Sylandre garda son calme face à l'immonde individu qui se faisait appeler Maître-Fouet. Un bon mage de guerre devait apprendre à ne pas se laisser emporter par ses sentiments, à garder son calme au milieu du combat et à sans cesse réfléchir avant d'agir, sans se laisser trop guider par ses impulsions. C'était une leçon que les guerriers aussi devaient apprendre, mais c'était encore plus primordial pour les lanceurs de sort qui, sans concentration, ne pouvaient plus rien faire.

Il se contenta de hocher la tête en gardant une expression neutre, même lorsque le fouet claqua. Par contre, intérieurement, ses idées se bousculaient : Toi, mon gaillard, tu ne perds rien pour attendre. C'était nécessaire de se fixer un but, un espoir. Sans ça, c'était impossible de survivre à l'esclavage ou à l'emprisonnement.

La scène de l'exécution le dégouta, tout comme Yamira apparemment. Il faillit répondre que d'autres à bord mériteraient le même sort, mais il se ravisa. Non, le Maître-Fouet, la Chique, et ce stupide gnome, allaient connaître bien pire. Une exécution douloureuse mais rapide ne suffirait pas pour ce qu'ils avaient fait, non seulement aux esclaves-mousses actuels mais sans aucun doute à d'autres dans le passé. Non, eux, souffriraient bien plus longtemps, et expieraient leurs crimes de façon beaucoup plus appropriée.

Il murmura à la halfling « Rappelons-nous de ce que nous avons vu aujourd'hui, de qu'ils sont capables de faire… pour le moment où nous aurons à les juger et à les punir. »

Puis il se mit dans un coin et observa et écouta… en attendant le moment de son rendez-vous avec la mousse qui lui avait proposé son aide.

Modifié par un utilisateur samedi 26 mai 2012 15:25:39(UTC)  | Raison: Non indiquée

Pendant l’exécution, car l’homme, resté trop longtemps sous l’eau, ne pouvait être encore vivant, Aelaensilae remarqua que Sandara semblait contrariée sans le laisser paraitre.

Yamira, elle, toute à son observation de la séance de torture ne vit que des pirates ravis qu’on appliqua les règles de vie à bord : le vol était puni. On pourrait passer à autre chose.

Rosie regarda Jim avec un air surpris quand il lui posa sa question :

« Pourquoi tu t’es engagé comme Tête-Rouge toi ? Moi, je me suis fait avoir, j’étais en train de faire la fête, je jouais peinarde du violon, je buvais une bière pas trop mauvaise et grignotait quelques calamars frits. Et puis je me suis réveillée ici, ça fait trois jours que je suis volontaire comme ils disent. Ce qui est sûr, et le leur ai dit, surtout au gnome pirate de cabaret, c’est que le premier qui croit que je suis volontaire pour aller faire un tour de hamac avec lui, il va tâter de ma hache !  » conclut-elle en tapotant le manche de la hachette pendue à sa ceinture.




L’heure du repas arriva vite, Maureen dut servir seule, Tripes-de-Poissons étant trop heureux de s’éviter la corvée. Personne ne fit de remarques sur la qualité du repas, les bras fatigués avaient surtout besoin d’énergie, et le ragoût en apporterait.


Alors que le soleil s’engouffrait sous l’horizon amarante, Sandara profita des préparatifs des distractions nocturnes pour s’éloigner quelques instants avec Sylandre. Elle lui tendit son grimoire :
« Cache le vite, que Besmara nous protège, on ne doit pas savoir que tu l’as pour le moment…
J’ai besoin de savoir sur qui je peux compter ici, c’est le plus important sur un bateau rempli de pirates. Qu’en dis-tu ? »
Une fois que la discussion fut terminée, la coche sonna à nouveau.






