Delavilla toussa poliment puis se racla la gorge avant de prendre la parole. Il arborait une expression plutôt souriante, où transparaissait une certaine fierté. « Au sujet de la mine occupée par les kobolds, justement… » commença-t-il.

« Pendant votre absence, j'ai rendu plusieurs fois visite au chef des kobolds, Écaille-de-Suie. C'est un kobold clairement plus intelligent que la moyenne : il sait que nous pouvons lui enseigner des manières de vivre plus cultivées, moins brutales et moins sauvages. Je pense que sa loyauté nous est acquise. » Se tournant vers le Baron, il ajouta « Grâce au service que vous et vos hommes ont rendu à Écailles-de-Suie, sans aucun doute. »

« Les kobolds ont ceci comme avantage qu'ils sont de petite stature et qu'ils vivent avec aisance sous terre. Même s'ils ne sont clairement pas la main-d'œuvre la plus qualifiée en matière d'exploitation minière, je pense que nous pourrions les convaincre d'exploiter les derniers filons de la mine qu'ils occupent en échange de nourriture… voire peut-être de conseils quant à la manière de gérer un troupeau d'animaux pour s'assurer une source constante de viande. »

« J'avais initialement pensé réaliser quelques échanges, en invitant certains kobolds à passer quelques jours ici à Pont-Épine… mais au vu des réactions de la population, je pense qu'il est trop tôt pour cela. Sans doute devrions-nous nous contenter d'envoyer chez eux des fermiers ou des paysans qui pourraient les éduquer en matière d'exploitation animalière. Avec le surplus de colons dont Pont-Épine bénéficie pour l'instant, il ne devrait pas être trop difficile de trouver des volontaires. »

« En échange de cela, » termina-t-il en s'adressant plus particulièrement à Gaëlan, « nous pourrions demander aux kobolds de nous livrer les minerais qu'ils parviendraient à récolter. »

Il précisa toutefois avant de s'asseoir « La seule inconnue, d'importance, dans cette histoire, c'est la quantité de minerais qu'il reste sur place. L'endroit où les kobolds se sont installés a déjà été exploité… mais il est difficile de dire jusqu'à quel point. »

Surprise par les propos de Gaëlan, Erwanez répondit, « Eh bien pour ma part, je pense que s'étendre vers le nord n'est qu'un début mais que c'est dans notre intérêt de le faire dés maintenant. Tout d'abord parce que le filon d'or que nous avons trouvé s'y trouve. Ensuite parce que nous allons avoir besoin de matériaux ou autres que nous ne pourrons nous procurer autrement qu'en les faisant venir et la route permettra une meilleure circulation de ces marchandises... Effectivement, une partie de la forêt doit être exploitée mais pour l'instant, nous devons encore résoudre le problème de la menace des loups avant de l'envisager. De plus, il nous reste encore des choses à découvrir et à apprendre sur l'histoire de ces terres avant de s'étendre vers le sud et le lac des Défenses. Et puis, n'oublions pas que plus nous allons nous étendre et plus nous risquons d'avoir besoin d'hommes d'armes pour protéger le royaume, ce qui risque d'entraîner de nouvelles dépenses. »

Ianto se racla la gorge poliment avant de prendre la parole. « Si vous le permettez… quelques précisions. C'est vrai que la route menant vers le Comptoir puis vers Restov n'est pas une absolue priorité : les marchands parviennent tout de même à faire le voyage et, pour l'hiver qui s'annonce, les réserves de nourriture que nous avons pu accumuler grâce aux peaux de loups devraient nous suffire. C'était d'ailleurs plutôt astucieux de transformer un danger potentiel pour Pont-Épine en une ressource permettant de remplir nos réserves. »

« Quelle que soit la direction dans laquelle vous choisissez d'étendre le royaume, il est certain que cela entraînera tôt ou tard des coûts supplémentaires, ne fût-ce qu'en maintenance et en protection. Il est donc assez important d'assurer des rentrées suffisantes. Outre la direction du nord, qui permettra de rejoindre le réseau routier du Rostland, et celle du sud qui nous permettra à la fois des voyages plus rapides vers cette tribu de kobolds et sa mine ainsi qu'une éventuelle annexion du fortin qu'occupait le Seigneur-Cerf, sans doute une base d'opération toute désignée pour une extension vers le sud, il est également possible de considérer deux autres directions. »

« Il y a tout d'abord la direction de l'ouest, vers la forêt des Narlmarches, à la fois pour rejoindre le temple perdu au milieu de la végétation, mais aussi pour aller vers cette communauté naissance autour du gué sur le Putois. » Ianto se tourna vers Milès qui hocha la tête. Le jeune homme s'était en effet confié auprès d'Andréï entre autres sur un projet visant à établir à cet endroit (là où son oncle aventurier avait apparemment trouvé la mort) une petite communauté, un projet qui avait également reçu l'attention favorable de la part des bûcherons qui avaient appris l'existence de quelques bosquets de bois rares à proximité de là.

