«  Merci Safran, à toute à l'heure certainement.

En route compagnons, je propose que l'on aille d'abord à la mairie.  » Dit Dumadan, en montant sur son poney ragaillardit.

Modifié par un utilisateur samedi 13 octobre 2012 09:05:46(UTC)  | Raison: Non indiquée

La petite compagnie quitta l'auberge de la Pincée de Sixportes et avança le long de la rue Principale, en suivant les indications de Safran, leur allure hétéroclite désignant les aventuriers comme clairement étrangers à la ville et leur attirant nombre de regards intrigués sur leur passage. La rue était encore peu fréquentée malgré l'heure avancée, et les habitants - humains pour une large majorité, avec quelques nains et halfelins çà et là - suivaient les arrivants du regard en échangeant des remarques à voix basse avec leurs voisins.

Les maisons de Sixportes défilaient de chaque côté de la large rue irrégulièrement pavée ; petites habitations à deux ou trois niveaux pour la plupart, très classiques pour cette partie de l'Avistan, avec le toit pentu des bourgs montagnards. Quant aux habitants - principalement des mineurs, ainsi que tout ce qu'il fallait pour faire vivre une ville marchande - ils étaient aussi divers qu'il était imaginable, mais avaient presque tous une lueur apeurée dans le regard, et un air sombre qui ne les quittait pas, même les enfants. L'aubergiste n'avait pas exagéré : les incidents avaient durement touché chaque personne ici...

Les aventuriers parvinrent bientôt sur une petite place ronde d'où partaient six rues, et qui était ornée d'une statue en bronze d'un homme en armure sur un cheval, autour de laquelle se pressaient trois étals sommaires. De l'autre côté de la place un chant indistinct s'élevait d'un petit temple à la porte en fer noir, tandis que sur leur gauche un bâtiment à la façade richement décorée de blasons était orné de lettres dorées clamant : Hôtel de Ville

Devant la petite double porte en bois renforcée de clous triangulaires étaient installés trois gardes en cotte de maille surmontée d'un tabard aux armes de la ville, armés d'épées courtes et de boucliers. L'un d'eux - leur supérieur visiblement, à en juger d'après la cape rouge vif à ses épaules - avisa le petit groupe dès son arrivée sur la place, et se pencha pour donner un ordre à l'un de ses subalternes qui s'engouffra dans le bâtiment.

En passant devant la statue, Dumadan, essaya de voir qui elle représentait (écriteau ?).

Enfin en arrivant devant l'hôtel de ville, il fut un peu surpris de cette attitude militaire au quotidien.

«  Bonjour, Officier, le maire va t il pouvoir nous recevoir rapidement ?  »

Modifié par un utilisateur samedi 13 octobre 2012 09:10:03(UTC)  | Raison: Non indiquée

Devant le salut militaire d'Engiir et la mention de l'Imperatrix Abrogail, l'officier à la cape rouge se mit immédiatement au garde-à-vous, de manière visiblement automatique. Il aboya une salutation réglementaire. « Sergent Hebralën, milice de Sixportes ! Euh... oui, bienvenue ici », acheva-t-il plus faiblement en tentant de se donner une contenance lorsqu'il aperçut le reste de la petite compagnie.

« Vous êtes en ville pour répondre à l'appel ? Le seigneur-maire va vous recevoir, j'ai fait annoncer votre arrivée. Si vous voulez bien me suivre... » Le sergent ouvrit alors à nouveau la double-porte et précéda les aventuriers à l'intérieur du bâtiment, marchant d'un pas vif.

L'hôtel de ville, exemple parfait de bâtiment administratif fonctionnel, présentait un long couloir principal desservant une succession de pièces de chaque côté, certaines voyant leur fonction indiquée par un écriteau, d'autres vierges de toute indication. Deux escaliers de pierre montant vers le premier étage coupaient le couloir en son milieu, et le sergent Hebralën emprunta celui de droite sans un mot, avec juste un coup d’œil derrière lui pour s'assurer que les arrivants le suivaient toujours.

