aventuriers quelque peu surprise. Son regard allait du prêtre au mage et sa voix marqiauti une certaine incompréhension. « De ma famille ? Que voulez-vous dire par là ? Qu'est-ce que Lonjiku ou Tsuto... Ou ma pauvre mère... auraient été faire là-bas ? » Elle se reprit alors et posa son regard sur les autres clients de la taverne, ayant peur d'avoir parlé trop fort.

Reprenant son sourire, elle dit à Celaren qu'il pourrait entreposer leurs trouvailles dans les chambres qu'elle avait fait préparer pour eux en attente de leur retour. Ce disant, elle leur donna cinq clefs et leur indiqua où étaient les chambres. Qu'ils se déplacent avec des coffres dans une taverne ne choquerait personne. Beaucoup étaient les voyageurs qui se déplaçaient avec une grande partie de leurs possessions avec eux...

Puis revenant vers Ephraïm, elle ajouta avec un grand sourire. « Si votre récit est si épique que tu me le dis, tu pourras peut-être nous en faire une démonstration ce soir sur la scène ? Et puisque vous avez semblé avoir tenu votre promesse, il faut que j'aille faire prévenir la bourgmestre Deverin que vous vous êtes acquittés de la tâche qu'elle vous a confiée. Je suppose que le Shériff Bélor sera aussi de la partie et vous pourrez ainsi leur montrer les preuves qu'ils attendent... »

Elle regarda encore une fois les trois hommes puis elle ajouta en riant. « Mais d'abord, allez vous laver, vous puez pis que gorets et êtes plus noirs que ramoneurs... Lorsque vous redescendrez, un bon repas chaud vous attendra. »

Et alors qu'elle allait se lever, le jeune Dozer apparut sur le pas de la porte, cherchant visiblement où s'étaient installés les personnes qu'il avait accompagné. Ameiko l'aperçut et lui fit signe d'avancer. Elle sortit une feuille papier et une plume puis elle griffonna quelques mots dessus, la plia et la tendit au jeune garçon. « Une pièce de cuivre pour toi si tu vas porter ça chez la bourgmestre... » Le jeune paysans attrapa la feuille, sen fendit d'une « Merci, m'dame » et fila sans demander son reste.


Koya écouta attentivement Alatarielle lui résumer le récit de ces derniers jours. Elle finit par poser un regard doux mais sévère sur la jeune femme. « Vous avez affrontés de bien grands périls si j'en juge par ce que tu viens de me raconter... Mais vous avez bien fait, Pointesable ne s'en portera que mieux... » Puis elle se leva comme le ferait une personne de son âge et alla chercher une petite trousse posée sur une petite table du salon.

Elle en sortit de quoi ausculter rapidement Alatarielle puis se tourna vers Dakeyras. « Jeune homme, voulez-vous bien aller nous attendre dans la cuisine s'il vous plaît ? J'ai besoin d'un peu d'intimité avec cette jeune femme pour que je puisse l'examiner. » Dakeyras rougit légèrement, bredouilla un vague mot d'excuse et se précipita dans la pièce attenante en prenant soin de fermer la porte. Après quelques minutes d'auscultation silencieuse, Koya reprit la parole. « Pour le moment, la maladie n'est pas encore totalement déclarée. Il s'agit peut-être d'un accès de fièvre dû au temps. Nous verrons demain matin ce qu'il en est... Mais je peux t'aider à faire baisser la fièvre si besoin. » La vieille se dirigea vers une vitrine dans laquelle elle prit une petite fiole et la donna à Alatarielle. « Voici une médecine qui t'aidera à combattre la fièvre. Tu la boiras ce soir avant de te coucher et nous verrons demain matin ce qu'il en est. »

La vieille se rassit puis ajouta. « Au fait, veux-tu que je te prépare la chambre que tu occupais la dernière fois que tu es venue ici ? Je ne te force pas à rester, mais si tu avais besoins de soins demain, ce serait sûrement plus simple. » Au ton de sa voix, Alatarielle comprit aussi que Koya avait besoin de compagnie et que la fièvre de la jeune inquisitrice n'était qu'un prétexte.

« Un bain... un bain ... d'abord je finis ma bière.... » marmonna le colosse. Puis ne voulant pas laisser les autres charrier le coffre seuls, il quitta sa table. Après avoir remercié Ameïko pour la clé, il se rendit dans sa chambre, le confort changerait surement de sa bicoque et pour une fois, il prendrait un bain dans une baignoire et pas dans une rivière. Quant à se changer cela ne serait pas possible, n'ayant aucun vêtement de rechange...