« Et puis, il y a aussi la direction de l'est, dans le but d'établir des relations plus nourries entre Pont-Épine et les communautés qui se développent sur le territoire du baron Maegar Varn que, je crois, vous avez eu l'occasion de croiser au cours de vos explorations. »

Modifié par un modérateur dimanche 7 octobre 2012 12:05:28(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ecoutant les uns et les autres, Erwanez répondit, « Je pense aussi que nous devons finir la route du nord maintenant qu'elle est commencée et que nous savons que des ressources se trouvent juste à côté. Cependant, nous avons aussi des communautés auprès desquelles nous avons des responsabilités, à savoir les kobolds à l'est et le vieux temple et la communauté du gué du Putois à l'ouest. Je ne sais pas si nous avons les fonds nécessaires pour lancer les travaux pour les deux routes mais si un choix doit être fait, je pense qu'il faut d'abord faire la route de l'ouest. En effet, je pense que les kobolds ayant déjà passés de nombreux hivers sur ces terres et ayant dû faire face à des menaces, peuvent s'en sortir plus facilement que les deux communautés naissantes à l'ouest. »

Modifié par un utilisateur dimanche 7 octobre 2012 14:32:26(UTC)  | Raison: Non indiquée

Allister avait laissé parler tout le monde. Chacun avait donné ses arguments et la discussion qui s'en était suivie commençait à s'animer. Ce serait à lui de prendre la décision finale. Lorsque tout le monde se tut et se tourna vers lui, le baron était en train de réfléchir. Toutes les propositions avait du sens et les différents scenarii s'imposaient à lui.

Il prit une grande respiration et se décida finalement à parler. « Je vous ai tous entendu. Vos propositions ont toutes leur raison d'être et je dois avouer que vous me mettez dans l'embarras. D'après ce que j'ai compris, nous ne roulons pas sur l'or, et notre priorité est de rehausser notre assise financière. Nous pouvons améliorer nos recettes pour assumer nos dépenses, mais nous pouvons aussi réduire notre consommation. Et vu la taille de notre petite communauté, il me semble qu'une exploitation agricole est plus à même de répondre à nos besoins. Cela nous coûtera moins cher à financer et réduira nos dépenses fixes.. » Ce disant, il griffonna quelques notes sur un parchemin qu'il fit passer à son trésorier. Puis il reprit en s'adressant à lui. « Regardez, j'ai fait là quelques simulations. Si nous faisons construire une ferme, nous aurons plus de chance de ne pas perdre d'argent, voire d'en gagner. Alors que si nous construisons une forge, nous sommes sûrs de devoir ponctionner le trésor. Il va sans dire que nous devrons aussi étendre le réseau routier à l'intérieur de notre territoire. Et je vous avoue que si l'idée de l'étendre vers le nord ne m'enchante pas pour des raisons de sécurité. Ces nouvelles terres seraient trop éloignées de notre capitale. Nous devons aussi affermir nos relations avec la tribu kobold. Le système de caverne qu'ils occupent, s'il ne s'avérait pas constituer un gisement suffisamment productif, nous sera de toute manière d'une utilité ou d'une autre et stabilisera un peu plus notre colonie naissante. Je compte donc proposer au vote une extension de notre territoire vers le sud-est et le gué sur l'Epine, d'y installer une exploitation agricole et d'y construire une route. Ce sera un premier pas vers Ecailles-de-Suie et ses compagnons. »

Certains avaient exprimé une opinion qui allait dans le sens des paroles d'Allister, d'autres n'avaient pas dit mot, consentant ainsi par leur silence. Comme aucune opposition n'était venue de ses conseillers, le baron fit signe à Ianto d'acter l'annexion de la région située au sud-est de Pont-Epine, entre la capitale et la caverne de la tribu d'Ecailles-de-Suie et d'y construire une exploitation agricole.

Puis il reprit la parole. « Bien, maintenant que cela est fait, nous devons nous occuper de choses plus "terre-à-terre"... Je sens qu'il suffirait de peu pour que la stabilité de notre territoire se trouve menacée, nous en avons eu un aperçu avec la présence des loups. Evan, je souhaiterais que tu profite des quelques jours qui nous restent avant de repartir pour insuffler un courage neuf dans le coeur de nos concitoyens.Je propose qu'Evan passe en stabilité pour améliorer le bonus sur le jet. Connaissant tes nombreux contacts parmi les gens de ta race, je suis sûr que c'est une mission de laquelle tu te sortira avec les honneurs. »

Il attendit la réponse de son Espion puis reprit enfin la parole. « Restent encore à définir le niveau de taxe, de propagande, de promulguer les éventuels édits y afférent et, pourquoi pas, d'organiser une belle fête pour nous donner du coeur à l'arrivée de l'hiver. Sur ces points, je suis ouvert à vos propositions. Je vous écoute. »

