Gabriel était visiblement énervé, et voilà qu'il se mettait à donner des ordres à la roublarde. Elle n'en prit nullement ombrage. Quand à ce qu'Isolde lui demanda, la roublarde ferma une seconde les yeux, avec un léger hochement de tête qui ne voulait pas dire "oui" mais qui se voulait apaisant, oubliant la cécité de la magicienne...

Elle glissa ses trouvailles dans le chariot, ses camarades purent voir un arc fort bien taillé et gainé d'os rejoindre les planches de la roulotte. Mais ce n'était pas le moment de discuter du butin de guerre. Théo revint vers le groupe comme si de rien n'était et pointa l'un de ses kukris en direction de la gorge de la femme.

« Je ne suis pas une sainte, ni une paladine mais je détesterais quand-même tuer un ennemi désarmé... même si je pense que tu es une plaie et un danger. Néanmoins, mon envie de garder le groupe en vie et ma loyauté envers mes compagnons de route passeront avant mes états d'âme personnels. Alors garde cette bouche venimeuse fermée ou je te tranche la gorge. Je n'hésiterai pas. »

Si la femme savait vraiment lire dans les pensées, alors elle devait se rendre compte que Théo n'hésiterait pas. Encore un mot prononcé par elle dans l'immédiat, et la roublarde lui trancherait la gorge - ou essayerait. Elle en avait dit assez et ses propos semaient suffisamment le trouble comme ça.

Modifié par un utilisateur lundi 15 juin 2015 11:17:58(UTC)  | Raison: Légère correction de contenu suite au fait que la femme a déjà fini d'enlever son armure.

Ethus ignora le commentaire de la femme à langue de serpent trop bien pendue ... puis lorsque Gabriel rejoignit la roulotte

« Je ne peux rien faire pour l'état actuel d'Isolde, il va falloir patienter ou trouver quelqu'un pour lui enlever cet état.

Si tous le monde est prêt, allons y. Partons de cet horrible endroit. » Acheva t il en rejoignant l'avant du chariot et les rênes, attendant qu'Hamunaptis les rejoigne.



Baguette Immo. Personne : -2
Antidote : -1

« Isolde, je me demande si le champ de tes études ne tend pas à obscurcir le jugement que tu portes à l'égard du vivant !?

Aussi vils soient-ils, ces personnes sont des êtres humains et leurs actes sont du ressort de la justice humaine !

Celle-ci... » et il montra leur chef « a une âme d'une extrême noirceur. Pourtant, si je peux la tuer en combat, car c'est alors la vie de mes compagnons et la mienne qui sont en jeu, je ne peux me résoudre à l'abattre froidement : c'est contraire à mes principes.

Mais voyez-vous, nos agresseurs sont des Vishkanya, et compte tenu de leur réputation je doute que la clémence des juges croise souvent leur chemin. Le principe devrait se vérifier sous peu, lorsque nous livrerons ces deux là.

D'ici là, méfiez vous de cette race : ils voient dans le noir, et leurs fluides corporels, tels que le sang ou la salive, contiennent un poison pour les autres humanoïdes.
En outre, un serpent et deux complices rôdent toujours... et nous savons qu'il faut savoir fermer notre esprit contre les intrusions !

Mais éloignons-nous rapidement, tout en redoublant de vigilance !

D'autant que beaucoup de questions restent en suspens... » et il dévisage la femme « et que celle-ci est parvenue à ses fins : utiliser les mots, la situation et nos différentes conceptions pour nous diviser, car son âme est perfide et retorse, je l'ai fortement ressenti.

Au contraire, protégeons notre esprit des intrusions et discutons de tout cela ce soir, mais pas devant cette créature du chaos et de la mort ! »