Modifié par un modérateur mercredi 21 août 2013 15:47:09(UTC)  | Raison: Non indiquée

La nouvelle de l'exploit des aventuriers s'était répandue dans la ville comme une traînée de poudre. Le soir, l'auberge était pleine pour entendre raconter le récit des épreuves qu'avaient dû affronter le groupe dans le Marais. Comme elle l'avait annoncé à Ephraïm, Ameiko le laissa faire le spectacle. Seul sur la scène il avait commencé de manière incertaine, n'arrivant pas à poser sa voix correctement et ne sachant par où commencer. Le tout semblait confus aux oreilles de la jeune aubergiste qui, trouvant que la plaisanterie avait assez duré, lui vint en aide. D'abord en l'accompagnant de son instrument, puis lui posant des questions sur les évènements qui semblaient nébuleux. Finalement, elle avait repris les choses en main et reformulait les réponses du prêtre - trop courtes au goût des spectateurs - tantôt en augmentant l'aspect dramatique d'une rencontre ou en minimisant les dangers rencontrés. La salle était parcourue de rires et d'applaudissements et Ephraïm sembla finalement prendre un peu de plaisir et parvint parfois à accompagner sa partenaire dans l'exagération comique, à la grande surprise de cette dernière qui ne lui avait jamais vu cette facette (+1 relation avec Ameiko pour Ephraïm).

A la fin de la représentation, un tonnerre d'applaudissements envahit la salle commune du Dragon Rouillé. Les commandes battaient leur plein la valse des plateaux fit son apparition. Ce serait une belle soirée pour l'établissement et Ephraïm pourrait s'enorgueillir d'y avoir contribué. Ce fut fort tard que les derniers buveurs quittèrent les lieux, la tête un peu embrumée par l'alcool. Ne restaient que les cinq aventuriers et Ameiko. Ephraïm profita de ce qu'ils étaient seuls pour lui donner la lettre qu'ils avaient découverts dans la poignée de l'épée magique du squelette. Elle la parcourut en silence, semblant ne pas comprendre au début. Elle finit par replier le parchemin et le ranger dans son vêtement. Les plus observateurs remarquèrent la rougeur de ses yeux. Connaissant déjà le contenu de la lettre, pas un n'osa demander de quoi il s'agissait. Finalement, ce fut Ameiko elle-même qui rompit le silence gêné qui s'était installé. « Il s'agit d'une lettre de mon grand-père Rokuro Kaijitsu à son fils - mon défunt père. Il indique qu'il a dû rester à Mursalé - pour une raison qui m'échappe - et qu'il confie cette missive à son fidèle garde du corps Tsutamu. Si j'en crois la description des squelettes que vous m'avez faite, il doit s'agir de Tsutamu et de ses hommes - qui n'ont jamais pu atteindre mon père et lui remettre ce pli. » Elle prit quelques instants de pause, les yeux dans le vague. Soudain son visage changea d'expression, de mélancolique il devint dur et déterminé et elle reprit la parole d'un ton sec. « Je dois me rendre à Mursalé. Il y a là-bas le seul héritage qui me reste de ma famille, cette fameuse boîte - à moins que les ennemis de mon grand-père ne l'ai déjà trouvée. Mais je dois en avoir le cœur net. M'accompagnerez-vous ? » Ephraïm retrouva dans le ton et les traits de la jeune femme la détermination qu'il lui avait déjà remarqué lorsqu'ils parcouraient la Varisie à la recherche d'aventures. Seul Dakeyras déclina l'invitation - qui pouvait passer aux yeux de qui ne la cannaissait pas pour un ordre. Il argua qu'il ne pouvait quitter Pointesable trop longtemps comme il l'avait déjà indiqué un peu plus tôt. Il s'éclipsa, emmenant avec lui Dozer, le jeune garçon qui les avaient accompagné avec son chariot depuis les terres cultivées.

Il fut rapidement décidé de demander de l'aide à Sandru. Seul lui et sa caravane pourrait permettre à la petite troupe de conserver le minimum de discrétion que semblait nécessiter le voyage. Ameiko n'était pas très au courant de l'histoire de sa famille, son père ayant toujours écourté les discussions qui concernait ses ancêtres. Mais d'après les écrits de son grand-père, il semblait que les Kaijitsu avaient des ennemis et qu'ils ne devaient pas connaître l'existence des descendants de Rokuro. Mais de nombreuses années avaient passé, et peut-être qu'ils s'étaient lassés et avaient conclus à l'extinction de Kaijitsu. En tout cas, il n'était pas question pour Ameiko de faire savoir à la terre entière qui était son grand-père et le but de son voyage.