Erwanez reprit la parole, « Je pense qu'il devient inévitable de lever des taxes pour assurer le développement du royaume d'Aë. De plus, après les inquiétudes liées aux loups, nous pourrions organiser une fête avec des jeux d'adresse sur cibles, où celles-ci seraiten des loups et d'autres jeux de foire. Les récompenses pourraient être des vêtements confectionnés à partir des peaux de loup que nous aurons. »

Modifié par un utilisateur mardi 16 octobre 2012 18:25:36(UTC)  | Raison: Non indiquée

Pendant les jours qui suivirent le retour à Pont-Épine Aelaendlara fit le tour des pièges et trappes qui avait été posé le long de la forêt, tantôt en compagnie de Garuland le Jeune et tantôt en compagnie de Besterel Domdeliquet. Cela fait elle put se lancer dans sa tournée des différentes fermes qui nourrissaient maintenant la Baronnie d'Aë, recueillant les doléances des fermiers et autres habitant du pays à fin de les soumettre à son cousin le Baron lors de ses passages dans la capitale.


Elle se faisait maintenant accompagner par la jeune Neige, lui enseignant les bonnes manières en présence d'humains (et de gnomes, et de halflings etc...)

Modifié par un utilisateur jeudi 25 octobre 2012 19:29:57(UTC)  | Raison: Non indiquée

Pendant les semaines qui suivirent, Erwanez s'occupa du petit peuple de Pont-Épine en tentant de renforcer le liens qui unissaient la communauté. Elle s'assurait que tous avaient de quoi passer l'hiver approchant, si pas dans un confort extraordinaire, au moins sans manquer de quoi que ce soit : ni d'un toit et de chaleur, ni de nourriture. Les conversions à la foi d'Erastil n'étaient peut-être pas nombreuses mais, dans la capitale, tout le monde avait au minimum un sentiment des plus positifs par rapport à la haute-prêtresse et à sa doctrine.

Erwanez avait également fait partir un message destiné au temple des Narlmarches avec le petit convoi qui emmenait à la fois Andréï et Aelaendlara vers le nord-ouest, le premier désireux de se rendre compte par lui-même de la menace que posaient les loups et la seconde, prévoyant de faire un tour des divers petits villages éparpillés dans ce qu'on pouvait désormais appeler la "campagne" d'Äé.

Le convoi en question consistait en deux petits chariots chargés d'outils divers, de nourriture et d'autres ressources à emmener vers les petits camps temporaires que les chasseurs et trappeurs avaient établis en bordure de la forêt. De là, la lettre d'Erwanez partirait à travers les Narlmarches vers le temple où se trouvaient actuellement Jhod, Akiros et le jeune Vakéry. Les chariots, eux, retourneraient vers Pont-Épine chargés de peaux de loups et transportant quelques trappeurs désireux de revenir à la civilisation.

Andréï, quant à lui, avait prévu de visiter les trois camps de trappeurs et de rester quelques temps à chaque endroit, ne fût-ce que pour montrer que la baronnie avait leur sécurité à cœur. Quant à Aelaendlara, elle devait poursuivre son trajet avec Neige vers le nord-est, pour visiter les fermes récemment établies et les quelques petites bourgades qui s'étaient développées le long de la route aux endroits qui semblaient riches en ressources ou tout simplement sur des emplacements qui avaient déjà été occupés par le passé. Parmi les colons d'Äé, il y en avait en effet beaucoup qui étaient venus sur place pour "reconquérir" les terres de leurs ancêtres, mus par les histoires transmises de pères à fils ou de mères à filles et datant de l'ancienne époque où un de leurs aïeux vivait sur place.

Ainsi, Aelaendlara put rencontrer plusieurs de ces nouveaux colons. Elle n'eut aucun problème pour trouver où se loger et de quoi manger : tous étaient plus qu'heureux d'accueillir chez eux un membre du nouveau gouvernement, de pouvoir la remercier de leur donner l'occasion de revenir sur ces terres "ancestrales" (au sens propre) et, naturellement, de lui faire part avec moult détails des histoires et légendes transmises à travers les générations.

Deux ou trois jours après l'arrivée d'Andréï dans le second campement de trappeurs, un groupe de chasseurs effectua un retour des plus remarqués : en effet, parmi ce groupe se trouvait un chasseur novice et trop téméraire (sans doute avait-il été attiré vers ce "métier" par la promesse des poignées d'or qu'il pourrait gagner en revendant les peaux de loups), qui avait été grièvement blessé par un meute de loups. Le jeune en question allait s'en sortir, mais sans doute garderait-il pour toujours sur sa jambe droite les traces des morsures que lui avaient infligées les bêtes sauvages. C'était avec grande peine que les autres chasseurs étaient parvenus à faire fuir les animaux et à lui sauver la vie.

Profitant de sa présence sur place, Andréï avait proposé de partir avec un groupe de chasseurs expérimentés et de traquer cette dangereuse meute. Cela lui prit la majeure partie d'une journée : la meute était bel et bien plus intelligente que la moyenne, et cela en grande partie grâce au loup alpha qui la dirigeait, une créature d'une taille et d'une ruse impressionnantes, avec une large bande argentée sur le dos.