Denmel regarda rapidement l'espace devant lui cherchant une personne vivante. Devant cette absence remarquée il commença à se demander où se trouvait le reste de l'équipage. Il y avait trop de place, trop d'endroits vides de personne. Une idée commença à germer dans son esprit. Une simple évidence qu'il avait envisagée bien avant mais qu'il avait préféré négliger par commodité. Le reste de l'équipage était soit inexistant, soit absent. Il s'approcha de Sylph pour ne pas à avoir élever la voix.

« On doit revenir en arrière. Il n'y a rien ici. Les autres doivent se demander ce qui se passe depuis tout ce temps. Cette absence d'équipage m'intrigue. Où sont-ils tous ? Cinq personnes pour garder le navire. Soit ils sont vraiment très confiants, soit il y a autre chose ailleurs qu'on a raté. Dans tous les cas allons rejoindre et chercher les autres, on finira d'explorer le navire tous ensembles. Nous aurons l'avantage du nombre si jamais le poivrot se réveillait et prévenait les autres. »

Le duo poursuivit rapidement ses investigations avant de remonter pourquoi pas par l’une des deux trappes à l’avant du bateau. Se déplaçant le plus discrètement possible entre les hamacs, ils s’arrêtèrent un bref instant au niveau de la trappe centrale. Après un instant d’écoute et quelques précautions, ils finirent par l’ouvrir et jeter un œil sous le pont inférieur. Il faisait très sombre là-dessous, pas un rai de lumière ne perçait à travers la coque, tout était colmaté par un mélange de fibres le lin et de brai, une sorte de résine bitumeuse extraite de l’écorce de bouleau. Le mélange formait un calfatage noir qui avait tendance à teinter le bois à l’intérieur pour le rendre aussi sombre. Au contact de l’eau, le lin gonflait et le mélange formait une parfaite étanchéité. La trappe menait aux cales du bateau, un espace confiné au plafond bas où on pouvait distinguer la longue poutre de bois formant le quille, celles de forme courbe formant les membrures et enfin les traverses droites faisant la jonction d’un bord à l’autre et soutenant les ponts qu’étaient les barrots. L’ossature du bateau apparaissant ici paraissait en bon état et bien entretenue. Un plancher droit doublait la quille sur toute la longueur, permettant un déplacement plus aisé mais obligatoirement plié en deux ou à quatre pattes. Souvent les cales d’un bateau servaient de geôles, mais aujourd’hui, il n’y avait personne. Pourtant l’atmosphère était pesante, les odeurs stagnantes, comme si des dizaines d’âmes persécutées avaient imprégnées de leur essence le bois de cette cale et avait favorisé sa teinte sombre. On imaginait sans peine des dizaines d’esclaves ou de prisonniers entassés et enchaînés ici les uns sur les autres, privés de tout, de lumière et surtout d’humanité.

Avec un léger frisson, Denmel et Sylph refermèrent la trappe et se dirigèrent vers les portes à l’avant du bateau. Elles se situaient entre les deux escaliers ou plutôt échelles de meunier vu leur raideur qui permettaient de rejoindre le pont principal par les trappes encadrant le grand cabestan. Une fois encore, le duo prit des précautions avant d’entrouvrir puis de jeter un œil. L’espace derrière était un lieu de stockage où s’amoncelaient tonnelets, caisses en bois plus ou moins grosses, sacs, l’espace était encombré au maximum et bien ordonné pour perdre le moins de place possible. L’endroit était sec, à l’abri de la lumière, sans doute pour des denrées plus fragiles ou précieuses. Il n’y avait rien de remarquable si ce n’était qu’il y avait possibilité de condamner les portes par un cadenas qui n’était pas fermé aujourd’hui. A présent, Denmel et Sylph avait fouillé presque l’intégralité du navire, il ne leur restait plus que la zone sous le gaillard arrière, au niveau du pont principal, dont l’accès semblait être la porte contre laquelle le cuistot poivrot était avachi. C’était sans doute dans cette zone que se trouvait la cabine du capitaine, voire de quelques officiers privilégiés. Mais en général, seul le capitaine a droit à une cabine seul et un espace associé à ses fonctions. Suivant la démesure de son égo, il pouvait occuper aisément tout l’espace, quand ses officiers et même son second n'avaient droit qu'à un espace confiné où ils pouvaient à peine se retourner…