Après une bonne nuit - grâce aux bons soins de Koya, Alatarielle ne se ressentait plus du mal des marais -, le petit groupe se retrouva dans le bureau de l'hôtel de ville. Étaient aussi présents Kendra, Belor et Shalelu. Après avoir raconté une nouvelle fois leurs rencontres des quelques derniers jours - tout en omettant de préciser la lettre de Rokuro - sous l'oeil inquisiteur du shériff et de la bourgmestre, Belor leur demanda des preuves de leurs dires. Akrem, qui avait pris soin d'amener avec lui les oreilles des gobelins éliminés et la tête de leur chef Gutwad, posa sur le bureau de Kendra un sac sanguinolent. Si les deux édiles du village prirent des mines dégoûtées - ils n'avaient manifestement pas l'habitude de se trouver nez à nez avec ce genre de trophées -, Shalelu quant à elle sourit. En comptant rapidement les restes des gobelins, elle confirma le plsu simplement du monde qu'à une ou deux unités près, le village des Lèches-Crapauds avait été exterminé et qu'il ne poserait plus de problèmes à Pointesable et à ses marchands (+1 relations avec Shalelu). Selon la parole qu'il avait donné, Belor fit évacuer par une garde le sac contenant les oreilles gobelines et sortit de sa poche une bourse. Il en extirpa 44 pièces de platine pour paiement. Kendra demanda encore quelques renseignements sur les marais et leur géographie puis elle congédia le groupe.

A l'extérieur, une dizaine de femme attendaient la sortie des "héros de Pointesable" - c'est ainsi que le groupe avait été nommé lors de la soirée de la veille par les spectateurs - accompagnées du père Zantus, le prêtre en charge du seule temple de la ville, dédié à Desna. Elles voulaient les remercier pour ce qu'ils avaient fait pour le repos des âmes de leurs enfants disparus sous les mâchoires du monstre de la Détrempée. Le père Zantus expliqua qu'il allait accompagner ces femmes jusqu'à la tanière du monstre pour qu'elles puissent rendre un dernier hommage à leurs chers disparus. Un petit autel à la gloire de Desna y serait même certainement édifié, ce qui redonnerait un peu de piété dans cette zone qui en manquait cruellement.

Les quatre membres restants du groupe original, accompagnés de Shalelu, finirent par revenir au Dragon Rouillé où Ameiko les attendait avec Sandru et Koya. La dernière des Kaijitsu leur annonça alors que Sandru acceptait de les accompagner avec sa caravane jusqu'à Mursalé mais qu'il faudrait sûrement apporter quelques modifications. Il s'agissait d'un petit convoi de trois roulottes qui aurait bien du mal à accueillir sept personnes en plus des trois conducteurs - dont lui-même - et des marchandises qu'il faudrait transporter.

Le marchand étala une grande carte de Varisie qui montrait les voies commerciales sillonnant le pays. Il indiqua du doigt où était situé Mursalé, à l'extrême nord, à la frontière avec la Terre des Rois des Linnorms. Puis il traça du doigt le chemin à parcourir tout en le décrivant. « Nous commencerons par prendre la route Kaspakari qui longe la côte du Golfe de Varisie jusqu'aux pieds des Monts Plaie de Brume. Nous entrerons alors à l'intérieur des terres jusqu'à Oreille-du-Loup en longeant l'orée sud de Bois Grognon. De là, nous emprunterons la route des Cendres qui longe la rivière Charbonneuse jusqu'à Landecorbeau. L'étape suivante nous amènera jusqu'à la Baie de Roderic puis à proximité de Port-Énigme. Enfin, nous emprunterons la Cyrusibakari qui traverse les Hautes Terres des Vélashu jusqu'à Mursalé et plus loin vers la Terre des Rois des Linnorms. Si nous roulons bien, nous en aurons pour une grosse quinzaine de jours, peut-être un peu plus. Mais rassurez-vous, si nous nous organisons bien, nous n'aurons pas plus de quatre jours sans rencontrer la civilisation. Il faudra aussi compter sur des rencontres. Nous devrons rester sur nos gardes. Si les convois de marchands et de saltimbanques varisiens sont courants, les brigands et autres gobelins pourraient être intéressés par nos marchandises et victuailles. Je pense que nous pourrons être prêts à quitter Pointesable d'ici une petite semaine si vous vous débrouillez bien. »

