Évan avait quitté le Comptoir en emportant les potions et la plaquette gravée "MERSI" dans son paquetage. C'était un Pont-Épine entièrement recouvert de neige et quasiment endormi, comme en hibernation, qu'il avait retrouvé à son retour. Il avait été partager avec ses compagnons la réussite de sa mission "économique" au Restov ainsi que les résultats de son entrevue avec le vieux Bokken.

À Pont-Épine, la vie s'était comme arrêtée… une fois la forge construite, les uns et les autres s'étaient surtout préoccuper de posséder suffisamment de vivre pour passer la période la plus froide de l'année, qui devait culminer en la Nuit Pâle, la nuit où, disait-on, des choses surnaturelles se produisaient et la frontière entre le monde des vivants et celui des morts était la plus mince. Mais, avant cette nuit particulière, Pont-Épine avait prévu de célébrer le fête de l'hiver, l'occasion de se retrouver entre compagnons, voisins et amis pour resserrer les liens qui unissaient la communauté, célébrer les partages et les fruits du dur labeur effectué pendant les autres mois, et vénérer Érastil.

Ce jour-là, Erwanez avait organisé une grande célébration dans la grande salle commune, un bâtiment tout en longueur et au toit relativement bas avec, en son centre, un large cercle de pierre réservé au brasier qui devait réchauffer l'endroit. C'était le seul endroit assez vaste pour pouvoir rassembler la plupart des habitants de Pont-Épine ; c'était là aussi que le Baron siégeait lorsqu'il fallait rendre la justice, là aussi que les diverses célébrations religieuses se déroulaient. On avait mis une table d'honneur pour le gouvernement et leurs invités les plus proches.

À l'issue de la célébration religieuse se déroula un petit festin constitué de tranches de porc rôtis en sauce accompagné de pommes de terre cuites à même la braise et d'une sauce aux baies d'ortie, les dernières baies qui avaient pu être recueillies avant que les températures ne chutent. Le menu et la préparation avait été respectivement choisi et organisée par le jeune Vakéry. Au cours du repas, l'ex-paladin Akiros ne manqua pas de faire remarquer les qualités dont faisait preuve son ancien protégé, et il était évident pour tous ses interlocuteurs qu'il rayonnait littéralement de fierté pour le jeune homme… une fierté sans doute bien peu paladinique, mais qui était aisée à comprendre.

Si Pont-Épine avait sombré dans une douce léthargie, ce n'était pas le cas de tous ses habitants. Sous l'impulsion d'Andréï et de Milès, les gardes étaient restés alertes, prêts à répondre à toute éventuelle attaque de loups issus des Narlmarches. Ainsi, les entraînements s'étaient poursuivis, ainsi que les patrouilles tout autour du domaine. Aelaendlara, elle aussi, avait prêté ses talents à la protection de la capitale, sillonnant les alentours de Pont-Épine avec Neige pour repérer les éventuelles traces de passage des meutes et diriger les gardes vers les endroits les plus susceptibles d'être attaqués.

Finalement, à l'approche de la Nuit Pâle, on n'avait eu à déplorer que quelques attaques mineures de loups dont la plupart avaient été facilement repoussées sans qu'il n'y eut de blessés parmi les défenseurs ni les citoyens.

Erwanez et Gaëlan avaient passé quelques heures à examiner ensemble les potions ramenées par Évan. Ils en avaient identifié les effets comme suit : potion de grâce féline (NLS 4), potion d'image miroir (NLS 4), potion d'invisibilité (NLS 4).

Avec l'hiver et l'arrivée de la neige, Allister restait de plus en plus de temps dans ses appartements, auprès du feu. Il continuait à mettre ses notes au propre, en profitant pour mettre à jour celles qu'il avait prises bien des mois plus tôt.