LA MAP

Modifié par un utilisateur mardi 14 juillet 2015 10:20:05(UTC)  | Raison: Non indiquée

Une chance ? Denmel fut surpris par un tel propos. Il passa outre mais n'en pensait pas moins. La chance aurait été que les prisonniers se trouvent ici. Ce n'était pas le cas. La cabine du capitaine n'y changerait rien. Peut-être pourraient-il trouver un emplacement où pouvait se trouver ces fameux prisonniers mais ce n'était que pure spéculation. Le moine devait se rendre à l'évidence il n'y avait rien ici. Du moins rien qui les intéressait pour le moment.

« Retournons voir les autres. Ils doivent s'impatienter. Nous allons devoir faire face aux quatre mais nous allons essayer de les surprendre pour que personne ne viennent en renfort. Quant au poivrot, peut-être que quelqu'un pourra le neutraliser d'une manière ou d'une autre. »

Denmel se refusait à user d'un moyen définitif de mise hors d'état de nuire envers cet homme qui le méritait sûrement. Mais, on ne frappait pas un homme sans défense qui n'avait pas engager les hostilités auparavant. Il restait toujours la solution de le bâillonner et de l'attacher, mais pour cela il fallait être plusieurs pour agir vite et discrètement.

Denmel et Sylph décidèrent de regagner le ponton et le groupe qui patientait dans l'ombre, l'excitation et l'impatience grandissantes à mesure que le temps s'écoulait pendant l'exploration du duo. Ils prirent simplement une des deux trappes menant au pont principal sur l'avant du bateau. Soulevant celle-ci avec précaution, le jeune Tangletorn se hissa sans problème et sans bruit, plus léger que l'air et plus discret que les clapots de l'eau le long de la coque ou sur la roche de la caverne. Gentiane blottie dans l'angle du passage continuait d'observer le quatuor, les fixant du regard et cherchant un signe ou une attitude qui l'alerterait si jamais leur présence était découverte. Puis ce fut au tour de Sylph. Ce dernier était moins à l'aise dans une structure en bois. Il connaissait parfaitement les dangers du feu sur une bateau, un ennemi mortel à vrai dire. Il devait resté concentrer pour ne pas laisser s'échapper l'énergie élémentaire qui coulait en lui et éviter ainsi un désastre. Quelques marche de l'échappée grincèrent sous ses pas, mais pas de quoi réveiller le cuistot poivrot qui poursuivait sa "garde" devant la porte qui menait probablement à la cabine du capitaine.

Denmel et Sylph se figèrent un instant avant de reprendre leur progression sur le pont principal. Ils se hissèrent sur le gaillard avant puis basculèrent par dessus le bastingage pour redescendre sur le ponton via les bouts qui pendaient du mât de beaupré. Tel un chat, le jeune moine se rétablit sur le ponton, mais le choc fut un peu plus rude pour Sylph. Moins agile, il avait mésestimé la hauteur lorsqu'il se laissa tomber et cela produisit un bruit un peu sourd qui toutefois restait assez faible en comparaison du bruit général dans la caverne. La mer faisait plus de bruit à côté de ça. Frédrigo put enfin sortir de l'ombre et le trio regagna le tunnel où Gentiane montait la garde et où Ferréol patientait toujours sous sa forme élémentaire un peu plus loin pour éviter de soulever un nuage de sable. Cette fois le groupe était réuni et ils allaient pouvoir définir d'une stratégie, d'un plan ou de la suite des évènement en fonction des trouvailles et découvertes que le duo d'exploration avait fait sur le bateau.



LA CAVERNE
LE BATEAU

Modifié par un utilisateur dimanche 19 juillet 2015 08:11:09(UTC)  | Raison: Non indiquée

Fredrigo parla bas :

« Gentiane, qu'est-ce qui te fait dire que nous sommes repérés !?

Moi, je n'ai rien vu, ils ne semblent pas en alerte !
Mais je reste sur mes gardes et je veille. »

Fredrigo, inquiet, chercha à apercevoir des mouvements suspects des gardes : qui se levant doucement prêt à aller chercher du renfort, qui saisissant une arme...






Sylph répondit à Gentiane en murmurant :

« Nous avons exploré la quasi intégralité du bateau, à l'exception des quartiers du capitaine, et aucune trace de prisonnier, ni Luke, ni d'autres.