De son côté, Ameiko indiqua qu'elle fournirait les fonds nécessaires pour l'achat de nouveaux chariots, de nourriture, de marchandise pour le voyage. Elle remit alors à Ephraïm une bourse contenant l'équivalent de 2000 po qui pourrait être utilisée pour le voyage. « Il s'agit là d'une avance sur la vente du Dragon Rouillé que j'ai cédé à la ville. Je ne pense pas que je reviendrai ici un jour. Trop de choses tristes s'y sont passés ces dernières années et de vous voir ici, Sandru et toi, me montre que l'aventure me manque. »

Après un bon repas, les aventuriers se mirent au travail et réfléchir, avec Sandru qui avait beaucoup plus d'expérience qu'eux, aux chariots à acquérir, aux personnes à employer pour couvrir les rôles manquant et aux améliorations à apporter pour entreprendre le voyage.

Au bout d'une semaine, le 5 Lamashan 4177, le convoi était fin prêt pour le grand départ. Tout le monde était présent, Sandru dans le chariot de tête, Koya dans son chariot de diseuse de bonne aventure et les autres à leur poste. Même Shalelu était là. Maintenant que les Lèches-Crapauds n'étaient plus une menace, elle avait elle aussi décidé de quitter Pointesable, laissant la sécurité des terres cultivées à son ancien élève Dakeyras.

A ajouter à vos richesses : 440 po pour l'extermination des gobelins.
Objets identifiés pendant la période qui ne l'avaient pas été avant : wakizashi +1 (pie qui murmure, voir la description complète dans le wiki) et 3 potions de restauration mineure. N'oubliez pas que la pie qui murmure est abîmée et qu'il faut 600 po et une journée de travail à un armurier pour la réparer.

Celaren renouvela son avertissement à tous, celui de garder la plus grande discrétion sur leurs découvertes et leurs intentions. Il fut assez triste que Dakeyras ne puisse les accompagner davantage. Ils avaient jusque là formé une bonne équipe et il était ce qui le rapprochait le plus de son peuple.

Il accepta néanmoins de continuer sa route et de se mettre au service d'Ameiko. Comme elle, il en avait aussi fini avec Pointesable où il avait parfait son initiation à la joaillerie et découvert l'art du verre. Il n'avait plus rien à apprendre ici.

Les capacités des humains continuaient de l'émerveiller et il comptait aller voir ailleurs s'il trouvait un art nouveau auquel s'initier.

En outre, le mystère entourant Mursalin et les ancêtres d'Ameiko, tout en l'effrayant quelque peu, l'attirait autant et le convoi lui permettrait en toute hypothèse de traverser la Varisie et de continuer son périple au travers de Golarion.

Même s'il avait déjà voyagé avec une caravane par le passé, il n'en avait toujours été, jusqu'à présent, réellement qu'un passager. Il fallait préparer au mieux leur périple. Aussi, étudia t-il la carte de la région qu'ils allaient emprunter et que leur avait montré le varisien et se décida à proposer de mettre à profit ses connaissances des dangers naturels et des routes en aidant à le guider.

Lorsque ce dernier les informa de ses intentions, il décida de retourner dans le marais avec Ephraïm et les familles des disparus. Il savait à quoi elles devaient s'attendre, du fait de leurs découvertes macabres même s'il avait souvent du mal à supporter la tristesse des familles humaines. Au cours de sa déjà longue vie, il en avait déjà vu périr de nombreux. Il voulait soulager une partie du poids de leur souffrance. Les elfes perdaient moins souvent leurs proches mais leur deuil pouvait durer une vie entière, ce qui n'était pas le cas des races à la vie plus courte qui pleuraient souvent davantage les leurs mais souvent bien moins longtemps.

Lorsqu'Ephraïm passa voir son ancien employeur pour lui passer commande, il demanda à ce dernier d'apporter un soin particulier à la celle-ci et lui proposa de réaliser la statuette en argent, à la façon elfique pour que la lune puisse illuminer l'autel, y compris durant la nuit. Il lui acheta également des outils de joaillier qui lui permettraient de poursuivre son apprentissage.