Un jour, Andreï vint lui demander conseil. Il semblait avoir pour but de faire un déplacement vers le territoire annexé par Varn. Le barde avait sorti ses cartes et examina la demande de son général. « Et bien, cela me semble difficile à dire... Nous ne connaissons rien de ce que nous pourrions trouver à l'est des Tors de Lévénie... Il y aurait peut-être une passe au travers des montagnes si nous longions la Gudrine, de l'autre côté du lac du Pied d'Argent, mais je n'en suis absolument pas sûr... Le plus simple serait de remonter vers Restov et de bifurquer au sud au niveau du gué de Nivakta. Ensuite... »

Il réfléchit, prit des notes, fit ses calculs puis reprit. « Selon mes estimations, il nous faudrait une bonne semaine après le gué pour atteindre le coeur du Dunsward. Peut-être un peu moins si des routes sont présentes, mais nous ne savons pas où Varn a installé sa capitale, et nous risquons de perdre du temps à la chercher. »

Il fit alors appeler le sieur Delavilla et lui demanda de prendre contact avec les diplomates de Varn dans le but de mettre sur pied une mission diplomatique à destination de sa baronnie. Attendus, ils pourraient ainsi accéder plus rapidement à la capitale sans risquer les mauvaises rencontres. Bien entendu, le baron lui-même ainsi que ceux de ses compagnons qui le souhaiteraient, participeraient à cette rencontre officielle.

Le vent venant du nord, soulevait un léger nuage de neige fraîche, cette petite pellicule qui était tombé pendant la nuit.
Un nuage de vapeur sortit de la bouche du guerrier. Il était juché, bien droit, sur son destrier et ne ressentait pas le froid mordant qui frappait le village en dessous de lui.
Il était sur une petite colline à quelques lieux de Pont-Epine et regardait les maisons au cheminée fumante, devant lui.
L'homme était assez fier du spectacle, il savait que grâce à ses amis et lui même, Pont-Epine était devenu réalité et même si l'hiver avait engourdi la vie dans la région, bientôt toute cette neige fonderait et la vie reprendrait ses droits.
Il avait prit en cette matinée, un moment de tranquillité, la veille Gaelan leur trésorier, leur avait encore expliqué que le royaume avait besoin de rentrée d'argent. Cela ne l’intéressait pas, son rôle à lui était la protection du village et des hommes du royaume et il avait fait un serment, qu'il respecterait jusqu'à la mort si besoin.

Gaëlan avait souhaité réunir les compagnons d'infortunes autour d'un verre en privé.

En effet, il avait un message pour eux.


«  Mes amis, l'heure est grave. Nos fonds d'investissements ne sont pas encore revenu à échéance et il est honnête de dire que nous n'allons pas presser nos paysans durant l'hiver pour améliorer notre confort. A l'heure actuelle, nos caisses ne sont pas encore vide, mais la folie d'investissement et d'expansion que nous avons soutenu durant les premiers mois à l'aide de monnaie sonnante et trébuchante ne se poursuivra pas... Je suis le premier triste que nous n'ayons pas les moyens de faire construire une école ou une caserne mais les fait sont là.  »

L'année s'acheva relativement paisiblement… les uns et les autres s'étaient calfeutrés chez eux pour se protéger contre le froid qui s'était abattu partout sur la Ceinture Verte et ce jusqu'au Rostland plus au nord. Certains courriers avaient été envoyés vers Restov mais, vu les conditions difficiles, il était peu probable qu'ils ne reviennent avant plusieurs semaines.

Grâce aux mesures préventives prises par les gouvernants, Pont-Épine avait pu passer le plus difficile de l'hiver sans essuyer aucune importante attaque de loups. Il n'en allait cependant pas vraiment de même pour les villages, les fermes et les communautés plus isolées qui s'étaient développées le long des routes nouvellement construites et près des exploitations agricoles mises en place par le gouvernement d'Áé.

