Les aventuriers avaient choisi la prudence : ils s'étaient un peu éloignés du chemin et avaient passé la nuit sans faire de feu, tout en protégeant les abords de leur campement avec quelques moyens rudimentaires. S'ils avaient pu repérer le phare d'au loin, il y avait des chances que l'endroit avait également attiré l'attention des cannibales qu'ils avaient déjà eu l'occasion de croiser auparavant !

31e jour du mois d'Arodus

Ces précautions payèrent : ils purent passer une nuit entière sans mauvaise surprise et sans mauvaise rencontre. Au petite matin, ils démontèrent leur campement provisoire et examinèrent le chemin qu'il leur restait à accomplir : la piste semblait continuer le long de la falaise sud, jusqu'à atteindre le phare qui se dressait à son extrémité. La base de cette construction qui ressemblait à une petite tour de section ronde était cachée par l'épaisse végétation de la jungle, de sorte qu'il était impossible de voir s'il y avait d'autres structures autour de celle-ci. Le sommet de la tour, par contre, était plutôt bien visible.

Le lendemain, Sokiba rangea la corde, satisfaite que la nuit se soit bien déroulée.

Après le repas et ses prières à sa déesse, elle s'éloigna un peu du campement et s'approcha d'un groupe de perroquets. Après avoir jeté son sortilège pour les apaiser, elle leur indiqua d'un geste la tour au loin et leur demanda si celle-ci était habitée, que ce soit par des animaux qui marchent debout comme elle ou par tout autre créature.

Apaisement des animaux (DD 14)

Tout en regardant le phare et le sol des environs, Hogo demanda en regardant Tiriji et Sokiba, « Que faisons-nous ? Avec Zao, on peut s'avancer discrètement armes en main et vous suivez à une dizaine de mètre pour nous couvrir s'il y a un danger. Il nous faudra tâter le terrain en avançant avec nos armes ou des grands bâtons ce qui ralentira notre progression.  »

Modifié par un utilisateur lundi 2 juillet 2012 08:54:12(UTC)  | Raison: Non indiquée

Sokiba avait raconté à ses compagnons ce que les oiseaux lui avaient dit. Les humains qui habitaient là-bas avaient de bonnes chances d'être les cannibales mais elle ne voyaient pas bien ce qu'étaient les "créatures à l'aura/l'odeur étrange" qui vivaient sous la surface.

« Je pense que nous pouvons avancer sans trop de difficulté jusqu'à proximité du phare mais arrivé là-bas, il faudrait peut-être que les plus discrets d'entre nous aillent reconnaître les lieux pour voir à quoi ressemblent ces humains et ces créatures. »

Hogo en tête, le groupe partit dès potron-minet en direction de la tour-phare qu'ils avaient repérée depuis le sommet du mont Rouge. La piste suivait le contour de la falaise qui descendait à pic jusqu'au niveau de l'océan, quelques dizaines de mètres plus bas. Une chute ici pourrait se révéler très douloureuse…

Ils continuèrent leur chemin même pendant la période des grandes chaleurs, profitant d'une part de la brise rafraîchissante amenée par l'océan et de l'ombre de la jungle qui bordait la piste. Ils avaient choisi de marcher sur le bord de la piste, le long de la jungle, non seulement pour bénéficier d'une protection contre le soleil mais aussi pour se faire aussi discrets que possible.

Ainsi, c'est vers la fin de l'après-midi qu'ils arrivèrent à proximité de leur destination. La piste continuait quasiment tout droit sur 150 mètres, bordée à gauche par la jungle et à droite par la falaise, avant de tourner vers la gauche et de pénétrer dans la jungle. La tour elle-même ne devait pas être bien loin de là… mais celle-ci ne devait pas être abandonnée, car ils entendaient des bruits de voix et de pas provenant de l'intérieur de la jungle, sur leur gauche. Depuis les hauteurs du mont Rouge, ils avaient aperçu quelques habitations primitives autour du phare… sans doute était-ce là que les cannibales gnomenappeurs s'étaient installés…

Sokiba s'arrêta et tendit l'oreille pour voir si elle arrivait à identifier les bruits de voix qui leur parvenaient.



Je parle le Commun et le Polyglotte

Tiriji essaya elle aussi de pointer l'oreille pour voir si l'accent ressemblait à celui du gnomenappeur qui avait eu l'imprudence de tenter de la capturer.

« Avançons jusqu'au coin de la piste » murmura Sokiba. « Nous en verrons un peu plus. »

« Oui, » acquiesça la prêtresse. « Ce ne serait pas étonnant qu'ils en aient mis ici. »

Elle commença à avancer précautionneusement le long de la lisière tout en sondant le sol avec son bâton.

Hogo en tête, les quatre explorateurs avancèrent jusqu'à l'endroit où la piste tournait et pénétrait dans la jungle. Se penchant légèrement en avant, le Shoanti aperçut quelque chose, une créature, qui se tenait au centre de la piste quelques mètres plus loin. Il se recula, pas instinct. Puis il se pencha à nouveau, plus lentement, pour mieux observer de quoi il s'agissait.

La piste pénétrait dans la jungle et avançait sur une petite dizaine de mètres avant de s'incurver légèrement vers la gauche, de sorte que, depuis l'endroit où le groupe se trouvait, il était impossible de voir où la piste conduisait exactement. À cet endroit se trouvait toutefois un large lézard, assez semblable au lézard sauvage qu'ils avaient croisé plusieurs jours plus tôt. Mais, contrairement à la version sauvage, l'animal était attaché à un pieu solidement enfoncé dans le sol au centre de la piste.

L'animal semblait ne pas avoir repéré le groupe pour l'instant… il devait s'agir de la version locale d'un "chien de garde".