Sur le pont principal, un étrange rituel crépusculaire allait se dérouler sans avoir l’air de choquer l’équipage : tous reçurent une chope de rhum les uns après les autres. Au vu des doses, les nouveaux mousses se doutèrent bien que l’ingestion ne serait pas sans conséquences…

Se rapprochant de Varius avec une chope sculptée dans de l’ivoire, un garçon, d’une dizaine d’année, s’adressa à lui :
« Y’a pas beaucoup d’elfe sur ce bateau… Qu’est-ce tu fais là ? Moi c’est Gri-Gri… »

Modifié par un utilisateur lundi 28 mai 2012 16:29:46(UTC)  | Raison: Non indiquée

Sylandre s'empressa de glisser son grimoire sous sa veste pour le mettre à l'abri des regards indiscrets. Il caressa quelque secondes la couverture de l'ouvrage, un cuir lustré par le temps et dont il connaissait chacune des irrégularités. Puis il se tourna vers la mousse et lui dit en hochant la tête « Je n'oublierai pas ce que tu as fait pour moi aujourd'hui. Tu peux compter sur moi. »

Il attendit quelques secondes et ajouta à voix basse « J'ai combattu pendant un peu plus d'une année dans la marine andorienne. Au cours de ces combats, nous avons affronté bon nombre de pirates et autres esclavagistes. En fait, c'est la marine andorienne qui m'a sorti d'un mauvais pas similaire… ce n'est pas la première fois que je me retrouve à bord d'un navire contre ma volonté… »

« Voilà, tu en sais suffisamment sur moi pour me causer des ennuis auprès de ces… » — Sylandre tourna la tête vers les marins, et plus particulièrement ceux qui donnaient des ordres, avant de compléter sa phrase, une expression de dégoût et de mépris profond sur le visage — « … meurtriers. Un gage de ma confiance, si tu veux. »

« Tôt ou tard, un moment viendra, où il sera possible de leur rendre la monnaie de leur pièce… » ajouta-t-il le regard dans le vague.

Puis il remercia à nouveau la mousse et lui demanda si elle voulait partager son histoire et comment elle s'était retrouvée à bord.

L'après-midi était déjà bien entamée lorsque Maureen sortit de la cambuse pour rejoindre le pont principal. Avant de monter les escaliers, elle en profita pour examiner un peu les lieux. Comme elle semblait libre de ses mouvements, elle essaya de se faire une carte mentale de la disposition des portes et tenta discrètement d'écouter à chacune de celles qu'elle croisait pour essayer de déterminer ce qu'elle cachait. Si aucun bruit ne filtrait à travers le bois, elle essayait de l'ouvrir sans bruit pour jeter un oeil de l'autre côté.

Une fois qu'elle fut sur le pont, elle rejoignit le groupe de marins pour assister à la grande cale. Elle observa les marins qui l'entouraient pour voir leur réaction à ce qui s'apparentait à une exécution. Eh bien, s'ils perdent ainsi leurs marins, je comprends qu'ils aient régulièrement besoin de chair fraîche... Puis elle demanda à l'un d'entre eux. « Qu'est-ce qu'il a fait pour subir la grande cale ? »

Lors de la distribution du repas, elle glissa un mot agréable à chacun des marins à qui elle servait le ragoût de navets qu'elle avait aidé à préparer. Si la nourriture n'était pas bonne, cela permettrait au moins de réchauffer les coeurs... Elle se doutait que ce ne serait pas du goût de tous, mais elle pourrait ainsi se rapprocher d'eux... Elle pourrait même essayer de chaparder un fruit ou deux dans la cambuse pour ceux qui sembleraient en avoir le plus besoin.

Lors de la distribution du rhum, elle s'approcha du bas-bord et, feignant de boire sa chope à petite lampées, elle la vida par dessus bord. Au moins, si le rhum avait été drogué, elle garderait ses esprits. Puis elle se rapprocha de l'elfe qui l'avait battue pour grimper à la vigie et engagea la discussion avec elle. « Bravo pour tout à l'heure, je n'ai pas eu le temps de te féliciter... Je n'en connais pas beaucoup qui sont aussi agiles que moi, et tu m'as épatée... » Tendant une main fine et gracile, elle ajouta. « Je m'appelle Maureen. Et toi ? »

Modifié par un utilisateur lundi 28 mai 2012 18:55:19(UTC)  | Raison: Non indiquée

L'elfe rendit son sourire et sa curiosité à l'enfant qui lui avait adressé la parole. Les elfes étaient une race secrète et occulte et préféraient souvent la vie recluse, en particulier les siens, les elfes des océans. Au contraire de ses pairs, Varius cultivait une profonde affection pour l'humanité et voyait dans cet enfant celui qu'il était quand plus jeune, il avait prit son service sacré auprès de prêtresse de Calistria.