Isolde n'en pouvait plus. Elle se heurtait à des rocs. Elle avança brusquement et manqua tomber, son pied vraisemblablement bloqué par une pierre ou une racine qu'elle n'avait pu prévenir. Elle gémit de dépit et rangea doucement sa dague. « Suis-je devenue inintelligible en plus d'être devenue aveugle ? Ou seriez-vous devenus sourds ? Le sort de ces Vishkanya m'importe autant que le prénom de vos mères ! Qu'elles vivent ou qu'elles trépassent, peu me chaut tant que nous n'en prenons pas une avec nous. Je suis diminuée et nous allons devoir organiser nos campements en fonction de ce que celle-ci pourrait nous faire, tout cela pour la traduire devant une justice que nous savons pour le moins approximative dans le coin... Restez dans votre monde mais ne nous y menez pas ! Je fais ici preuve de pragmatisme et d'analyse quand vous essayez d'appliquer vos préceptes à une situation qui semble les dépasser. Ne refusez pas le débat en prétextant qu'elle l'a créé car ce n'est pas le cas. En ces terres reculées, il VOUS appartient d'appliquer la justice quand vous souhaitez rassurer votre esprit en lui permettant de se décharger de ce fardeau. Telle est ma proposition et j'en appelle à un vote. Je ne monterai dans cette charrette avec cette femme que si notre groupe est composé d'au moins trois aliénés. »


effets actifs : armure de mage (4h), simulacre de vie (4h), bénédiction (4 min), aveuglée

Modifié par un utilisateur lundi 15 juin 2015 19:32:37(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ethus avait relâché les rênes des chevaux, s'étant tourné vers l'arrière du chariot, il observait ses compagnons.

« Pharasma est seule juge pour le destin des âmes des morts. Qui ira vers son paradis, qui ira vers son enfer. Je ne saurais me substituer à son pouvoir.

Cependant, il faut reconnaître, Gabriel, Hamunaptis, que les paroles d'Isolde ne sont pas dénuées de toute sagesse, comme vous semblez le suggérer. Nous sommes loin de tout centre de civilisation et donc de juges potentiels pour ces 2 âmes noires - ce qu'aucun de nous ne peut nier ...

Devons nous prendre le risque, en ce cas, pour notre survie et la finalité de notre mission ?

Mais j'y pense, Abadar, n'a t il pas aussi comme titre "Le Juge" ... Hamunaptis en tant que son suivant, ne pouvez vous pas endosser ce rôle dans cette situation délicate, ici et maintenant ! »


Baguette Immo. Personne : -2
Antidote : -1

La roublarde était silencieuse depuis un moment et toute trace de sourire l'avait complètement quittée. Elle était pensive. Et ce qu'elle avait en tête ne lui plaisait peut-être qu'à moitié.

« Il va falloir de l'organisation pour faire avancer le chariot en pleine nuit. A tout moment, nous risquons l'entorse d'une monture - ce qui signifie simplement sa mort - sans même parler des ornières dont nous mettrions des heures à nous dégager. je n'ai jamais mené un attelage dans l'obscurité et je n'ai aucun talent qui me permette d'y arriver, à vous de voir si de votre côté vous avez ce genre de compétences...

J'attire également votre attention sur le fait que les chevaux ne tiendront peut-être pas la distance, tout simplement. Il me semble en tout cas qu'il va falloir organiser cela un peu mieux que par un simple "Allons-y"... En ce qui me concerne, je pense que nous devrions trouver un abri raisonnable. Notre charrette nous ralentit et de toutes façons si les amis de ces deux là sont en mesure de répliquer d'une façon ou d'une autre, s'éloigner clopin-clopant dans le noir ne nous éloignera pas d'eux à une vitesse suffisante.

Quant-au sort de ces femmes, une fois ligotées, elles pourraient paraître bien inoffensives, certes. Mais vous n'avez peut-être pas noté l'empressement avec lequel elles ont suggéré d'êtres livrées à la justice? Je ne suis pas du tout certaine que ce soit de l'idiotie, Isolde. Cela ne vous inspire-t-il pas un tout petit peu de méfiance quant-à ladite justice? Elles auraient pu commencer par demander la clémence des paladins, comme vous l'avez souligné, et jouer sur d'autres tableaux. Mais au lieu de cela, elles livrent avec assurance une solution qui doit les arranger d'une manière ou d'une autre. Vous arguerez, Hamunaptis, qu'elles avaient peut-être simplement l'espoir de s'échapper en chemin. C'est une possibilité. L'autre, moins naïve, consiste à penser qu'elles ont des relations à Lepidstat.