Pour le reste, maintenant qu'il disposait d'assez d'argent, grâce à la générosité de la tianaise et à la récompense accordée par les autorités du village, il avait de quoi satisfaire sa propre curiosité. Il chercha à se procurer de quoi reproduire les chandelles de Desna et découvrit un sort de feu qui reproduisait la forme d'un dragon enflammé qui s'envolait au loin avant d'exploser et trouva également un sort créant une illusion colorée aux effets qui pourraient aussi lui éviter des ennuis. Ils viendraient compléter son sort de prestidigitation. Il proposa, dès qu'il les eut recopié dans son grimoire, d'organiser un petit spectacle pour célébrer le départ de la caravane.

Cela donnerait à la population un motif de départ à la caravane de marchands et permettrait selon lui de détourner l'attention et le chagrin de ceux qui avaient pu perdre leurs parents dans le marais. Il décida de donner à ces différents effets pyrotechniques tantôt la forme des cristaux colorés de Yuelral, tantôt celle de papillons colorés pour faire plaisir à Ephraïm et célébrer la mémoire des disparus.

Le jour du départ, tandis qu'il vidait sa chambre pour charger ses effets dans la roulotte qu'il occuperait avec ses compagnons, tous purent constater qu'il avait le sourire. Même le corbeau sur son épaule semblait partager son plaisir.

Modifié par un modérateur lundi 26 août 2013 10:51:22(UTC)  | Raison: Non indiquée

Alatarielle ne restait jamais très longtemps au même endroit, elle n'était pas une prêcheuse comme beaucoup de prêtres ou d'inquisiteurs qu'elle avait pu rencontrer et n'avait pas pour mission d'apporter la foi et de la transmettre. Non, son but, était de délivrer les peuples et de leur permettre de s'émanciper du joug de personnes qui les oppressaient. En cela, voyager, était le meilleur moyen de rencontrer les gens, de les comprendre et de les inciter à ne pas subir la loi d'un seul. Elle était aussi une aventurière curieuse, plus que la magie et les trésors c'était l'histoire des hommes qui l'intéressait, la famille d'Ameiko qui avait tout quitté pour venir s'enterrer dans un petit village de Varisie il y a plus de quarante ans maintenant, était une histoire surprenante et passionnante. C'était une famille riche, elle possédait des navires et avait réussi à se faire suivre par beaucoup d'hommes qui s'étaient sacrifiés pour eux. Quoi d'autres qu'une disgrâce ou une vengeance pouvait obliger tant de personnes à partir en exode ? Ce Rokuro aurait des réponses à donner, qu'il soit mort, et il y avait de grandes chances, ou vif, dans ce qui restait de Mursalé. Tout comme Alatarielle, Ameiko espérait trouver des documents, un journal et peut-être voulait offrir une tombe à ceux qui avait succombé là-bas, l'inquisitrice apporterait son expérience des voyages à la caravane qui se mettait en place.

La veille de partir la jeune femme avait salué sa famille, rien de ce qu'ils pouvaient dire ne pouvait l'empêcher maintenant de faire ce dont elle avait envie. Le lendemain elle partirait avec les autres. C'était ainsi.

Elle s'était arrangée avec Koya pour partager le chariot de la diseuse de bonne aventure. Célaren s'était occupé de la logistique et Ephraïm de la trésorerie. Elle même avait recruté quelques personnes en sus des deux que Sandru avait lui-même amené. Elle avait testé leur motivation, le voyage promettait d'être long et il ne fallait pas abandonner à la première étape, il y avait un cuisinier halfelin répondant au nom de Jémépil Pleindpoil qui quittait les grillades et rôtisseries du Cerf Banc pour une vie un peu plus aventureuse comme l'avait fait ses parents dans leur jeunesse et un tout jeune garçon ayant atteint la majorité, qui avait un pied-de-bot, mais dont le père ébéniste lui avait appris le travail du bois, il travaillait jusqu'à présent aux "chariots de Wheen" ou à la guilde des charpentiers, mais lui aussi rêvait de départ comme l'avait fait il y a quelques temps certains de ses amis. Il leur fallait aussi un conducteur pour un chariot supplémentaire acheté par l'elfe et elle avait réussi à convaincre un ancien aventurier reconverti en paysan mais qui n'avait pas eu de chance dans l'exploitation de sa terre et qui avait perdu son père il y a peu. Il se nommait Jean Tanrien, était peu benêt et était plus connu comme le "bon gros Jean."

Modifié par un utilisateur lundi 26 août 2013 11:47:45(UTC)  | Raison: Non indiquée