C''est ainsi que vers le milieu du mois d'Abadius, quand les gens se remirent à circuler plus librement et que les communications reprirent leur cours habituel, les gouvernants de l'Äé, et plus particulièrement le responsable militaire Andréï et la protectrice Aelaendlara eurent vent de multiples attaques de loups ayant touché le bétail d'une petite ferme située à un jour de marche au nord de Pont-Épine, à peu près à mi-chemin entre la capitale et la demeure de l'ermite Bokken.

Selon Évan, qui se tenait toujours au courant des rumeurs et de tout ce qui se disait dans la capitale et ailleurs, la nouvelle s'était propagée et elle inquiétait certains des Äéiens, de sorte que, si on laissait empirer la situation, cela ne serait certainement pas bien vu…

Avec le retour des températures permettant de circuler à nouveau, les nouvelles d'attaques de loups vinrent aux oreilles de la capitale et de ses dirigeants qui furent réunit - pour certains - à l'initiative d'Andreï.

« Il nous faut certes faire quelque chose contre cette menace, mais je doute qu'il reste des traces après l'hiver et la neige. »

« Wooof? » « L'autre neige.

De toutes façons il nous faudra en discuter avec le Baron Allister, mais trouver pourquoi les loups sont monté vers le nord ne nous aidera pas à les faire repartir et pour ses dirigeants partir d'Aë aux moments de grands dangers ne risque pas d'être compris de la population. Ne prenons pas le risque de créer des troubles par notre absence.

Maintenant que le temps est plus clément, chasseurs et trappeurs vont pouvoir reprendre leurs travail. Cependant s'il nous faut chasser les loups du bois, il nous faudra sans doute faire une battu à cet effet et nous risquons fort de ne pas avoir assez d'hommes - ni de halfling soyons prudente, on ne sait jamais où les oreilles du chef de cette communauté activ(ist)e d'Aë peuvent trainer - pour cette tache...

La première chose est de demander au Baron de réunir un conseil d'urgence - probablement en y associant les chefs des chasseurs d'Aë - pour y entendre les doléances de ceux qui ont subit ces attaques. Cela montrera déjà que nous nous préoccupons du problème. »

Modifié par un utilisateur mardi 4 décembre 2012 19:21:35(UTC)  | Raison: Non indiquée

A mille lieues d'une discussion lupine à laquelle il n’assistait pas, La Gerboise était en train d'écrire une lettre à un halfelin qui travaillait pour un fameux pâtissier de Port Gelé. C'était Petit-Pieds qui lui en avait parlé, et Évan avait sauté sur l'occasion.
Il fallait absolument une spécialité pour Pont-Épine, et il avait envisagé de faire des petites pâtisseries aux radis de lune ou aux baies de crocs.

Le vieux rôdeur qu'Allister et Aelaendlara avait rencontré lors de leur première arrivée à Restov, celui-là même qui avait été estropié par le terrible sanglier-tueur que les compagnons avaient défait et qui avait ensuite accepté de les accompagner à Pont-Épine pour servir dans le gouvernement, Vekken Benzen, confirma les dires de la jeune rôdeuse. « Ouais… si on parlait d'une armée, des hommes qui saccagent tout sur leur passage et qui marchent en rangs et sans respect pour la nature, dans ce cas-là, on pourrait sans aucun doute encore trouver des traces de leur passage plusieurs mois après. Mais pas des loups, non… ça ne laisse quasiment aucune trace un loup : parfois quelques empreintes, mais c'est tout, rien de très visible. Mais même de nombreuses meutes de loups, qui circulent agilement et sans passer toutes au même endroit, c'est difficile à pister. »

Milès intervint sur le sujet des attaques de loups constatées dans les fermes. « Je me demande s'il ne serait pas bon de commencer à déléguer certaines tâches. Après tout, nous avons quelques miliciens formés pour ce genre de choses. Nous pourrions trouver assez facilement quelques volontaires parmi les chasseurs et les trappeurs, qui pourraient les aider à débusquer la meute et en venir à bout. Plus l'Äé va se développer et moins vous pourrez intervenir partout, au moindre problème… »