Ils arrivèrent devant une porte en bois toute simple semblable aux autres, où les attendait déjà le garde qui avait quitté son poste une minute auparavant. Ce dernier, sans même frapper, ouvrit la porte et introduisit les cinq compagnons dans un bureau de belle taille, fortement éclairé par trois grandes fenêtres donnant sur la place en contrebas. Un tapis aux motifs rouges sombres réchauffait un peu la pièce, autrement chichement meublée par un énorme bureau à cylindre en bois laqué et deux étagères à moitié remplies de volumineux manuscrits.

Au bureau était assis un homme assez jeune, aux cheveux noirs de jais et à l'air immensément fatigué. Lourdement adossé dans son fauteuil, il repoussa sur la table une enveloppe encore cachetée et prit la parole.

« Bienvenue à Sixportes... Je suis le seigneur-maire Sengir, par la grâce de sa Majestrée l'Imperatrix... On me dit que vous êtes ici pour répondre à notre appel de détresse ? » Il se leva de sa chaise et contourna son bureau pour serrer la main de ses interlocuteurs, révélant une taille surprenante. « Comme vous le savez, notre situation est catastrophique ; je désespérais de voir arriver quelqu'un ! Par quoi voulez-vous commencer ? »

Arrivé devant le maire, Engiir refit son salut habituel, claquant des talons et faisant un salut militaire.

« Engiir Obralev en mission pour son Altesse l'Imperatrix. »

Puis après une petite pause il reprit sur un ton moins formel.

« Je suis ici en tant que représentant d'Egorian. Par la grâce d'Asmodéus et la volonté de sa Majesté l'Impératrix, trois fois damné soit son nom, votre requête est arrivée jusqu'à mon bureau et il m'a été accordé de venir vous aider.

Mais un homme seul ne peut pas grand chose lorsque plusieurs ont déjà échoué. Afin de prouver la volonté de l'Administration de faire son devoir je renonce à tout émolument qui aurait été destiné à des mercenaires. Le fait de payer vos taxes est suffisant pour obtenir de ma part mon aide pleine et entière, Seigneur Maire. »

Il s'inclina profondément devant l'édile.

« Pour ce qui est de ce que nous voulons savoir, messire Dumadan a posé une bonne question que je compléterai par celle ci, une fois répondu à la première : combien de milicien avez vous envoyé enquêter sur les troubles et quels était leur degré d'entrainement ? »

« Oui, oui bien sûr... » Le jeune maire soupira profondément et se passa une main sur les yeux, comme pour en chasser la fatigue, puis il reprit avec un peu plus de vigueur.

« Pardonnez-moi ! La tragédie qui frappe notre ville nous a tous ébranlé, et les heures de sommeil se font rares. Mais je ne voudrais pas paraître inconvenant à vos yeux. Tout d'abord, merci à toutes et à tous d'avoir répondu à notre appel ! » Il hocha galamment la tête en direction de Sanja, à ces mots. « Monsieur Obralev, votre noblesse vous honore, soyez assuré qu'Égorian recevra un rapport très favorable de ma part à votre sujet, dussiez-vous contribuer à résoudre notre problème. Maître Dumadan et, euh... vous, messire nain », poursuivit-il en désignant d'un geste distrait Savräch, « grâce soit rendue aux nains des Cinq Rois. Le clergé de Torag est bien connu par ici, sa grâce divine Asmodéus est assez lucide pour s'incliner devant le Père de la Forge dans une ville de mineurs... en certaines circonstances. »

Il hocha ensuite la tête en entendant Otto se présenter, un demi-sourire aux lèvres.

« La récompense est bien maigre, je vous l'accorde, mais c'est tout ce qu'une ville peut offrir, lorsqu'elle voit sa seule source de revenu se tarir du jour au lendemain. Cinquante voiles d'or par personne, c'est ce qui a été promis, et vous serez payé jusqu'à la moindre pincée de cuivre si vous réussissez, je vous le garanti ! Un impôt a déjà été levé parmi les citoyens, et les fonds ont été rassemblés pour votre arrivée, ici. » Ce disant, il tapota distraitement du bout du pied une petite cassette de fer glissée sous une étagère, à l'impressionnant cadenas.