Une seule personne se trouve à bord : un cuistot qui cuve son rhum.

Il faut donc chercher les prisonniers ailleurs... »

Denmel se tourna vers Gentiane quelque peu surpris de sa réaction tout en fusillant du regard Sylph pour son manque de discrétion.

« Pourquoi dites-vous que nous sommes repérés. Vous avez entendu des cris d'alerte ? De toute manière je pense qu'il faut que l'on s'occupe d'eux. Ils sont quatre sans compter celui qui cuve son vin. Il n'y a personne sur le navire du moins pas d'équipage. Il faut en profiter. On les neutralise et on en interroge un pour savoir où sont planqués leurs prisonniers. Il nous faudra donc les prendre vivants dans la mesure du possible. »

Denmel gardait un œil sur les quatre près du feu. Il cherchait un moyen d'approche rapide et aussi discret que possible.

rédrigo se tordit le cou plusieurs fois afin d'observer le quatuor de la plage. Si en apparence, ils paraissaient poursuivre leur jeu avec intérêt, il lui semblait que le gnome et le borgne avaient changé quelque peu leur attitude. Le gnome avait la tête légèrement penchée et tournée, comme s'il prêtait une oreille attentive aux bruits extérieurs, tandis que le borgne avait la main sur la poignée de sa lame, prêt à dégainer à chaque instant, tandis que de temps en temps, il jetait des coups d’œil inquisiteurs mais discrets, sur la caverne. Gentiane avait raison, ils avaient sans doute été indiscrets et les pirates de la plage avaient entendu quelque chose sans peut-être savoir vraiment où, quoi, qui, etc. En tout cas ils étaient plus aux aguets qu'au préalable et une approche même discrète deviendrait désormais plus compliquée. Mais encore fallait-il que tous les membres du groupe soient réunis et que chacun soit mis au courant de se qu'il se passait afin de mettre en commun les idées et diverses propositions et stratégies...

Fredrigo se grattait le menton.

« Ce plan me paraît intéressant, mais j'ai trois observations : d'abord, ils semblent désormais sur leurs gardes, ensuite, rien ne nous dit qu'il n'y a pas un passage derrière eux qui permettrait d'aller donner l'alerte, et enfin, nous serons rapidement repérés sur le ponton, donc il faut probablement que tu aies de l'avance sur le bateau et que nous convenions d'un signal !!

Ah, une précision : si je passe aussi par le bateau, je serai dans une position idéale pour les bombarder d'effets magiques... et je pourrai transmettre un message comme signal !

Ferrèol sous forme de tourbillon pourrait peut-être voler par le haut de la caverne pour se trouver au-dessus d'eux, et trouver un petit aplomb discret pour reprendre sa forme et lui aussi utiliser ses pouvoirs magiques accordés par sa Déesse !
Il serait pris ainsi entre trois feux : Ferrèol par au-dessus, Gentiane et Sylph par le ponton, et nous deux par le bateau !? »

Puis il sortit de son sac une longue corde de soie.

« Nul besoin du grappin, je suppose ? »

Modifié par un utilisateur lundi 27 juillet 2015 14:36:26(UTC)  | Raison: Non indiquée

« A ta convenance, Sylph, d'autant que tu as déjà fait tes repérages sur le bateau !

Bon, je vais prévenir Ferrèol et lui proposer de voleter jusqu'à un surplomb rocheux au-dessus des pirates, pour que nous les attaquions de plusieurs endroits. »

Il remonta l'escalier pour aller quérir le courant d'air, la forme revêtue par Ferrèol par un étrange enchantement qui lui échappait...

Denmel se saisit de la corde et fila directement vers le navire. Le temps n'était plus à la réflexion mais à l'action. Il essaya tout de même de retarder le moment où ils seraient tous détectés et pris le temps de ne pas faire trop de bruit alors qu'il filait vers l'homme qui cuvait son vin. Arrivé vers lui, il l'attacha solidement et alla se mettre en position d'attente au bord du navire bien à l'abri des regards des autres pirates.



DD pour se libérer de la corde : 31
Je me mets en K6

Modifié par un utilisateur lundi 10 août 2015 19:38:55(UTC)  | Raison: Non indiquée