S'approchant de l'enfant, il lui rendît son sourire, puis plus grave, lui rendit sa question :

«  Dis-moi, tu es sur ce bateau depuis longtemps ? Personne ne t'as fait du mal ?  »

N'ayant rien trouvé de plus suspect dans le rhum que sa qualité moyenne, Aelaensilae fit comme les autres marins et vida le reste de sa ration. Faut ça pour masquer le gout du poisson...

J’espère que ce verre n'est pas empoissonné, en même temps, pourquoi il ferrait cela, nous sommes totalement à leur merci pour l'instant. Je vais rester à côté de Rosie pour l'instant, elle est dans les mêmes conditions que moi et elle pourrait être une alliée de choix.

Jim but son verre d'un trait, le mauvais rhum lui brûlant la gorge, une larme lui coulant sous la joue, il préférait des alcools moins fort, mais cela verrait toujours passer le mauvais coup de la bouillie qu'ils avaient mangés.

Il se tourna vers Rosie « C'est qui ce gamin qui parle à cet elfe, le jouet sexuel des hommes d'équipages quand ils restent longtemps en mer.  »
Ils avaient entendu dire que cette pratique était assez courante chez les pirates, d'emmener des jeunes hommes pour s'en servir d'objet sexuel, pour contrer les frustrations de ces hommes sans fois, ni lois. Il est évident que Jim trouvait cette chose ignoble et regarda un peu attristé le jeune homme.

N'ayant guère espoir de trouver une âme charitable pour lui donner un peu de tabac ainsi qu'une pipe car elle n'avait plus la sienne, Yamira sirota son rhum comme elle avait l'habitude de le faire tout en se dirigeant vers le bastingage d'où elle pourrait voir le soleil se coucher. Une fois de plus, elle essaya de faire le point pour voir si le navire avait changé de cap ou s'il continuait dans la même direction. Puis, elle se dirigea vers l'homme qu'elle avait vu se faire assommer dans la ruelle de Port-Péril avant qu'elle même ne subisse le même sort. Arrivée à sa hauteur, elle déclara à voix basse à celui qui se faisait appeler Varius, « Ce n'est pas la même matraque qui nous a amenés ici mais c'est dans la même ruelle que nous avons fini inconscients ... Nom nom est Yamira et j'étais le même soir que toi à Port-Péril ! »

Modifié par un utilisateur jeudi 31 mai 2012 19:36:02(UTC)  | Raison: Non indiquée

Légèrement fatigué par sa journée et sa ration de rhum, Aelaensilae traina un petit moment sur le pont, profitant de l'air du soir avant de se chercher un coin pour dormir. Demain serait un autre jour...

Modifié par un utilisateur jeudi 31 mai 2012 23:47:42(UTC)  | Raison: Non indiquée

Jim suivit Rosie pour écouter quelques histoires et boire lui aussi un coup, c'était toujours cela de gagné. Echauffé par ce regroupement des marins du bateau pirate, il se lança à son tour dans le récit d'une histoire.
Il raconta comment le fameux corsaire Jean Coremon, avait prit en chasse un navire d'esclave du Cheliax et comment suite à un combat intrépide, ils avaient réussit à se défaire de ces maudits adorateurs du diable et avait sauvé des hommes à la peau noir comme de l'ébène, c'était la première fois qu'il en voyait à l'époque, qui venait des profondeurs de l'étendu Mangwi.
Il vivait son récit et jouait sur le pont comme s'il combattait lui même une ordre de Chelaxiens.