Je crois qu'une justice bien menée est une des clefs pour une population prospère mais nous avons eu l'occasion de voir ce que peut donner la corruption dans une ville salement atteinte en venant... Sommes-nous prêts à courir le risque? Au vu de la noirceur d'âme décrite par Gabriel, nous avons toute les raisons de croire que du futurs meurtres pèseront sur nos épaules si nous ne faisons rien.  »

Théo respira un grand coup, comme pour se convaincre de ce qu'elle allait dire :

« En conclusion... Je vote pour exécution rapide. »

Modifié par un utilisateur mardi 16 juin 2015 19:52:55(UTC)  | Raison: Non indiquée

Ethus aux paroles d'Hamunaptis, s'était réjouit quelques instants, car une solution avait émergée. Mais ce sentiment fut vite douché par l'argumentaire de Théo ... ah, si une telle éloquence était utilisé pour promouvoir le culte de sa déesse ...

« Nous avons été attaqués sans autres formes de procès. Ces créatures sont d'une noirceur d'âme sans fond. Nous sommes finalement "loin" d'un centre d'autorité, qui pourrait prendre en charge ces personnes, sans que cela ne représente un risque important pour nous ...

... la décision n'est pas facile à prendre, mais je vais me ranger de l'avis de nos amies ... Pharasma jugera leurs âmes avec savoir et impartialité ...  »

En coupant court au débat et en proposant la mort des prisonnières au vote, Gabriel avait une fois de plus montré que quelques phrases pourvues de virgules étaient bien trop longues pour qu'il prenne la peine de les écouter. Isolde soupira mais ne s'encombra pas d'une nouvelle explication de son indifférence quant au sort des Vishkanyas. Son esprit fut légèrement soulagé lorsqu'elle entendit les propos nuancés d'Ethus. Puis elle apprécia à sa juste valeur l'explication pratique et réaliste de Théodechilde quant à une éventuelle poursuite de leur chemin en charrette. Même si elle n'apprécia que modérément que la jeune fille remette en cause son analyse, elle ne rebondit pas là-dessus. La chose était sans importance. Les faits étaient exposés et plus ou moins bien compris. Une décision s'imposait. Sous le coup du combat et dans son état, la magicienne allait trancher la gorge de la femme inconsciente. Le ferait-elle maintenant ? Elle l'ignorait, même si la prudence et la sagesse l'exigeraient. Elle n'avait en tout cas pas proposé d'exécuter les prisonnières. Mais elle ne dit mot lorsque Théo et Ethus se rangèrent derrière cet avis. C'était celui de la raison et c'était là le chemin suivi par ceux qui souhaitaient survivre en Ustalav.

Elle entendit l'épée de Gabriel siffler à travers le vent. Les mots du jeune homme indiquèrent à la jeune femme qu'il n'avait pas tué la Vishkanya. Elle ne réagit pas et attendit les différentes réactions, perdue dans un océan de ténèbres.

effets actifs : armure de mage (4h), simulacre de vie (4h), bénédiction (4 min), aveuglée

Bhraṣṭa avait suivi la discussion avec intérêt, elle resta de marbre. Lorsque son "jugement" fut prononcé, elle regarda Gabriel dans les yeux et exposa son cou, un sourire naquit clairement sur son visage lorsqu'il commença à élever son épée. Elle ouvrit les yeux quelques secondes après, elle regarda l'épée de Gabriel puis son visage, elle paraissait plus contrariée qu'heureuse. Ses réflexes reprirent le dessus sur toute autre considération lorsqu'Hamunaptis s'approcha d'elle. Elle ramena vivement les jambes contre son buste lorsqu'il tenta de lui asséner un coup dans les chevilles.

« Vous n'avez nullement besoin de me torturer pour que je ne bouge pas d'ici, j'aurais trop peur que l'un d'entre vous prenne l'initiative de me ficher une flèche dans le dos ! Heureusement que vous tenez votre groupe en laisse, cher Hamunaptis, sinon ils se jetteraient sur moi comme des bêtes sauvages... »

Gabriel s'interposa directement entre la prisionière et Hamunaptis lorsqu'il comprit ses intentions. Puis il dressa son épée contre le paladin :

« On est pas à Magnimar ici! »

Puis il continua de faire signe à la femme serpent de partir.

« Tu ne veux pas être le juge de leurs actes, soit. Isolde ne veut pas monter avec elles, soit. Je fais donc la seule chose sensée! »

Il était maintenant clair pour Hamunaptis que Gabriel n'hésiterait pas un seul instant à frapper si le serviteur d'abadar venait à reconduire son geste.

Modifié par un utilisateur mercredi 17 juin 2015 14:17:46(UTC)  | Raison: Non indiquée