Le seigneur-maire sembla ensuite rassembler ses pensées quelques instants, avant de répondre aux premières questions des aventuriers. « Hmm... je n'étais pas sur place, évidemment, mais j'ai entendu le rapport que le maître mineur DeArbal m'a fait de vive voix. Les premiers corps ont été retrouvés à l'entrée de la mine pour la plupart : certains étaient à l'extérieur, d'autres avaient déjà quelque peu pénétré dans les tunnels. L'attaque, d'après lui, a dû avoir lieu tôt le matin, à l'arrivée des travailleurs. Et à ce que je sache, nous étions toujours en train d'exploiter la veine de cuivre habituelle... »

Il se tourna ensuite vers Engiir et plongea ses yeux dans le regard acéré du fonctionnaire. « Je vois que vous êtes déjà bien renseignés. L'enquête en elle-même a été menée par le capitaine Hergel Azathar, chef de la milice, et ses pisteurs ; mais elle n'a rien donné, comme vous l'avez peut-être déjà appris. Par la suite - avant la seconde attaque - ont été postés cinq gardes de la milice et un sergent. Ils avaient tous des états de service irréprochables et faisaient partie des meilleurs éléments d'Azathar. Vous pensez ! » ajouta-t-il avec un sourire en coin, l'air désabusé, « c'est pour ça qu'il les a choisi. Ses meilleurs hommes... »

Le seigneur-maire Sengir croisa ensuite les bras, à moitié assis sur son bureau en un geste très peu protocolaire. Le clocher du temple d'Asmodéus, au-dehors, sonna la moitié de la matinée.

« C'est exactement ça », répondit le maire, « uniquement près de ou dans la mine ; aucun n'a été agressé sur le chemin. »

« Racron DeArbal est notre maître mineur. Il est toujours vivant : il n'était pas en poste au moment des attaques. C'est lui qui gère la logistique de la mine de cuivre, la paie des ouvriers, l'exploitation de telle ou telle veine, tout ça... Il est en ville, soit chez lui soit chez une des veuves... comme il n'a pas beaucoup de travail en ce moment, il fait ce qu'il peut pour remonter le moral des habitants. Plus probablement chez lui, vu l'heure. Vous trouverez facilement sa maison : juste à l'angle de la Rue Principale et de la Rue de la Prison. »

« Quant au capitaine Azathar ! S'il venait un jour à être absent, la ville courrait à sa perte ! » s'exclama Sengir, un sourire aux lèvres. « Il est très probablement dans le bâtiment de la milice, Rue de la Prison. C'est un nain fier et susceptible, mais diablem... extrêmement efficace. »

« Aucune trace de pas, de sang ou autre un peu inhabituelle n'a été relevée sur les lieux des agressions ?

Comment décririez-vous les lieux au moment de la découverte du massacre ?
Les corps étaient-il aisément reconnaissables ?
Y-avait-il des expressions d'horreur ?
Les mineurs ou soldats donnaient-ils l'impression d'avoir combattu, ou d'avoir été tués très rapidement ? »

Otto réfléchissait à ces détails, car des descriptions vagues conjuguées à la violence des massacres l'intriguaient.

Et observait le maire, savoir s'il tentait de dissimuler des détails morbides ou choquants.

Il y avait forcément plusieurs agresseurs...

Modifié par un utilisateur jeudi 18 octobre 2012 11:07:30(UTC)  | Raison: Non indiquée

Sanja était restée silencieuse, observant les lieux, les réactions des gardes, essayant de percevoir le moindre regards en coin ou un chuchotement discret.

Elle laissa ses compagnons interroger le seigneur-maire, et se focalisa plus sur sa gestuel et ce que son corps pouvait révéler au delà de ses mots.

Il était clair qu'elle ne se sentait pas en sécurité au Cheliax, et son comportement trahissait comme une légère paranoïa.

Modifié par un utilisateur samedi 20 octobre 2012 13:25:59(UTC)  | Raison: Non indiquée